L'agressivité est une façon simpliste de résoudre le conflit entre les pulsions hypothalamiques et et les interdits socioculturels résultants de l'apprentissage. Les dominants ne sont plus agressifs lorsqu'ils ont établi leur dominance puisque grâce à elle ils peuvent satisfaire à leur recherche du plaisir. Le dosage des catécholamines urinaires et de leurs matébolites, de même que celui des corticoïdes surrénaliens, montre la faible stimulation de leur système neuro-endocrinien comparée aux perturbations profondes de celui-ci chez les animaux dominés (Welch et Welch, 1971). Inversement, comme nous l'avons laissé prévoir, l'animal dominant dont la lutte a donc été triomphante possède comme caractéristique biochimique cérébrale une surcharge en catécholamines dont nous avons signalé le rôle prédominant dans le fonctionnement du MFB.
Quelques remarques : les particularités bio-chimiques qui sont décrites ici ne sont rien d'autres que les libérations d'hormones accompagnant le sentiment de peur, la fameuse adrénaline ( qui appartient à la famille des catécholamines ). Il parait évident que les personnes dominantes sont moins soumises à ce sentiment que les dominés ( même si la remise en cause de leur pouvoir par certains dominés pourraient surement leur faire peur ? ). Bref, ce passage va plutôt de soi je trouve. Mais dans quelle mesure connaitre la physiologie humaine de l'agressivité va-t-il nous aider à mieux la gérer dans la société ? C'est cette question que je me pose...
Quel rapport entre ce comportement de survie immédiate et l'agressivité humaine? Il y a le rapport entre le comportement instinctif assurant l'assouvissement des besoins fondamentaux sans lesquels la vie n'est plus possible, et l'apprentissage d'environnements dangereux pour la survie, générateurs de souffrance que l'on ne peut éviter que par la fuite ou la lutte. L'apprentissage aussi de « valeurs » sociales, variables avec l'époque et le lieu, automatisées dès l'enfance au sein des systèmes nerveux humains et dont la finalité n'est la protection ni de l'individu ni de l'espèce, mais d'une organisation sociale, d'un type de hiérarchie où toujours existent des dominants et des dominés. Or, comme il serait peu probable que ce soit les dominés qui tentent d'eux-même d'assurer la stabilité d'un système hiérarchique, il faut bien que les dominants installent très tôt dans le système nerveux des individus du groupe, un type d'automatismes socioculturels, de jugements de valeurs favorables à leur dominance, donc de l'organisation hiérarchique du groupe.
Une autre remarque : en admettant que les êtres humains soient conditionnés dès leur plus jeune âge à l'acceptation du modèle social dans lequel ils vivent, comme c'est décrit dans cette citation, comment expliquer que certains acceptent, se résignent, et que d'autres se révoltent ?
Enfin pour ta remarque sur l'éthique, c'est une belle prophétie mais ça ne répond pas à ma question. La question de l'éthique est justement de prendre du recul par rapport à la Science, de la reconsidérer pour ce qu'elle est ( un outil de représentation et de compréhension du monde par et pour l'homme selon moi ) pour éviter tout fétichisme, en gardant pour objectif principal la satisfaction et la conservation des intérêts de l'être humain. Ta poésie n'est pas dans cet esprit, c'est du scientisme pur jus qui fait confiance aveuglément à la sainte Science ; en cela, pas de grande différence avec n'importe quelle autre type de religion, ou de religiosité.