Fascisme de la misère, misère de l'antifascisme

Rubrique dédiée à l'abstention.

Re: Fascisme de la misère, misère de l'antifascisme

Messagepar kuhing » Mardi 25 Mar 2014 10:41

lucien a écrit:
L'organisation spontanée est probablement un concept antinomique si on l'envisage sans terreau sur lequel elle se développe, dans notre cas en espérant par exemple que les idées d'autorganisation vont envahir les foules par je ne sais quel... miracle.

Bon et puis faut peut-être calmer le jeu avec le FN et éviter de reprendre le discours ambiant en commençant, si c'est ce qui vous préoccupe, par analyser les résultats locaux ou nationaux autrement que par le pourcentage de votants. 45 millions d'inscrits, 39,5 % d'abstention, un score national du FN introuvable bien que les médias l'annoncent "historique" - en fait, un millier de conseillers FN élus sur... 519 417 conseillers municipaux à élire, soit 0,2 % des places gagné par le FN... Wouf : pays fasciste ou système qui nous enfume ??

Pour le déclic, je propose d'appeler les abstentionnistes (sur les 17 millions d'abstentionnistes, les conscients doivent bien être quelques millions) à faire leur coming-out en accrochant à leur fenêtre un tissu dont la couleur sera choisie par kuhing - l'autocollant sympa à l'arrière de la bagnole peut aussi faire l'affaire. Assumer cette critique du système, refuser de participer à ce cirque, en appeler à une autre forme d'expression et de résistance...


Il me parait difficile de nier une montée de l'extrême-droite en France en expliquant qu'il s'agit de propagande médiatique du pouvoir.
Cette progression du FN est réelle et touche les milieux populaires et ouvriers même si elle s'exprime à travers le prisme déformé que sont les élections organisées par l'Etat.
De l'autre coté de la balance il y a ceux de plus en plus nombreux qui d'une façon où d'une autre, ne se reconnaissent plus dans ce que le système leur propose et ne sont pas allés voter.
Ce ne sont peut-être pas des révolutionnaires conscients mais c'est un fort potentiel qui veut autre chose sans même savoir quoi ni comment y arriver.

Ensuite concernant "le déclic", je ne crois justement pas qu'il dépend d'un signal envoyé par qui que ce soit et, la théorie "du terreau sur lequel se développerait l'organisation spontanée" tient lieu pour moi plus d'un vieux fond d'avant-gardisme que d'autre chose.
Le miracle serait plutôt qu'une organisation existante quelle quelle soit, soit volontairement à l'origine de ce déclic.
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Re: Fascisme de la misère, misère de l'antifascisme

Messagepar Lambros » Mardi 25 Mar 2014 21:21

J'aime bien l'analyse de Lucien.

Bah sinon vive la FORA hein :wink:
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Re: Fascisme de la misère, misère de l'antifascisme

Messagepar l autre » Mercredi 26 Mar 2014 9:02

Ce qui se passe est hélas une constante ; l absence d une contre idéologie qui fait masse. Contrairement a Kuhing le fait spontané dans ce cas d absence ne crée pas les conditions d une alternative. De fait le principe la politique a horreur du vide se vérifie . Cela est logique car le vide de pensée politique aboutit a ce que l individu se remplit de la pensée dominante. L' abstention est contradictoire mais exprime bien le malaise , ce malaise est aussi celui d une prise de conscience de la réalité du discours et pratiques des oligarchies politiciennes . L abstention en partie signifie que une fraction de la population ne fait sienne l idée de sa paupérisation, mais aussi que une autre vision est possible.
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Re: Fascisme de la misère, misère de l'antifascisme

Messagepar kuhing » Mercredi 26 Mar 2014 9:10

l autre a écrit: L abstention en partie signifie que une fraction de la population ne fait sienne l idée de sa paupérisation, mais aussi que une autre vision est possible.


Donc pas besoin de terreau idéologique pour que cette autre vision se mette en place dans la pratique même si ce ne sont que des prémisses.
De toutes façons, si on attend que les organisations qui se réclament de l'anarchisme montrent le chemin, on peut attendre longtemps.
Donc je ne vois pas d'autres solutions que de s'en remettre à un mouvement spontané.
ça ramène à une dure réalité pour ceux qui s'engagent dans le travail militant mais il faut se dire que cela permet tout de même de garder un contact entre individus ( ceux qui ne cherchent pas à jouer les vedettes ou les petits chefs, et il en reste encore moins du coup ) qui ont une autre vision plus ou moins précise de la société.
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Re: Fascisme de la misère, misère de l'antifascisme

Messagepar JeanGuy » Mercredi 26 Mar 2014 15:04

Certains ici ont raison de parler de la montée des idées d'extrême-droite en France ( et même en Europe ). C'est un discours qui effectivement se banalise et devient de plus en plus acceptable pour beaucoup de gens, et je ne doute pas que cela soit encore plus marqué si la situation sociale s'aggrave. Mais lucien dit vrai en dénonçant l'enfumage ambiant : même si le FN a glané des conseillers municipaux ou gagner quelques villes comme Hénin-Beaumont, ça n'est quand même pas la majorité. On veut surtout nous faire peur avec le FN pour ramener les abstentionnistes aux urnes et assurer le peu de légitimité qu'il reste aux partis politiques traditionnels.

Pour moi, cela s'expliquer par l'absence d'opinion réellement politique ( au sens des idées et du projet de société, pas de pour qui on votera dimanche ) chez pas mal de personnes, et donc par un manque d'idéologie comme le dit l'autre. Le meilleure moyen de contrer le fascisme, c'est par les idées et pas en allant faire les gugus avec 3 cailloux et 2 cocktails Molotov. La force dans la lutte contre le fascisme s'avère nécessaire dans certaines situations ( guerre civile en Espagne ) mais à notre niveau c'est surtout les idées et un autre projet de société qui permettront de les faire taire et de les discréditer. Par exemple, soulever le fait que le problème de l'immigration n'est qu'un symptôme des inégalités de développement liés au système capitaliste, qui est lui la maladie, ou ce genre de choses.
Certains pensent peut être qu'idéologie = organisation politique, partis ou syndicats. Cela me rappelle la critique des libéraux de tout poil qui veulent nous faire croire que l'idéologie est foncièrement mauvaise, qu'à vouloir le bien commun on est nécessairement autoritaire ( cf Michéa c'est pas moi qui invente ). L'idéologie n'est qu'un ensemble d'idées qui sous-tendent un projet de société. C'est le contenu qui en définit la valeur.

En espérant que lucien est satisfait puisqu'il semblait attendre mon intervention :) ( qui n'a pas plus de valeur que les autres mais si ça te fait plaisir ! )
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Re: Fascisme de la misère, misère de l'antifascisme

Messagepar kuhing » Mercredi 26 Mar 2014 19:12

JeanGuy a écrit:
Certains pensent peut être qu'idéologie = organisation politique, partis ou syndicats. Cela me rappelle la critique des libéraux de tout poil qui veulent nous faire croire que l'idéologie est foncièrement mauvaise,


D'abord merci de m'avoir accepté sur ce forum puisque je ne fais pas partie de votre bande et qu'il y a peu de chance que j'en fasse partie un jour.
J'en suis arrivé à ce stade de ma réflexion où j'ai des positions anti syndicales incompatibles donc avec la CNT-ait ( info ou autre ) et que je ne crois plus à la capacité du mouvement anarchiste tel qu'il est actuellement et, il est à parier gros que ça ne changera plus, pour peser d'une quelconque influence dans l'évolution de la situation sociale.

Donc pourquoi ai-je posté des messages ici ?
Simplement pour garder un contact avec des gens qui de près ou de loin se réclament de l'anarchisme et que les autres forums que je connais sont tous contrôlés par ce que l'on peut appeler des "petits-chefs" .
Mais je vais vous laisser en paix.
Il y a des choses que je ne peux pas avaler en particulier cette dynamique de groupe basée sur des rapports de pouvoir qui fait que l'on cherche le consensus pour continuer à faire partie dudit groupe .

Certains le savent et, on me l'a reproché assez souvent, il y a plusieurs décennies de cela je me suis fais happer par cette horrible chose, le lambertisme et, j'y suis resté quelques années captif jusqu'à côtoyer le gouru lui-même.
J'ai pu alors comprendre comment ce gars là procédait pour maintenir son pouvoir sur ce petit parti-secte qu'il dirigeait d'une main de fer.
Cela me fut confirmé lorsqu'un copain, bien sur exclu de cette organisation comme moi et tant d'autres et, qui avait travaillé un temps comme garde au portail du local lambertiste, me rapporta que Lambert arrivait chaque matin avec des bouquins sous le bras qui n'avaient rien à voir avec la politique mais étaient des ouvrages de psychologie humaine.
Il s'agissait bien de manipulation des esprits poussée à un haut niveau.

Sans aller jusque là, heureusement, je retrouve d'une façon ou d'une autre ces phénomènes dans tous les groupes, structures, y compris bien sur libertaires et, il s'agit toujours de l'expression de rapports de pouvoir en lien avec la dépendance à la collectivité.

Donc concernant "l'idéologie=organisation" qui rappelle "la critique des libéraux de tous poils" , je n'aime pas cette façon d'argumenter que je trouve être en rapport..
Elle a pour objet d'isoler celui qui ne fait pas partie du groupe et s'oppose à sa ligne directrice voire son chef.

Donc je rassure ou précise : je ne suis pas libéral mais anarchiste et je considère par expérience que toute idéologie qui cimente un groupe implique la mise en place de rapports de "domination-soumission" aussi bien à l’intérieur du groupe qu'à l'extérieur.

Par ailleurs concernant "l'idéologie" elle-même, je constate que dans la CNT-ait-info, il y a certains membres dont l'idéologie n'a pas le moindre rapport, selon mes critères bien sur, avec le B A-ba de l'anarchisme.
Je veux parler des quelques uns, notamment dans le Sud Ouest de la France, qui se prononcent en faveur des interventions de l'OTAN, soutiennent le CRIF ou réclament un statut d'Etat pour la prostitution donc la légitime.
Donc pour l'idéologie qui sauvera le monde, on pourra repasser avec ces gens là.

Donc voilà, je n'interviendrai sans doute plus sur ce forum comme je n'interviens plus sur les autres pour en avoir été exclu ou en être parti de moi-même, et, je ne doute pas que certains en seront satisfaits.

Concernant la situation actuelle et la montée du fascisme en France et en Europe, que je crois dangereux de minimiser, j'exprime une profonde inquiétude et, je l'avoue un certain désarroi face à une impuissance vis à vis de ce phénomène.
Ensuite faire croire que les quelques dizaines de militants ici ou là, alors que la tendance est clairement à leur raréfaction, seront à même de créer le terreau favorable à une organisation spontanée qui va vers une révolution sociale n'est pour moi vraiment pas sérieux.
Je préfère donc retourner seul dans mon coin et éventuellement participer à quelques actions dans ma région si il est possible de les organiser.
Désolé si j'en déçois peut-être au moins un.

Un dernier mot , une pensée pour un gars que j'ai beaucoup apprécié et avec qui étrangement je me sens beaucoup d'affinités même si je ne l'ai connu que par ce qu'il a écrit : Karim Landais.
Je sais qu'il était passé par ici et que lui aussi avait eu quelques soucis de communication.
C'est pour cela que je parle de lui.
Je le regrette.

C'est pas simple.
Bon courage.
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Re: Fascisme de la misère, misère de l'antifascisme

Messagepar JeanGuy » Jeudi 27 Mar 2014 8:05

Donc concernant "l'idéologie=organisation" qui rappelle "la critique des libéraux de tous poils" , je n'aime pas cette façon d'argumenter que je trouve être en rapport..
Elle a pour objet d'isoler celui qui ne fait pas partie du groupe et s'oppose à sa ligne directrice voire son chef.


Il y a des choses que je ne peux pas avaler en particulier cette dynamique de groupe basée sur des rapports de pouvoir qui fait que l'on cherche le consensus pour continuer à faire partie dudit groupe .


Je ne voulais blesser personne en parlant de l'idéologie et de la critique des libéraux de Michéa. Ce n'est pas parce que je dis ça que je nie le fait que tu sois anarchiste Kuhing. Même si l'on est pas d'accord sur beaucoup de choses, et que je me suis très souvent opposé à tes propos, cela n'empêche pas de reconnaitre que tes idées sont intéressantes, argumentées et je pense, sincères. Quand je fais allusion aux posts de certains, c'est surtout parce que je me sens en accord avec ce qu'ils disent. Pour être franc avec toi, je ne connais que peu de gens sur ce forum dans la vie, pour le reste je ne sais pas qui se cache derrière les pseudos. Les accords sont des accords d'idées, dire que cela construit une dynamique d'exclusion de ceux qui ne sont pas dans le groupe ne me parait pas juste.
Pour le reste tu es libre de tes choix, et donc libre de continuer à côtoyer ce forum ou non.

Enfin concernant le mouvement anarchiste, c'est évident qu'il ne pèse pas grand chose et je n'en attend pas grand chose non plus, du moins à l'heure actuelle. Cela n'empêche pas de continuer à faire vivre certaines idées et pratiques, mais le changement viendra d'ailleurs et c'est tant mieux. Si cela arrive, nous pourrons toujours affirmer nos idées et nos pratiques et l'on verra bien quel accueil on leur réserve.
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Re: Fascisme de la misère, misère de l'antifascisme

Messagepar l autre » Mardi 01 Avr 2014 13:36

Nous venons de vivre un grand moment démocratique ou tous ceux qui ont voté ont légitimé un système politique oligarchique et des organisations pas franchement démocratique. Se sont les abstentionnistes qui bien que cela indique de fortes divergences mais qui dans l ensemble interpellent les partidocraties et le journalisme bien pensant. Cet abstention inquiète a droite comme a gauche , insatisfaction, défiance , critique, rejet, décalage, désillusion, rupture tel sont les qualificatifs employés pour expliquer l abstention . Soyons claires le système peut tenir avec une abstention même majoritaire. Mais de l abstention a la contestation il n y a qu un pas qui peut vite être franchit l avenir dira . la situation du capitalisme est elle qu il a que pour seule réponse l austérité . Comme tout les partis qui concourent a ces élections restent dans le prisme de l économie capitaliste leurs divergences portent sur le degré d austérité a acter. Le fn peut jouer les illusions protectionnistes teinté de nationalisme il ne peut ni ne veut rompre avec le capitalisme par là a ses conséquences.
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Re: Fascisme de la misère, misère de l'antifascisme

Messagepar Lambros » Jeudi 03 Avr 2014 12:46

Kuhing s'en va ? j'ai raté un épisode non ?
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Re: Fascisme de la misère, misère de l'antifascisme

Messagepar Denge » Lundi 07 Avr 2014 20:39

j'ai trouvé des éléments intéressants concernant le "saint" fasciste de gauche, le "ché".

http://www.polemicacubana.fr/?p=10006

je laisse quelques extraits :
...
Trente ans après sa mort, son image est collée sur les murs de la moitié des chambres universitaires du monde. Son regard sévère et ascétique vous fait baisser les yeux depuis des tee-shirts et des badges innombrables. La mystique du Che Guevara est très largement répandue.

Cela n’aide pas de demander s’il mérite cette idolâtrie. Au premier coup d’oeil on peut facilement donner sans réserve une réponse affirmative. Il était quelqu’un qui avait la position N°2 à Cuba, qui descendit pour combattre dans la jungle pour ce qu’il croyait être la libération. Atteint d’asthme et avec une bande minuscule de partisans, il fut pourchassé et assassiné par l’armée bolivienne. Guevara était également le parfait personnage romantique – beau, charismatique et sincèrement aimé par les femmes. Pas un clone intellectuel et sans vie de Staline, ni un pervers secret comme Mao ou un mégalomane comme son vieil ami Fidel, mais un homme vrai. Il aurait pu sortir d’un roman.

...

Le jeune Che, ou « Don’t cry for me, Argentina »

Durant les années de formation du Che Guevara, l’Argentine était dominée par le Mouvement Péroniste. Le péronisme, en grande partie une invention de la brillante femme de Perón, Eva, était la chose la plus proche d’un fascisme parfait qui ait jamais existé.

...

Plus de 15 ans avant qu’il et elle ne prennent le pouvoir, les généraux écrasèrent les puissants syndicats anarcho-syndicalistes et seulEs quelques vestiges en demeuraient. Les travailleurs/euses étaient pauvres, inorganiséEs et sans voix. Eva Duarte-Perón fut capable de construire un mouvement ouvrier en remplissant un vide organisationnel (et quand c’était nécessaire en écrasant ses opposantEs affaibliEs). Ainsi le péronisme (le fascisme argentin) avait une base solide parmi les travailleurs/euses. Avec les encouragements de la toujours énergique Evita, le mouvement nationalisa les banques, les compagnies d’assurances, les mines et les chemins de fer. De ce fait, l’Argentine avait probablement le plus grand secteur capitaliste d’État en dehors du régime stalinien.

...

Che Guevara avait de la sympathie pour le péronisme et s’était imprégné de la plupart de ses idées. De beaucoup de manières, il devait demeurer sous le charme de l’idéologie péroniste toute sa vie. En 1955, après qu’il ait opté pour Staline, il pouvait également affirmer que « nous devons donner à Perón tout le soutien possible… » (p. 127) 1.

...

Durant la révolution cubaine, le Che appelait ses nouvelles recrues dans la guérilla les Descamisados (p. 231), le nom que Perón donnait à ses partisans.

Cette affection pour le péronisme ne cessa jamais. Le Che raconta à Angel Borlenghi (l’ancien ministre de l’intérieur de Perón) en 1961 que Perón était l’incarnation la plus avancée de la réforme politique et économique en Amérique Latine 2. En 1962, le Che déclara que les péronistes devaient être inclusES au sein du front révolutionnaire argentin. Fidel demanda à Perón de visiter Cuba. John Cooke, le représentant personnel de Perón visita Cuba et loua la révolution (p. 539).

Les racines fascistes de la conception du monde du Che

On peut voir l’influence péroniste (et généralement fasciste) dans de nombreux aspects de la vie du Che. Concernant ce qui était nécessaire pour faire une révolution, le Che croyait que « ce qui était requis pour faire des progrès politiques… était un direction forte et déterminée à utiliser la force » (p. 50). Le Che ne fut jamais préoccupé par les manières dictatoriales et autocratiques de Fidel. Il croyait que la véritable révolution pouvait seulement être menée à bien par un « homme fort » (p. 319).

Il avait également l’obsession fasciste pour la volonté – « le pouvoir de la volonté triomphera de tout… La destinée peut être accomplie par la volonté… Mourir, oui, mais criblé de balles… un souvenir plus durable que mon nom est de combattre pour mourir en combattant ». Ainsi écrivait Ernesto Guevara à 18 ans en 1947 (p. 44). Ce n’était pas seulement juste un mélodrame d’adolescent. À l’âge de 25 ans, alors qu’il était au Guatemala, le Che eut une « révélation » sur laquelle il écrivit : « Et je vois… comment je meurs comme un sacrifice à la véritable révolution standardisante des volontés… maintenant mon corps se tort, prêt au combat, et je prépare mon être comme s’il était une place sacrée afin que le hurlement bestial du prolétariat puisse résonner » (p. 124).

L’idéologie fasciste écarte la « modération » et le compromis rationnel avec mépris, voyant cela comme de la faiblesse et de la décadence. Pour le Che, la modération était quelque chose qui devait être évitée à tout prix et était l’une « des plus exécrables qualités. Non seulement je ne suis pas un modéré, j’essayerai de ne jamais l’être et quand je reconnais que la flamme sacrée en moi a été réduite à une timide lumière votive, le moins que je puisse faire c’est de vomir sur ma propre merde » écrivit-il en 1956 (p. 1 99). Des années après, il exprima l’opinion que « tous ceux qui ont peur ou envisagent une certaine forme de trahison sont des modérés » (p. 477).
...

Le fascisme glorifie également la guerre et idolâtre le militarisme et l’armée. Le Che « identifiait la guerre comme étant la circonstance idéale dans laquelle atteindre la conscience socialiste » (p. 299). Il regardait l’armée révolutionnaire comme la « principale arme de la révolution » et sentait que « la liberté de la presse était dangereuse » (p. 422).

Le nationalisme enragé, colporteur de haine et la transformation en bouc émissaires des autres nations et peuples a toujours été un aspect important du fascisme. Le Che était « obsédé » par l’idée que les USA étaient à blâmer pour tout. Cette recherche de boucs émissaires commença à prendre un tour sérieux lors de son premier tour d’Argentine en 1950, quand il découvrit la pauvreté rurale (p. 52). Il avait une « …hostilité profondément ancrée envers les USA… Les seules choses qu’il aimait à propos de ce pays c’était ses poètes et romanciers » (p. 63). Le Che déclara une fois « Je mourrai avec un sourire sur mes lèvres en combattant ces gens [les américains] » (p. 345). Il se référait souvent avec xénophobie aux « blonds du Nord » (mais il était toujours si disposé à rejoindre ces autres « blonds du Nord » – les russes). L’aspect positif du colonialisme en Afrique était pour le Che « la haine que le colonialisme a laissé dans l’esprit des gens » (p. 619).

Le nihilisme et l’idée que « la fin justifie les moyens » sont des traits fascistes essentiels (également partagé par le marxisme-léninisme). Tout le passé doit être balayé dans une grande conflagration et un « homme nouveau » supérieur créé – par la force – si nécessaire. L’Homme Nouveau est nécessaire – pour ce qui est de l’Homme Ancien – l’humanité présente – elle est faible et bourgeoise et seulement utile comme chair à canons dans la lutte pour le glorieux futur. Sacrifier une génération ou deux pour la cause n’a rien de bouleversant dans la mentalité fasciste. Comme il le déclara « presque tout ce que nous pensions et ressentions à l’époque passée devra être raboté et un nouveau type d’être humain créé » (p. 479).

Son empressement à sacrifier d’innombrables vies pour le « glorieux futur » rendait les tabassages et les emprisonnements administrés par les Perón presque gentils en comparaison. Après que les russes aient retiré leurs missiles, refermant ainsi la Crise des missiles cubains de 1962, le Che « enrageait contre la trahison soviétique » et il déclara au journaliste du Daily Worker que « si les missiles avaient été sous contrôle cubain, ils les auraient tirés ». Le journaliste « pensait qu’il était cinglé à cause de la manière dont ça s’était passé à propos des missiles » (p. 545). En 1965, il demanda une guerre mondiale révolutionnaire et apocalyptique, même si elle déchaînait la bombe atomique. « Des milliers de personnes mourront partout… Mais cela ne doit pas nous inquiéter » (souligné par moi). De cette destruction de masse le nouvel ordre socialiste était supposé se lever (p. 604).

Le plan du Che pour la funeste campagne bolivienne entraînait que « la Bolivie [devait] être sacrifiée pour la cause de la création des conditions pour des révolutions dans les pays voisins ». L’idée était de créer de nouvelles guerres du Vietnam en Amérique Latine et ce faisant clouer au sol et affaiblir les USA. Cela pour provoquer l’union de la Russie, de la Chine et des mouvements de guérilla du Tiers-monde en un bloc puissant et ensuite détruire les Etats-Unis (p. 703). Un nouvelle fois même si ce schéma devait amener une guerre atomique.

Le message du Che à la rencontre tricontinentale de la Havane en 1967 amena ses impulsions fascistes, nihilistes et romantiques à une apogée sanglante. Il ne désirait rien d’autre qu’une « longue et cruelle » confrontation globale. La qualité importante requise dans cette guerre mondiale était « une haine implacable… nous poussant au dessus et au-delà des limitations naturelles dont l’homme est héritier, le transformant en une efficace, violente, séduisante et froide machine à tuer… (souligné par moi). Cette guerre devait être « totale » et être menée jusqu’à ce que la fibre morale américaine commence à décliner, « ce qui devait être symptomatique de la « décadence » des USA ». « D’aussi près que nous regardions dans un futur lumineux deux, trois, de nombreux Vietnam devraient fleurir… Toute notre action doit être un hymne de bataille pour l’unité du peuple contre le plus grand ennemi de l’humanité : les USA. Où que la mort puisse nous surprendre, donnons lui la bienvenue » (p. 719). Il faut mentionner que la glorification de la mort est un trait fasciste distinctif et le « Vive la mort » des phalangistes trouve un écho dans le slogan castriste « Patria o Muerte », c’est-à-dire « La patrie ou la mort ».

Le Che stalinien

En 1955, le Che était devenu un stalinien convaincu, écrivant « J’ai juré devant une image du vieux et regretté Camarade Staline que je ne me reposerais pas jusqu’à ce que je vois ces pieuvres capitalistes annihilées » (p. 126). Il « était demeuré sceptique [à propos du marxisme] jusqu’à sa découverte de Staline dans les livres » tandis qu’il était au Guatemala (p. 565). (Le Che avait toujours eu une certaine sympathie pour l’URSS et mettait l’anti-communisme à l’index comme étant un exemple de faible culture.)

Il n’est pas difficile de passer du fascisme au stalinisme (ou le contraire dans ce cas). Les similarités entre les deux idéologies – la glorification de la violence, de la dictature, de l’étatisme, du nationalisme, la désignation de boucs émissaires – tendent à l’emporter sur leurs différences. Là où il y a une différence, c’est dans le domaine de la philosophie. Le stalinisme, à la différence du fascisme, se cramponne encore au bagage pseudo scientifique du marxisme. La croyance que « les lois du développement social » sont de son coté donne aux stalinienNEs un sentiment de confort psychologique. Elle crée aussi une contradiction infranchissable – une philosophie sous-jacente qui est d’un déterminisme de marbre combinée avec une pratique qui est hautement volontariste. (Le Parti étant « le sujet de l’histoire » – c’est-à-dire le groupe qui fait la révolution et contrôle les futurs développements de l’État socialiste.)

Pour la théorie du foco (foyer révolutionnaire) du Che, extrapolée à partir de l’expérience de la guérilla cubaine, qui fut considérée comme exportable alors qu’elle était très spécifique, cette théorie considérait que l’action volontariste d’un groupe mobile de guérilleros pouvait entraîner progressivement le ralliement des masses et constituer l’embryon du futur parti révolutionnaire combattant. L’application de cette théorie fut partout un échec, qui se passe du parti et du mouvement de masse en faveur d’une minuscule bande de guérilleros, cette contradiction est intensifiée au degré ultime. Il n’y a qu’à voir la difficulté avec laquelle il essaye de surmonter ce problème : Aux environs de l’époque de l’invasion de la Baie des Cochons (1962), le Che écrivait « La classe paysanne d’Amérique, se basant elle-même sur l’idéologie de la classe ouvrière, dont les grands penseurs découvrirent les lois sociales nous gouvernant… ». Cependant, ce qui manquait c’était le dénommé facteur subjectif – « la conscience de la possibilité de la victoire » qui devait être galvanisée par la lutte armée de groupes de guérilla (p. 505).

En tant que stalinien, le Che avait quelques devoirs extrêmement importants à accomplir dans l’intérêt du mouvement communiste et de l’Union Soviétique. Le premier de ceux-ci était d’orienter le mouvement du 26 Juillet dans la direction du stalinisme. Très peu dans le mouvement du 26 Juillet étaient communistes ou même sympathisantEs communistes. Les autres groupes révolutionnaires comme le Directorat ou les anarchistes était anti-stalinien de manière militante (le Che et Raul Castro étaient stalinien, Fidel était très amical avec le PC mais discret à ce propos). Le Che devint le « participant clé dans les pourparlers délicats avec le Parti Socialiste Populaire » (le parti communiste cubain) (p. 363). Il « travaillait secrètement pour cimenter les liens avec le PSP » (p. 389). L’alliance entre le 26 Juillet et le PSP devait être secrète pour ne pas scinder le mouvement révolutionnaire ni soulever l’hostilité américaine. La plupart des patriotes cubainEs haïssaient le PC, qui avait rejoint très tardivement la lutte et avait été autrefois allié avec Batista (il y eut des ministres communistes dans le gouvernement de Batista. Note de Polémica cubana) !

Après la révolution, le Che devint la liaison entre le KGB et le nouveau gouvernement révolutionnaire quand les relations entre Cuba et la Russie devaient être clandestines pour ne pas mettre en colère le/la cubainE moyenne ni effrayer le Département d’État US (p. 440). Comme l’ancien agent du KGB qui était impliqué avec lui le déclarait « le Che fut pratiquement l’architecte de nos relations avec Cuba » (p. 492). Mais ce n’était pas la seule relation qu’il avait avec les russes. Le marché des missiles nucléaires avec la Russie, qui déclencha presque la Troisième Guerre Mondiale, fut également conclu par le Che (p. 530).

En 1963, le Che était découragé quand il réalisa que le modèle russe, qu’il avait passionnément embrassé dans sa naïveté, n’était pas très bon (p. 565). Peu après, n’apprenant visiblement pas de ses erreurs avec le stalinisme russe, il devint amoureux du stalinisme chinois, écrivant « le sacrifice est fondamental… les chinois comprennent cela très bien, bien mieux que ne le font les russes » (p. 605). Le Che avait aussi eu plus tôt « un éloge spécial » pour la Chine et la Corée du Nord (p. 495).

Le Che exécuteur

Dans la Sierra Maestra, le Che fut toujours prompt à demander l’exécution de guérilleros ou de paysans locaux qui n’étaient pas dans ses standards. « Informateurs, insubordonnés, simulateurs et déserteurs » recevaient une balle dans la tête. Fidel était bien plus tolérant vis à vis de la faiblesse humaine et annula plusieurs des ordres d’exécution du Che. Les exécutions étaient très fréquentes durant la campagne de guérilla (p. 231). Il était « notoirement sévère » avec ses punitions. Une fois il menaça d’abattre un certain nombre de guérilleros qui avaient entamé une grève de la faim contre les mauvaises provisions. Seule l’intervention de Fidel l’arrêta (p. 346).

Peu après la chute de Batista, le Che aida à former le C-2, la nouvelle police secrète. Il fut également chargé de purger l’armée et la bureaucratie gouvernementale des « traîtres, espionnEs et hommes de mains de Batista ». Toutefois, ce furent surtout des individus mineurs qui furent arrêtéEs car les officiers et les hauts bureaucrates avaient fui avec le dictateur. Le Che était « le procureur suprême » qui prenait la décision finale d’exécuter ou non (p. 385). Et il exécuta. Le Che était « sans pitié » (p. 390) et entre janvier et avril 1959 plus de 550 personnes furent abattuEs par des pelotons d’exécution (p. 419). En janvier 1960 des supposéEs partisanEs de Batista ne furent pas les seulEs à recevoir des balles. Quelques jeunes catholiques furent exécutés pour distribution de tracts anti-communistes (p. 458).

Le Che est impliqué dans la destruction de l’anarcho-syndicalisme cubain (et également du trotskisme). Cuba dans les années 1950 était la scène d’un des derniers grands mouvements syndicaliste en Amérique Latine. Les anarchistes avaient survécu aux dictatures de Machado et Batista mais ils/elles ne survécurent pas à deux années de castrisme. En 1962 le mouvement était réduit à 20 ou 30 membres, des centaines d’autres avaient fui en exil, avaient été emprisonnéEs ou exécutéEs. Pour quiconque arborant encore des illusions à propos du caractère prétendument libertaire du Che, la citation suivante y mettra un terme : « L’individualisme… doit disparaître à Cuba… [il] devrait être la propre utilisation de l’ensemble de l’individu pour le bienfait absolu de la communauté » (p. 478). Une telle opinion sur l’individu était aussi éloignée des idées libertaires qu’on peut l’être.

Le Che bureaucrate

À la fin de 1959 l’autonomie universitaire – qui avait réussi à survivre sous Batista – fut abolie avec l’approbation du Che. Un nouveau curriculum d’État fut introduit (p. 449) et les universités devinrent de simples outils du régime.

En 1960, l’Institut National de la Réforme Agraire (INRA) fut formée sous la direction du Che. Cette organisation prit le contrôle de l’économie entière, son travail était dans la conception initiale de gérer les coopératives d’État (p. 458). Maintenant une coopérative d’État est une contradiction dans les termes car les coopératives sont par nature des associations volontaires, possédées et gérées localement. Ce que l’INRA faisait, c’était nationaliser les coopératives existantes (certaines étaient anarchistes) et mettre en place une foule de nouvelles coopératives bidons – essentiellement des fermes d’État. Le 20 février 1960, le Che annonça une « planification de style soviétique » pour Cuba (p. 462), quelque chose qui avait été son désir depuis longtemps. (La nomination du Che à la tête de l’économie cubaine fut un désastre total et aida probablement à le propulser vers son exploit bolivien suicidaire.)

Étant à la tête de l’économie cubaine, le Che fut au bout du compte responsable de l’abolition des droits des travailleurs/euses et de la destruction du mouvement syndical indépendant. Par rapport à ce dernier, à la fin 1960, les travailleurs/euses avaient perdu le droit de grève, la sécurité de l’emploi, le congé maladie, la semaine de 44 heures, les heures supplémentaires payées une fois et demi, les congés payés et l’été ils/elles étaient forcéEs de faire du « travail volontaire » 3. Comme pour les syndicats, ainsi qu’en liquidant l’anarchosyndicalisme, le régime essayait de faire élire la liste du Parti Communiste à la direction de la Confédération du Travail Cubaine (CTC). Cela fut rejeté par 90% des déléguéEs. Les stalinienNEs furent imposéEs d’en haut par l’État. Le leader de la CTC, David Salvador, un membre important du Mouvement du 26 Juillet, pas moins, fut condamné à 30 ans de prison pour son opposition à la prise de contrôle stalinienne de son syndicat. Il purgea sa peine derrière les barreaux avec environ 700 autres prisonnierEs politiques dont beaucoup étaient sans doute des syndicalistes 4. La responsabilité du Che dans ces histoires ne pouvait pas être plus pleine car en octobre 1960 il déclara « la destinée des syndicats est de disparaître » et il soutint la Loi 647 par laquelle « Le Ministère du Travail peut prendre le contrôle de tout syndicat, démettre les représentants et en nommer d’autres… » 5.

La tragédie de Che Guevara

Le Che dépouillé de la mythologie n’est pas joli à regarder – à moins que vous admiriez les gens pleins de haine, de violence et adeptes du despotisme. Mais n’allons pas trop loin avec cela. Le Che n’était pas un sociopathe à oeil de reptile comme Staline ou un pâle intellectuel fanatique comme Pol Pot. Avant qu’il ne devienne le Savonarole guérillero de la Sierra Maestra, il était connu pour être un blagueur et un farceur. Un hippie avant l’heure, un amoureux de la poésie, des conversations tard la nuit, des voyages, du football, de la nourriture, des motos et des femmes. Peu de ses amiEs pouvaient croire les transformations qui avaient touché leur vieux copain « El Chancho » après qu’il soit allé à Cuba. (El Chancho était son surnom et signifie « Le Cochon ». il fut appelé ainsi à cause de son affection pour les vêtements sales et déguenillés et pour son aversion envers les bains – une de ses manières de se rebeller contre ses origines de classe supérieure.) Le Che était essentiellement un jeune homme normal mais rebelle, intelligent et cultivé.

Quelque chose lui est arrivée. Oui, il avait absorbé beaucoup des déplaisantes idées de Perón mais comme des tas d’autres gens. De tels individus continuèrent leurs vies et ne furent pas détruitEs par une idéologie.

La politique n’était pas si importante pour le Che jusqu’à ce qu’il aille au Guatemala. Là bas il découvrit une idéologie qui « tilta » avec ses croyances et préjugés sous-jacents, qui semblait expliquer le monde et donner de la substance et un sens à sa vie. Le Che était fondamentalement un être humain normal et décent qui devint esclave d’une religion séculaire cruelle. Son système de croyance le consuma, le força à faire des choses qu’il n’aurait normalement pas faites. Il le rendit dur et fanatique. Comme son père, Guevara-Lynch, le déclara « Ernesto brutalisa ses sensibilités pour devenir un révolutionnaire ». Sa mère caractérisait ce nouvel Ernesto comme étant « intolérant et fanatique ». ses parents n’étaient pas opposéEs aux politiques de gauche, seulement à ce que ces politiques étaient en train de faire à leur fils (p. 605).

Le Che était, du fait de toutes ses lectures, essentiellement naïf. Considérez la naïveté de devenir un stalinien en 1955, de ne pas rompre avec le culte durant les révélations de Khrouchtchev en 1956 (lorsque des milliers d’intellectuelLEs occidentaux/ales fuirent le PC) et ensuite, à la toute fin, de souhaiter échanger le stalinisme russe contre sa variété chinoise. Ce n’est pas que les horreurs du stalinisme n’étaient pas bien connues – nous n’avions pas besoin de Soljenitsyne pour nous raconter le goulag – toutE anarchiste, trotskiste ou socialiste anti-stalinienNE aurait pu lui dire la vérité. Peut être que quelqu’un l’a fait mais il a dû refuser de l’écouter.

Son culte personnel de la volonté était également naïf, le menant finalement à la mort. Malgré le fait d’adhérer à un système de croyance qui chancelait sans cesse à propos des « conditions matérielles », il ignorait la « réalité matérielle » dans sa dernière lutte de triste mémoire. Comment a-t-il pu balayer de coté le fait que les paysanNEs bolivienNEs avaient eu des terres durant la révolution populiste de 1952 et n’étaient pas intéresséEs par un autre soulèvement armé ? Comment ne pouvait-il pas savoir cela ?

Regardez sa déclaration à la Tricontinentale – comme si attaquer un pays allait briser la volonté de son peuple – comme s’il pouvait menacer les américains dans la défaite.
...

Le Che reflétait son environnement et ne le transcenda pas. Il fut un reflet du péronisme, du romantisme, du machisme et de la xénophobie si présents dans l’Argentine des années 1950. Sa sympathie pour le stalinisme était quelque chose de partagée par la plupart des intellectuelLEs de l’époque. Même son caractère bohême correspond au mode de comportement de la jeunesse éduquée des classes supérieures.

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Larry Gambone, Septembre 1997, RED LION PRESS
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Re: Fascisme de la misère, misère de l'antifascisme

Messagepar Lambros » Mardi 08 Avr 2014 13:19

Intéressant...

Là aussi sur le ché http://www.non-fides.fr/?Pourquoi-j-ai-ete-guevariste
L'émancipation des chrétien-ne-s sera l'œuvre de Dieu lui même.
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Re: Fascisme de la misère, misère de l'antifascisme

Messagepar lucien » Jeudi 10 Avr 2014 22:12

Lambros a écrit:Kuhing s'en va ? j'ai raté un épisode non ?
Bof...
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Re: Fascisme de la misère, misère de l'antifascisme

Messagepar Lambros » Vendredi 11 Avr 2014 7:48

euh bin je pige pas
L'émancipation des chrétien-ne-s sera l'œuvre de Dieu lui même.
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Re: Fascisme de la misère, misère de l'antifascisme

Messagepar lucien » Vendredi 11 Avr 2014 13:36

Tu comprends quelque chose à son message ? Et si c'est le cas, trouves-tu ses explications loyales ? Je ne suis même pas certain qu'il pense ce qu'il a écrit mais ça ne lui pose pas de problème de laisser ça sur un forum public : je ne trouve pas ça correct.
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Re: Fascisme de la misère, misère de l'antifascisme

Messagepar l autre » Samedi 12 Avr 2014 10:51

je crois que la situation générale déprime beaucoup de monde et que notre ami Kuh passe par là; vu ce qui se dit dans le marais révolutionnaire et les propos de certains qui se prétendent anarchistes . Je comprends qu une certaine lassitude se fasse sentir. Sa réponse a J-G est un peu sèche parce que mal comprise. Bon je crois qu il reviendra sous peu je le salue bien.
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