Leur credo est en fait très simple et surtout très faux: ces crétins (je maintiens et je justifie) prétendent que le chômage est dû à la mauvaise correspondance entre la formation scolaire et les besoins du marché:
Les taux de chômage sont donc révélateurs du degré d’adéquation entre la production de compétences par les systèmes d’éducation et la demande de compétences sur le marché du travail.
OCDE (2011), Regards sur l’éducation 2011 : Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE
C'est un sophisme grossier bâti sur l'observation faite que plus quelqu'un est qualifié, moins il risque d'être au chômage. Ce qui est vrai mais s'explique très simplement. En effet, plus quelqu'un est qualifié, plus il a de chance d'être issu de la bourgeoisie et donc, moins il risque d'être au chômage! Mais la question de l'origine sociale des plus diplômés et soigneusement éludée ainsi que celle, toute aussi essentielle, de l'origine et du rôle économique du chômage. En bons économistes qu'ils sont, ils préfèrent le mot de Tertullien sur l'Évangile, credo quia absurdum.
A partir de là, ils prônent la formation tout au long de la vie et l'évaluation par compétence dès l'école primaire, ces compétences devant concorder au maximum avec les besoins du marché.
Dans cette optique, il est évident que l'enseignement de la philo, de l'histoire mais aussi des maths et de toutes les sciences est menacé puisque tous ces enseignements sont sommés de se justifier en terme d'employabilité.
Bref, faute de pouvoir supprimer l'école publique, le plan est de la transformer en usine dont l'unique objectif est de fournir de la main d'oeuvre dont les compétences répondent à la demande du marché.
Pourtant à partir d'un constat semblable, par exemple, que plus on joue au golf, moins on risque d'être au chômage, ces économistes auraient tout aussi bien pu conclure que pour résoudre le chômage, il suffit d'inscrire tout le monde au golf, ce qui aurait quand même été plus sympathique!