JKS a écrit:Créer c'est produire ex-nihilo et effectivement le potentiel de production immatérielle est illimité,
a contrario, la production matérielle est limitée par toutes sortes de facteurs, ressources naturelles,
énergie, climat, durée de fabrication,péremption des produits utilisés ... etc
On compose un morceau de musique, on ne crée pas une patate qui ne saute pas toute seule
dans la marmite.
La fabrication d'objets de consommation à grande échelle a été rendue possible avec la spécialisation
et la division du travail. L'anarcho-syndicalisme prône l'abolition du salariat, mais je refuse de retourner
à l'usine même en étant co-gérant de celle-ci, je dois donc accepter l'idée d'un changement important
de mon mode de vie à cause d'une désindustrialisation inévitable dans une société anti-autoritaire sans prison
ni travaux forcés.
Je ne pense pas pour ma part que le passage à une société sans classes, ni État, ni échanges marchands aboutirait à une retour au moyen âge voire aux sociétés primitives.
Je l'ai dit plus haut ( ou sur le fil sur Proudhon ) l'émancipation du système marchand ferait que 90% des forces qui peuvent produire seraient libérées et, bien plus encore grâce à la dynamique d'une telle synergie.
Mais produire ne veut pas dire fabriquer des objets en plastique "made on China" qui utilisés 3 fois sont prévus pour partir à la poubelle dans le but dans vendre d'autres.
Dans une société sans contraintes due à la rentabilité financière, produire se sera créer des objets de consommation solides, durables , de haute technicité, évolutifs et, qu'il sera possible d'utiliser par rotation, ce qui évite tout gaspillage en permettant à tout le monde d'en profiter.
Quant à la gestion des déchets, elle sera grandement facilitée par l'automation , le recyclage, l'utilisation d'énergie propre existante ou à découvrir , la pérennité des produits fabriqués mais aussi la conscience de ceux qui auront bâti une telle société où chacun comprend la responsabilité de son implication.
Une société anarchiste où tout le monde pourrait faire et utiliser librement, comme reprenait Kropotkine " de chacun selon ses facultés , à chacun selon ses besoins ", loin d'être une régression, serait un bond en avant considérable pour que l'humanité, bien au delà de consommer comme elle en a besoin, puisse explorer les mystères de tout ce qui nous entoure et qui cachent, n'en doutons pas, bien des choses dont nous n'avons encore pas la moindre idée.
Pas de mysticisme dans ce que je raconte ; ou alors autant de mysticisme que celui d'un gars du dixième siècle qui dirait à son voisin que peut-être les gens pourraient aller un jour sur la lune.