Deux suicides dans l'Education Nationale.

Les luttes en France...

Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar Bobcatshom » Mardi 08 Nov 2011 21:22

Un ouvrier-e est une travailleuse ou un travailleur manuel-le.

Et si tu utilises ouvrier-e comme synonyme de salarié-e, eh bien disons que les profs ne sont pas parmi les plus précaires. Qui plus est ils disposent d'un capital culturel plus important que le commun des travailleuses et travailleurs. Mais je ne t'apprends rien je pense.

Tout simplement : oui, il n'y a pas à hésiter, l'ennemi c'est la bourgeoisie, pas le voisin. Pour autant, faire comme si le ou la prof vivait dans des conditions aussi affreuses que l'ouvrier-e ou l'employé-e de base me semble bête.
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar AnarSonore » Mardi 08 Nov 2011 22:29

La société du mépris

Nouvel événement, à verser au chapitre de la souffrance au travail, et toujours le même diagnostic d’une société malade. L’occasion de rappeler quelques vérités de base : « Une professeur de mathématiques, dépressive et en conflit avec ses élèves, était dans un état grave jeudi à la mi-journée après avoir tenté de s’immoler par le feu dans la matinée dans la cour du lycée Jean Moulin de Béziers ».

Telle est façon dont, quelques jours avant son issue fatale, la dépêche AFP datée du 13 octobre, traite le « fait divers » que nous connaissons tous, jamais vu dans l’Education nationale, mais devenu manifestement très banal dans l’esprit collectif si l’on en juge par l’absence de sentiment de révolte dans une communauté éducative restée quasi-muette ; à moins que l’événement ait été tellement énorme qu’il aurait pour ainsi dire anesthésié la capacité à s’émouvoir, comme si nous étions devenus, nous, individus, à tous les niveaux de la société, des analphabètes de l’émotion. On y lit encore qu’elle « était en conflit avec certains élèves, qui la trouvaient trop sévère et contestaient ses méthodes », que, lors d’une réunion parents-professeurs, « elle s’était montrée hostile à toute discussion, se retranchant derrière la nécessité de boucler son programme », qu’à l’occasion de cette même réunion, des parents d’élèves ont remarqué qu’elle portait des bleus et des traces de coups. La dépêche d’ajouter : « L’enseignante aurait fait une dépression nerveuse l’an dernier et avait été convoquée à plusieurs reprises par la direction de l’établissement, à la suite de plaintes des parents sur son comportement ».

Avant même de tenter l’interprétation du compte-rendu journalistique, retenons le manque de soutien de l’institution aux côtés des personnes qu’elle sait en proie à une souffrance extrême. L’institution n’a pour nous que du mépris, ne serait-ce que du fait de son incurie. De même que ceux qui l’incarnent : ainsi les propos de l’autorité politique, en la personne de Luc Chatel, refusant de se prononcer sur la simple éventualité d’un lien à établir entre troubles psychiques et conditions de travail. Voilà qui n’engage pas seulement les profs mais bien tous les travailleurs confrontés de près ou de loin, directement ou indirectement, à la même réalité commune. En écartant l’idée même de ce lien dans l’Education nationale (il est effectivement plus facile de le nier dans ce cadre - flattant l’opinion commune qui veut que tous les profs soient des planqués que chez France Télécom où l’accumulation des suicides a fait sauter le déni), l’Etat, de fait, prépare et légitime toutes les manipulations à venir.

Souffrance au travail

S’il faut rester prudent sur les motivations nécessairement complexes d’un tel acte, les collègues de Lise Bonnafous eux-mêmes ne s’y trompent pas : l’un d’entre eux dénonce, dans un appel à la grève, le mensonge de Chatel : elle n’était pas suivie médicalement. Un autre estime bien que « la pression ambiante était peut-être trop forte » et qu’« une écoute aurait peut-être évité ce passage à l’acte ».

Nous ne pouvons pas affirmer avec une certitude absolue que le nombre de personnes souffrant de troubles psychiques est actuellement en augmentation, même si nous nous sentons autorisés à le soupçonner. Nous pouvons en revanche affirmer qu’à en juger par l’intensité des manifestations de cette souffrance, et par conséquent de ces souffrances elles-mêmes, l’aggravation est évidente. La recrudescence des suicides liés au travail, chez France Télécom par exemple, survient non pas par hasard, mais bien du fait des nouvelles techniques de management. Leur lien avec les conditions de travail n’est plus à prouver. On ne peut donc plus se contenter d’affirmer que ce sont de simples « faits divers », des « accidents de parcours » sur le chemin d’un progrès général, ainsi que le suggère Luc Chatel, dans la lignée du discours patronal. Ce sont des faits de société, qui disent quelque chose de l’état de notre société toute entière, et dont patrons et politiques sont responsables, mais aussi nous-mêmes, qui nous faisons le reflet, dans notre comportement quotidien, de la façon dont l’institution nous méprise. Ce sont des symptômes, dont il faut dégager la signification sociale. Dire qu’il s’agit de « faits divers » revient à affirmer que l’intérêt du symptôme est résiduel, alors que le symptôme est à l’inverse ce à partir de quoi se comprend le comportement de l’organisme tout entier, et, de là, ce à partir de quoi doit s’engager la conduite critique et thérapeutique au regard de la société en son entier.

En effet, donc : « la pression ambiante était peut-être trop forte », constat auquel tous les travailleurs ne peuvent que souscrire. Et la pression est trop forte, quel que soit le travail, lorsque nous sommes seuls, lorsque les individus n’ont affaire qu’à eux seuls, ne peuvent se préoccuper que d’eux seuls et ne compter que sur eux seuls.

En effet, donc : « une écoute aurait peut-être évité ce passage à l’acte ». C’est le fait fondamental, le diagnostic central, qui s’applique à l’Education nationale, à France Télécom, comme à l’ensemble d’une société dans laquelle les individus sont séparés les uns des autres. Luc Chatel et la dépêche AFP disent au fond la même chose : l’explication est là, Lise Bonnafous n’était pas une enseignante normale, elle était fragile, elle n’était pas comme nous, qui supportons ce qu’il faut supporter. De même, aux jeunes stagiaires sans aucune formation, qu’on débarque dans les classes, à temps plein, avec quatre niveaux différents, qui ne savent pas comment s’y prendre, se font déborder par trente-six élèves fatalement plus forts qu’eux, et finissent par se rendre au travail, comme tant d’autres, la peur au ventre, voici ce que l’institution répond : le métier n’est pas fait pour vous, démissionnez. En substance donc : nul droit à l’erreur, ni même à l’embarras. Si vous êtes désespéré, que voulez-vous qu’on y fasse, vous n’êtes pas normal. Tout ceci ne vise qu’un seul but : la division de la communauté éducative, la division des travailleurs ; et n’a qu’une conséquence : l’absence totale de solidarité, d’écoute, la séparation, l’atomisation des individus. Il est évident que Lise Bonnafous n’avait personne à qui parler. Et la souffrance (quelle que soit, à nouveau, la complexité de son origine) est toujours d’autant plus grande que nous sommes dans l’impossibilité de l’exprimer.

En réponse à ce pouvoir politique et médiatique qui montre du doigt un individu isolé, ou un groupe, en le désignant comme inadapté, inapte, et qui ce faisant cherche à nous diviser, nous devons accuser le mépris dans lequel l’institution nous tient tous, et sortir du mépris dans lequel nous nous tenons les uns les autres. Nous l’avons dit : les patrons et les politiques sont responsables, mais aussi nous-mêmes, qui nous faisons le reflet, dans notre comportement quotidien, de la façon dont l’institution nous méprise. Puisqu’il y a en effet mépris, ici, non pas au sens du mépris hautain de l’institution autoritaire, mais au sens de l’indifférence, au sens où l’autre n’est pas digne d’attention. Notre société est donc malade de cette atomisation des individus. Le problème est bien celui de la déliquescence de la communauté. C’est cette atomisation qui fait que notre société est pathogène. Il y a pathologie sociale parce qu’il y a atteinte aux conditions sociales de l’autoréalisation individuelle. Et c’est au contraire l’engagement pour le bien commun qui est la condition d’une forme de société qui permet à chacun de ses membres de se réaliser soi-même. C’est la façon dont l’existence individuelle et les vertus publiques sont entremêlées qui donne à l’individu la chance de se sentir appartenir à un tout qui le dépasse et dont il est un élément constitutif. Tout cela implique que nous continuions à travailler toujours dans le même sens, celui de la démocratie directe : en insistant sur une forme de pratique commune dans laquelle les individus peuvent, ensemble, en coopération, parvenir à l’autoréalisation.

F.

Article d’Anarchosyndicalisme ! n°126
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar apar » Mercredi 09 Nov 2011 11:49

Anarchosyndicalisme N 126 a écrit:
Tout cela implique que nous continuions à travailler toujours dans le même sens, celui de la démocratie directe : en insistant sur une forme de pratique commune dans laquelle les individus peuvent, ensemble, en coopération, parvenir à l’autoréalisation.


pour cela, il n'y a qu'une solution, révolution sociale. puis cooperation dans la definition des desirs, besoins et moyens educatifs, entre profs / éleves / parents / etc...
car dans le cadre républicain / capitaliste , il n'y a pas de moyens alternatifs possible/satisfaisants d'autoréalisation...
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar BoombaZoomba » Mercredi 09 Nov 2011 12:25

apar et anarched, vous faites des statistiques sur l'origine socio professionnel des forumeurs ? C'est suspect je trouve. :evil:
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar apar » Mercredi 09 Nov 2011 12:31

Bobcatshom a écrit:faire comme si le ou la prof vivait dans des conditions aussi affreuses que l'ouvrier-e ou l'employé-e de base me semble bête.


donc un ouvrier est un manuel (sous entendu "travail de force", ou travail avec outillage), un employé n'est pas un manuel (sous entendu "travail de paperasse") ? cependant, il existe de nombreux metiers entre ouvrier et employé. quoiqu'il en soit, toutes ces categories de personnes constituent le monde du travail et non celui du capital. et un prof fait parti du monde du travail et non du capital. un ouvrier/employé, prof ou pas, est un travailleur qui est exploité actuellement pour le capital, car le système est organisé ainsi, et c'est justement cette injustice/division ignoble qui réunit les révolutionnaires anarchistes pour en finir avec ce système de classe.
le métier de chacun est different, avec (dans le cadre capitaliste) ses avantages et ses inconvenients... la problematique est le partage du travail, la possibilité d'en changer sans etre mis au ban et d'en definir les conditions. Hors dans le systeme capitaliste c'est fermé, et quand tu veux un travail, il faut avant tout se la fermer.
personnellement, je connais des ouvriers/employés manuels qui vivent beaucoup mieux financiérement que des profs, et des ouvriers/employés qui en plus ne travaillent pas, comme les profs (que je connais), les soirs et le week end pour preparer les cours ou corriger leurs copies...
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar anarced » Mercredi 09 Nov 2011 12:48

apar et anarched, vous faites des statistiques sur l'origine socio professionnel des forumeurs ? C'est suspect je trouve.


Pour ma part, je ne te demande rien du tout. Je te mets face à tes contradictions, c'est tout. Tes
origines, je m'en fous mais ton discours ne tient pas la route.
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar apar » Mercredi 09 Nov 2011 12:54

BoombaZoomba a écrit::evil:


tu as des propos dans lesquels tu t'extrais de la société (en juge), ça veut donc dire, soit tu es dans une position/posture d'aristo nietszheiste de gauche onfrayiste, soit tu fais parti de la police de la pensée d'extreme gauche, ou soit tu es un troll... les uns ou les autres pouvant s'associer facilement. donc oui, puisque tu as une logique complétement fermé sur toi-meme, en dénoncant des metiers à la vindicte (tel un flic du pouvoir), alors prenons ta logique et appliquons la a toi-meme... mais si tu as peur de ta logique, vas pas te plaindre que des forumeurs veuillent un peu plus de clarté à la place de tes propos absurdes. un métier, quelqu'il soit, dans le cadre capitaliste est haissable. Mais tu as juste peur d'assumer ta profession, ou tes contradictions... au moins les choses sont clairs.

pour en revenir à tes propos anterieurs :

pour qui faut t il voter aux elections presidentielles pour etre un vrai de vrai ?
et aux elections professionnelles pour quel syndicat voter pour etre un vrai de vrai ?
autre question, quel metier faut il faire pour etre un vrai de vrai ?
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar BoombaZoomba » Jeudi 10 Nov 2011 10:25

n'importe quoi, je ne dit pas qu'il faille être un vrai de vrai, je dit juste qu'il faut arrêter de poser les prof en victime alors qu'il y a bien une échelle des pénébilités.

Putain, un prof c'est pas un mec qui bosse dans le BTP.

Réveillez vous les gars !!!

Et ce qui me surprend le plus sur un forum censé être ouvert c'est que vous (apar et anarced) ne supportez pas la contradiction et une pensée différente de la votre. C'est quand même grave pour des mecs qui se disent ouverts.

En fait vous êtes extrêmement obtus et rigides par rapport à d'autres pensées qui viennent de l'extérieur.

Et au final on revient à cette situation : on a pas le droit de critiquer les profs mais on a le droit de critiquer les flics...

Je ne suis pas du tout pro flics même si beaucoup tabassent des étrangers, des roms, etc, mais un flic c'est aussi le gars qui va sauver une femme battue, ou une femme violée, ou un mec qui se fait agresser, etc, etc...

Vous avez une vision dichotomique des métiers : les métiers du peuple et les métiers de l'oppression. Les métier du BIEN et les métier du MAL.

Et au final dans l'inconscient le métier de prof reste un métier du peuple. Mais c'est faux. Le prof comme le flic est un rouage de la même machine.

Le flic on a le droit de le critiquer.

Mais le prof : ha non surtout pas, le prof on y touche pas.

C'est peut être à cause de pensées comme ça que l'éducation nationale évolue ainsi vers des conditions de travail de plus en plus difficile.

C'est certain que si la majorité des prof faisait un retour sur sa pratique, peut être que l'ambiance de travail serait plus constructive et vertueuse. Pas comme actuellement.

...

Y aurait il une majorité de prof sur ce forum ??? :roll: :mrgreen: :twisted:
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar anarced » Jeudi 10 Nov 2011 10:42

C'est difficile de faire un retour sur sa pratique après un suicide... Même en ayant l'esprit ouvert!

Qui dit n'importe quoi?
Qui fait des statistiques sur les origines socio-professionnelles des forumeurs ?
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar apar » Jeudi 10 Nov 2011 13:22

BoombaZoomba, t'es un troll.

BoombaZoomba a écrit:il faut arrêter de poser les prof en victime alors qu'il y a bien une échelle des pénébilités. Putain, un prof c'est pas un mec qui bosse dans le BTP.


donc tu es dans le BTP ?! tu participes à la construction des immeubles/structures pour le capitalisme. bravo ! t'es plutot maneuvre ou chef dans le BTP ? et tu appelles a voter pour quel syndicat collabo dans le BTP ?

BoombaZoomba a écrit:Et au final dans l'inconscient le métier de prof reste un métier du peuple. Mais c'est faux. Le prof comme le flic est un rouage de la même machine.


et le métier dans le BTP, ton environnement professionnel, c'est pas un rouage de la machine ?

pour le reste de tes propos ridicules, no comment...
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar Paul Anton » Jeudi 10 Nov 2011 23:34

Salut,

Je me permets d'intervenir dans cette discussion assez vive !

Voici un texte sur l'Education nationale :
viewtopic.php?f=8&t=6674#p46230

Je pense qu'il faudrait définir ce qu'est le suicide comme fait anthropologique.
D'autre part, il serait intéressant de réfléchir sur l'idéologie de la souffrance.

Comment se fait-il que des révolutionnaires ne parlent plus du tout du concept d’aliénation (au sens marxien et non hégélien et sartrien) au profit du concept de souffrance sociale ?

PS :

Jérôme... Un professeur fait partie de la classe ouvrière ?
N'es-tu pas dans une drôle d'épistémologie marxiste ?
Selon moi, un professeur n'est ni un ouvrier, ni un prolétaire, même s'il subit l'accentuation de la productivité et une dégradation de ses conditions de travail.

@+
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar anarced » Vendredi 11 Nov 2011 12:08

J'ai répondu au texte sur l'éducation nationale et en même temps signifié ce que je pense de la sociologie en général et donc des dogmes marxiens ou hégéliens en particulier: l'approche sociologique pousse à l’amalgame et à la caricature. Réduire tous les enseignants à une unique entité pour la clouer au pilori est intellectuellement très malhonnête.
De même que le concept de "classe ouvrière" montre ici très clairement ses limites: Après le problème d'appartenance des profs, il y a celui des chômeurs ou du "lumpenprolétariat" comme certains disent. Un jeune homme (ou une jeune femme) qui n'a jamais eu aucun travail parce qu'il n'est pas né dans le bon quartier ne peut pas non plus être considéré comme un ouvrier.
Le concept des 99% mis en avant par les indignés un peu partout dans le monde me paraît nettement plus intéressant et pratique.
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar Bobcatshom » Vendredi 11 Nov 2011 13:58

Le concept des 99%, et c'est là son principal défaut, est surtout interclassiste. Il y a très probablement un nombre important de patrons (de PME ?), de flics, de suppôts du patronat divers et variés (DRH, contremaîtres et assimilés, etc.) dans ce 99%.
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar anarced » Vendredi 11 Nov 2011 14:42

Et alors ?
Regarde ce qui s'est passé en Espagne en 1936. Le soutient de quelques flics et militaires, en période révolutionnaire, n'est pas inutile.
Je pense même qu'il est indispensable si l'objectif reste la victoire.
La seule chose qui compte, c'est le mouvement. Ou veut-on aller ? Par quels moyens ?
Le concept de classe dans ce qu'il a de révolutionnaire est un appel à la solidarité de tous les exploités. S'en servir comme outil de division est une pure fumisterie.
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar douddu » Vendredi 11 Nov 2011 16:47

Salut ,

peut être cela vaut le coup d'en discuter a part
viewtopic.php?f=1&t=6677#p46239

(99% et interclassisme)
douddu
 

Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar Albert » Vendredi 11 Nov 2011 16:51

Bon je n'avais pas envie d'intervenir sur ce fil.
Sur le suicide dans l'éducation nationale je ne veux pas mettre de l'huile sur le feu, ce qui est arrivé à Beziers, est révélateur d'un malaise dans cette profession, tous comme les suicides des flics sont révélateur du malaise dans cette profession.
Je vais aller droit au but je veux bien croire que le boulot de prof est un travail difficile comme celui du flic, en fait dans notre société les professeurs sont des flics invisibles , comme les educs, les assistantes sociales... dont leurs fonction volontairement ou pas est la reproduction sociale, par la selection sociale , avec ses ZEP, ZUP, LEP et cie, les profs inexpérimenté dans les quartiers populaires, les expérimenté et les "meilleurs"chez les bourges!
les violences scolaires existent et elles ne viennent pas forcement que des élèves, mais aussi et souvent helas du personnel des établissements, même si elle est différente, la violence sociale blesse et humilie.
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar anarced » Vendredi 11 Nov 2011 19:57

Il faudrait quand même signaler que la reproduction des élites existait déjà avant l'école publique donc on ne peut l'accuser que d'une chose: n'avoir pas su la faire disparaître... Mais là, on pouvait s'y attendre!
Les élites n'ont jamais eu besoin de l'école publique pour se reproduire. Leur argent leur suffit. D'ailleurs, quand ils vont à l'école, ils vont dans le privé...

La véritable mission de l'école publique, même si elle n'y parvient pas assez , c'est l'éducation pour tous. Il ne faut pas avoir la mémoire trop courte et se rappeler qu'elle répond à une aspiration populaire et révolutionnaire: le droit à l'éducation.
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar apar » Samedi 12 Nov 2011 19:00

Albert a écrit:les violences scolaires existent et elles ne viennent pas forcement que des élèves, mais aussi et souvent helas du personnel des établissements, même si elle est différente, la violence sociale blesse et humilie.


Oui, malheureusement, la violence de l'institution qui touche tout le monde scolaire (profs, élèves, ...), institue le nihilisme généralisé... la liquidation sociale serait une réélle solution, mais ça ne semble pas en être encore là.
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar BoombaZoomba » Samedi 12 Nov 2011 20:39

" Réduire tous les enseignants à une unique entité pour la clouer au pilori est intellectuellement très malhonnête. "

Les enseignants sont un corps de métier, tout comme la police ou les agriculteurs, etc, etc... Encore un raisonnement casuiste. Et - même si je ne suis pas pro-flic - beaucoup de gens ici réduise les policiers à une unique entité. Donc c'est quand ca arrange les théoriciens de l'organisation sociale.
Un prof reste au service de l'état car c'est un fonctionnaire. C'est son statut et c'est écrit noir sur blanc dans leurs fonctions.

Je le redis il faut arrêter d'avoir une vision angélique des profs, une vision populaire, une catégorie professionnelle dans le camp du BIEN.

Tous les profs ne sont pas comme ça évidemment. Mais la situation ou nous sommes aujourd'hui, tous les enseignants ont leur part de responsabilité, par leurs actions ou inactions ainsi que par le silence et le confort intellectuel de beaucoup.

Actuellement " rien n'est de la faute des prof ". Ce n'est absolument pas comme ça que les choses vont aborder une évolution vertueuse. Chacun reste sur ses retranchement. L'éducation a la français contrairement aux pays scandinaves (ateliers de 15 élèves maxi) ou à l'organisation allemande est une éducation au combien fondé sur un paternalisme de merde : l'autorité à raison. La personne sous l'autorité à tort. J'en ai eu encore l'exemple d'un ami qui m'a témoigné le cas d'un des membres de sa famille en difficulté avec l'administration scolaire. Si un élève tente de s'expliquer sur certains faits, les profs ne cessent de lui couper la paroles quand il est seul. En revanche devant les parent les profs donnent une autre image. Si l'élève doué d'un raisonnement conscient et intelligent argumente, on l'accuse d'avoir une attitude contestataire.

Ce n'est certainement pas les 60 000 postes en cadeau de notre Hollandais (a t il trop abusé du shit ?) qui vont colmater la brèche - au détriment de surcroit d'autres métiers (paroles de membres du PS à l'appui).

Et c'est grâce à une prise de conscience de cette inégalité de traitement que les gens voient de plus en plus clair dans le jeu de cette administration titanesque qui a bien peu évoluée depuis Jules Ferry. La caisse est toujours la même mais la peinture et les accessoires ont changé.

Exemple :
demander a 100 prof si ils font une erreur de jugement. NON, un prof n'a jamais tort. Ca en dit long sur tout le processus éducatif et instructif qui en découle. Dans l'EN on garde avant tout non pas les éléments compétents, mais les soldats dociles qui savent baisser l'échine.
Alors oui on pourra dire qu'un prof ou un cpe est plus psychologue qu'un flic, mais ca reste de l'apparence face aux dégât réels que la psychologie de comptoir ou la prétendu capacité des experts en orientation scolaire (je n'ai rien contre les CO-PSY hein :mrgreen: ) retranché dans leur bureau tel des fantômes dont on prend connaissance parfois après quelques années... ) qui peuvent être infligés à des enfants.

Car en réalité avant d'être élève l'individu est enfant ou adolescent. Et trop peu de prof acceptent cela. Le " ptit con " doit simplement ouvrir ses oreilles et se remplir la tête de connaissance sans poser de questions... éventuellement qui dérangent. Car c'est un élève et un élève doit obéir s'il veut réussir. (c'est pas moi qui le dit ce sont les profs). Et là on touche à la corde sensible, hé oui, un gamin ce n'est pas un robot. Un petre vivant c'est avant tout un être social régit par des comportement de groupe et/ ou des comportement individuels. Rien a voir avec l'uniformisation de ceux qui avance et le rejet des " ptit cons qui font chier " au fond de la classe.

Et là je ne parle même pas des inégalité de traitement entre " Mustapha dans la cité qui a la rage en classe et qui doit aller en SEGPA c'est pour son bien " et Anabelle fille de Christiane prof de lettre à Paris VIII. Là encore les copies ne seront pas corrigées pareils selon le prénom (preuves à l'appui).

Bon je vais arrêter ma prose pour ce qui concerne ce volet de l'éducation nationale.



" De même que le concept de "classe ouvrière" montre ici très clairement ses limites: Après le problème d'appartenance des profs, il y a celui des chômeurs "

Alors là je t'arrête tout de suite : je suis pas un spécialiste de la phylosophie néo casuistique marxo groucho lénéniste, mais dans la société ceux qui travaillent sont divisés en 3 catégories le primaire le secondaire et le tertiaire. Un ouvrier il est dans le secteur secondaire. Faut arrêter de voir des nuances partout. Ca c'est typique des fouteurs de merde dans les mouvement, et la preuve ca marche bien car en presque 10 ans ou je viens sur ce forum, la masturbation intellectuelle a t elle fait avancer le débat ? Non, c'est pire aujourd'hui ci ce n'est que la conscience des gens est de plus en plus forte et que les " jeunes " grandissent et se structurent dans la contestation (ha bah enfin un point positif :mrgreen: ). Parenthèse, les jeunes qui ouvrent leur gueule aujourd'hui on les lamine et on les vire des bahuts en trouvant des prétextes de merde et en faisant monter la mayonnaise. De même un prof peu insulter un élève mais un élève n'a pas le droit de se défendre face à cette insulte et si il répond par l'insulte il se fait punir. Enfin bref.

Pour revenir à la catégorisation des profs, ceux ci ne génèrent aucun bénéfice et appartiennent à la même catégorie qu'un huissier, un flic, un maton de prison ou un éboueur, ils sont fonctionnaires j'entends déjà les gars qui vont me dire " tututut un éboueur c'est pas un fonctionnaire " bah si c'est un fonctionnaire de la fonction publique territoriale).

Un chômeur c'est un chômeur il appartient à l'armée industrielle de réserve. Point.

Tout ca pour dire qu'il est important de ne pas avoir une vision ouvriériste de la lutte. Mais je pensais qu'ici sur ce forum les gens avait compris ca. On reprochait déjà à Arlette (Ha ma Arlette !!! Davidson ???? Tellement plus brutale et rock n roll que ce Besancenot qui nous a mis une femme voilée en affiche électorale et un Poutou dont on a l'impression qu'il a une diarrhrée perpétuelle, vieux lâcheur va !!! ) d'avoir cette vison trop axée sur les ouvriers.

Je pense que plus que jamais même si le mot prolétaires me semble un peu préhistorique, le fond est là, c'est 'l'ensemble des individus qui est concernés par la lutte du chômeur à la bourgeoise qui travaille 50 heures semaines pour se Payer ses Gucci ou ses San Marina et se retrouver endettée proportionnellement pire qu'un pauvre à la fin du mois et quand face tu as des milliardaires qui proportionnellement à un ouvrier paient largement moins d'impôt (dixit les propos de Warren Buffet par exemple)

Je pense réellement qu'aujourd'hui sans hésiter au lieu de parler de prolétaire, on peut réellement parler de résistants. " Résister c'est créer " comme disait le collectif du conseil national de la résistance. Résister.

Je sais parfaitement que les services de renseignement décortiquent tout ce que nous écrivons sur ce site et même partout ailleurs. Je sais aussi que certains membre en font partie. Mais lisez bien ce qui va suivre : la machine est en marche et vous ne pourrez rien faire. Même des esclaves sont capables de penser librement. Et un jour quand les esclaves n'ont plus rien a perdre, ils se soulèvent. C'est ce qui est en train de se passer progressivement mais sûrement en France et partout ailleurs.

En cela Anarced je te rejoint sur les 99 pour cent. Oui il faut englober l'ensemble des résistants et être unis. Mais c'est certainement pas en ayant une attitude de retranchement que ca avancera.



" ou du "lumpenprolétariat" comme certains disent. "

Alors là c'est pareil, je ne suis pas d'accord avec cette catégorisation fasciste. Ca veut dire quoi un " sous-ouvrier " ??? :shock: Si on pousse le raisonnement à fond un sous ouvrier méchant qui serait du côté des patrons (et les théories sont de loin dépassées par la majorités des votes pop qui ont voté sarko) aurait ils sont équivalent avec une minorité issue de l'élite bourgeoise qui voudrait le bien des prolétaires ??? hé putain faut arrêter mec tu va nous faire une crise d'épilepsie !!! Stop à la casuistique de la pensée.
Tu aura toujours des ouvriers qui seront du côté des patrons mais ça c'est une réalité vielle comme le monde.
Mais le terme ' sous prolétariat " c'est vraiment dla merde en barre. Ca fait penser à Hitler et la sous race...


Bon je termine cette analyse commentée de tes propos anarced pour dire qu'au final je suis d'accord sur la théorie des 99 pour cent.

Oui on sait en gros ce qui se passe.

Non ce n'est pas du tout la crise contrairement à ce qu'on nous fait croire. Les caisses ne sont pas vides. L'argent est là mais il faut savoir ou le prendre.

A défaut de se chiffonner sur des détails le principe global est l'acte de résister et d'agir. Mais je pense que ce n'est pas ce que les gens veulent, trop préoccupés à regarder leur télé, leur TFN, leurs deseperates housevifes, leur canal Q.

La première chose face à la propagande c'est la contre-propagande.

Pour commencer vers la liberté et l'émancipation il y a un premier geste à faire : mettre sa télé à la benne.

C'est là toute première chose à faire avant de commencer quoi que ce soit.
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar BoombaZoomba » Samedi 12 Nov 2011 20:58

anarced a écrit:Et alors ?
Regarde ce qui s'est passé en Espagne en 1936. Le soutient de quelques flics et militaires, en période révolutionnaire, n'est pas inutile.
Je pense même qu'il est indispensable si l'objectif reste la victoire.
La seule chose qui compte, c'est le mouvement. Ou veut-on aller ? Par quels moyens ?
Le concept de classe dans ce qu'il a de révolutionnaire est un appel à la solidarité de tous les exploités. S'en servir comme outil de division est une pure fumisterie.


Là c'est pareil, mais la vache, t'es complètement allumé mec !!! :shock: C'est vraiment dla bonne ce que tu dois fumer...

Ok il y a eu la prise de pouvoir par des autonomes en Espagne. Super !!! Et après on a eu quoi ??? On a eu quoi ??? Tu peut me le dire ? Franco jusqu'à la fin des années 70.

La seule chose qui compte, non c'est pas le mouvement, c'est le rapport de force.

Si t'as 10 000 fourmis qui se révoltent mais qu'en face d'elles il y a un homme avec un karcher les 10 000 fourmis feront jamais le poids.

La clef c'est le poind d'équilibre et le rapport de force.

Le mouvement en France actuellement y en a pas. Pourquoi ? Parce que l'organisation est sapée par des gens sensés être de confiance qui touchent des pot de vins après avoir mangé à la même table que les patrons.

Les gens ont une conscience plus importante aujoud'hui. Et le départ ne tient qu'à un fil d'où le rôle important de la propagande télévisuelle. Les gens sont maintenus dans la peur et dans la peur de perdre des miettes qu'on peut leur prendre n'importe quand.

Avoir le courage de se remettre en question comme les profs devraient faire et se dire là je fais fausse route. Même à 65 ans ce n'est pas trop tard. Une personne à 65 ans à toujours des compétences et un savoir faire.

Couper le cordon de la propagande.

Parler, échanger, partager politiquement sans honte et sans haine avec les autres.

Enfin s'organiser avant d'agir. Et c'est ca le plus dur.

Les syndicat désorganisent.

Le dernier exemple criant avec ce clown de Bernard et ce laquais de Chérèque qui n'ont fait qu'appeler manif sur manif lors du dossier sur les retraites.

La clef : le rapport de force.

Pour conclure je dirai que dans l'urgence et dans l'immédiat nous n'avons plus rien a perdre d'un point de vue structurel.

La solution me semble une bonne vieille grève générale de plusieurs mois sans interruption.

Là encore ce qui empêche les gens de faire grève c'est la propagande (peur, peur et encore peur, manque de fric, banque, etc...)

Ce qui amènera les gens à agir c'est justement de se libérer de ces peurs entretenues sciemment par les médias et de tout bloquer.

Là on obtiendra quelque chose.

Et ce que j'écris ici est loin d'être une solution exhaustive. Quand on veut il y a pleins de possibilité face à une dictature.

Car en France on est bel et bien en dictature ou plutôt dans une grande caricature grotesque de démocratie.
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