Situation au Brésil

La lutte est globale... Solidarité a-nationale !

Situation au Brésil

Messagepar JeanGuy » Mercredi 19 Juin 2013 14:25

2 articles du Monde sur la situation actuelle au Brésil:

http://www.lemonde.fr/international/art ... sil&xtcr=1 ( non complet car il faut être abonné pour tout voir )
http://www.lemonde.fr/ameriques/article ... _3222.html

Quelqu'un a-t-il de plus amples informations sur les causes précises de ce mouvement social ?

D'après ce que j'en ai compris, ce mouvement social semble se développer de façon importante dans les grandes villes du pays. Le motif serait une protestation massive contre l'augmentation du prix des transports et les dépenses gigantesques ( 11 milliards € ) investies par le gouvernement dans les stades et autres infrastructures pour le Mondial 2014 de foot ( et la Coupe des Confédérations qui s'y déroule en ce moment ). Les revendications portent aussi sur l'éducation et la santé. Dans l'article est mentionné des mouvements comme le MPL qui se déclare " autonome vis-à-vis des partis politiques ". Enfin, on y voit déja le déploiement important des forces de l'ordre pour réprimer le mouvement ( sans surprise ).

Bref si certains en savent un peu plus...
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Re: Situation au Brésil

Messagepar JeanGuy » Jeudi 20 Juin 2013 9:21

Un témoignage intéressant:

L'histoire du pays où avoir du vinaigre devient un crime

Au Brésil, comme dans la plus grande partie du monde, éclosent des mouvements contre la répression de l’État bourgeois et des grosses corporations du capital.

Tous les ans le coût de la vie au Brésil augmente sans arrêt. Ces dernières années, et dès qu'ont commencé les préparatifs pour la Coupe du Monde de Football (2014) et les Jeux Olympiques (2016), les prix ont explosés. La tactique de l'État et des entreprises c'est d'augmenter les prix avant ou pendant des moments de fête (la vielle technique du panis et circus) comme le carnaval, ce qui souvent donne des résultats de manière plus ou moins efficace.

Cette semaine commence la Coupe des Confédérations (équivalent à un entraînement pour la Coupe du Monde). Encore une fois, les prix devraient augmenter pour nourrir la grosse faim des entreprises. Cette fois ici, une fois de plus, c'est le prix du transport publique qui augmente (alors que le transport publique au Brésil est plus que précaire). Mais cette fois, cela n'a pas marché, au contraire. Des gens qui culturellement se posaient contre les manifs marchent dans les rues contre une violence de plus lancée par l'État.

Dans tout le pays les gens descendent dans les rues des grandes villes pour manifester contre l'augmentation du prix du transport un jour avant l'ouverture du championnat. L’État tremblait de peur que le pays vitrine du football mondial montre au monde que les brésiliens et les brésiliennes sont plus que des belles fesses brésiliennes ou le rythme parfait de la samba, et demande que la police réponde aux manifestant-es avec des bombes, des balles de caoutchouc et des matraques.

La police devient une blague, mais la plus grande blague acide, et pendant les manifestations les flics arrentent des manifestant-es car ces dernier-es ont du vinaigre (oui, vinaigre, ce qu'on utilise dans la salade et aussi contre les effet du gaz lacrymogène... et non, il n'existe pas une loi qui interdit d'avoir du vinaigre dans les rues au Brésil). Les manifestant-es qui se sont fait arrêter pendant la manif doivent payer une amende qui est variable entre 2 à 20 fois le smic dans le pays.

Pas content de toute cette répression violente, l'État détermine que seront interdites les manifestations pendant le championnat de foot, avec la possibilité d’emprisonner les manifestants.

La grosse répression militaire nous rappelle de mauvais souvenirs, les images qui sont diffusées sur internent nous font nous rappeler le Coup d'État de 1964 et pas que ça, les actions qui sont réalisées au niveau politique et judiciaire démontrent que le pays est bien proche de répéter l'histoire. Dans moins d'un an, ce sera le cinquantenaire du Coup d'État qui a fini comme une dictature militaire au Brésil et qui a duré pendant un peu plus que 20 ans, et cela nous paraît plus qu'une simple coïncidence, c'est une réalité latente.

Malgré cela l'envie de changer les rapports de forces ne s’arrête pas, et les gens continuent à sortir pour manifester. Plusieurs manifestations sont programmées pour la semaine prochaine au Brésil et aussi dans le monde, dans l'Europe et d'autres continents il y a plus de 30 villes dans le monde qui vont réaliser des manifestations pour soutenir le mouvement au Brésil.

Désormais, ce n'est plus une question de 20 centimes d'augmentation du prix du transport, c'est plus que ça, c'est contre toute la violence déflagré tous les jours par l'État. Cette révolte se mélange avec les autres révoltes dans le monde et est en passe de devenir plus qu'une question de prix, c'est une question de vie, de rêve, d'émancipation humaine, de liberté et de construction d'une autre société.

Le Joker, compagnon brésilien, 15/06/2013
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Re: Situation au Brésil

Messagepar Lambros » Jeudi 20 Juin 2013 23:32

J'allais poster ce témoignage par un irmão brésilien...

http://www.youtube.com/watch?v=A2D_9oN7 ... verified=1
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Re: Situation au Brésil

Messagepar alambra » Samedi 22 Juin 2013 15:23

Je sens que c'est parti pour durer,les gens en ont marre et ce n'est pas une compétition international de football qui va faire oublier

la misère du quotidien,rien à foutre du ballon rond qui engendre des milliards de bénéfices pour les sponsors,les actionnaires et ses

dirigeants !. Cette compétition international attire seulement les riches touristes qui eux n'en n'ont que faire des miséreux,ils ne sou-

-tiennent pas les manifestations et les défilés,ils ne s'intéressent pas aux revendications(la gratuité de la santé,accès aux hôpitaux,de

manger à sa faim tous les jours,et oui il y en qui n'ont qu'un seul repas pas jour,les riches ont oubliés comment vivent ceux qu'ils exploi-

-tent,etc...). Les imbéciles de touristes tout ce qu'ils voient ce sont des pillages,des émeutes,de la violence...à la télé,le riche à toujours

une vision du monde plus qu'étriquée!.

Les poches des exploité(e)s sont trouées,ils ne sentent pas la différence,pourvu que les manifs durent le plus longtemps possible !.

Le dernier mot appartient toujours au peuple ,mort au capitalisme !.
Dernière édition par alambra le Lundi 24 Juin 2013 16:00, édité 1 fois.
"Le nationalisme est une maladie infantile,c'est la rougeole de l'humanité"---Albert Einstein (1879-1955).
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Re: Situation au Brésil

Messagepar Hugues » Dimanche 23 Juin 2013 11:22

Vu sur le site du CCI:

Manifestations contre l'augmentation du prix des transports au Brésil: la répression policière provoque la colère de la jeunesse

Nous publions ci-dessous la traduction d’un article de Revolução Internacional, organe de presse du CCI au Brésil.

Une vague de protestations contre l’augmentation du prix des transports collectifs se déroule actuellement dans les grandes villes du Brésil, particulièrement dans la ville de São Paulo mais aussi à Rio de Janeiro, Porto Alegre, Goiânia, Aracaju et Natal. Cette mobilisation rassemble des jeunes, étudiants et lycéens et dans une moindre mesure, cependant non négligeable, des travailleurs salariés et autonomes (prestataires de services individuels).
La bourgeoisie brésilienne, avec à sa tête le PT (Parti du Travail) et ses alliés, a insisté pour réaffirmer que tout allait bien. Et cela alors que la réalité perceptible montre qu’il existe de grosses difficultés pour contenir l’inflation au moment où sont adoptées des mesures de soutien à la consommation des ménages afin d’éviter que l’économie n’entre en récession. Sans aucune marge de manœuvre, la seule alternative sur laquelle elle peut s’appuyer pour contenir l’inflation consiste d’une part à augmenter les taux d’intérêt et de l’autre à réduire les dépenses des services publics (éducation, santé et aide sociale).
Ces dernières années, beaucoup de grèves ont éclaté contre la baisse des salaires et la précarisation des conditions de travail, de l’éducation et du système de soins. Cependant, dans la majorité des cas, les grèves ont été isolées par le cordon sanitaire des syndicats liés au gouvernement "pétiste" (dominé par le PT) et le mécontentement a été contenu afin qu’il ne remette pas en question la "paix sociale" au bénéfice de l’économie nationale. C’est dans ce contexte qu’intervient l’augmentation du prix des transports à São Paulo et dans le reste du Brésil : toujours plus de sacrifices pour les travailleurs afin de soutenir l’économie nationale, c’est-à-dire le capital national.
Sans aucun doute, les exemples de mouvements qui ont explosé de par le monde ces dernières années, avec la participation de la jeunesse, mettent en évidence que le capitalisme n’a pas d’autre alternative à offrir pour le futur de l’humanité que l’inhumanité. C’est pour cela que la récente mobilisation en Turquie a eu un écho aussi fort dans les protestations contre le coût des transports au Brésil. La jeunesse brésilienne a montré qu’elle ne veut pas accepter la logique des sacrifices imposée par la bourgeoisie et s’inscrit dans les luttes qui ont secoué le monde ces dernières années comme la lutte des enfants de la classe ouvrière en France (lutte contre le CPE en 2006), de la jeunesse et des travailleurs en Grèce, Egypte et Afrique du Nord, des Indignés en Espagne, des "Occupy" aux États-Unis et en Grande-Bretagne.
Une semaine de protestations et la réaction brutale de la bourgeoisie
Encouragées par le succès des manifestations dans les villes de Porto Alegre et de Goiânia, qui ont dû faire face à une forte répression et qui, malgré celle-ci, ont réussi à obtenir la suspension de l’augmentation du prix des transports, les manifestations à São Paulo ont commencé le 6 juin. Elles furent appelées par le Mouvement pour le libre accès aux transports (MPL, Movimento Passe Livre), groupe constitué majoritairement par des jeunes étudiants influencés par les positions de gauche, et aussi anarchistes, qui a vu une augmentation surprenante de ses adhérents pour atteindre entre 2000 à 5000 personnes. D’autres mobilisations intervinrent ensuite les 7, 11 et 13 juin. Dès le début, la répression fut brutale et s’est soldée par de nombreuses arrestations et de nombreux jeunes blessés. Il faut ici souligner le courage et la combativité des manifestants et la sympathie qu’ils ont suscitée rapidement dans la population, dès le début, à un point tel que cela a surpris les organisateurs.
Face aux manifestations, la bourgeoisie a déchaîné un niveau de violence peu commun dans l’histoire de mouvements de ce type, parfaitement pris en charge par les médias qui se sont empressés de qualifier les manifestants de vandales et d’irresponsables. Une personne haut placée dans la hiérarchie étatique, le procureur de justice Rogério Zagallo, s’est illustré publiquement en conseillant à la police de bastonner et tuer : "Cela fait deux heures que j’essaie de regagner mon domicile mais il y a une bande de singes révoltés qui bloquent les stations Faria Lima et Marginal Pinheiros. Quelqu’un pourrait-il informer la Troupe de Choc (Tropa de Choque : unité d’élite de la police militaire) que cette zone fait partie de ma juridiction et que s’ils tuent, ces fils de putes, c’est moi qui instruirai l’enquête policière (…). Comment ne pas avoir la nostalgie de l’époque où ce genre de choses se résolvait avec une balle en caoutchouc dans le dos de ces merdes".
En plus de cela, on a vu une succession de discours d’hommes politiques appartenant à des partis adversaires entre eux, comme le gouverneur d’État Geraldo Alckmin, du PSDB (parti de la social-démocratie brésilienne) et le maire de São Paulo, du PT, tous deux vociférant en défense de la répression policière et condamnant le mouvement. Une telle syntonie n’est pas commune, vu que le jeu politique de la bourgeoisie consiste typiquement à attribuer la responsabilité des problèmes qui se posent à la fraction de la bourgeoisie qui se trouve momentanément au pouvoir.
En réponse à la répression croissante et au rideau de fumée des principaux journaux, chaînes de télévision et radio, davantage de participants se sont réunis à chaque mobilisation, jusqu’à 20 000 personnes jeudi dernier, le 13 juin. La répression fut encore plus féroce et cela se traduisit par 232 arrestations et de nombreux blessés.
Il vaut la peine de souligner l’apparition d’une nouvelle génération de journalistes. Quoiqu’encore minoritaires, à travers une claire manifestation de solidarité, ils ont rendu compte des violences policières et, en même temps, en ont été les victimes. Conscients des manipulations toujours présentes dans les éditoriaux des grands médias, ces journalistes sont parvenus, d’une certaine manière, à faire percevoir que les actes de violence des jeunes sont une réaction d’autodéfense et que, certaines fois, les déprédations effectuées essentiellement contre des cabinets gouvernementaux et de la justice sont des manifestations non contenues d’indignation contre l’État. En plus de cela, des actes émanant de provocateurs, ceux que la police utilise habituellement dans les manifestations, ont également été rapportés.
La mise en évidence d’une série de manipulations qui constituait un démenti aux versions de source étatique officielle, des médias et de la police tentant de falsifier les faits, de démoraliser et criminaliser un mouvement légitime, eut pour effet de multiplier la participation des manifestants et d’augmenter le soutien de la population. En ce sens, il est important de souligner la grande contribution qu’a eue l’action sur les réseaux sociaux d’éléments actifs dans le mouvement ou sympathisant avec lui. Par peur que la situation devienne incontrôlable, certains secteurs de la bourgeoisie commencent à changer de discours. Les grandes entreprises de communication, dans leurs journaux et télévisions, après une semaine de silence sur la répression policière ont finalement fait état des "excès" de l’action policière. Certains hommes politiques, de la même manière, ont critiqué les "excès" sur lesquels ils promettent d’enquêter.
La violence de la bourgeoisie à travers son État, quel que soit son visage, démocratique ou "radical", a comme fondement la terreur totalitaire contre les classes qu’elle exploite ou opprime. Si avec l’État démocratique, cette violence n’est pas aussi ouverte que dans les dictatures et est plus cachée, de manière à ce que les exploités acceptent leurs conditions d’exploités et s’identifient à elles, cela ne signifie pas que l’État renonce aux méthodes de répression physique les plus variées et modernes lorsque la situation l’exige. Ce n’est donc pas une surprise si la police déchaîne une telle violence contre le mouvement. Cependant, comme dans l’histoire de l’arroseur arrosé, on a vu que l’accroissement de la répression n’a fait que provoquer une solidarité croissante au Brésil et même dans le monde, encore que de façon très minoritaire. Des mobilisations en solidarité sont déjà prévues en dehors du Brésil, principalement à l’initiative de Brésiliens vivant à l’étranger. Il faut dire clairement que la violence policière est dans la propre nature de l’État et que ce n'est pas un cas isolé ou un "excès" de démonstration de force par la police comme voudraient le faire croire les médias bourgeois et les autorités liées au système. En ce sens, il ne s’agit pas d’un échec des "dirigeants" et cela n’avance à rien de "demander justice" ou encore demander un comportement plus courtois de la police car, pour faire face à la répression et imposer un rapport de force, il n’existe pas d’autre moyen que l’extension du mouvement vers de larges couches de travailleurs. Pour cela, nous ne pouvons pas nous adresser à l’État et lui demander l’aumône. La dénonciation de la répression et de l’augmentation du prix des transports doit être prise en charge par l’ensemble de la classe ouvrière, en l’appelant à venir grossir les actions de protestation dans une lutte commune contre la précarisation et la répression.
Les manifestations, qui sont loin d’être terminées, se sont étendues à tout le Brésil et les protestations ont été présentes au début de la Coupe des Confédérations de football de 2013 qui fut marquée par les huées adressées à la présidente Dilma Rousseff, ainsi qu’au président de la FIFA, Joseph Blatter, avant le match d’ouverture du tournoi entre le Brésil et le Japon1. Tous deux n’ont pu dissimuler à quel point ils furent incommodés par ces marques d’hostilité et ont abrégé leur discours afin de limiter la confusion. Autour du stade s’est aussi déroulée une grande manifestation à laquelle participèrent environ 1200 personnes en solidarité avec le mouvement contre l’augmentation du coût des transports. Elles aussi furent fortement réprimés par la police qui blessa 27 personnes et en mit 16 en détention. Afin de renforcer encore la répression, l’État déclara que toute manifestation à proximité des stades durant la coupe des Confédérations serait interdite, sous le prétexte de ne pas porter préjudice à cet événement, à la circulation des personnes et véhicules, ainsi qu’au fonctionnement des services publics.
Les limites du mouvement pour la gratuité des transports et quelques propositions
Comme on le sait, ce mouvement s’est développé à l’échelle nationale grâce à sa propre dynamique et à la capacité de mobilisation des jeunes étudiants et lycéens contre l’augmentation des prix des transports. Cependant, il est important de prendre en compte qu’il a comme objectif, à moyen et long terme, de négocier l’existence d’un transport public gratuit pour toute la population et mis à disposition par l’État.
Et c’est exactement là que se situe la limite de sa principale revendication, vu qu’un transport universel et gratuit, cela ne peut exister dans la société capitaliste. Pour arriver à cela, la bourgeoisie et son État devraient accentuer plus encore le degré d’exploitation de la classe ouvrière et autres travailleurs, à travers une augmentation des impôts sur les salaires. Ainsi, il faut prendre en compte que la lutte ne doit pas être placée dans la perspective d’une réforme impossible, mais toujours dans celle de faire que l’État révoque ses décrets.
Actuellement, les perspectives du mouvement semblent dépasser les simples revendications contre l’augmentation des tarifs des transports. Déjà des manifestations sont prévues la semaine prochaine dans des dizaines de villes grandes et moyennes.
Le mouvement doit être vigilant vis-à-vis de la gauche du capital, spécialisée dans la récupération des manifestations pour les diriger vers des impasses, comme par exemple demander que les tribunaux de justice résolvent les problèmes et que les manifestants rentrent à la maison.
Pour que ce mouvement se développe, il est nécessaire de créer des lieux pour écouter et discuter collectivement les différents points de vue à propos de la lutte. Et cela n’est possible qu’au moyen d’assemblées générales avec la participation de tous, où est garanti indistinctement le droit de parole à tout manifestant. En plus de cela, il faut appeler les travailleurs salariés, les convier à des assemblées et à des actions de protestation car eux et leurs familles sont concernés par l’augmentation du prix des transports.
Le mouvement de protestation qui s’est développé au Brésil constitue un démenti cinglant à la campagne de la bourgeoisie brésilienne, soutenue en cela par la bourgeoisie mondiale, selon laquelle le Brésil est un "pays émergent" en voie de dépasser la pauvreté et de mettre en route son propre développement. Une telle campagne a été particulièrement promue par Lula qui est mondialement connu pour avoir prétendument tiré de la misère des millions de Brésiliens alors qu’en réalité sa grande réalisation pour le capital est d’avoir réparti des miettes parmi les masses les plus pauvres afin de les maintenir dans l’illusion et accentuer la précarité du prolétariat brésilien en général.
Face à l’aggravation de la crise mondiale et de ses attaques contre les conditions de vie du prolétariat, il n’y a pas d’autre issue que la lutte conte le capitalisme.

Revolução Internacional (Corrente Comunista Internacional), 16 juin

1 Les dépenses somptuaires de l’État et du gouvernement entreprises pour la préparation de la Coupe du Monde de football en 2014 et les JO de 2016 prévus au Brésil alimentent aussi la colère d’une grande partie de la population ainsi davantage pressurée (NdT).
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Re: Situation au Brésil

Messagepar JeanGuy » Dimanche 23 Juin 2013 21:06

Rien de véritablement étonnant dans les méthodes employées par l’État dans la gestion de ce mouvement social, elles sont classiques ; les uns répriment violemment, les autres tentent de récupérer le mouvement pour l'affaiblir...

Dans le début du texte, les références à "la jeunesse" sont récurrentes. A en croire le texte "les jeunes", étudiants ou lycéens, sont les véritables moteurs de la contestation ; de la même façon qu'une "nouvelle génération de journalistes" semblent dénoncer ce que personne ne dénonçait avant... Est-ce vraiment le cas sur place, dans les faits ?
Je suis assez sceptique sur ce " mythe de la jeunesse " qui serait la fraction consciente de la population capable de mener une lutte efficace contre le capitalisme, je ne vois pas en quoi la jeunesse est plus consciente, que ce soit vis-à-vis de la situation actuelle, d'un point de vue idéologique,... Un très bon texte avait d'ailleurs été diffusé à Caen sur cette question il me semble.

Enfin, quel rôle joue le CCI brésilien dans ce mouvement ? Est-ce que tu en sais plus, Hugues ?
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Re: Situation au Brésil

Messagepar Hugues » Lundi 24 Juin 2013 16:57

Ce que dit l’article, renseignement pris, est bien le cas. Le mouvement au Brésil a été impulsé en grande partie par la jeunesse sous un fond de mécontentement face au coût de la vie, la jeunesse est manifestement un élément déclenchant. Et ce n’est pas un phénomène nouveau et encore moins un mythe, on voit depuis le début des années 2000 dans de nombreux mouvements de mécontentements, la jeunesse se mettre en avant du mouvement, il faut se rappeler le CPE en 2006 en France, et surtout les mouvements d’indignés un peu partout dans le monde, Espagne, Grèce, Israël, Chili, Angleterre, USA etc… Ce qu’il y a d’important dans ces mouvements c’est que si la jeunesse en est le fer de lance, elle est l’expression d’un malaise et d’un mécontentement bien plus généralisé car de suite ces mouvements rencontrent l’adhésion et la participation de la population et des ouvriers, c’est aussi le cas au Brésil. La jeunesse est comme la classe ouvrière, très sensible, aujourd’hui, à la misère qu’impose le capitalisme et aussi à son impasse. Dans les assemblées à Barcelone dans le mouvement d’indignés, des questions sur quel avenir voulons-nous, sur la nécessité de mettre fin à l’exploitation et au capitalisme étaient posées, comme dans les AG pour le CPE en 2006. Ceci dit, il est bien évident que la jeunesse porte sa part d’immaturité et souvent elle ne s’est pas confrontée au monde du travail. A mon avis, si la jeunesse est un facteur déclenchant des mouvements, ces mouvements n’auront d’avenir contre le capitalisme que si la classe ouvrière sait s’inscrire dans ces mouvements, sait leur indiquer une direction, une perspective, car c’est avant tout la classe ouvrière qui a l’expérience de la lutte contre le capitalisme et la bourgeoisie.

En ce qui concerne l’intervention des militants du CCI au Brésil, l’article a été diffusé dans plusieurs villes et notamment Sao Paulo et dans l’Etat de Bahia. Dans cet Etat les militants du CCI avec d’autres éléments révolutionnaires sont intervenus dans les manif, ils ont poussé à la constitution de collectifs, à la formation d’AG pour quelles se transforment en discussions collectives.
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Re: Situation au Brésil

Messagepar elquico » Lundi 24 Juin 2013 17:40

Ce que dit la video me laisse sans voix,
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Re: Situation au Brésil

Messagepar JeanGuy » Lundi 24 Juin 2013 19:05

La "classe ouvrière" dont tu parles sans cesse Hugues existe bel et bien au sens de fraction de la population tirant sa subsistance du salariat, mais peut-on encore parler de "classe ouvrière" au sens idéologique du terme ? On retrouve dans ces positions du CCI les éléments marxistes classiques qui consistent à dire " la classe ouvrière porte en elle la révolution " mais est-ce vraiment bien le cas ? As-tu vraiment l'impression que les ouvriers soient aujourd'hui plus conscients ou politisés que le reste de la population ?
Selon d'autres sources d'informations, il semblerait que l'on retrouve dans le mouvement pas mal de personnes qui appartiennent aux classes moyennes, avec bien sur des personnes précaires voire franchement pauvres. Est-ce que tu inclues ces fractions des classes moyennes dans ta "classe ouvrière" ?
Je trouve un peu simpliste ce schéma qui dit " la jeunesse c'est les bras de la contestation, la classe ouvrière doit être le cerveau ", autant te dire que si cette " classe ouvrière pensante " doit être une sorte d'avant-garde éclairée ou de Parti ( ce que défend le CCI il me semble ), tu risques de ne pas toujours trouver bonne presse ici :)
Bien que je ne conteste pas la présence importante de "jeunes" dans les manifs, ta position me semble caricaturale.

Ceci dit, il est bien évident que la jeunesse porte sa part d’immaturité et souvent elle ne s’est pas confrontée au monde du travail. A mon avis, si la jeunesse est un facteur déclenchant des mouvements, ces mouvements n’auront d’avenir contre le capitalisme que si la classe ouvrière sait s’inscrire dans ces mouvements, sait leur indiquer une direction, une perspective, car c’est avant tout la classe ouvrière qui a l’expérience de la lutte contre le capitalisme et la bourgeoisie.
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Re: Situation au Brésil

Messagepar elquico » Lundi 24 Juin 2013 21:53

Je ne crois pas à toutes ces conneries qu'on raconte et qu'on montre,tous ces concepts;armons nous de la critique,ne laissons personne penser à notre place,la
lutte du Brésil est la nôtre,jeunes ou vieux soutenons la;
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Re: Situation au Brésil

Messagepar elquico » Lundi 24 Juin 2013 22:09

Voir histoire du brésil,carlos marighella communiste et auteur de la guérilla urbaine assassiné par la police qui a lutté contre la dictature ALN
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Re: Situation au Brésil

Messagepar Lambros » Mardi 25 Juin 2013 10:20

Je suis d'accord avec JeanGuy. Ce côté "les jeunes qui ont jamais travaillé, "la classe ouvrière avant-garde qui porte en elle-même la révolution" etc etc sans parler de votre fameux sous-prolétariat ça fatigue. Et en plus tant que vous serez persuadé-es que tout Marx c'est de la science, donc juste (alors que c'est faux...), vous serez en dehors de l'histoire et même de la lutte des classes.

Parce que ce qu'il se passe au Brésil, c'est un déclic.
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Re: Situation au Brésil

Messagepar elquico » Jeudi 27 Juin 2013 22:12

Les gens ont gueulé dans la rue contre les partis,des jeunes et des vieux qui en ont marre.Pourquoi ce besoin ,trés humain de vouloir tout categoriser ,expliquer,diviser;en fait tout çà qui se passe dans le monde ne demande qu'à se generaliser,ils emmerdent les peuples ,les endorment avec leur foot et leur tour de france,parceque c'est le fond même de cette idéologie du combat de tous contre les minorités d'exploités? esclaves de la modernité,attachés dans les galéres,enchainés à l'anpe ,à des retraites de misére ......................
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Re: Situation au Brésil

Messagepar Hugues » Vendredi 28 Juin 2013 8:19

pour répondre à Jeanguy:
La classe ouvrière est révolutionnaire parce qu’elle est exploitée et au cœur de la production capitaliste, dès que nait un bourgeois nait un prolétaire. Et ce ne sont pas que des mots, l’histoire du mouvement ouvrier montre la lutte acharnée des ouvriers contre l’exploitation, les bourgeois et l’Etat. La question que tu poses c’est : est-ce toujours valable aujourd’hui, peut-on faire confiance à la classe ouvrière et est-elle encore révolutionnaire? D’abord la notion de classe ouvrière ce n’est plus le prolétaire en bleu de chauffe avec du cambouis sur les mains (image désuète des staliniens), mais qu’il existe des prolétaires : oui ! et au cœur de la production encore oui ! Si on doit accepter une notion sociologique c’est ceux qui sont salariés et donc exploités. Mais le critère principal n’est pas tant sociologique, là on tombe entre les pattes des sociologues de tout poil au service de l’idéologie de la bourgeoisie qui veut s’évertuer à prouver que la classe ouvrière n’existe plus.. La notion doit être politique et dans ce cas en premier la classe ouvrière reste le problème principal de l’Etat et de la bourgeoisie, parce qu’ils savent que dans l’histoire elle a été sont ennemi le plus dangereux. En deuxième, ce qui fait le caractère révolutionnaire des prolétaires c’est leur capacité à se battre et à remettre en cause le système, ce que ne font pas les petits paysans et les couches petites bourgeoises (commerçants ou autres) qui eux se battent mais pour un système capitaliste meilleur, plus juste. Ensuite il est évident que le prolétariat dans sa lutte n’est pas homogène, le poids de l’idéologie pèse sur lui avec l’action des syndicats, des partis de gauche, des gauchistes etc.. mais la lutte n’a jamais été un long fleuve tranquille !
Pour en revenir à cette jeunesse, même si elle manque d’expérience, dans de nombreux cas (en Espagne notamment, en Israël par rapport à la guerre, etc..) on l’a vue posée la question du capitalisme dans le sens de le remettre en cause, de s’en débarrasser et en cela ils font partie du prolétariat, ils montrent une perspective et c’est à l’ensemble des prolétaires de s’y engager, c’est là l’enjeu. Et je pense que ce n’est pas une question de bras et de cerveau, c’est une question de lutte qui doit s’engager et petit à petit, gagner en confiance, en conscience, en unité, en solidarité pour être capable de vouloir renverser le capitalisme, c’est une question de processus qui ne se fait pas du jour au lendemain. Tout ceci ce n'est pas de la théorie c'est du combat vivant, de chaque jour, le capitalisme est en faillite totale, il n’est plus capable d’offrir quoi que ce soit à l’humanité, si on n’a pas confiance dans le prolétariat moi je pense que c’est fouttu.
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Re: Situation au Brésil

Messagepar elquico » Vendredi 28 Juin 2013 13:09

Le mythe de la classe ouvriére" fer de lance de la révolution",rejette la jeunesse et sa spontanéité dans les revendications,dans une prétendue immaturité
La revendication immediate (tansports gratuits),serait elle contre révolutionnaire?Ou bien,la classe ouvriére ne saurait elle faire sienne les revendications d'une jeunesse aspirant au bien être de tous et à la construction d'une autre société?
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Re: Situation au Brésil

Messagepar alambra » Vendredi 28 Juin 2013 14:23

Je suis assez d'accord avec elquico,aux quatre coins du monde les gens se soulèvent,le couvercle de la cocotte minute est entrain de sauter,les gens sortent dans la rue,jeunes,

vieux,travailleurs,chômeurs,étudiants,etc...la condition sociale de chacun on s'en fiche,on ne peut que soutenir ce genre de mouvement.Ne soyons pas bêtes,on ne va pas cher-

-cher des leaders,les médias en sont férus,on ne va pas leur servir la soupe non plus !. Ben tiens à propos de soupe,je suis persuadé que dans les quartiers les plus pauvres,ils

se la font et partage la bouffe,surtout ceux qui ont un gouffre à la place de l'estomac.

Je trouve cela très positif,bon maintenant il y a toujours des indics pour infiltrer les mouvements sociaux pour mieux les péter de l'intérieur,mais les manifestants ne sont pas

naÏfs,ils ne laissent pas faire et prennent de gros risques,être interpellé et tabassé par la police,en est un,il ne faut pas l'oublier.
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Re: Situation au Brésil

Messagepar Lambros » Vendredi 28 Juin 2013 16:03

Ok aussi avec elquico

le CCI, si elle est révolutionnaire par essence, elle fait quoi la classe là tut suite ?
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Re: Situation au Brésil

Messagepar lucien » Samedi 29 Juin 2013 23:20

Pendant que le CCI tente de se tricoter un joli pull avec les vieux concepts, d'autres descendent dans la rue pour manifester un peu de solidarité.
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Re: Situation au Brésil

Messagepar alambra » Lundi 01 Juil 2013 13:43

Lu sur RTS iNFO :

Alors que le Brésil a remporté dimanche la coupe des confédérations face à l'Espagne à Rio,

des milliers de manifestants
ont tenté d'approcher le stade avant de se heurter à la police.


Si la coupe des confédérations s'est terminé dimanche à Rio en apothéose pour le Brésil,qui a battu l'Espagne 3-0 au stade Maracana,

le tournoi s'est achevé comme il avait commencé,au milieu d'une fronde sociale.


Plus de 11 000 policiers avaient cadenassé les abords du stade dans un rayon de trois kilomètres pour garantir la sécurité des specta-

-teurs.

Des milliers de manifestants sont parvenus à 300 mètres du Maracana.Des heurts ont alors éclaté entre des manifestants radicaux et

le bataillon de choc de la police.



Cocktails Molotov et gaz lacrymogène


Alors qu'ils tentaient de forcer le dernier barrage des forces de l'ordre en jetant des pierres et des cocktails Molotov,les protestataires

ont été repoussés avec des tirs de gaz lacrymogène et balles en caoutchouc.


Cela a provoqué la panique de quelques 3 000 manifestants qui venaient derrière pacifiquement et ont dû s'enfuir.

D'autres manifestations ont eu lieu dans au moins sept autres villes du pays,notamment à Salvador(nord-est),où l'Italie a gagné le match

pour la troisième place contre l'Uruguay.




De ma part :

Je vois que Dilma Roussef n'y va pas de main morte pour réprimer les manifs et ben ça fait peur !. :cry:

Quelle idée d'organiser des compétitions sportives tout en sachant que cela n'apportera rien à la population,c'est une vraie provocation

dû à l'état !,cela n'engendrera que plus de discrimination et de précarité,il n'y qu'à voir en Grèce où les stades des jeux olympiques de

2004 sont laisser à l'abandon,inutilisés,un vrai gouffre économique !.
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Re: Situation au Brésil

Messagepar lucien » Jeudi 04 Juil 2013 21:44

http://internationalworkersassociation. ... bassy.html

Protest at Brazilian Embassy

Image

On July 1, members of ZSP and FEMEN made a solidarity action and protest in front of the Brazilian Embassy in Warsaw. With this action we wanted to show our solidarity to the protesters and also to respond to the call of our comrades from COB-AIT to protest the repression going on. Members of COB-AIT are amongst those facing charges for protesting.


In a letter to the Embassy, we demanded an end to the repressive and anti-social actions of the state. To local people we pointed out that the people in Brazil are doing what we failed to do - to get to the streets and fight against issues such as gentrification, high prices and squandering of public money.

Solidarity with those that are fighting!


We will go back to the Embassy with a bigger protest next week.
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