evé bourgg a écrit:oui je connais un peu le groupe la caution grace au site kourtrajmé mais je veux bien les paroles de la chanson.
Voici les paroles de la chanson "
A vendre" du groupe de RAP de
La Rumeur dont je faisais précédemment référence :
La Rumeur a écrit:Les petites annonces du carnage
A vendre, mine d’or dans le désert, 2000 têtes pour 2000 tonnes à extraire, frais d’exploitation dérisoires, par employé, 10 grammes de pain + eau croupie à boire.
A vendre, sans plus attendre, parcelles de chair, tous types d’organes et de viscères, foies, cœurs, globes oculaires, tout volume et tout âge, étiquetage mexicain, provenance colombienne, contacter en semaine, 9h-20h, père et fils, grande boucherie humaine.
A vendre, viande folle pour institut psychiatrique, stock important, D.M.C périmé, bonus : cervelle de veau malade, faire vite, déstockage rapide, appeler si intéressé.
Propose virus gangrenant fœtus, très actif dans l’eau de source + cancer très rare, mélanine peau noire uniquement, testé cliniquement, breveté et déposé.
Cède pour presque rien bâtiment délabrés, clim. Naturelle, termites et cafards pour voisins, clandestins sans papiers, 4000 francs la parcelle.
Promotion de printemps, -20% sur nouveau réseau cabarets thaïlandais, privés et discrets, grand choix d’autochtones, jeunes vierges et veilles cochonnes, 7 jours / 7 nuits, hôtel-repas compris, départ Genève, Bruxelles ou Paris. Parrainez un ami et gagnez le bonus fidélité.
Refrain : Feuillette une par une, feuillette les pages, feuillette une par une les petites annonces du carnage.
Urgent, recherche troupeau de sans-papiers parlant peu français, sous arrêt d’expulsion, taillable et jetable, jetable et taillable pour chantier, grand stade en construction.
A vendre, petit nécessaire de torture, fait ses preuves dans interrogatoires musclés, vendu + patère pour chaînes au mur, bonne affaire, notice, contrôle technique OK.
A vendre, usine dégrossie, Istanbul-Turquie, montage atelier électroménager + 1200 bras, rapport salaire français, 1 sur 23.
A vendre, stock bébés pour parents stériles, provenance Tiers-Monde, volés à famille en exil, certificat médical, choix conséquent, garanti deux ans, aucune facilité de paiement.
Société off-shore, Luxembourg-nord propose gestion tout confort, transfert, blanchiment argent sale, parfait et idéal pour campagne électorale.
A vendre, uranium appauvri, prêt pour traitement, fourni avec plan bombe A, montant à débattre, premier prix 100 millions, remise 10% sur équipement de fonction.
Refrain
Paroles de Mourad – Hamé
evé bourgg a écrit:Moi je pense qu'il est posssible de jouer leur jeu, d'infiltrer le politique, se faire aimer des gens qui nous ignore pour mieu les renverser.La france je crois perdure dans sa république parce qu'elle imprègne le peuple de la dualité meme qui l'oppose a la population.Ainsi je m'arréte surement pas trés clair...
Si si c'est clair, cela s'appelle de l'espoir réformiste désabusé
Il y en a même qui ont essayé de faire de l'entrisme
evé bourgg a écrit:mais pensant toujour qu'il faut aller voter pas pour limiter des dégats mais juste pour afaiblir l'état politique.
Alors comme ça le vote utile servirait à affaiblir l'état ?
Mais c'est carrément une évidence certaine
Regrettablement, depuis le temps (1789) ta théorie n'a pas vraiment été vérifié, je dirais même que la pratique contredit ta théorie, mais ça tu n'as pas encore dû t'en apercevoir ?!
Rien que pour toi, voici un texte d'inspiration certaine, toujours de
La Rumeur (
je dois avoir ma période mélancolique, en ce moment ) :
La Rumeur a écrit:A 20 000 lieues de la mer
Ekoué :
Fin des années 80, combien de billets de train aller-retour Saint-Quentin / La Verrière / Elancourt j’ai dû raquer, à en craquer les vieilles poches de mon survêt Challenger vert foncé, pour un concert, une galère avant la levée du jour ? Au passage, autant de voyages sans titre comme sur mes premiers raps, mais tellement d’insultes gratuites sur ces contrôleurs qui investissent le dernier wagon à la gare de Trappes. Ma ville c’est un peu comme Tchernobyl, même les chats dehors se font chier à mort. Aujourd’hui, visiblement rien ne change, si ce n’est que l’ennui augmente comme le prix de la Carte Orange. Le cafard m’empoigne à en parler au passé, ce serait de cracher à la figure et me considérer soigner cousin. Heureux d’être parisien, même si ça craint sans que ça crame. Faut-il qu’un frère se fasse tuer pour s’éprendre d’un moment de solidarité ? Je n’ai pas grandi dans les gravats, bien au contraire, mais dans une charmante banlieue plutôt prisée pour ses grands espaces verts. Mais ça, c’était hier, au cœur des entassements de pierre, l’hiver toujours sans partenaires, l’été le trousseau de clés autour du cou, les restrictions de ma grande sœur avant le couvre-feu de 22 heures. Si j’ai le deuil de mon enfance, au seuil d’une tendre adolescence, avec une feuille et des idées noires comme exutoire, non pas que j’ai du mal à y croire, bordel, mais cette putain de "ville nouvelle" s’est cru immortelle. A chacun ses raisons d’enterrer de grandes illusions trop vite, derrière ces plans de ravalement de constructions hypocrites. D’hypothétiques changements d’air nous fixent leurs propres limites. S’extirper du piège feutré des habitudes qu’après d’importantes années d’études réagiront des trentenaires un peu réactionnaires, dès qu’elles se heurtent au répondant sans faille des éventuels resquilleurs qui veulent d’abord de la maille avant de trouver du travail. Le ciel commence à se couvrir, à l’instar d’une marée furieuse, dès que les subventions se retirent la rue devient marécageuse et la répression aussi cruelle que la récession. L’actuel maire d’………. n’est qu’une sale pédale qui ne peut se déplacer sans sa police municipale. Sur ces plages de gravier, à la lisière de ces ex-quartiers vivants et populaires, à 20 000 lieues de la mer.
Mourad :
Loin des vérités toutes faites sur des tertres trop gros, des graines de fleurs jetées sur des hectares de pipeau, de super massifs de chiendents mis en valeur, un visage sombre d’une mégalopole miniature – une erreur – une nécropole pour des crimes indécents mais aussi pour des espoirs et des joies de faire blanc. Le pire n’existe que si le meilleur recule, des antagonismes qui se confondent et s’articulent. Loin des polars noirs, des contes noirs qui tapissent les rêves, une ville paisible qui suinte le mièvre, un portrait éhonté, une caricature dans les gazettes du quartier, "vivre bien" qu’ils disent avec un sourire large et niais. Loin, trop loin de toutes mes fausses attentes, les terrains en friche ont bien changé, ont-ils adoucis les pentes ? De quoi cacher des regrets simples, de petits malheurs comme autant de bleues de travail sur un cintre. De la chaleur des terres arides au froid d’une cité, une ville où le voisin t’épie à travers les volets, loin des embruns, de mes plages, de ma terre, de ma ville blanche, loin, à 20 000 lieues de la mer.
Ekoué :
De 79 à 2002, 23 années de convivialité qui s’écroulent à nos pieds, de bien-être sous le joug de l’ironie, d’une certaine tranquillité d’esprit que j’oublie ou plutôt que je renie, depuis que le spectre du chômage justifie une volonté délibérée de flicage, c’est la mer à boire dans cette putain de ville-dortoir ; mais bon, on survit en hommage à ces disparitions soudaines qui nous traumatiserons à vie.