par miguelito » Vendredi 31 Mar 2006 15:30
Encore une fois, on s'éloigne dans un hypothétique avenir radieux. "Les syndicats ne survivront pas à la société sans classe", sauf que leur fonction est de maintenir la société de classes. C'est à première vue un paradoxe, mais la lutte de classes maintient les classes, tandis qu'à partir du moment où nous refusons la "classement", nous refusons de parler le langage de la domination, nous refusons de rester empétrer sur le terrain boueux de l'ennemie. Ce débat n'est pas si éloigné du sujet consacré à l'émeute. Regardons bien ce qui se passe dans le monde : partout où le pouvoir est remis en cause de manière radicale, c'est la forme émeutière et insurrectionnelle qui apparaît. Et quand le pouvoir est remis en cause, ça n'est pas seulement l'Etat, ce sont aussi les partis politiques et les syndicats. L'exemple qui me vient à l'idée, c'est l'Algérie. Ce qui se passe depuis vingt ans dans ce pays est significatif.
Le préalable à une remise en cause conséquente de la domination en France, c'est la constituton d'une force autonome et matérielle qui rejette en bloc les vieilles organisations périmées, les vieilles idéologies sclérosées. Nous pouvons certes nous inspirer de ce que ceux qui nous ont précédé ont fait. Je pense que les luttes révolutionnaires, les moyens d'actions des anarchistes doivent être repris, discutés, améliorés, etc. Par contre, i l ne faut pas hésiter à combattre toute la partie du discours et des actes qui sont de toute évidence incompatible avec un assaut réel de ce monde pourri : syndicalisme, démocratie, culture, visibilité médiatique, tout ça c'est de la merde. On ne peut défendre des choses incompatibles et contradictoires, être syndicaliste la semaine et anarchiste le week-end, demander des subventions à l'Etat et vouloir sa liberté de parole, respecter les règles du jeu édictées par l'ennemie (élections syndicales et politiques, représentativité, négociations, gestion ou auto-gestion de ce monde) et prétendre verbalement à la révolution.
Le réformisme vise à maintenir ce monde, la réviolution vise à l'anéantir.