Une question concernant le salariat

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Re: Une question concernant le salariat

Messagepar elquico » Dimanche 14 Juin 2015 11:16

en anarchie ,pas de nouveau droit car pas d'état,pas de banques car détermination des besoins par les fédérés,pas de masses car l'individu a toute sa place , au même titre que les groupuscules anarcho6syndicalistes et fiers de l'être;
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Messagepar kuhing » Dimanche 14 Juin 2015 14:16

elquico a écrit:Détruire le système financier quel beau programme ?C'est l'action que tu proposes aux masses inconcientes ,inscrit toi à attac;


Où as-tu vu qu'Attac était pour détruire le système financier ?
Attac est pour la taxation des transactions financières et c'est même le sens de son acronyme.
Il y a une légère nuance...
Tu racontes décidément n'importe quoi.
Entre aller voter aux municipales, participer au rassemblement d'union nationale de Charlie-Hebdo , défendre un statut légal de la prostitution, il est beau l'anarcho-syndicalisme dont tu te réclames haut et fort.
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Messagepar anarced » Dimanche 14 Juin 2015 20:23

Louis Blanc était un admirateur et même un disciple de Robespierre, c'était donc un ennemi déclaré de la liberté. Sa théorie qui consiste à soumettre le Travail au Gouvernement ; sa formule inversée : Égalité – Fraternité – Liberté qui remet la Liberté après tout le reste, comme les prêtres promettent le paradis après la mort ; l'opposition qu'il fit, après Février 1848, à la liberté de la presse en rétablissant le cautionnement et le timbre sur les journaux; son panégyrique de Louis Philippe ; enfin son doctrinarisme constitutionnel, particulièrement clair dans sa brochure : "Plus de Girondins !" ont donné la mesure de son antipathie profonde pour la Révolution.
C'est un anachronisme de dire que Louis Blanc était un fasciste, mais que c'était un ennemi de la Révolution, c'est une certitude !
D'ailleurs cette haine de la liberté est toute entière dans sa formule:
"De chacun, suivant sa capacité;
A chacun, selon ses besoins."
Comment évaluer les capacités et les besoins? Qui s'en chargera? Soit personne ne s'en charge mais rien ne garantit que chacun produise selon ses capacités, ni ne satisfasse ses besoins et c'est, à terme, la tyrannie puisque tout étant permis, le droit est celui du plus fort. Nous revoilà aux prémices de la société! Soit l'état s'en charge (c'était l'idée de M. Blanc) et c'est encore la tyrannie car c'est l'exploitation au nom de l'égalité et de la fraternité, qui profite, en réalité, l'histoire l'a montré, à une petite bureaucratie de profiteurs.
Il me semble, pour ma part, indispensable de définir le droit de chacun en société anarchiste et de garantir ce droit par une force constituée qui établira ce droit par la Révolution et le maintiendra. Ce droit doit bien sûr être égal pour tous et en toute chose, ce qui exclut le droit à la propriété.
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Messagepar elquico » Dimanche 14 Juin 2015 23:36

Et les ennemis de la liberté avancent maasqués,ils veulent faire taire ceuxqui veulent faire laa morae à celles qui se réclament travailleuses du sexe ,à ceux qui pour soulager leur misère veulent quelques sous de plus ,à ceux qui ne croient pas que faire la révolution est un coup de baguette magique niaka abolir l'argent;
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Messagepar elquico » Dimanche 14 Juin 2015 23:47

Je dis n'importe quoi et je l'assume,c'est ma liberté pour voir avancer le loup masqué,qui ne me fera pas taire ni mettre à taire;
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Messagepar kuhing » Lundi 15 Juin 2015 7:50

elquico a écrit:Je dis n'importe quoi et je l'assume,c'est ma liberté pour voir avancer le loup masqué,qui ne me fera pas taire ni mettre à taire;


Je n'ai pas ni l'intention ni la prétention de t’empêcher de dire des conneries.
Je te le fais juste remarquer et, tu l'admets.
Donc tout va bien et tu peux continuer, c'est très éclairant sur l'anarcho-syndicalisme que tu représentes.

Quant à ce que dit anarced :

D'ailleurs cette haine de la liberté est toute entière dans sa formule:
"De chacun, suivant sa capacité;
A chacun, selon ses besoins."


On croit rêver.
Est-on sur un forum qui se réfère à l'anarchisme ici où dans un jeu télévisé animé par Nagui ?

Il me semble d'ailleurs que ces échanges tournent aux conflits d'ego donc je vais laisser un peu tout ça de coté.
ça commence à me fatiguer et ça n'apporte pas grand chose me semble-t-il si ce n'est la confirmation de l'état de la réflexion "anarchiste" aujourd'hui.


NB : En 1883, Pierre Kropotkine reprend la formule « À chacun selon ses facultés : à chacun selon ses besoins » dans la proclamation rédigée lors du Procès des 66, qui visait des militants anarchistes
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Messagepar frigouret » Lundi 15 Juin 2015 8:13

anarced a écrit:Louis Blanc était un admirateur et même un disciple de Robespierre, c'était donc un ennemi déclaré de la liberté. Sa théorie qui consiste à soumettre le Travail au Gouvernement ; sa formule inversée : Égalité – Fraternité – Liberté qui remet la Liberté après tout le reste, comme les prêtres promettent le paradis après la mort ; l'opposition qu'il fit, après Février 1848, à la liberté de la presse en rétablissant le cautionnement et le timbre sur les journaux; son panégyrique de Louis Philippe ; enfin son doctrinarisme constitutionnel, particulièrement clair dans sa brochure : "Plus de Girondins !" ont donné la mesure de son antipathie profonde pour la Révolution.
C'est un anachronisme de dire que Louis Blanc était un fasciste, mais que c'était un ennemi de la Révolution, c'est une certitude !
D'ailleurs cette haine de la liberté est toute entière dans sa formule:
"De chacun, suivant sa capacité;
A chacun, selon ses besoins."
Comment évaluer les capacités et les besoins? Qui s'en chargera? Soit personne ne s'en charge mais rien ne garantit que chacun produise selon ses capacités, ni ne satisfasse ses besoins et c'est, à terme, la tyrannie puisque tout étant permis, le droit est celui du plus fort. Nous revoilà aux prémices de la société! Soit l'état s'en charge (c'était l'idée de M. Blanc) et c'est encore la tyrannie car c'est l'exploitation au nom de l'égalité et de la fraternité, qui profite, en réalité, l'histoire l'a montré, à une petite bureaucratie de profiteurs.
Il me semble, pour ma part, indispensable de définir le droit de chacun en société anarchiste et de garantir ce droit par une force constituée qui établira ce droit par la Révolution et le maintiendra. Ce droit doit bien sûr être égal pour tous et en toute chose, ce qui exclut le droit à la propriété.


Je regrette mais la conclusion de ton message me semble de même nature que ce que tu reproches a Louis Blanc.

Je m'explique. C'est le point de vue qui est important, d'où viennent les énoncés ?
Dans la sentence de Blanc c'est le tout qui parle, la société considérée comme un être pensant susceptible de s'incarner sous forme de pouvoir.
Quand tu parles de la Révolution c'est le même travers que tu adoptes, c'est le Tout qui magiquement s'incarne en personnalité capable de produire le droit. En fait le pouvoir est irrationnel et a donc besoin d'une mystique pour exister.

Le seul être pensant et tangible c'est l'individu, et c'est donc sur l'individu que doit se fonder le droit.

La propriété de soi même peut certes être considéré comme une construction intellectuelle et les sociologues au service de l'État relativiseront ton droit et ta liberté au nom des lois générales, et cet esclavage fondamental , la négation de la propriété de soi même, va permettre la négation de toutes les autres libertés.
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Messagepar kuhing » Lundi 15 Juin 2015 9:01

frigouret , quand comprendras-tu qu'il n'est pas nécessaire d'être propriétaire pour pouvoir utiliser ?
Il y a des centaines de milliers de logements, propriétés de gens qui n'y vont jamais ou presque parce que l'on ne peut pas être partout à la fois et, à coté de ça d'autres qui dorment dans la rue.

Il s'agit de remplacer la propriété privée par la liberté d'usage.
On en a déjà parlé mais tu ne comprends pas.

la liberté d'usage ça veut dire que tu peux habiter un logement tant que tu le souhaites et l'aménager aussi.
Si tu veux y rester toute ta vie , tu peux.
Mais si tu le laisses pour aller ailleurs alors quelqu'un d'autre pourra l'utiliser le temps qu'il le souhaite aussi, sans passer par la case banque et notaire.
Cela va permettre une rotation et donc une économie substantielle tout en permettant à tout le monde de profiter de ce qui existe et reste à construire.

Et c'est pareil pour les outils, les machines et les matériaux ce qui permet de construire et de créer sans les entraves de la rentabilité financière et la rétention des outils de production détenus par quelques propriétaires.

Bien sur, pour fonctionner de cette façon, il faut une conscience suffisante pour respecter et prendre soin de ce que tu utilises, voire l'améliorer.
Mais apparemment d’après ce que je comprends, tu en es encore au stade où si un marteau ne t'appartient pas tu vas faire exprès de le péter.
Donc on va attendre un peu que ça évolue dans ta tête , si c'est dans le domaine du possible.
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Messagepar Denge » Lundi 15 Juin 2015 12:19

frigouret a écrit:deux valeurs de nature différentes


Non, il n'y a pas deux valeurs différentes. Il y a un voleur, et un volé dans ce schéma.
Et tu justifies ce vol légal, cette marchandisation des corps, par le salariat, en complice et voleur de cette société divisé en classe !
Le but idéologique (conscient ou inconscient) des archistes de ton genre est de gommer la réalité de l'exploitation et de l'oppression capitaliste. Effacer ce qui gène sur la photo. La bonne conscience bourgeoise, ou son inconscience.

la monnaie


C'est un intermédiaire qui si il était autogéré déjà serait moins problématique.
Mais je suis d'accord avec kuhing, c'est n intermédiaire, a éliminer dès que possible, qui sinon créé des divisions de moyens et de classes.

La prospérité ,... et la seule méthode pour le savoir c'est le marché avec le mécanisme des prix.


Parole d'economicien ! Ce qui l'interesse, c'est de connaitre qui est pauvre ou riche, ceci permettant de continuer l'exploitation par contrat.
De chacun selon sa crédulité, à chacun selon son avarice.
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Messagepar Denge » Lundi 15 Juin 2015 12:47

kuhing a écrit:frigouret est lui-même un travailleur manuel de base.

" Les travailleurs " sont aussi au Front national qui est en passe de devenir ou est même devenu le premier parti ouvrier de France ( et ce n'est pas de la propagande pour le FN , c'est la triste réalité )


D'ailleurs Bernard monot qui est libertarien (comme frigouret), conseiller economique du fn, depute europeen, qui a eu des mots doux pour Pétain et lepen lorsqu'il éditait des morceaux musicaux du troisième reich, sera sans doute d'accord sur le fait que le travailleur, le salarié, il faut le valoriser et sur le fait qu'il faut respecter la propriete privee, le capitalisme et les patwons. D'accord aussi quant a la collaboration de classe.

Tout ça pour dire que ce soit un individu, un travailleur, un patwon, il peut être extreme... con.
Rien de nouveau. Pétain a favorisé les petits propriétaires. Donc le discours de certains frise le déjà vu...
Qui c'est qui écrivait sur le prefascisme ?
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Re: Une question concernant le salariat

Messagepar anarced » Lundi 15 Juin 2015 13:20

Pour que chacun puisse se loger, il faut que chacun ait droit à un logement et que ce droit soit garanti par une force, sinon il n'est qu'une veine revendication. Le parc existant est suffisant pour loger tout le monde mais je pense qu'il faut aller plus loin que la simple réquisition des logements libres car le parc existant est beaucoup trop inégalitaire. Je pense, par exemple, que ce droit au logement devrait garantir aussi le droit d'occuper des logements trop vastes pour leurs seuls occupants.
Ce droit n'a rien d'irrationnel ou de mystique, il est tourné tout entier vers l'individu mais il n'est, pour le moment, qu'une revendication et ne peut devenir réel que s'il est établi et garanti par la force.
Le pouvoir a besoin d'une mystique, c'est vrai, mais il a, avant tout, besoin de la force, sous peine d'être renversé par plus fort que lui. La mystique est importante mais secondaire et lorsque celle-ci est trop usée, il suffit au pouvoir, le plus souvent, d'en changer: vous ne voulez plus de la droite ? Vous aurez la gauche! Vous n'en voulez plus non plus? Alors, voilà l'extrême-droite et l'extrême-gauche! Et jusqu'ici ça fonctionne...
La Révolution, c'est le renversement de ce pouvoir, le renversement de l'état donc, par la force. Cette force n'existe pas pour le moment mais je n'en appelle pas pour autant à la magie, je dis simplement qu'il faut encore l'inventer et la construire et tout individu qui le souhaite a sa place dans ce processus. Mais un individu seul ne peut pas renverser le pouvoir!
Louis Blanc a toujours défendu l'état et voulait qu'il gère toute la production. A côté de lui, Lénine et Staline passent pour d'affreux libéraux! Ce que je lui reproche, c'est d'être l'ennemi de la Révolution! Et il n'est pas le premier, ni le dernier, des ennemis de la révolution à s'être emparé de la formule "de chacun,... à chacun...", comme la page mise en lien plus haut le montre bien. Ceci devrait éveiller un minimum l'esprit critique de n'importe quel anarchiste, n'en déplaise à Kropotkine.
Le concept de propriété de soi-même me semble totalement creux puisqu'il ne distingue pas l'objet du propriétaire de cet objet. C'est un serpent qui se mord la queue! Pour ma part, je ne suis pas opposé à ce que l'individu s'exploite lui-même et jouisse pleinement des fruits de son auto-exploitation! Un tel concept me parait juste complètement creux.
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Messagepar frigouret » Lundi 15 Juin 2015 13:31

Le truc de la marchandisation des corps ne tient pas l'examen. Si c'était ton corps que tu vendais a l'occasion d'une embauche tu n'en serait donc plus le propriétaire et par conséquent il te serait impossible de prendre tes clics et tes clacs pour chercher la vie ailleurs. Il est bien plus plausible de considérer que lors d'une embauche tu échanges l'exercice des compétences d'un métier contre une rémunération.

Un proverbe africain pour nous détendre :

Quand deux esclaves se rencontrent ils disent du mal de la liberté.
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Re: Une question concernant le salariat

Messagepar frigouret » Lundi 15 Juin 2015 13:45

anarced a écrit:Pour que chacun puisse se loger, il faut que chacun ait droit à un logement et que ce droit soit garanti par une force, sinon il n'est qu'une veine revendication. Le parc existant est suffisant pour loger tout le monde mais je pense qu'il faut aller plus loin que la simple réquisition des logements libres car le parc existant est beaucoup trop inégalitaire. Je pense, par exemple, que ce droit au logement devrait garantir aussi le droit d'occuper des logements trop vastes pour leurs seuls occupants.
Ce droit n'a rien d'irrationnel ou de mystique, il est tourné tout entier vers l'individu mais il n'est, pour le moment, qu'une revendication et ne peut devenir réel que s'il est établi et garanti par la force.
Le pouvoir a besoin d'une mystique, c'est vrai, mais il a, avant tout, besoin de la force, sous peine d'être renversé par plus fort que lui. La mystique est importante mais secondaire et lorsque celle-ci est trop usée, il suffit au pouvoir, le plus souvent, d'en changer: vous ne voulez plus de la droite ? Vous aurez la gauche! Vous n'en voulez plus non plus? Alors, voilà l'extrême-droite et l'extrême-gauche! Et jusqu'ici ça fonctionne...
La Révolution, c'est le renversement de ce pouvoir, le renversement de l'état donc, par la force. Cette force n'existe pas pour le moment mais je n'en appelle pas pour autant à la magie, je dis simplement qu'il faut encore l'inventer et la construire et tout individu qui le souhaite a sa place dans ce processus. Mais un individu seul ne peut pas renverser le pouvoir!
Louis Blanc a toujours défendu l'état et voulait qu'il gère toute la production. A côté de lui, Lénine et Staline passent pour d'affreux libéraux! Ce que je lui reproche, c'est d'être l'ennemi de la Révolution! Et il n'est pas le premier, ni le dernier, des ennemis de la révolution à s'être emparé de la formule "de chacun,... à chacun...", comme la page mise en lien plus haut le montre bien. Ceci devrait éveiller un minimum l'esprit critique de n'importe quel anarchiste, n'en déplaise à Kropotkine.
Le concept de propriété de soi-même me semble totalement creux puisqu'il ne distingue pas l'objet du propriétaire de cet objet. C'est un serpent qui se mord la queue! Pour ma part, je ne suis pas opposé à ce que l'individu s'exploite lui-même et jouisse pleinement des fruits de son auto-exploitation! Un tel concept me parait juste complètement creux.


Restons sur l'exemple du logement. Le fait que je sois propriétaire d'un logement inoccupé ou bien trop grand pour moi ne te prives en rien, je n'ai pas le monopole du logement et je peu meme te montrer comment faire une solide cabane avec un peu de bois et de terre. Le problème que tu vas rencontrer pour te loger est uniquement dû a la réglementation qui te gêne pour construire ta cabanne sur du terrain agricole a quelques centimes le mètre carré.
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Re: Une question concernant le salariat

Messagepar kuhing » Lundi 15 Juin 2015 13:59

La discussion avec frigouret me semble inutile et, je me demande bien ce qu'il vient faire sur un forum qui se réfère à l'anarchisme, depuis des mois.
On aura eu droit à tout.
Remarque quand je vois des "anarcho-syndicalistes" qui votent aux élections municipales, défendent un statut légal de la prostitution ou l'intervention de l'OTAN en Libye et en Syrie, il ne faut plus s'étonner de rien.

Pour en revenir au principe évoqué la première fois par Louis Blanc, le voici repris lors du procès des 66 anarchistes de Lyon en 1883 dans leur déclaration au tribunal
ici


Et c’est le 19 janvier que les prévenus liront devant le Tribunal correctionnel de Lyon la déclaration suivante, devenue aujourd’hui texte primordial de référence :

« Ce qu’est l’anarchie, ce que sont les anarchistes, nous allons le dire :

les anarchistes, messieurs, sont des citoyens qui, dans un siècle où l’on prêche partout la liberté des opinions, ont cru de leur devoir de se recommander de la liberté illimitée.

Oui, messieurs, nous sommes, de par le monde, quelques milliers, quelques millions peut-être - car nous n’avons d’autre mérite que de dire tout haut ce que la foule pense tout bas - nous sommes quelques millers de travailleurs qui revendiquons la liberté absolue, rien que la liberté, toute la liberté !

Nous voulons la liberté, c’est-à-dire que nous réclamons pour tout être humain le droit et le moyen de faire tout ce qui lui plaît, et ne faire que ce qui lui plaît ; de satisfaire intégralement tous ses besoins, sans autre limite que les impossibilités naturelles et les besoins de ses voisins également respectables.

Nous voulons la liberté, et nous croyons son existence incompatible avec l’existence d’un pouvoir quelconque, quelles que soient son origine et sa forme, qu’il soit élu ou imposé, monarchique ou républicain, qu’il s’inspire du droit divin ou du droit populaire, de la Sainte-Ampoule ou du suffrage universel.

C’est que l’histoire est là pour nous apprendre que tous les gouvernements se ressemblent et se valent. Les meilleurs sont les pires. Plus de cynisme chez les uns, plus d’hypocrisie chez les autres !
Au fond, toujours les mêmes procédés, toujours la même intolérance. Il n’est pas jusqu’aux libéraux en apparence qui n’aient en réserve, sous la poussière des arsenaux législatifs, quelque bonne petite loi sur l’Internationale, à l’usage des oppositions gênantes.

Le mal, en d’autres termes, aux yeux des anarchistes, ne réside pas dans telle forme de gouvernement plutôt que dans telle autre. Il est dans l’idée gouvernementale elle-même ; il est dans le principe d’autorité.

La substitution, en un mot, dans les rapports humains, du libre contrat, perpétuellement révisable et résoluble, à la tutelle administrative et légale, à la discipline imposée ; tel est notre idéal.

Les anarchistes se proposent donc d’apprendre au peuple à se passer du gouvernement comme il commence à apprendre à se passer de Dieu.

Il apprendra également à se passer de propriétaires. Le pire des tyrans, en effet, ce n’est pas celui qui nous embastille, c’est celui qui nous affame ; ce n’est pas celui qui nous prend au collet, c’est celui qui nous prend au ventre.

Pas de liberté sans égalité ! Pas de liberté dans une société où le capital est monopolisé entre les mains d’une minorité qui va se réduisant tous les jours et où rien n’est également réparti, pas même l’éducation publique, payée cependant des deniers de tous.

Nous croyons nous, que le capital, patrimoine commun de l’humanité, puisqu’il est le fruit de la collaboration des générations passées et des générations contemporaines, doit être à la disposition de tous, de telle sorte que nul ne puisse en être exclu ; que personne, en revanche, ne puisse accaparer une part au détriment du reste.

Nous voulons, en un mot, l’égalité ; l’égalité de fait, comme corollaire ou plutôt comme condition primordiale de la liberté. De chacun selon ses facultés, à chacun selon ses besoins ; voilà ce que nous voulons sincèrement, énergiquement ; voilà ce qui sera, car il n’est point de prescription qui puisse prévaloir contre les revendications à la fois légitimes et nécessaires. Voilà pourquoi l’on veut nous vouer à toutes les flétrissures.

Scélérats que nous sommes ! Nous réclamons le pain pour tous, le travail pour tous ; pour tous aussi l’indépendance et la justice. »
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Re: Une question concernant le salariat

Messagepar anarced » Lundi 15 Juin 2015 15:25

La cabane de M. Frigouret ne m'intéresse pas beaucoup en effet.
Ce texte des 66 est déjà meilleur: il présente en effet les grandes lignes de la société anarchiste avec, en premier lieu, la liberté, dès le début du texte, puis dans sa majeure partie, l'égalité n'arrive qu'à la fin et parce qu'elle est nécessaire à cette liberté. On est donc a des années-lumière de la pensée de Louis Blanc!
Cependant, il ne s'agit que de la déclaration de 66 anarchistes cloués au pilori, sommés de répondre aux questions de M. l'inquisiteur, et non d'un projet solide et cohérent dans les mains de travailleurs suffisamment forts pour le mettre en place.
Ce n'est donc pas la même chose!
Le projet de société et les moyens d'y parvenir restent encore à inventer.
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Re: Une question concernant le salariat

Messagepar kuhing » Lundi 15 Juin 2015 15:49

anarced a écrit: On est donc a des années-lumière de la pensée de Louis Blanc!


Louis Blanc a été cité parce qu'il a été le premier à énoncer le principe "De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins" qui résume parfaitement le fonctionnement d'une société sans classes.
Et pas pour l'ensemble de son oeuvre ou de son parcours.
Tout comme lorsque l'on cite Proudhon lorsqu'il dit que "la propriété c'est le vol ", on est pas forcément d'accord quand le même Proudhon dit :" Le juif est l'ennemi du genre humain. Il faut renvoyer cette race en Asie, ou l'exterminer... Par le fer ou par le feu, ou par l'expulsion, il faut que le juif disparaisse... "
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Re: Une question concernant le salariat

Messagepar frigouret » Lundi 15 Juin 2015 17:17

La différence entre Proudhon et Blanc, c'est que Proudhon même si il a dit des conneries, faisait ses recherches dans le cadre du projet anarchiste alors que Blanc était un totalitariste , un étatiste , un communiste.
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Re: Une question concernant le salariat

Messagepar Denge » Lundi 15 Juin 2015 17:39

kuhing a écrit:La discussion avec frigouret me semble inutile et, je me demande bien ce qu'il vient faire sur un forum qui se réfère à l'anarchisme, depuis des mois.


Propagande libérale ultra ?
En usant de son individualisme et du terme liberte comme passerelle et jouer de confusion ?
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Re: Une question concernant le salariat

Messagepar kuhing » Lundi 15 Juin 2015 18:24

frigouret a écrit:La différence entre Proudhon et Blanc, c'est que Proudhon même si il a dit des conneries, faisait ses recherches dans le cadre du projet anarchiste alors que Blanc était un totalitariste , un étatiste , un communiste.


Je me fous de Louis Blanc.
Il a eu le mérite d'être le premier à trouver cette formule parfaite qui résume en quelques mots le principe du fonctionnement d'une société sans classes et c'est ce que j'en retiens.
Pour le reste...

"un étatiste - un totalitariste - un communiste"

Je vois encore qu'il t'en manque un bon morceau dans ton éducation politique .
Parce que le communisme et le stalinisme ou le léninisme n'ont rien à voir entre eux.
Mais bon.

Quant au morceau choisi de Proudhon sur les juifs, il n'aurait pas dépareillé dans un discours d'Hitler et, en ce qui me concerne, ça suffit pour le discréditer .
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Re: Une question concernant le salariat

Messagepar anarced » Lundi 15 Juin 2015 19:01

D'une part, Proudhon n'a jamais publié de tels propos antisémites, d'autre part, d'autres avant M. Blanc ont dit la même chose que lui (on pourrait citer aussi bien Saint-Simon que Fourrier, voire le Bible, comme l'indique la page wikipedia mise en lien plus haut) et en fin, cette formulation "de chacun..., à chacun ..." contient bien les germes du totalitarisme. Si l'analyse ne suffit pas à s'en convaincre, l'histoire est aussi là pour en témoigner.

De chacun suivant sa capacité ;
A chacun suivant ses besoins :
Ainsi le veut l'égalité suivant Louis Blanc.
Plaignons les gens dont la capacité révolutionnaire se réduit, je demande grâce pour le calembour, à cette casuistique ! Mais que cela ne nous retienne pas de les réfuter, parce que le royaume des innocents est à eux.
Rappelons encore une fois le principe. L'association est bien telle que la définit Louis Blanc, un contrat qui, en tout ou en partie (Sociétés universelles et sociétés particulières, Code civil, art 1835), met de niveau les contractants, subordonne leur liberté au devoir social, les dépersonalise, les traite à peu près comme M Humann traitait les contribuables, quand il posait cet axiome : Faire rendre à l'impôt tout ce qu'il peut rendre ! Combien peut produire l'homme ? combien coûte-t-il à nourrir ? Telle est la question suprême qui résulte de la formule, comment dirai-je ? déclinatoire, - De chacun..., - A chacun... - par laquelle Louis Blanc résume les droits et les devoirs de l'associé.
Donc qui fera l'évaluation de la capacité ? qui sera juge du besoin ?
Vous dites que ma capacité est 100 ; je soutiens qu'elle n'est que 90. Vous ajoutez que mon besoin est 90 ; j'affirme qu'il est 100. Nous sommes en différence de 20 tant sur le besoin que sur la capacité. C'est, en d'autres termes, le débat si connu de l'offre et de la demande. Qui jugera entre la société et moi ? Si la société veut faire prévaloir, malgré ma protestation, son sentiment, je la quitte, et tout est dit. La société finit faute d'associés.
Si, recourant à la force, elle prétend me contraindre ; si elle m'impose le sacrifice et le dévouement, je lui dis : Hypocrite ! vous avez promis de me délivrer de l'exploitation du capital et du pouvoir, et voici qu'au nom de l'égalité et de la fraternité, à votre tour vous m'exploitez. Autrefois, pour me voler, on surfaisait aussi ma capacité, on atténuait mes besoins. On me disait que le produit me coûtait si peu ! qu'il me fallait pour vivre si peu de chose ! Vous agissez de même. Quelle différence y a-t-il donc entre la fraternité et le salariat ?
De deux choses l'une : ou l'association sera forcée, dans ce cas, c'est l'esclavage ; ou elle sera libre et alors on se demande quelle garantie la société aura que l'associé travaille selon sa capacité, quelle garantie l'associé aura que l'association le rémunère suivant ses besoins ? N'est-il pas évident qu'un tel débat ne peut avoir qu'une solution ? c'est que le produit et le besoin soient considérés comme expressions adéquates, ce qui nous ramène purement et simplement au régime de la liberté.

Proudhon - Idée générale de la Révolution - 1868
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