Et comme le disait Malatesta, que tu cites justement mais je ne sais plus où sur sa critique d'un syndicat révolutionnaire italien :kuhing a écrit:Que dire pour simplifier ?
D'un coté il y a effectivement un intérêt à se regrouper au moins pour ne pas se sentir isolé dans ses idées même si elles sont floues. Je l'admets.
D'un autre, chaque regroupement humain, à l'étape actuelle du niveau de conscience général dépendant des conditions matérielles induites par le fonctionnement social, reproduit les rapports de domination de la société et ne peut qu'être, à mon avis, un obstacle au processus révolutionnaire s'il se déclenche.
Et pour le moment je pense que le deuxième inconvénient l'emporte sur le premier avantage.
Si le mouvement veut dire l'ensemble des individus qui ont un but commun et s'efforcent de l'atteindre, il est naturel qu'ils s'entendent, unissent leurs forces, se partagent le travail et prennent toutes les mesures adéquates pour remplir cette tâche. Rester isolé, agissant ou voulant agir chacun pour son compte sans s'entendre avec les autres, sans se préparer, sans unir en un faisceau puisant les faibles forces des isolés, signifie se condamner à la faiblesse, gaspiller son énergie en de petits actes inefficaces, perdre rapidement la foi dans le but et tomber dans l'inaction complète.
[...]
L'autre objection est que l'organisation crée des chefs, une autorité. Si cela est vrai, s'il est vrai que les anarchistes sont incapables de se réunir et de se mettre d'accord entre eux sans se soumettre à une autorité, cela veut dire qu'ils sont encore très peu anarchistes. Avant de penser à établir l'anarchie dans le monde, ils doivent songer à se rendre capables eux-mêmes de vivre en anarchistes. Le remède n'est pas dans l'organisation, mais dans la conscience perfectible des membres.
lucien a écrit:Et comme le disait Malatesta, que tu cites justement mais je ne sais plus où sur sa critique d'un syndicat révolutionnaire italien :kuhing a écrit:Que dire pour simplifier ?
D'un coté il y a effectivement un intérêt à se regrouper au moins pour ne pas se sentir isolé dans ses idées même si elles sont floues. Je l'admets.
D'un autre, chaque regroupement humain, à l'étape actuelle du niveau de conscience général dépendant des conditions matérielles induites par le fonctionnement social, reproduit les rapports de domination de la société et ne peut qu'être, à mon avis, un obstacle au processus révolutionnaire s'il se déclenche.
Et pour le moment je pense que le deuxième inconvénient l'emporte sur le premier avantage.Si le mouvement veut dire l'ensemble des individus qui ont un but commun et s'efforcent de l'atteindre, il est naturel qu'ils s'entendent, unissent leurs forces, se partagent le travail et prennent toutes les mesures adéquates pour remplir cette tâche. Rester isolé, agissant ou voulant agir chacun pour son compte sans s'entendre avec les autres, sans se préparer, sans unir en un faisceau puisant les faibles forces des isolés, signifie se condamner à la faiblesse, gaspiller son énergie en de petits actes inefficaces, perdre rapidement la foi dans le but et tomber dans l'inaction complète.
[...]
L'autre objection est que l'organisation crée des chefs, une autorité. Si cela est vrai, s'il est vrai que les anarchistes sont incapables de se réunir et de se mettre d'accord entre eux sans se soumettre à une autorité, cela veut dire qu'ils sont encore très peu anarchistes. Avant de penser à établir l'anarchie dans le monde, ils doivent songer à se rendre capables eux-mêmes de vivre en anarchistes. Le remède n'est pas dans l'organisation, mais dans la conscience perfectible des membres.
Et le meilleur moyen de faire avancer les choses (ce qui inclut progresser individuellement dans le collectif - sauf à se penser vierge de tout reproche), c'est de s'y frotter, pas de s'en tenir éloigné.
Je rajouterai que Malatesta ne croyait pas à la révolution spontanée, sans lutte préalable, et, pour en revenir à tes propos, pourquoi le niveau de conscience générale dont tu fais référence pourrait-il admettre ce principe de révolution, a fortiori si même dans les orga. dites révolutionnaires on ne réussit même pas à l'avancer convenablement ? La moindre tentative ne serait-elle pas confronter à un raz-de-marée réactionnaire, du moins conservateur ?
Errico Malatesta
L'organisation (1897)
http://kropot.free.fr/Malatesta-organisation.htm
lucien a écrit:Oui et on peut aussi se demander si, inversement, le jour où il n'y aura plus de gens organisés pour s'affirmer contre un système, ce dernier n'aura-t-il pas gagner ? Dans tous les cas, il n'y a pas de fin de l'histoire donc ça me semble important qu'il y ait une perpétuation de cette rébellion.
anarced a écrit:
Tu crois que le parti bolchevique a changé le cours de l'histoire, que les syndicats CGT et FO mènent les luttes revendicatives...
.
anarced a écrit:Tu devrais lire Tolstoï, La Guerre et la Paix. Déjà, ça t'occuperait pendant quelques temps, ce qui t'éviterait de perdre ton temps sur internet, à essayer de donner des leçons du haut de ton ignorance...
.
tolstoï a écrit:La corrélation des causes est incompréhensible pour l’esprit
humain, mais le besoin de s’en rendre compte est inné dans
le cœur de l’homme. Celui qui n’approfondit pas la raison d’être
des événements s’empare de la première coïncidence qui le
frappe pour s’écrier : « Voilà la cause ! ».
Mais lorsqu’on pénètre au fond du moindre fait historique,
c’est-à-dire au fond des masses où il s’est produit, on constate
que la volonté d’un individu, non seulement ne guide pas ces
masses, mais qu’elle-même est constamment dirigée par une
force supérieure. Si les événements historiques n’ont en réalité
d’autre cause que le principe même de toute cause, ils sont
néanmoins dirigés par des lois qui nous sont inconnues, ou que
nous entrevoyons à peine et que nous ne saurions découvrir,
sinon à la condition de renoncer à en voir le mobile dans la volonté
d’un seul homme. C’est ainsi que la connaissance de la loi
du mouvement des planètes n’est devenue possible que lorsque
l’homme eut répudié l’idée de l’immobilité de la terre.