On peut entendre plusieurs chose par le mot « État », voyez dans le dictionnaire ! On peut entendre que c'est la classe improductive qui gouverne, c'est à dire qui impose sa volonté au peuple et vit à son crochet. On remarque que le propriétaire, le propriétaire rentier qui ne travaille pas et ne fait que diriger, qui vit du travail de ses ouvriers, répond aussi à cette même définition et on comprend que l’État et le Capital sont très semblables et même identiques à ce point de vue.
Dans cette définition, l’État est l'ennemi.
On peut aussi voir dans l’État une manifestation de l'être collectif, qui veut et qui pense car le peuple est capable, de temps à autre, d'imposer sa voix et sa volonté.
Proudhon définit ce que pourrait être l’État dans Du Principe Fédératif :
Le contrat de fédération, dont l'essence est de réserver toujours plus aux citoyens qu'à l'État, aux autorités municipales et provinciales plus qu'à l'autorité centrale, pouvait seul nous mettre sur le chemin de la vérité.
Dans une société libre, le rôle de l'État ou gouvernement est par excellence un rôle de législation, d'institution, de création, d'inauguration, d'installation ; - c'est le moins possible un rôle d'exécution. À cet égard, le nom de pouvoir exécutif, par lequel on désigne un des aspects de la puissance souveraine, a singulièrement contribué à fausser les idées. L’État n'est pas un entrepreneur de services publics, ce qui serait l'assimiler aux industriels qui se chargent à forfait des travaux de la cité. L’État, soit qu'il édicte, soit qu'il agisse ou surveille, est le générateur et le directeur suprême du mouvement ; si parfois il met la main à la manœuvre, c'est à titre de première manifestation, pour donner l'impulsion et poser un exemple. La création opérée, l'installation ou l'inauguration faite, l’État se retire, abandonnant aux autorités locales et aux citoyens l'exécution du nouveau service.
Les jeux d'enfants finissent jamais.