Il suffit de lire un minimum Proudhon pour se rendre compte que ses références sont nombreuses, très nombreuses. On y trouve pourtant nulle trace de Paine, et à peine quelques citations de Locke, de façon indirecte, par auteurs interposés. D'autre part, Proudhon ne s'affilie à rien, il se pose en contradicteur.
Il n'y a pas non plus de Proudhon jeune qui s'opposerait à un Proudhon vieux. Il s'est toujours attaché à montrer que ses idées sur la propriété se sont développées selon une logique rationnelle, sans reniements.
Par son ouvrage intitulé Théorie de la propriété, inachevé puisque l'auteur ne voulait pas le publier en l'état, Proudhon a voulu démontrer qu'il n'était pas uniquement un destructeur, comme on l'en a beaucoup accusé, mais que sa critique de la propriété devait servir une théorie positive.
Mais voilà comment il conclut cette ouvrage:
Ce monde m'est odieux ; je ne puis l'aimer ni le voir. Si jamais je me trouve propriétaire, je ferai en sorte que Dieu et les hommes, les pauvres surtout, me le pardonnent !...
Les jeux d'enfants finissent jamais.