J'oubliais ...

Les courants, les théoriciens, les actes...

Messagepar Great Ape » Mercredi 19 Oct 2005 23:03

désolé pour l'oubli de connexion ;)
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Messagepar goldfax » Mercredi 19 Oct 2005 23:06

Bon bah ! tu vas pouvoir payer ta tournée !
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Messagepar Great Ape » Mercredi 19 Oct 2005 23:09

Guinness pour tout le monde tavernier !!!
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Messagepar goldfax » Mercredi 19 Oct 2005 23:11

Hé hé ! Image
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Des exemples, des exemples !

Messagepar Federica_M » Jeudi 20 Oct 2005 0:30

Salut l'invité !

(identifie toi si tu veux que Great Ape te paye à boire, c'est lui qui rince aujourd'hui ! Il faut dire qu'il ya de quoi ...)

Ton point de vue apparait logique et construit sauf qu'il est démenti par les faits ...

Tout d'abord, je ne trouve pas très correct que tu détournes un texte de son contexte pour lui faire dire le contraire. Tu dis que je t'ai donné la preuve formelle que réseau et solidarité sont antinomique car j'ai pris l'exemple d'un syndicat qui ne voudrait pas participer à une campagne. Mais si tu avais un peu suivi le débat, tu aurais vu que je ne faisais que répondre à Great Ape pour qui le réseau est un système qui exclue les petites structures et les prive d'initiative ne leur laissant que le choix de suivre les grosses structures !

Au contraire, je crois avoir démontré que le réseau fédéral permettait aux petites structures d'avoir leur totale liberté d'initiative (ce qui implique aussi la liberté de retrait) sans qu'elles aient à en subir les conséquences néfastes, notamment financières. Le réseau fédéral est un système gagnant-gagnant, où l'objectif est que les participans n'y perdent rien.

Tu dis qu'il s'agit d'une approche de gestion en ironisant sur le mode "capitaliste". Je m'inscrit en faux ! Le capitalisme gère les ressources sur le mode du gaspillage et de la destruction des ressources. Vouloir être un bon gestionnaire, c'est à dire en dépensant le moins d 'énergie et de ressource (y compris financière aujourd'hui puisque nous vivsons dans ce système) me semble être un point de vue tout à fait anti capitaliste ... La société dont nous rêvons sera une société d'économie, pas de gachis, non ? Donc je maintiens que la pyramide fédérale est inégalitaire pour les structures car leurs cotisations servent à payer des campagnes quand bien même elles ne seraient pas d'accord avec ! Au moins avec le réseau fédéral, celui ci fonctionnant avec le minimum de ressource, les moyens restent dans les structures de base, le contrôle par la base me semble plutôt un bon principe ...

Maintenant il est évident qu'un réseau (ou une organisation ou ce que tu veux) n'a pas pour objectif de n'être qu'une collection d'unités mises côtes à côtes sans lien ni synergie entre elles. Il est marrant que tu laisses sous silence l'exemple du cas de solidarité avec les anarchistes yougoslaves que j'ai donné ... A moins que tu considères aussi qu'il s'agissait de solidarité "à la carte" ? Passont ...

Dire qu'on veut créer un réseau pour étouffer le débat, c'est carrément écrire l'histoire à l'envers !

Tout d'abord tu affirmes "élaborer une campagne dans le cadre confédéral oblige à débattre", sous entendant que le réseau n'est pas un fonctionnement confédéral. Mais où as tu vu écris que nous sommes contre un fonctionnement confédéral ? Nous sommes précisément pour une structure confédérale (le mot "cadre" me hérisse, désolée), sous forme de réseau. A moins que la pyramide fédérale qui sert de cadre historique à la CNT AIT défini dans les statuts soit indépassable et qu'il n'y ait pas d'autre "cadre" possible ? (ce qui revient à refuser le débat ... ce que tu reproches aux tenants du réseau ...)

Ensuite, tu reproches à mot couvert au réseau de refuser le débat. Mais la pyramide confédérale actuelle est elle un lieu de débat ? permet elle l'apprentissage et la mise en pratique de la solidarité entre les
syndicats ?

La réponse est facile :

- Y a t il des débats actuellement dans le cadre pyramidal institutionnel de la CNT AIT ? Tu sais aussi bien que moi que la réponse est non. Ce qui amène justement les syndicats partisans du réseau fédéral à demander à ce que le congrès laisse une place aux débat, qui sont étouffés depuis des années ! (et pas du fait des partisans du réseau puisque constatant l'impossibilité de débattre en congrés, ils n'y participent plus ! Seuls participent de fait à ces congrès les partisans de la pyramide ... les rares voix "dissidentes" qui s'y font entendre sont étouffées par le poids de la majorité ds présents ...)

- quels sont les lieux / outils qui permettent le partage d'expérience : le BI ? le CS national et autres structures centralisées ? Ou bien les canards locaux, le camping, ce forum, etc ... ?

La campagne pour le lundi de pentecôte est par ailleurs un brillant exemple de réussite de ce qu'est une campagne menée dansle cadre d'un réseau fédéral, et où chacun participe (ou pas d'ailleurs) en fonction de ses désirs et ses positions politiques (principe d'autonomie) et de ses moyens (principe de réalité militante), dans un cadre fédéral cohérent. (dire que le réseau fédéral manque de cohérence c'est plutôt fort de café ... Et en plus c'est à côté de la plaque puisque ce qui fait le ciment dans le réseau fédéral c'est précisément la cohérence idéologique et pratique de ses participants !)

Quant à l'histoire du manque de solidarité entre syndicat, à quoi fais tu références ? (ceci dit, dans tes remarques il me semble que pour toi la solidarité est quelque chose d'obligatoire, de l'ordre du devoir ... La solidarité ne saurait être ni contrainte ni subie , elle ne peut qu'être un acte librement consenti)

Tu redoutes le réseau car selon toi "le risque est grand qu'à travers ce fonctionnement s'instaure de manière officieuse une espèce de "bureau chargé de la propagande" de fait.... "

Certes ... Mais alors comment expliques tu que ce sont les partisans de la pyramide fédérale qui réclament désespérement la création d'un secrétaire national à la propagande (qui jouerait le rôle du bureau chargé de la propagande dont tu parles ... cf aussi la proposition de campagne nationale au cernier CCN ) alors que les partisans du réseau fédéral sont au contraire opposé à celà et précisément parce que comme tu le pointes ce serait un lieu de pouvoir énorme !

Tu prêtes aux uns l'intention qu'affichent les autres ... C'est le monde à l'envers !

> certaines instances confédérales sont des lieus de pouvoir

Juste deux exemples, un récent et un vieux :

- La rédaction du CS - surtout ces derniers temps - qui fonctionne en électron libre et se permet de donner des ordres à des syndicats par exemple ...

- Le secrétaire confédéral qui s'adresse à la presse nationale et donne des interviews à Libération sans en référer à personne ...

Pour conclure sur une note optimiste, disons que tout ceci est de la pure réthorique, des mots alignés. Il ya eu, dans la période 1995-200 pas mal de faux semblant, le milieu nanar on a un peu pris nos vessies pour des lanternes. Aujourd'hui, on dirait qu'il y a un retour sur la terre généralisé. Ce qui pourrait être intéressant, c'est que tous les groupes anars, anarcosyndicalistes, autonomes, etc ... (et pas seulement les instituionnels comme le souligne justement Laguigne) puissent présenter les bilans de leurs expériences depuis disons dix ans, que ces textes circulent, que l'on discute et qu'on essaie d'en tirer quleque chose collctivement. Pas pour voir qui pisse le plus loin mais pour essayer de déterminer quelles ont été les regressions et quelles ont été les progressions. Bien sûr, cela nécessite aussi d'avoir une vision lucide sur ce quenous sommes, ce que nous faisons.

Ce qui est encourageant depuis quelques années, c'est que j'ai l'impression( mais peut être d'autres le ressentent aussi) de nouveau des gens se parlent et ne s'arrêtent pas seulement aux étiquettes (ou aux non étiquettes). j'aime bien internet, les forum et tout, mais les faits comptent plus que les mots.

a +
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Messagepar Léa » Jeudi 20 Oct 2005 0:35

Great Ape a écrit:Bon pour la blague je prépare déjà les euros pour les mousses....
Tu savais qu'on avait désormais la preuve que Federica Montseny était un homme ?
................................................

Ah si si.... la preuve.... elle a enculé toute la CNT.........

Amis de la poésie bonsoir :lol:

Désolé mais c'est vraiment une blague de "little monkey" :roll:
A ce prix là c'est pas une tournée de mousse ou de mousseux, c'est une caisse de Champagne qu'il va falloir.

Moi je dit ça, car je ne connais ni Great Ape ni Federica Montseny, mais je suivais un débat instructif.
Sinon je vois que les problèmes de structure (réseau fédéral ou centralisme "horizontale") sont à l'heure actuel le frein de beaucoup d'organisation de lutte.
Au moins, en ayant une petite idée sur la question, mais sans avoir lu les textes dont vous faites référence, je pense que le réseau fédéral évite la création d'un burreau executif central gonflé par des permanents.
Evidement le réseau fédéral n'empèche pas les luttes de pouvoir de fait (appropriation des mandats), faute de s'approprier une lutte de pouvoir de droit (le vote des membres d'un bureau central, par exemple).
Elu par cette crapule
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Messagepar Paul Anton » Jeudi 20 Oct 2005 8:44

...sinon quelques petites choses...

Je tiens à dire que tout système en lui-même recèle une ou plusieurs contradictions...

-La perfection en soi n’existe pas !

-La seule façon de dépasser la contradiction (ou les contradictions) apparente est d’établir une synthèse (dialectique oblige).

-Qui plus est ! Un anarcho-syndicaliste ne raisonne pas de la base vers le sommet. Néanmoins, Federica a raison de souligner et de rappeler que l’anarchosyndicalisme de la fin du 19ème siècle et du début du 20ème s’est basé sur cette vision. Aujourd’hui, l’anarcho-syndicaliste raisonne selon le transversal.

D’autre part, toute structure sociale (et la cnt n’y échappe pas !) se confronte à la réalité objective (du monde fluctuant) et y subit des variations pour qu’elle puisse continuer d’exister et d’avoir prise, puisqu’il s’agit de s’adapter à cette réalité objective tout en cherchant à la dépasser, afin de réaliser des objectifs fixés (programmatique politique, etc.). Créer le cadre de la situation et se mettre en situation.

Attention, l’étude de la dynamique de groupe nous révèle que des petits groupes peuvent être plus efficients que des groupes plus importants. Ce n’est pas si simple que ça le mode de fonctionnement d’un groupe (but, motivation, type de personnalité… il y a même un inconscient de groupe…).

(Toute structure se compose d’éléments et la modification d’un élément de la structure entraîne la modification de tous les autres éléments.

Le corps humain fonctionne t-il sur un mode « fédéral » ou / et « réticulaire » ?)


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Messagepar Paul Anton » Jeudi 20 Oct 2005 11:30

...il y a également ces deux textes... :wink:

http://cnt.ait.caen.free.fr/forum/viewtopic.php?t=244

...continuons d'explorer les concepts d'autonomie, du fédéralisme et du réseau au vu de la situation actuelle...

AUTONOMIE, LA STRUCTURE QUI CONNECTE

L'AUTONOMIE effectue une inversion radicale des perspectives stratégiques. Elle refuse l'aplatissement idéologique des différences opéré par la politique traditionnelle, reflet d'un mode de production parvenu à une totale hégémonie. Elle n'est pas le but à atteindre mais le mouvement réel des identités différentes exprimant une pluralité de besoins antagoniques à l'état des choses présent. Elle est recomposition de ces identités en un réseau de contre-pouvoirs.

Cela n'implique pas pour autant la réduction ou l'annulation de la question de l'organisation. Celle-ci doit se poser dans un contexte social et politique profondément modifié. Cela est d'ailleurs arrivé chaque fois que le mouvement radical s'est trouvé face à la nécessité d'actualiser sa forme organisationnelle par rapport à une nouvelle réalité historique. Il est aujourd'hui nécessaire d'en finir avec la notion "d'avant-garde" s'incarnant dans un parti; seule l'organisation du mouvement peut permettre le maintien de la fonction d'indication politique.

Communauté en mouvement, l'autonomie est le plus petit dénominateur commun de conditions et de situations subjectives différentes qui tendent à la réappropriation de la coopération sociale productive, qui s'affirment et se développent dans la pratique du contre-pouvoir. En ce sens, l'autonomie est immédiatement auto-organisation.
Aujourd'hui, l'auto-organisation devient la structure qui connecte le réseau des contre-pouvoirs, le dispositif de communication des composantes singulières de l'antagonisme. Elle devient une machine politique qui a substitué à la vieille chaîne de transmission de l'homogénéisation forcée un réseau de terminaux sociaux qui échangent des langages divers à travers le code d'identification de l'antagonisme.
A travers cette nouvelle catégorie, l'autonomie comme structure qui connecte, il est possible de lire les tendances à la "pratique de l'action directe" comme émergence possible d'un nouveau besoin d'auto-gouvernement par le bas. Il est possible de recomposer la partialité des luttes dans la physionomie d'un sujet collectif en mouvement qui se pose lui-même au quotidien comme projet social autonome, incompatible avec le système actuel et porteur d'aucune médiation possible.

Contrairement au communisme traditionnel, l'autonomie n'est pas un objectif atteint à l'issue d'une période de transition mais subjectivité active, mouvement de la transformation. Elle fait vivre au quotidien des luttes le sens de la société à venir.

Stan Laurel

Extrait du numéro 2 de Quilombo (avril mai 1992)

... :arrow:

Je n’ai rien contre le fait de confronter "la théorie de la pratique" pour dégager des nouvelles expériences constructives ; ceci dit, "la théorie pure" n’exclue pas d’en ouvrir également...

Voici un lien…

http://cnt.ait.caen.free.fr/forum/viewtopic.php?t=765

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Messagepar Paul Anton » Jeudi 20 Oct 2005 18:20

Bref…

Je voudrais insister sur ces points également :

Un fonctionnement basé sur la démocratie directe suppose que l’individu ne soit ni mégalo, ni hyper narcissique, ni autoritaire et ni despotique.

Que dans la structure, il y ait une rotation des taches, un transfert et une collectivisation informationnelle, une mutualisation des savoirs, une formation de chaque membre et qu'il se dote des compétences nécessaires à un bon fonctionnement démocratique.

Voici quelques points….d’autres mériteraient sûrement d’être rajoutés….

Mais il me semble déterminant que ces points soient à l’œuvre.

S’est souvent leur carence qui pose problèmes et dans ce cas il n’y aura jamais aucune structure capable de fonctionner de façon cohérente selon ces principes démocratiques.

Le débat réseau – fédéralisme me parait se mordre la queue, tant ces concepts peuvent signifier la même chose, car ce qui est primordial est le contenu et l’intentionnalité qu’on y met. Vouloir réduire à un simple jeu de cause / effet me parait simpliste dans la mesure où quelque soit la théorisation la plus parfaite des régulations organiques, la capacité de l’individu a agir en adéquation (ou pas) avec nos principes demeure capital (ce qui sous entend d’être capable de se libérer de l’idéologie dominante).

Pour finir, le réseau n’induit ou pas des rapports hégémoniques et impérialistes. Tout dépend des principes idéologiques qui le meuvent. En effet, il ne faut pas raisonner dans un cadre "inter structurel" mais "trans structurel", c'est-à-dire que les principes communs transversent et lient les structures. En ce sens, le réseau peut réguler des jeux de structures dans un cadre de solidarité et de respect mutuel. Croire que le fédéralisme basé sur le respect d’un accord majoritaire garantit la liberté d’une structure ne tient pas compte du fait que de nombreuses organisations ont utilisé l’accord majoritaire dans un jeu de domination, ni que le dit accord n’était conforme à leurs principes statutaires. En fait, une des taches du moment est de promouvoir un fonctionnement correspondant à la période et à notre finalité. De plus, un bon fédéralisme, c’est du bon réseau et un bon réseau, c’est du bon fédéralisme.
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Y a pas à dire

Messagepar Federica_M » Vendredi 21 Oct 2005 0:23

Y a pas à dire c'est du bon Paul Anton !

Merci !
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