Harcèlement moral...

Les luttes en France...

Harcèlement moral...

Messagepar goldfax » Mardi 15 Nov 2005 23:17

Voici un petit texte et le blog dont il est issu :

Pratiques totalitaires fréquentes dans le harcèlement au travail :
« Le Monde » daté d'aujourd'hui

Il faut lire absolument les deux pages de « Journal d'un médecin du
travail », témoignage recueilli par Véronique Maurus, dans « Le Monde »,
daté d'aujourd'hui mardi 15 novembre.

(Rubrique « Enquête », pages 24 et 25 dans « Le Monde », ou rubrique «
Horizons » sur le site internet du journal).

http://abonnes.lemonde.fr/web/article/0 ... 431,0.html
http://lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3 ... 431,0.html

Ce document est extraordinaire et accablant pour le capitalisme actuel et
ses méthodes de management.

Les expériences historiques des barbaries totalitaires nous l'ont enseigné,
la guerre de purification ethnique en Bosnie l'a confirmé il y a dix ans.
Pour domestiquer une nouvelle recrue de l'armée serbe, la meilleure méthode
était le bizutage atroce : On lui fait participer de force à un massacre ou
à un viol ethnique. C'est un rite initiatique sans retour. Le jeune soldat
qui refuserait est puni, ne serait-ce que parce qu'il est mis en
quarantaine, insulté comme femmelette ou homosexuel, ou ami des impurs. Pour
le jeune qui accepte de tuer ou de violer, c'est bien pire : Il est démoli
comme être humain, et comme accessoirement acteur politique, pour le restant
de ses jours.

C'est ce qui est magnifique et terrible, ce matin dans « Le Monde », dans ce
témoignage de cette femme médecin du travail opérant auprès de salariés dans
la grande distribution.

Le harcèlement moral consiste à forcer les cadres à perpétrer des actes
contraires à leur conscience. « A chaque promotion, on demande au cadre de
faire quelque chose contraire à la la moralité », confirme Nicolas Sandret,
médecin inspecteur, élargissant un cas qui « n'est pas exceptionnel ».
La femme médecin du travail donne de multiples exemples où le bizutage
atroce pour un chef de rayon, c'est de devoir licencier un salarié, sans
aucune raison objective, quitte à lui donner des objectifs de travail
impossibles, ou à l'accuser de fautes imaginaires, comme un vol. Pour
parvenir à assumer ces pratiques, ces cadres semblent « blindés », «
imperméables ».

Passons sur les à-côté de cet univers implacable, où les chefs qui ont osé
parler aux autres sont mis en quarantaine et victimes de brimades, où le
salarié victime craint de ne jamais trouver un autre employeur « à tout
jamais marqué au fer rouge ; où qu'il aille, il sera un paria. », où l'on
rencontre, comme dans un politburo stalinien, une déléguée syndicale
terrorisée, allant jusqu'à contester le rapport du médecin du travail en
pleine séance de Comité d'entreprise, tout en lui demandant secrètement qu'elle
a « été forcée de dire ça. »

Tout cela porte un nom : Ce sont les pratiques du totalitarisme pour
anéantir méthodiquement, d'ailleurs sans aucune logique utilitaire (ici «
économique »), toute dignité humaine, à commencer par la solidarité entre
pairs et par l'estime de soi.

Oui, c'est bien par une mode inepte que nous désignons ce système
capitaliste financiarisé de « libéral ». Il est bien au-delà du libéralisme,
car il est effectivement totalitaire au sens de Hannah Arendt et autres
penseurs critiques.

Ce totalitarisme contemporain, comme les précédents, réclame ses résistants
et ses dissidents, et non des aménageurs.

(Nota : Ce témoignage est à méditer au moment où les syndicats de la
fonction publique s'engagent dans des retraites par capitalisation qui
auront pour effet de pressuriser encore plus des salariés du privé, et de
pervertir leur encadrement.)


http://lucky.blog.lemonde.fr/
goldfax
 

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