Après la révolution

Faut-il vraiment en préciser le contenu ?

Après la révolution

Messagepar kuhing » Mardi 07 Oct 2014 14:09

Une idée comme ça qui me vient : écrire un essai en imaginant que la révolution a eu lieu il y a disons 6 mois ou un an.
Comment vivent les gens ? que se passe t- il à tous les niveaux ? comment s'organisent les activités ? Les relations entre eux ? conflits ou synergie ?

Tout ceux qui le souhaitent peuvent bien sur participer à l'histoire qui se déroulera post après post.
ça peut faire un beau roman.
non ?

Dés que l'inspiration arrive et que j'ai du temps, je m'y mets.
Mais si quelqu'un-e veut commencer qu'il-elle ne s'en prive pas ( ça lui permettra de choisir les noms des "héros" )
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Re: Après la révolution

Messagepar Lambros » Vendredi 10 Oct 2014 11:44

ah tu as des relents de ton passé marxiste :wink:
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Messagepar kuhing » Vendredi 10 Oct 2014 11:55

Lambros a écrit:ah tu as des relents de ton passé marxiste :wink:


Non.
Je voulais voir si on pouvait imaginer une société sans argent, au fonctionnement horizontal dans la vie de tous les jours.
Mais ça a l'air difficile.

Allez on va trouver déjà le nom du personnage principal.
Que penses-tu de Sam ?
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Re: Après la révolution

Messagepar Lambros » Vendredi 10 Oct 2014 12:21

Bah ça a existé, lis du côté de Clastres ou de collectivités anarchistes en 1936 pour infos...

Pourquoi ce nom, après recherches ça veut dire obtenu de Dieu (à moins qu'en préface, tu explique que Dieu en fait il s'appelait Mikhaïl tout ça tout ça)
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Re: Après la révolution

Messagepar kuhing » Vendredi 10 Oct 2014 12:30

Lambros a écrit:Bah ça a existé, lis du côté de Clastres ou de collectivités anarchistes en 1936 pour infos...

Pourquoi ce nom, après recherches ça veut dire obtenu de Dieu (à moins qu'en préface, tu explique que Dieu en fait il s'appelait Mikhaïl tout ça tout ça)


Non mais là il s'agirait d'une histoire romancée pas pour expliquer ou prévoir comment ça se passe dans une collectivité restreinte mais surtout ce que l'on imagine ce que cela pourrait être à l'échelon planétaire.
Sinon j'avais pensé à Anatole.
Allez savoir pourquoi.
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Re: Après la révolution

Messagepar Lambros » Vendredi 10 Oct 2014 13:14

Pour la France ?
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Re: Après la révolution

Messagepar kuhing » Vendredi 10 Oct 2014 13:21

Lambros a écrit:Pour la France ?


Oui l'histoire partirait avec "Anatole" de France qui est comme on le sait le centre du monde.
(Toujours mieux que de partir de Hollande.)
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Re: Après la révolution

Messagepar Lambros » Vendredi 10 Oct 2014 14:13

géniale.
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Re: Après la révolution

Messagepar kuhing » Vendredi 10 Oct 2014 14:22

J'avoue que j'ai eu cette idée déjà depuis un moment.

J'espère que tu vas participer au déroulement de l'histoire.
Alors va pour Anatole !
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Re: Après la révolution

Messagepar kuhing » Vendredi 10 Oct 2014 14:24

APRES LA RÉVOLUTION

12 Mai 2022

Paris.

Anatole remontait la rue de Rennes pensif.
Il se revoyait quelques années auparavant quand il était encore étudiant en littérature ancienne à la Sorbonne.
Deux ans durant, il y avait vécu le calme avant la tempête et, en ce beau jour de printemps une étrange sérénité dans ce décor planait sur cette longue rue parisienne.
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Re: Après la révolution

Messagepar kuhing » Lundi 13 Oct 2014 16:44

.....

Dans sa tête, des images furtives des événements des révoltes de 1968, celles qu'il avait découvertes lors des ses recherches se bousculèrent .
Les révoltés de 68 avait échoué mais sans eux la révolution de 2021 aurait-elle pu aboutir ?
"L'histoire se forge grâce à ses expériences et ses échecs" pensa-t-il.

Anatole croisa deux personnes sur le boulevard Saint-Germain, peut-être trois.
Plongé dans sa réflexion il leur adressa un salut furtif de la main sans toutefois ralentir son pas.
Eux-mêmes paraissaient trop pressés pour se laisser distraire de la tâche qu'ils s'étaient volontairement assignée .
Trop de temps avait été perdu dans la vieille société pour continuer à le gaspiller.

Il arriva sur la place de l'Odéon un peu plus animée. De temps en temps un véhicule électrique passait en silence.
Le contraste était fort avec la foule dense qui se croisait ici à peine deux années auparavant.
Le brouhaha des passants et les vrombissements sourds des moteurs à essence avaient laissé place à une sérénité étrange qui redonnait aux immeubles une place qui leur revenait.

Anatole croisa le boulevard Saint Michel en direction de la Sorbonne et les images de la fameuse journée du 10 février 2021 lui revinrent en tête.
Une des plus belles était sans conteste celle de cette grande et jolie fille blonde debout sur la barricade qui criait aux forces de l'ordre :
"L'histoire se répète mais cette fois elle finira bien ! "
Et tout le monde la croyait.

Tout avait commencé quatre mois auparavant lorsque le ministre de l'intérieur de ce gouvernement socialiste fraîchement reconduit annonça à nouveau le démantèlement des camps des gens du voyage.
Ces expulsions rappelaient ce que le gouvernement Sarkozy et ses ministres de l'immigration et de l'intérieur puis celui de Hollande avaient organisé dix à quinze ans auparavant.
Les mesures ségrégationnistes suscitèrent de vives réactions aussi bien en France qu'au niveau international au point que l'équipe de droite au pouvoir puis celle de gauche furent obligées de reculer sur cette question.

Mais cette fois ci un gouvernement à nouveau de gauche avait repris ces mesures d'expulsions et les ultimes illusions sur sa nature sociale et progressiste avaient fini de tomber.
Les roms, communauté principalement visée, eurent alors une réaction inattendue qui participa à l'élévation du niveau de conscience collectif.
Au lieu de manifester un retour de violences, ils organisèrent ce qu'ils appelèrent des réunions musicales de solidarité et de fraternité.
Partout où ils se trouvaient, ils investirent les places de villages, les quartiers populaires des villes munis d'instruments de musique comme seules armes.
Et leurs mélodies envahirent les rues donnant une couleur qui tranchait avec la grisaille d'un quotidien de plus en plus terne.
Un élan de sympathie extraordinaire lia alors une grande partie de la population et isola un peu plus ce gouvernement qui mis à part des discours opportunistes et populistes, contribuait dans la réalité à plonger le pays dans une misère morale et matérielle toujours plus grande.

L’élément déclencheur de la réaction en chaine eu lieu le 19 janvier 2021 alors que l'hiver s'était bien installé sur l'ensemble du territoire français.
La mèche s'alluma à Gennevilliers, cette ville de la banlieue nord de Paris où la horde des travailleurs faisaient un aller-retour cinq jours par semaine vers la capitale.

Pierre et Maeva, deux jeunes apprentis cuisiniers dans un des restaurants les plus réputés de la ville y avaient commencé leur activité en alternance depuis plus d'un an.
Les journées étaient longues et, comme la coutume l’exigeait dans le secteur de la restauration, la légalité régulièrement écornée.
Les huit heures normales passaient à dix, parfois douze et, les jeunes travailleurs mineurs quittaient les lieux après vingt trois heures.
La loi stipulait qu'un apprenti non encore majeur devait débaucher à vingt deux heures.

Pierre n'était âgé que de dix-sept ans mais son caractère déjà trempé et ses rares lectures précisément choisies l'avait conforté dans son opinion que "les hommes passent la moitié de leur vie à se forger des chaînes et l'autre partie à se plaindre d'avoir à les porter"
Mirabeau responsable de cette vérité 'avait été un révolutionnaire très ambigu finalement rallié à la cause de Louis XVI .
Pourtant cette phrase suffisait pour que Pierre l'érige en une de ses plus belles références.
Compagne d'infortune, Maeva était arrivée dans cette cuisine par défaut. Pas trop intéressée par les études et, de toutes façons d'une famille trop modeste pour lui en payer, elle avait trouvé cet apprentissage en cuisine avec un salaire de misère qui lui permettait de participer au loyer de la petite chambre qu’elle partageait avec Pierre pour qui le coup de cœur avait été immédiat.
Heureusement les meilleures choses ne s'achètent pas.

Outre la surcharge horaire, l’atmosphère dans cette cuisine était digne de ce qu 'on connaissait deux siècles auparavant.
La hiérarchisation poussée à l’extrême des bien-nommées "brigades" n'avait rien à envier à la plus réactionnaire des armées de conscription.
Le harcèlement moral et pression permanente qui allaient parfois jusqu'aux violences physiques constituaient le pain quotidien des esclaves des temps modernes de ces restaurants dit "gastro" plus à cause du mal au ventre qu'ils donnaient aux employés que de la qualité des repas que les personnes aisées dégustaient.
Les clients venaient là pour une soirée de détente, le croyaient-ils, à manger du cadavre d'animal, souvent sans connaitre l'envers des décors artificiels et des courbettes obligées.
Mais l'apprentissage des jeunes cuisiniers et serveurs passait par un décervelage dont l'outil se limitait à une terreur savamment orchestrée.
Pierre et Maeva avaient même assisté à des auto-mutilations de leurs camarades. Ils s'entaillaient la main simplement pour avancer une raison de quitter le service. Ils étaient comme ces soldats "poilus " des tranchées de 1916 qui se tiraient une balle dans un membre afin d'espérer quitter le front.
Mais que pouvait-on faire d'autre ?
Oser répondre ou revendiquer ses droits les plus élémentaires amenait aux représailles tant redoutées ou à une mise à pieds immédiate.
Il fallait subir et se taire.
Et les victimes, l'alcool ou le haschisch aidant, devenaient au fil du du temps et des petites promotions à leur tour les bourreaux.
A quelle autre revanche avaient-ils droit ?
Pierre ne l'entendait cependant pas de cette façon.
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