Les marins de la SNCM s'emparent d'un cargo

Les luttes en France...

Messagepar Léa » Lundi 10 Oct 2005 19:26

Que Mosconi secrétaire national du STC fasse un appel au calme en Corse après sa sortie de "zonzon", et sa mise en inculpation "pour "crime de détournement de navire", passible de 20 ans de réclusion criminelle, et "délit de séquestration de personnes avec libération avant le septième jour", passible de cinq ans de prison et de 75.000 euros d'amende." j'arrive à comprendre; en plus, il a continué la lutte. Bien que je ne défends toujours pas la position sur la "corsificasisation" (:oops: désolé pour l'orthographe) des emplois...
... On le sait donc...
:arrow: racisme anti-maghrébin en Corse

Bref, par contre, là c'est flagrant :
SNCM: Bernard Thibault demande à Dominique de Villepin une "reprise des discussions"

PARIS (AP) - Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault a "interpellé" dimanche "avec solennité" Dominique de Villepin sur le dossier de la SNCM, lui demandant de "créer les conditions pour une reprise des discussions".

Dans une lettre envoyée au Premier ministre et rendue publique par la CGT, Bernard Thibault "demande" au chef du gouvernement de "créer les conditions pour une reprise des discussions" à la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM).

Le conseil d'administration de la SNCM doit se réunir lundi et s'annonce décisif pour l'avenir de la compagnie maritime.

"Compte tenu des menaces qui pèsent sur ses activités et sur l'emploi, l'impasse actuelle dans laquelle est placée la SNCM me conduit à vous interpeller de nouveau avec solennité", écrit le secrétaire général de la CGT.

"Plutôt que d'envisager un dépôt de bilan aux conséquences désastreuses, le gouvernement doit, sous votre impulsion, accepter de renouer sans attendre le dialogue en vue de définir les garanties assurant la pérennité de la SNCM dans ses aspects industriels, sociaux et financiers", ajoute-t-il.

En particulier, "la pérennité des participations financières publiques dans le capital de la SNCM et la maîtrise publique du pilotage de l'entreprise doivent être discutées," estime le numéro 1 de la CGT, organisation opposée au projet de privatisation de la SNCM.

Bernard Thibault juge "tout à fait anormal que l'Etat délègue sans réelles garanties à un industriel privé l'exclusivité des pouvoirs quant à la gestion opérationnelle des dessertes maritimes".

"Nous avons besoin d'une entreprise nationale dégagée de la pression dominante d'investisseurs financiers privés", affirme-t-il. "La Corse aurait tout à perdre si toutes les conditions n'étaient pas réunies afin que la solidarité nationale puisse continuer à s'exercer pleinement".
:arrow: source

Faut-il savoir que la CGT ne revendique plus la garanti des 51%

Lire aussi :
:arrow: Marseille...syndicat contre une généralisation du conflit ! !
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Messagepar michael 05 » Lundi 10 Oct 2005 22:23

A savoir chére Léa que Thibault ne fais pas la CGT, les marins en grêve de la SNCM réclame toujours entre autre une majorité de l'état dans la gestion de leur entreprise . Pour info le 15 on sera à Marseille pour un grand rassemblement :

RTM, PORT, SNCM, NESTLÉ...

LES HAUTES ALPES SOLIDAIRES
POUR L’EMPLOI ET LE PROGRES SOCIAL




Après la formidable journée d’action du 4 octobre, 91 % des français réclament des négociations au gouvernement. C’est le même état d’esprit qui anime les salariés des entreprises en lutte.

Que ce soit pour la défense des services publics en milieu rural dans les Hautes Alpes,
Que ce soit pour l’avenir de la SNCM et de la continuité territoriale entre la Corse et le continent,
Que ce soit pour les activités portuaires en P.A.C.A.,
Que ce soit pour la RTM, qui a fait la preuve de son efficacité et qui n’a besoin d’aucune concurrence pour assurer et améliorer sa mission de transports publics,
Que ce soit pour les entreprises privées, telles Nestlé à Marseille, ST Microélectronics à Rousset, ou la Pétrochimie dans la région dont les groupes font d’immenses bénéfices mais qui veulent licencier ou délocaliser.

RIEN N’EST FATAL !

Il n’y a aucune FATALITÉ à ce que la SNCM ne reste pas dans le giron public !
Aucune FATALITÉ pour que le port transfère ses activités au privé.
Aucune FATALITÉ à déléguer le service public de transports marseillais à un opérateur privé (la Connex, le même qu’à la SNCM!)
Aucune FATALITÉ à licencier et délocaliser, si ce n’est la recherche de profit sans limite !
Aucune FATALITÉ à la disparition des services publics en milieu rural dans notre département.

Ce sont des choix économiques et sociaux délibérés contre les besoins des salariés et des usagers des
services publics, au profit des intérêts financiers.

C’est la même logique qui conduit le gouvernement à exonérer les employeurs de cotisations sociales et
à faire payer aux assurées sociaux un forfait de 18 € pour les actes médicaux de 91 € ou plus, au moment
où on fête le 60ème anniversaire de la sécu !

C’est contre ces logiques de recul social, initiées par le gouvernement et le patronat que se battent les
salariés des entreprises en lutte.

Au lieu de négocier, d’écouter les salariés et l’opinion publique, le gouvernement choisit la répression ; le
patronat fait le chantage aux licenciements.

Par delà les difficultés ponctuelles occasionnées aux usagers, c’est bien l’intérêt
commun du monde du travail que les salariés en lutte défendent !

S’ILS GAGNENT, CE SONT TOUS LES SALARIÉS, RETRAITÉS, CHÔMEURS QUI SERONT GAGNANTS !

TOUS ENSEMBLE POUR L’EMPLOI ET LE PROGRÈS SOCIAL !

MANIFESTATION UNITAIRE
(CGT - FSU - CFTC - SOLIDAIRES...)

SAMEDI 15 OCTOBRE -15 HEURES VIEUX PORT

EN PRÉSENCE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA CGT BERNARD THIBAULT



A mon avis BT va se faire un brin charier !!!! :wink:
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Messagepar Paul Anton » Mardi 11 Oct 2005 12:15

...ça risque de chauffer....
"Salut Carmela, je suis chez FIAT ! Je vais bien... Si, si, nous pouvons parler tranquillement, c'est Agnelli qui paye !"
Paul Anton
 
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Messagepar Invité » Mardi 11 Oct 2005 13:36

Tant mieux ... :x

Je ne suis pas pour la violence - en général ...
là il s'agit de préserver quelques droits sociaux ... et de survivre pour certains ... :!:
De plus il n'y a pas d'actes de "piraterie" ou de "terrorisme" comme le discours "politico-médiatique" le fait sous-entendre ... :x
Mais une lutte sociale qui pose la contraction d'un état libéral ... :!:
Si le bilan est déposé comment l'Etat justifie-il sa crédibilité économique :wink:

visiteur novice :?
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Messagepar Paul Anton » Mardi 11 Oct 2005 19:09

Attendons la suite...
"Salut Carmela, je suis chez FIAT ! Je vais bien... Si, si, nous pouvons parler tranquillement, c'est Agnelli qui paye !"
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Messagepar Paul Anton » Mardi 18 Oct 2005 11:33

Alors Michael cette manif...Image
"Salut Carmela, je suis chez FIAT ! Je vais bien... Si, si, nous pouvons parler tranquillement, c'est Agnelli qui paye !"
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Messagepar Anartoka » Mardi 18 Oct 2005 21:29

la cgt fesait du black à la SNCM ;)
C'est de reculer que de trop philosopher.
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Messagepar Paul Anton » Mardi 18 Oct 2005 21:57

Je suis un peu sceptique…

…la rumeur médiatique…

Image
"Salut Carmela, je suis chez FIAT ! Je vais bien... Si, si, nous pouvons parler tranquillement, c'est Agnelli qui paye !"
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Messagepar Léa » Mardi 18 Oct 2005 23:47

Bon puisque la perche est tendue... Je reprend en douceur...
Le STC, un syndicat bien implanté en Corse

Créé en 1984 pour défendre les emplois insulaires, il fait aujourd'hui jeu égal avec la CGT.

Pour passer des nuits bleues aux petits matins rouges, plusieurs nationalistes corses décident, en 1984, d'investir le terrain des luttes sociales. Le Syndicat des travailleurs corses (STC) voit le jour avec un mot d'ordre principal, la «corsisation» des emplois. Sans ambiguïté, les statuts de cette nouvelle force précisent que les militants du STC «reconnaissent la lutte nationale» insulaire «dans sa globalité», y compris donc sous sa forme violente et cagoulée. Pour les autres centrales syndicales, le STC, qui revendique aujourd'hui 5 000 adhérents, n'apparaît alors que comme le bras armé des indépendantistes dans le monde du travail. Une image dont son actuel secrétaire général, Jacky Rossi, aimerait bien se défaire.

Pas question pour ces syndicalistes à la mode corse de condamner les plasticages qui frappent régulièrement des édifices publics, symboles de «l'Etat colonial» dans la terminologie indépendantiste. Des actions que les autres confédérations, à commencer par la CGT, longtemps première force syndicale de l'île, ont toujours dénoncées. «Entre la CGT encore à cette époque très proche d'un PCF violemment anti-indépendantiste et le STC, les relations ne pouvaient être que conflictuelles», explique un élu de Haute-Corse, étiqueté à gauche.

Pour s'imposer dans le paysage syndical insulaire et se démarquer de ses concurrents, le STC fait campagne sur des revendications spécifiquement insulaires. La stratégie paye. Le nouveau venu recueille près de 17 % des voix aux élections prud'homales de 1987. Ce qui correspond aux scores des nationalistes aux élections régionales. Pourtant, en 1991, le STC change de stratégie et décide de prendre une plus grande autonomie par rapport aux vitrines légales du nationalisme corse. Surtout, le STC déploie ses efforts de syndicalisation dans le tissu des entreprises corses, souvent de très petite taille, au point d'apparaître aujourd'hui comme le premier syndicat insulaire dans le secteur privé. Après ce changement de cap, le STC a commencé a taillé de sérieuses croupières aux forces syndicales traditionnelles dans leur bastion du secteur public où la CGT se prévalait jusque-là d'une position dominante.

Lors des dernières élections professionnelles dans le secteur hospitalier et à la Poste, il a fait pratiquement jeu égal avec la CGT et la CFDT. Aux élections prud'homales de 2002, coup de grâce, il devance la centrale de Bernard Thibault avec 35,54 % des voix contre 32,68 %. D'où les critiques à répétition lancées par la CGT locale qui supporte de plus en plus mal cette concurrence. Elles culmineront lors du blocus de l'île déclenché par le STC en 2004 pour réclamer un rééquilibrage des emplois à la SNCM en faveur des Corses. La CGT accusant le STC de corso-corsisme. De son côté, le STC considère que, pour la CGT, la défense de la classe ouvrière s'arrête sur les quais du port de Marseille.

Christophe FORCARI - Libé du mercredi 28 septembre 2005
:arrow: http://www.liberation.fr/page.php?Article=327008

Après s'en suivit le dénouement que nous avons pu suivre sur différentes listes d'information et de contre-informations...

Image

Evidement, le 09/10/2005, Bernard a envoyé son courrier à Dominique :

Image

Mais hélas, sans réponse positive...

Les syndicats quittent la réunion du CA de la SNCM

MARSEILLE (Reuters) - Les syndicats de la Société nationale Corse-Méditerranée (SNCM) ont quitté la réunion du conseil d'administration de la compagnie maritime pour signifier leur désaccord avec le plan de sauvetage proposé par le gouvernement.

"On assiste au diktat de l'Etat. Il n'y a qu'un plan, c'est le sien. Dans ces conditions, on a préféré quitter la salle", a déclaré Bernard Marty, secrétaire CGT du comité d'entreprise, qui a un statut d'observateur au CA.

"Il est hors de question qu'il n'y ait qu'un chemin pour éviter le dépôt de bilan, celui de M. (le ministre de l'Economie Thierry) Breton. Le plan ne se fera pas sans les salariés", a-t-il ajouté au terme de quatre heures de discussion à la préfecture de Marseille.

Le dépôt de bilan n'a pas été prononcé lundi, mais des menaces continuent à peser sur la SNCM, a prévenu la direction de la compagnie qui perd de l'argent depuis des années.

"A défaut d'une reprise de l'exploitation et de la mise en oeuvre du projet, la cessation de paiement serait inévitable avant la fin de la semaine", a prévenu Bruno Vergobbi, président de la SNCM.

"Nous avons voté une résolution sur un projet qui nous permet d'éviter le dépôt de bilan. Nous n'avons pas porté de jugement de valeur", a rapporté Sixte Ugolini, ancien bâtonnier de Marseille et président de l'amicale des Corses de Marseille, qui siège au conseil d'administration.

Les syndicats, qui avaient déjà quitté la salle de réunion, n'ont pas participé au vote sur ce projet.

De l'avis de Patrick Oheix, administrateur de la SNCM, "aller au dépôt de bilan est de la responsabilité de l'Etat".

"NOUS AVONS DÉJÀ ÉVOLUÉ, L'ETAT NON"

Le dernier schéma financier proposé par le gouvernement prévoit que l'Etat conserve 25% du capital de la SNCM et que les salariés prennent 9%. Le solde serait partagé entre le fonds d'investissement Butler Capital Partners (38%) et la Connex, filiale de Veolia Environnement (28%).

Les syndicats souhaitent qu'une partie du capital soit confié à la Caisse des dépôts et consignations (CDC), ce qui permettrait de laisser la compagnie dans le giron public.

Le plan gouvernemental a de nouveau été présenté lundi matin aux syndicats lors d'une réunion en présence de Thierry Breton et du ministre des Transports, Dominique Perben.

Pour la CGT, majoritaire à la SNCM, la poursuite du conflit est due à l'intransigeance du gouvernement.

"lls essaient de passer en force. On est d'accord pour que l'Etat soit à 25% du capital, d'accord pour que la Connex participe à la reprise mais nous souhaitons en complément la présence de la Caisse des dépôts et consignations. Ils ne veulent pas en discuter", a rapporté Patrick Oheix.

"Nous souhaitons que d'ici la fin de la semaine, l'Etat reprenne la main. La porte n'est pas fermée", a-t-il ajouté.

Pour Jean-François Coti, délégué CGT, le vote intervenu lundi au CA "n'est pas de nature à apaiser les esprits, au contraire, c'est de la provocation".

"Nous ne sommes pas obtus, nous avons déjà évolué, l'Etat, non", a-t-il déploré.

Les salariés de la SNCM ont reconduit lundi leur grève qui dure depuis 20 jours.

Un comité d'entreprise est programmé mardi à 10h00 au siège marseillais de la compagnie.


Bon ça c'était le 10 octobre 2005, mais le lendemain, le 11/10/2005...

Jean-Guy Talamoni pour une SNCM sous contrôle territorial corse

PARIS (Reuters) - Opposés à la privatisation de la SNCM, les nationalistes corses souhaitent que la compagnie maritime publique passe sous contrôle de la collectivité territoriale, a déclaré l'un de leur chefs de file, Jean-Guy Talamoni.

"Les nationalistes, qu'il s'agisse du syndicat STC ou qu'il s'agisse des formations politiques, ne sont pas pour que l'Etat reste propriétaire de la SNCM", a dit l'élu corse sur France Info. "Nous sommes clairement, depuis plusieurs décennies, pour la création d'une compagnie maritime publique qui serait sous le contrôle de la collectivité territoriale de Corse."

Jean-Guy Talamoni a de nouveau dénoncé le projet gouvernemental de privatisation de la SNCM, au bord du dépôt de bilan. "Le gouvernement a décidé de faire cadeau à des amis de la compagnie qui a été payée avec l'argent de la continuité territoriale", a-t-il dit.

Il a fait valoir que le plan de sauvetage gouvernemental prévoyait la recapitalisation de la SNCM à hauteur de 35 millions d'euros par les repreneurs privés pressentis, "alors que les actifs sont évalués à peu près à 500 millions d'euros".

"Est-ce que c'est la vocation naturelle d'un gouvernement que de brader le bien public ?" a-t-il demandé. "C'est quelque chose de scandaleux qui relève de l'escroquerie. Donc, nous, nous y sommes opposés."


sur ces bases, effectivement la SNCM devient un cas d'école sous bien des aspect... pour certains une expérience de dialogue sociale...

La SNCM, un cas d'école

Face à une droite qui change de politique, la gauche doit défendre un redéploiement du service public qui pourra servir de modèle pour 2007.

Malgré les événements récents la question se pose toujours : faut-il vraiment laisser couler la SNCM ? Et que fait la gauche dans ce dossier ? On peut se le demander tant elle laisse face à face un gouvernement de droite pour le moins instable et hésitant et des syndicats quasi soviétiques. Sans parler d'une compagnie concurrente, Corsica Ferries, sans doute propriété de fonds sardes, et grâce à Dieu (et à ses saints... nationalistes ?), protégée des grèves et des blocus. L'Etat, incapable de penser l'autonomie de ses îles (sur le modèle sarde justement), incapable de se libérer d'une CGT marseillaise qui semble croire au retour des soviets, l'Etat donc a été incapable de gérer cette compagnie depuis trente ans. L'Etat change sans cesse les dirigeants (dix PDG en douze ans) et ne sait pas gérer les rapports de forces nécessaires dans une entreprise à cause du rythme électoral d'une démocratie.

Donc, il faut que l'Etat se concentre sur ce qu'il sait faire, et laisse au privé son boulot et, au marché, sa créativité. «Un Etat fort dans un marché fort», voilà quand même un slogan simple pour une gauche digne de son histoire. (Dire juste que le trafic par mer augmente et que donc nous ne sommes pas face à la fin des bateaux : car la mondialisation, ce sont d'abord des bateaux avec des marchandises.)

Mais là où ce conflit est bien l'affaire de la gauche, c'est que, derrière, il y a : EDF, GDF, la SNCF, la Poste..., autrement dit, des entreprises publiques où il va falloir poser la question de la propriété, et ce pour les mêmes raisons qu'à la SNCM. Et cela, c'est la gauche qui devrait le dire, car c'est elle qui peut être légitime à proposer d'autres fondamentaux à nos services publics. Si la droite le fait, ce sera l'explosion. Si personne ne le fait, ce sont les plus faibles qui continueront à en prendre «plein la gueule» sous les cris apitoyés de ceux-là mêmes qui veulent que rien ne change si ce n'est le «toujours plus» d'hier.

Car la vraie question est là : les services publics, comme les entreprises publiques, doivent se réformer pour se redéployer et se développer. On ne peut plus gaspiller des milliards dans des entreprises du secteur public, alors qu'il faudrait dégager ces moyens pour doubler d'autres budgets : ceux du retour à l'emploi, de l'université et de la recherche, du logement et des personnes âgées ; et réduire la dette publique qui est une honte éthique vis-à-vis de nos enfants et une ruine.

Des entreprises légitimement nationalisées à un moment historique de leur parcours (ce qui doit être réitéré en cas de besoin, ponctuellement, pour des secteurs qui ne s'adapteraient pas dans le cadre du marché) doivent retourner au privé dès que possible pour éviter le hasardeux mélange entre la culture de l'administration publique et celle de la concurrence. (Merci le Crédit Lyonnais!). Car il n'y a aucun exemple de performance de cette confusion, alors qu'il y a d'excellents exemples de l'efficacité de nationalisations momentanées ou partielles­ y compris après 1981.

Seulement le monde change. La France le craint. Les politiques font l'autruche d'élection en élection et... les populismes de droite et de gauche font du gras.

Seulement, le ventre mou idéologique d'un PS charpenté tantôt par les tentations populistes de sa gauche (style PC-81 ou Attac) tantôt par les tentations gestionnaires style ENA est gêné pour poser ces problèmes et les affronter. Pourtant la solution est là, dans le choix courageux d'un investissement public redéployé. Ou alors, après douze ans d'un immobilisme chiraquien effrayant, un nouveau roi fainéant lui aussi mâtiné d'aristocratie plus ou moins authentique lui succédera. Ou alors, un coup de Kärcher néothatchérien démolira les services publics et les systèmes de solidarité mis en place depuis cinquante ans. Et il restera à la gauche de 2020 de faire le boulot que réalise Tony Blair sous les quolibets : reconstruire des services publics dans une économie de marché dynamique (500 000 embauches pour la santé et l'école en cinq ans).

Seulement, la gauche démocratique court après les sondages, parfois ses convictions, depuis longtemps. Elle reste souvent imprégnée de rêves attardés de révolution, et continue son flirt avec des valeurs qui ont conduit au goulag et à des millions de morts. Ses politiques, souvent excellentes quand elle est aux affaires (avancées des libertés, saine gestion, réduction du temps de travail, emploi-jeunes, Europe...), ne sont pas soutenues par un corps d'analyses, de valeurs et de récit des mouvements du monde aptes à construire dans la durée des majorités d'idées et d'espérances.

N'oublions pas la honte de 2002. Alors que les social-démocraties qui nous entourent, au nord de l'Europe, en Belgique, Grande-Bretagne et Espagne, mais aussi ailleurs dans le monde, ont des résultats souvent impressionnants, et une excellente capacité à anticiper ce monde qui naît, mondialisé, plus individualiste, en quête de solidarité et d'horizon. Et de moins d'hégémonie US.

Alors oui la SNCM est un cas d'école. Ce conflit va porter les fondamentaux idéologiques de 2007. Face à une droite qui change de politique en fonction des voyages des uns et des autres, voire de leurs malaises et migraines, à des extrêmes qui tapent sur les grosses caisses (souvent ensemble d'ailleurs à la CGT de Marseille), la social-démocratie doit défendre l'intérêt à long terme du pays, un redéploiement des services publics, un enchantement raisonné de la mondialisation et, surtout, le soutien du développement fulgurant d'anciens pays pauvres d'Asie. Le monde change d'époque. Nous vivons dans une solidarité planétaire de fait, notamment écologique, scientifique, financière et événementielle. Cela crée de nouveaux problèmes, de nouvelles concurrences, mais cela peut aussi créer de nouvelles espérances, de nouvelles aventures.

Par exemple dans un monde où, bien sûr, rien ne va, votre espérance de vie a crû aujourd'hui de trois heures. Une catastrophe ? Onze ans de vie gagnés depuis la Libération en France. Nul ? Nous faisons quatre fois plus l'amour que nos grands-parents, nous avons doublé le nombre de lycéens en quarante ans. Toujours nul ? Vous voyez, c'est la politique qui est nulle, sans ressort ni perspective. Pas votre vie. Pas tout de notre monde. Et ceux qui en souffrent le plus ce sont les plus faibles, les sans-logis, les femmes laissées sur le bord du chemin de la vie de couple, les victimes de la carte scolaire, les vieux abandonnés... Et le Sud, cette Méditerranée où nous laissons des dictatures nous défendre des immigrants.

Alors oui la SNCM est un cas d'école. Finie la récré. Il faut du courage et penser en même temps la privatisation (avec sans doute 33 % aux salariés et aux collectivités corses) et un nouvel équilibre sociétal avec des impôts qui cessent de baisser, de nouveaux services publics puissants autour de la jeunesse, du travail, de la science, du logement, des personnes âgées. Le PS a sans doute là une de ses dernières chances d'être fidèle en public aux convictions intimes de la plupart de ses responsables et de ses militants. Car en 2007, il faudra un candidat, de gauche, d'espérance, de solidarité mais aussi de projet et de récit des luttes. Mais quelles luttes ? Modèle soviétique rétro ? Modèle des nouveaux services publics ? Modèle d'un nouvel internationalisme ? Il est déjà presque trop tard. Et le peuple souffre.

par Jean Viard sociologue, directeur de recherches CNRS au centre de recherche politique de Sciences po (Cevipof).

mardi 11 octobre 2005 - Libération

Jean Viard a notamment publié Marseille, une ville impossible (Payot) et, récemment, le Nouvel Age du politique (l'Aube).
:arrow: http://www.liberation.fr/page.php?Article=330049

Ben pour le coup, un article comme ça dans libé, ça prouve au moins, que ça doit chauffer dure au seins du PS - une dissolution serait-elle en cours ??? :lol: Bref.... Pendant ce temps là, TF1 mise sur le chronomètre : :arrow: SNCM : le compte à rebours. Et Bernard s'énerve : :arrow: Bernard Thibault dénonce le chantage du gouvernement sur la SNCM

Ben ouais, Bernard d'énverve devant la menace étatique :

La SNCM déposera son bilan lundi si le travail ne reprend pas

MARSEILLE (Reuters) - Un dépôt de bilan de la Société nationale Corse-Méditerranée est inévitable si les grévistes ne reprennent pas le travail avant jeudi, a déclaré mardi le président de la compagnie maritime publique, Bruno Vergobbi.

"Nous sommes face à une alternative simple et cruciale pour l'avenir de l'entreprise : soit on reprend les activités dans le cadre du projet de capitalisation, soit on va au dépôt de bilan", a-t-il déclaré à la sortie d'une réunion du comité d'entreprise, qui s'est tenue à la préfecture de Marseille.

Un dépôt de bilan pourrait selon lui "rapidement conduire à la liquidation de la compagnie, ce serait alors 2.400 lettres de licenciement pour les salariés".

"Aujourd'hui, je ne peux qu'en appeler à la responsabilité de chacun. Les heures sont comptées, que chacun mesure bien les enjeux et les risques de la situation", a-t-il prévenu.

Les salariés de la SNCM sont en grève depuis trois semaines et protestent contre le projet de privatisation du gouvernement.

"Tout est fait à tous les niveaux pour essayer de débloquer la situation et pour éviter ce qui serait un drame social", a poursuivi Bruno Vergobbi.

"Nous avons reçu un projet de reprise cohérent avec l'Etat présent pour accompagner le processus de mutation. C'est le seul projet. Il est important qu'il puisse avancer rapidement, à défaut, c'est la cessation de paiement", a-t-il dit, précisant que cette cessation de paiement interviendrait "vendredi ou samedi".

"Tous les efforts sont faits pour ne pas en arriver à cette extrémité", a-t-il assuré. "Mais je ne suis pas le seul à décider".

Peu avant, à l'Assemblée nationale, le Premier ministre Dominique de Villepin avait souligné que l'"heure de vérité" avait sonné pour la SNCM et que "seule la reprise du travail permettrait d"éviter un dépôt de bilan.

Le président de la SNCM a rencontré dans la matinée le président du tribunal de commerce, à qui il a rendu compte du conseil d'administration qui a voté mardi soir en faveur du plan gouvernemental, lequel prévoit une privatisation partielle de la SNCM. Le président du tribunal de commerce peut s'autosaisir et considérer que les conditions d'un dépôt de bilan sont remplies.

"C'est dur d'accepter la privatisation mais il n'y a plus d'autre alternative", a déclaré Eric Claudet, officier CFTC, qui assistait au comité d'entreprise.

Les représentants de la STC et de la CGT, majoritaire à la SNCM, n'ont pas participé à cette réunion du CE.

Le délégué des marins CGT, Jean-Paul Israël, devait être reçu pour sa part en fin d'après-midi par le préfet de région, Christian Frémont.


Du coup, le 13/10 :arrow: LES MARINS CGT DE LA SNCM VOTENT LA REPRISE DU TRAVAIL Par 519 voix contre 73, les marins CGT de la Société nationale Corse-Méditerranée (SNCM) ont mis fin à une grève de plus de trois semaines contre la privatisation de la compagnie maritime.

Image

Et là Do s'énerve à son tour sur Indy Paname :
:arrow: SNCM - LE SCANDALEUX BULLETIN DE VOTE UTILISÉ PAR LA CGT !

C'était sans compter sur la censure de Bellaciao :
Jean Christophe Le Duigou (dirigeant CGT, ex-Directeur des Impôts et actuel associé de Michel Rocard) et Walter Butler (ex-Inspecteur des Finances, ex-Directeur Exécutif chez Goldman Sachs et actuel patron de Butler Capital Partner) veulent en finir avec l'entreprise publique SNCM. Le Duigou, comme Butler et les administrateurs de l'ex-Vivendi, veut liquider la SNCM. Dans ce cadre, ces deux ex-haut-fonctionnaires peuvent compter sur l'aide constante et efficace de leurs amis au sein de la Commission de l'Union Européenne et du gouvernement français.

Ce message, publié hier vers 15 heures, a été supprimé par le Collectif Bellaciao. Il serait bon de prévenir les lecteurs du motif de cette censure. Merci !
:arrow: SNCM : Collectif Bellaciao censure et défend Le Duigou

M'enfin la manif de fin de grève organisé par la CGT a Marseille a quand même rassemblé du monde (selon Bellaciao) :
:arrow: A Marseille il pleuvait SUR les soleils - Le soleil est jaune pas rouge !

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Alors maintenant quand à savoir si...
Il y aurait eu des trafics organisés sur les navires de la SNCM

PARIS (Reuters) - Marins et syndicalistes de la SNCM se partageaient "en toute illégalité une partie des ventes" effectuées sur les bateaux pendant les traversées entre le continent et la Corse, rapporte Le Parisien.

"Alors que la compagnie Corsica Ferries annonçait réaliser presque un tiers de son chiffre d'affaires grâce à la seule vente de produits dérivées à bord de ses navires, (...) la SNCM présentait un bilan quasi nul sur ce poste", déclare au quotidien un proche du dossier.

Cette source précise que "c'est en épluchant les comptes de la SNCM que (les experts ont) compris qu'il y avait un petit problème sur les ventes à bord".

Le plan de sauvetage financier de la Société nationale Corse-Méditerranée prévoit que l'Etat conserve 25% du capital de l'entreprise jusqu'à son redressement effectif, le reste étant partagé entre un opérateur industriel privé, la Connex, filiale de Veolia Environnement (28%), et les salariés (9%).


C'est une simple histoire de compte
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Messagepar Invité » Dimanche 30 Oct 2005 19:50

j'ai vu ... un peu déçu ... :?
je sais pas pourquoi d'ailleurs puisque c'est toujours comme ça ... :?

Michael 05 a dit :
A mon avis BT va se faire un brin charier !!!!


oui ... ça j'ai pas vu ...
et j'ai entendu 2 ou 3 trucs sur la CGT ... enfin leur responsables locaux ... :roll:

ils ont fait fort ... :?
le coup des bulletins de vote ... et ... quelques interressements personnels ... :twisted:

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