Lambros a écrit:L'anarchosyndicalisme est une des nombreuses formes de syndicalisme. Nos décisions sont prises en AG, les mandats sont révocables, refus des subventions, des permanent-es, abstention aux élections syndicales, refus du travail avec les partis politiques.
Localement on a une seule "revendication", c'est satisfaction des besoins fondamentaux pour toutes et tous, ce qui implique une rupture avec le capitalisme.
Quant au plein emploi, on a écrit dans un article que c'était une aberration écologique, et infaisable en plus dans le système marchand. La question est de travailler autrement. Après on lutte contre les licenciements (sinon regardez le film "Disparaissez les ouvriers", c'est très intéressant. Lors du débat qui avait suivi, les syndicaliste CGT membres du NPA étaienil n e t trop veners^^)
Pour ton premier paragraphe , je ne suis pas en désaccord majeur avec les principes que tu évoques mais je crois qu'ils ne sont pas applicables dans la pratique.
Notamment concernant "les délégués élus et révocables" qui le sont toujours sur le papier mais jamais dans la réalité.
Je suis personnellement opposé à toute forme de délégation sauf éventuellement un mandat technique sur un point précis, très limité dans le temps à priori, pouvant être renouvelable si nécessaire mais seulement si on ne peut pas faire autrement.
Pourquoi ?
Parce que dés que quelqu'un se trouve juché sur la moindre marche d’escabeau, la plus petite boite de chaussures qui le place même à quelques centimètres au-dessus des autres, il ne va pas tarder à se prendre pour un ayatollah et, au mieux, ne voudra plus en descendre; au pire il voudra monter plus haut.
Sans vouloir m'éterniser sur des exemples qui fâchent, il me semble que nous en avons des cas précis y compris parmi ceux que tu nommes des "compagnons".
Concernant les subventions de l'Etat que ton anarcho-syndicat refuse, ça me semble être la moindre des choses. Mais je crois cependant, comme je l'ai dit maintes fois, que lorsque de l'argent circule dans une structure, lorsqu'une trésorerie permanente est gérée, c'est le début de la fin.
"Refus de collaborer avec des partis politiques", ça me semble également être un minimum.
"Abstention aux élections syndicales", oui .Personnellement, je n'irais même pas me déplacer pour m'abstenir, je boycotterais .Mais c'est peut-être ça que vous faites.
Ensuite, concernant la revendication de "satisfactions de besoins fondamentaux" , je ne suis plus d'accord du tout et encore moins pour dire que c'est "rupturiste" avec le capitalisme.
Parce que tu la demandes à qui cette "satisfaction des besoins fondamentaux "si ce n'est au capital ?
Et on sait bien que si on peut éventuellement et après maints efforts, obtenir quelque chose de ce système d'un coté, globalement il te le reprend de l'autre.
Non vraiment pas d'accord avec cette orientation.
Je préfère défendre directement la position de dire que seul le passage à un système non marchand peut satisfaire les besoins fondamentaux.
Et si on me dit, comme ça arrive systématiquement que c'est "attendre le grand soir que de dire ça ", je réponds que ceux qui pensent pouvoir obtenir la satisfaction des besoins fondamentaux autrement n'obtiennent rien non plus.
Enfin sur la question du " plein emploi -aberration écologique" bien sur que ça l'est dans le cadre du capitalisme tout comme la situation actuelle de chômage massif l'est à peu près tout autant.
Présenter les choses de cette façon c'est raisonner dans le cadre du système actuel et ôte toute perspective d'en sortir parce que ce n'est pas le plein emploi qui est une aberration écologique en tant que tel mais la finalité de l'emploi qui est celle de réaliser un profit financier qui suppose rentabilité donc forcément production à moindre coût donc production sale.
Dans une société sans argent, sans finalité d'augmentation, de réalisation de bénéfice financier, le plein emploi ne sera absolument pas une aberration écologique, au contraire.
C'est cela qu'il faut défendre et expliquer ( et ça se démontre par a + b ) et, le syndicalisme et, désolé de le redire , l'anarcho-syndicalisme avec, ne permettent pas, à mon sens, de donner cette dimension autre.
Ils n'aident donc pas à l'évolution du seul paramètre manquant aujourd'hui à la révolution sociale pour le passage à une société sans classes ni Etat, avec une liberté individuelle et collective pleine et entière : le niveau de conscience.