(Clermont et Auch c'est loin ! )
NATAÏS : DE RETOUR D’UN PROCES…
Nataïs… c’est une lutte que l’on suit avec plus que de l’intérêt depuis le début. Le jeudi 13 décembre à Auch, se tenait un procès que je qualifie d’historique : deux ouvrières licenciées et un ex directeur commercial… et assigné-es en justice pour diffamation sur un forum qui avait pour but de libérer la parole…
Je me suis donc rendu à Auch pour ce procès. Et je n’ai pas été déçu du voyage, c’est le moins qu’on puisse dire ! En entrant dans ce temple de l’(in)justice, le tribunal, j’eus la même réaction que beaucoup : on dirait un théâtre. Et la pièce qu’on nous a joué fut en effet un acte théâtrale de première… Les Unions Locales CNT-AIT de Auch et de Toulouse avait appelé à venir au procès, et la salle était pleine durant l’audience. Des compagnes-ons de Auch et Toulouse donc, mais aussi des Landes, de Montauban, du Quercy, de Clermont, des ex-Nataïs, deux compagnes-ons espagnol-es… Au total, une trentaine de personne en soutien, avec sûrement des personnes venues écouter. A noter l’absence totale du reste des organisations « ouvrières » (syndicats, partis…) pourtant au courant (ce qui finalement ne me surprend pas).
Le SIA 32 (syndicat de Auch de la CNT-AIT) avait appelé à la solidarité de l’AIT, et à l’heure où j’écris, outre la CNT-AIT française, la ZSP (section polonaise), l’ASI (section serbe), la KRAS (section russe), PA (section slovaque), la CNT (Espagne) ainsi que la NSF (secrétariat de l’AIT et section norvégienne) ont bombardé Nataïs de mails et de faxs noirs, envois tant des syndicats que des envois individuels.
Parlons donc de ce procès… Bien évidemment, la direction de Nataïs était absente. Mais lorsque les deux ouvrières ont été appelées à la barre comme prévenues, j’admets que ça m’a fait un pincement… Les prévenu-es se sont expliqué-es rapidement et clairement, puis ce fut au tour de l’avocat de Nataïs, qui avait rendu ses conclusions… le matin même 4h avant le procès… Il en a fait rigoler un paquet : « Nataïs en a marre de voir tous les jours des textes sur internet, des tracts extrêmement violents à son encontre », « Cette violence doit cesser, il y a un cadre républicain à respecter », « actions menées par un syndicat anarchiste, qui continue, d’ailleurs je suis sur qu’ils sont encore dans la salle en ce moment », j’en passe et des meilleurs (notamment des injures à caractère racial qu’auraient tenu des anarchistes, il s’y connaît le bonhomme…). Puis l’ex directeur commercial s’est défendu tout seul, avant l’avocate des ex-Nataïs. Qui elle n’a fait rire personne, surtout pas l’autre avocat… En parlant du cadre légal républicain, elle a rappelé que Nataïs ne respectait même pas… sa propre convention collective… A la fin de sa plaidoirie, il régnait une atmosphère de confiance… Elle a demandé des dommages et intérêts pour les licenciées pour tout ce qu’elles ont subi, en plus de ce procès ridicule. Car au total, il y a 7 procédures prud’homales en cours au sujet de Nataïs…
A la sortie, la trentaine de personnes en soutien ont pu discuter du procès, qui fera date selon la plupart d’entre nous.
Le délibéré sera rendu le 28 février. En attendant, la lutte continue, nous continuerons d’informer sur le Diacétyl, sur les conditions de travail à Nataïs… surtout que Nataïs a décidé de s’en prendre désormais à la CNT-AIT…
Une attaque contre un-e est une attaque contre toutes et tous
Pour la liberté d’expression des travailleurs-euses
Pour la dignité de la classe ouvrière
quelque part dans le Gers, le 14 décembre 2012