ce bout de la FAQ anarchiste est assez parlante sur l'illusion coopérativiste :
http://faqanarchiste.free.fr/secC4.php3#secc43Que les bases de l'idéologie économique contredisent ainsi la réalité a des conséquences importantes sur la nature "volontaire" du travail salarié. Si le modèle concurrentiel avancé par les sciences économiques néoclassiques se tenait, nous verrions qu'un éventail de types de société (y compris co-operatives, individuelles et ouvrieres employant des capitaux) parce qu'il n'y aurait aucune "barrière à l'entrée" liée au contrôle des sociétés. Ce nest pas le cas les ouvriers employant des capitaux, cela nexiste pas et les sociétés individuelles et les co-operatives sont marginales. La forme dominante de contrôle est la location de travail (esclavage salarié).
Le modèle étant basé sur "la concurrence parfaite," les défenseurs du capitalisme pourraient construire un modèle prétendant que le travail salarié est un choix volontaire après tout, les ouvriers (sur un tel marché) pourraient louer le capital ou former des co-operatives relativement facilement. Mais la réalité du marché "libre" est telle que ce modèle n'existe pas et comme condition de départ, cela est sérieusement fallacieux. Si nous tenons compte de la réalité de l'économie capitaliste, nous devons bientôt nous rendre compte que l'oligopole est la forme dominante du marché et que l'économie capitaliste, de par sa nature, limite les options disponibles aux ouvriers ce qui fait de la notion que le travail salarié est un choix "volontaire" une notion indéfendable.
Si l'économie est ainsi structurée qu'elle tend à rendre l'entrée sur des marchés difficiles et la survie dépendante de l'accumulation du capital, alors ces barrières sont aussi efficaces que des décrets de gouvernement. Si de petites entreprises sont dominées par des oligopoles alors les chances de faillites sont augmentées (et donc laisse de côté des ouvriers avec peu de ressources) et si l'inégalité de revenus est grande, alors les ouvriers auront beaucoup de mal à trouver les garanties pour emprunter du capital et pour commencer leurs propres co-operatives. Ainsi, en observant la réalité du capitalisme (par opposition aux traités d'économies) il est clair que l'existence des oligopole aide au maintien du travail salarié en limitant les options disponibles sur "le marché libre" pour les personnes travaillants.
Comme nous avons noté dans la section C.4, ceux qui ont peu de capital sont cantonnés aux marchés avec de bas coûts d'installation et une concentration basse. Ainsi, affirment les défenseurs du capitalisme, les ouvriers ont toujours un choix. Cependant, ce choix (comme nous l'avons indiqué) est légèrement limité par l'existence des marchés oligopolistiques si limités, en fait, que moins de 10% de la population active sont des ouvriers indépendants. Dailleurs, on l'affirme, les avancées technologiques peuvent amener à l'augmentation du nombre de marchés qui exigent peu de mise de départ (le marché de l'informatique est souvent donné comme exemple). Cependant, des prévisions semblables ont été faites, il y a 100 ans, quand le moteur électrique a commencé à remplacer le moteur à vapeur dans les usines. "Les nouvelles technologies [ des années 1870 ] ont pu avoir été compatibles avec de petites unités de production et des opérations décentralisées ... pour autant ... l'espérance na pas été accomplie." [Richard B. Du Boff, Op. Cit., p. 65] De l'histoire du capitalisme, nous déduisons que les marchés liés à des nouvelles technologies finiront de la même manière.
La réalité du développement capitaliste est que même si les ouvriers investissaient sur des marchés qui exigeraient peu de mise de départ pour s'installer, la dynamique du système est telle que dans le temps ces marchés deviendront également dominés par quelques grandes sociétés. D'ailleurs, pour survivre dans l'économie oligopolisée, les petites coopératives seront dans l'obligation de louer le travail et sinon agiront comme des capitalistes (voir la section J.5.11). Par conséquent, même si nous ignorons l'intervention massive de l'état qui a créé le capitalisme en premier lieu (voir la section B.3.2), la dynamique du système est telle que des relations de domination et d'oppression seront toujours associés à lui elles ne peuvent pas "être rejetées" au loin car les actions de concurrence les créent et les imposent de nouveau (voir également les sections J.5.11 et J.5.12 sur la façon dont le capitalisme place des barrières pour les co-operatives et les entreprises individuelles quoiqu'elles soient plus efficaces).
Ainsi les effets de la concentration du capital sur les options qui s'offrent à nous sont très importantes. L'existence de grandes entreprises a un impact direct sur la nature "volontaire" du travail salarié car elles produisent des "barrières très efficaces à l'entrée" pour des modes de production alternatifs. La pression résultante que les grandes entreprises font peser sur de petites sociétés réduit également la viabilité des co-operatives et des entreprises individuelles en tant que co-operatives et non-employeurs de travail salarié, les marginalisant efficacement en tant que solutions alternatives. Dailleurs, même sur les nouveaux marchés, la dynamique du capitalisme est telle que de nouvelles barrières sont créées sans arrêt, réduisant encore nos options.
De façon générale, la réalité du capitalisme est telle que l'égalité des chances implicite dans les modèles "de la concurrence parfaite" manque. Et sans une telle égalité, on ne peut pas dire que le travail salarié soit un choix "volontaire" entre les options disponibles . les options disponibles ont été détournées si loin que les autres solutions de rechange ont été marginalisées.
sur le volontarisme, il y a un petit bout qui en dit long :
http://faqanarchiste.free.fr/secA2.php3#seca214Clairement, le volontarisme est une condition nécessaire mais non suffisante pour défendre la liberté individuelle. Cela était attendu car le volontarisme ignore (ou tient pour acquises) les conditions sociales dans lesquelles les accords sont passés et, de plus, ignore les relations sociales que ces accords créent. Ainsi, Pierre Kropotkine dit « Pour l'ouvrier qui doit vendre son travail, il est impossible de rester libre » [Pierre Kropotkine, ''Selected Writings on Anarchism and Revolution'', p. 305.] Toute relation sociale basée sur un individualisme abstrait repose plus ou moins sur la force, le pouvoir et l'autorité, et non sur la liberté. Cela requiert bien sûr la définition de la liberté selon laquelle les individus libres exercent leurs capacités et décident de leurs propres actions. Donc, le volontarisme n'est pas suffisant pour créer une société qui maximise la liberté. C'est pourquoi les anarchistes pensent que les associations de volontaires doivent en plus intégrer l'autogestion (ou la démocratie directe). Pour les anarchistes, supposer le volontarisme implique supposer l'autogestion.
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au sein d'une société basée sur la propriété privée (et par conséquent sur l'étatisme), ceux qui possèdent ont plus de pouvoir, et ils peuvent l'utiliser pour perpétuer leur autorité. « La richesse est le pouvoir, la pauvreté la faiblesse » sont les mots d'Albert Parsons. Cela signifie que dans un système capitaliste, la « liberté de choix » si appréciée est en réalité fort limitée. Elle devient, pour la grande majorité des individus, la liberté de choisir un maître (avec l'esclavage, dit plaisamment Parsons, la maître « choisit [...] ses propres esclaves. Dans un système d'esclavage salarial, le salarié choisit son maître. »