anarced a écrit:Paul Anton a écrit:anarced a écrit:Et si je te dis que Bakounine lui-même estimait que Le Capital était LA plus grande oeuvre destinée au monde ouvrier et qu'il était incontournable ? Ca te rabat ton casquet ?
Alors là, j'en ai l'eau à la bouche et, sans jeu de mot, je voudrais vraiment connaître la source!
Je confirme ce que dit p'tit écolier.
Je n'ai plus la source exacte en tête mais il suffit le lire deux livres : "Théorie générale de la révolution" et "Le sentiment sacré de la révolte".
Au fait, Bakounine est partisan du matérialisme dialectique et du matérialisme historique : normal il puise dans Hegel... comme Marx. Ah, salaud de Bakounine !
Ce n'est en tout cas pas le cas de Proudhon que je connais beaucoup mieux et qui, du point de vue des analyses, m'a toujours paru beaucoup plus intéressant.
Je reste pour ma part sceptique sur la question de Bakounine, même si une dérive marxiste à la fin de sa vie n'aurait pas été sa première erreur (je pense notamment à son soutien à Netchaïev)... Si tel était le cas, on pourrait en venir à se demander s'il n'a pas participé au sabotage de la Première Internationale!
De toute façon, les anarchistes n'ont pas vocation a construire des idoles, alors je m'intéresserai à la question quand j'en aurai le temps.
Hum...
Proudhon lui n'échappe non plus à cette influence hégélienne.
Me semble-t-il ? Proudhon défend bien vers la fin de sa vie l’État.
C'est bien en effet dans « Du Principe Fédératif et de la nécessité de reconstruire le parti de la révolution » que Proudhon défend l'idée d'un contrat synallagmatique et commutatif, d'une fédération et d'une démocratie limitant le rôle de l’État.
Proudhon est socialiste, pas communiste. C'est une nuance de taille.
Que disait Bakounine à propos de Proudhon ?
« Proudhon, malgré les efforts qu'il a faits pour secouer les traditions de l'idéalisme classique, n'en est pas moins resté toute sa vie un idéaliste incorrigible, s'inspirant (…) tantôt de la bible, tantôt du droit romain, et métaphysicien toujours, jusqu'au bout des ongles. »
Théorie générale de la révolution (troisième partie - contre le socialisme autoritaire, page 223).
Tu parles de dérive marxiste : Non !
Bakounine et Marx vont corriger la dialectique hégélienne en la simplifiant...
Leur divergence principale porte sur l’État.
Si Marx avançait avec le parti d'avant-garde, Bakounine aimait bien les sociétés secrètes... Car le premier a subi l'influence de Marat et le second un peu celle de Blanqui.
Néanmoins Bakounine passe pour être le fondateur du syndicalisme-révolutionnaire et de l'anarchosyndicalisme.
L'anarchosyndicalisme est sans nul doute la meilleure chose de ce qui a été produit par la rencontre d'une partie du mouvement anarchiste et du mouvement ouvrier.
Tu parles des anarchistes comme si cela était un tout. Selon moi tu essentialises une catégorie à la manière de Platon.
Plein d'anarchistes ou de libertaires se foutent royalement de la lutte des classes et détestent l'idée même de l'organisation...
D'autres ne pensent même pas à l'idée de révolution et sont uniquement dans la posture morale : l'indignation.
Ne parlons même pas de ceux qui sont dans la confusion en se faisant les bons serviteurs de la gauche : « l'idéologie post-moderne ».
Personnellement comme d'autres... je ne me reconnais plus depuis belle lurette dans le mouvement libertaire français. Je cherche avec d'autres à construire autre chose en partant de l'anarchosyndicalisme, du communisme de conseils et du situationnisme.