Lambros a écrit:Carpe diem :
Le titre original c'est "Le Manifeste Communiste", le mot parti fut rajouté lors des traductions par le PCF à sa création et d'autres PC.
C'est faux. Ça s'est toujours appelé Manifeste du Parti communiste.
Lambros a écrit:C'était quand même autoritaire et réformiste sur certains points.
Je n'ai jamais dit le contraire. Mais vous lisez Marx avec votre regard actuel. Toutes les expériences socialistes qu'il avait sous les yeux étaient des expériences utopistes autoritaires. Il n'avait pas une foule d'expériences révolutionnaires dans son passé, contrairement à nous. Lorsque tu lis bien certains auteurs comme Bakounine, Proudhon ou Kropotkine, tu verrais qu'ils ne sont pas moins autoritaires sur certains aspects.
Lambros a écrit:Le marxisme est une idéologie, Marx avait un projet politique, on dirait du syndicalisme révolutionnaire ce que tu nous dit là.
Le marxisme est une idéologie, oui. Marx avait un projet politique, oui. Mais Marx n'a pas créé le marxisme, ce sont ses successeurs (et Engels le premier) qui ont créé le marxisme. Marx a même eu le temps, avant de mourir, de s'en plaindre. C'est dire !
Par contre, je ne vois pas où tu trouves du "syndicalisme révolutionnaire" dans ce que j'ai dit. Lorsque j'écris qu'il faut tirer de Marx une certaine méthode d'analyse plutôt qu'une idéologie, c'est parce que ce que tu penses être une "idéologie" est censée être mouvante et qu'elle découle de la méthode d'analyse, elle-même découlant de pratiques révolutionnaires, des expériences de la classe ouvrière. C'est une partie de la théorie de la praxis: l'expérience amène à la théorisation et la théorisation à la pratique. J'ai relu récemment le MPC et je ne suis pas d'accord avec la majorité des propositions (parmi lesquelles celle que citait Apar). Il n'empêche que son analyse éclaire encore, par certains aspects, la situation actuelle. Mais ce texte a énormément vieilli, malheureusement.
Lambros a écrit:On a pas du tout la même vision, il a qualifié la Commune de "1e expérience de dictature du prolétariat" alors que des personnes comme Louise Michel, Kropotkine, Varlin ou encore Gustave Courbet ont analysé l'échec de la Commune entre autre par son autoritarisme. Et les gens qui essaient de faire passer Marx pour un anti-autoritaire ou anti-étatiste, j'appelle ça de la manipulation (c'est pas contre toi...)
J'ai eu une discussion avec un ami sur la terminologie de "dictature du prolétariat". Je connaissais d'avance ses arguments, parce que je les ai souvent entendus de la bouche d'autres personnes plus ou moins sincères. Mais bon, le copain en question n'est pas léniniste, donc j'ai pris mon mal en patience. Pour lui, grossièrement, il s'agit d'une opposition entre dictature du prolétariat et dictature de la bourgeoisie, c'est-à-dire que le prolétariat doit s'imposer et imposer à la bourgoisie le communisme, se défendre contre elle et défendre le communisme. Bon... personnellement, je préfère le qualificatif de démocratie ouvrière.
Quant à Marx, dans l'affaire, il exprimait clairement la nécessité d'abolir l'Etat. Dans le MPC, ce n'est pas très clair. Mais dans des écrits ultérieurs, il mettait en avant cette idée.
Lambros a écrit:Marx était dogmatique c'est le moins qu'on puisse dire (dans ce que j'ai lu).
Non, il n'était pas dogmatique, sinon sa pensée n'aurait pas évolué.
Lambros a écrit:Pour moi les Bolchéviks étaient marxistes, c'est pas parce que ça a foiré qu'il faut dire que c'était pas marxiste.
Hélas, ils étaient marxistes. Mais pas communistes.
Lambros a écrit:C'est complétement méconnaitre l'histoire du syndicalisme. La FRE de la 1e internationale, la CGT jusqu'en 1906, la CNT-AIT es jusqu'en... 1936 (voir 1934), les 1e groupements ouvriers britanniques qui étaient interdits car ils refusaient d'enlever de leurs différentes chartes la destruction du capitalisme, les IWW, la FORA, la FORU etc etc etc. Le syndicalisme n'a pas d'essence, c'est complétement faux. Il est ce que les affilié-es en font, et entre la CNT-AIT et la CFDT, y'a rien en commun, à part que c'est 2 syndicats...
Jusqu'en... jusqu'en... jusqu'en... Les syndicats ne peuvent pas rester révolutionnaires indéfiniment parce que, inévitablement, en défendant les droits des travailleurs dans le système capitaliste, ils sont forcés par les patrons à faire des concessions, etc. La CNT-AIT est sans doute un mauvais exemple, mais qu'obtient la CNT-AIT dans les boîtes où ses membres travaillent ? Vus les réglementations sur la représentation syndicale, l'AIT est certainement plus marginalisée que les autres petits syndicats réformistes.