salut Marcus
Bienvenue (à la CNT et sur le forum
)
En effet,il y a depuis une quinzaine d'année deux organisations qui portent un nom très proche (CNT et CNT AIT)mais avec des projets politiques très différents, et donc en conséquence des modes d'actions et des pratiques différentes (pour ne pas dire divergentes).
Pour aller vite on peut dire que les différences portent d'une part sur l'identité de l'organisation : la CNT AIT est une organisation d'idéologie anarchiste, les Vignoles se disent vaguement syndicaliste révolutionnaire.
De là décolue tout le reste :
_ puisque anarchistes nous pensons que la fin et les moyens sont liés. Nous refusons toute forme de délégation de pouvoir donc contre les élections professionnelles.
Pour les Vignoles la fin justifie les moyens, et donc ils acceptent de participer aux institutions représentatives au pretexte que ce serait le seul moyen de se développer notamment dans le privé. Si on fait le bilan de leur développement dans le privé depuis les 15 ans de scission, il n'est pas meilleurs que le notre (quasi nul d'un côté comme de l'autre) sauf que nous n'avons pas bradés les principes en ce qui nous concerne ...
Le seul endroit où ils peuvent se prévaloir d'une certaine rpésence, c'est dans le nettoyage parisien. Mais c'est un secret de polichinelle que de dire qu'il s'agit en fait d'une petite entreprise commerciale au service notamment d'une personne qui s'en sert pour gagner sa vie ...
_ puisque'anarchiste, nous ne faisons aucune confiance dans les partis politiques qui sont pour nous des ennemis des travailleurs, au même titre que l'Etat dont ils ne sont que les fidèles laquais. Les Vignoles de leur côté n'ayant pas de boussole idéologique claire ne voient aucun inconvénient à participer à des alliances politiques avec des partis que ce soit le PC, le NPA ou même le PS (nous nous amusons à répertorier ce genre d'alliance sur le forum depuis qu'un des chefaillons parisiens est venu affirmer ici que jamais cela n'arrivait ... )
_ puisqu'anarchosyndicalistes, nous sommes pour l'autonomie des travailleurs et des luttes, c'est à dire l'auto-organisation en dehors de toute tutelle, des partis politiques mais aussi des syndicats (et même de nous !).
Concrètement, cela a des conséquences très directes visibles par exemple lors du récent mouvement des retraites. De notre côté nous avons défendu les Assemblées générales autoorganisées, là où les Vignoles n'ont eu de cesse de réclamer leur place à la table de l'intersyndicale. (voir par exemple le texte où ils pleurent parce que la CGT neveut pas leur laisser un strapontin à la table des négociations).
Autrement dits ils ont une démarche qui vise à vouloir faire pression sur "la direction" des syndicats, comme si le problème venait uniquement des dirigeants et non pas de l'institutionnalisation du syndicalisme. Ils cherchent à "radicaliser" les syndicats.
Pour notre part, nous pensons qu'il n'y a rien à sauver dans les syndicats. Ils font aujourd'hui partie du problème et non de la solution.
Notre objectif n'est pas de redonner confiance aux travailleurs dans les syndicats mais de contribuer à leur redonner confiance en eux même, en leur propre capacité à agir, pour eux même et par eux même, sans intermédiaire (1).
Ce qui compte pour nous c'est pas de radicaliser les syndicats ou les syndicalistes mais de contribuer à radicaliser (au sens "prendre le problème à la racine") les travailleurs.
Nous sommes arrivés à cette position en fait après la scission, après plusieurs années qui nous ont permis de réflechir à ce que nous voulions comme projet politique. La scisison nous a pemis d'abandonner définitivement les vieilles chimères syndicalistes révolutionnaires issues de la Chartes d'Amiens - qui reste LA référence des Vignoles - pour laquelle "le syndicat, aujourd'hui groupement de résistance, sera, dans l'avenir, le groupe de production et de répartition, base de réorganisation sociale. ". Nous avons désormais complètement abandonné ce projet, rien moins que totalitaire - du Grand Syndicat qui s’apparente à celui du Parti unique ... Il s’agit d’une énième avant garde, dont on sait comment cela finit ... (cf La charte d'Amiens est morte
http://cnt-ait.info/article.php3?id_article=1241)
Nous n'avons pas la prétention de croire que c'est la CNT qui fera la révolution puis remettra en marche la société dans la phase porst-révolutionnaire. La révolution ne sera pas l'oeuvre des syndicalistes (fussent ils révolutionnaires), elle sera l'oeuvre des gens eux même. Ils se doteront eux même de leurs propres modes d'organisation, qu'ils définiront eux même en dehors de tout schéma préconçu, y compris par nous. En ce sens l'aanrchosyndicalisme n'est pas un modèle de structure formelle (le syndicat) qu'une méthode de réflexion et d'action qui combine autonomie (auto organisation), solidarité et action directe.
Bon j'avais dit que je serai bref donc j'arrête là mais si tu veux continuer à en débattre, on peut ouvrir un fil différent sur le forum ?
(1) ce qui est la définition de l'action directe, qui n'a rien à voir avec un folklore viriliste et de pseudo violence dans laquelle les médias essayent d'enfermer les anarchistes. Les vignoles et leur fameux "service d'ordre" macho apportent d'ailleurs bien de l'eau à ce moulin à crétin.