Non à la biométrie et au formatage
Le fichage et la biométrie sont sortis de l’ère du fantasme et de la science-fiction pour entrer de plein pied dans nos vies comme en témoigne la généralisation du fichier "base élève" ou les expérimentations biométriques dans les établissement scolaires … c’est le cas dans plusieurs établissements de notre département : un collège, un lycée et un département STAPS (UFR de l’université de Perpignan) tous trois situés au lycée bioclimatique de Font Romeu. (66120)
Que ces entreprises se concentrent sur les plus jeunes est tout sauf un hasard, c'est une stratégie réfléchie mise en place par les entreprises du secteur avec la bienveillance très intéressée de l'état : ils font le pari cynique d'habituer les plus jeunes au fichage high-tech, un conditionnement discret que la CNT~AIT a décidé de combattre.
Le fichage biométrique et technologique fait son entrée à grand pas dans notre vie quotidienne :
Mise en place par l'INSERM et le gouvernement d'un projet de repérage et de signalement de jeunes enfants qui pourraient poser problème (de part leur comportement, de par leur origine ou par le profil à risque de leurs parents) et ce dans les structures de la petite enfance.
Caméras de vidéosurveillance dans les rues et dans certains "points".
Banalisation du fichage des jeunes élèves par la reconnaissance du contour de la main lors de l'accès aux selfs ou cantines scolaires.
Empreintes ADN pour les immigrés demandant le regroupement familial (sous couvert de leur rendre service, bien sur !)
Utilisation de la biométrie aux frontières (prise de l'empreinte du fond de l'œil aux frontières de l'Afghanistan, l'Irak, etc…)
Repérage par GPS de nos déplacements (voitures), de nos communications (portables), de nos achats (cartes bancaires) courriels (internet), etc…
Ces techniques qui étaient utilisées pour ficher les "délinquants" dans les commissariats se développent à vitesse grand V et il ne sera bientôt plus possible de vivre sans être fiché, espionné, visualisé, écouté, scanné, dénoncé etc etc… et ce à tout moment 24 heurs sur 24 et 365 jours par an. On pourrait penser que l'on ne peut rien faire ! C'est sans compter sur l'arrogance, la certitude de ceux qui veulent nous gérer !
Ils veulent vite mettre en place des technologies modernes et en oublient de respecter les lois !
C'est le cas dans le collège et le Lycée de Font Romeu. Forts de leur arrogance et du respect des consignes venues d'en haut, l'installation des bornes biométriques de reconnaissance du contour de la main pour accéder au self s'est faite sans aucun respect des lois en vigueur. Nous ne sommes pas du genre à mettre en avant les lois mais nous pouvons quand même nous en servir lorsque cela nous arrange !
La CNIL (Commission Nationale de l'Informatique et Libertés) s'est penchée sur le cas de l'accès aux restaurants scolaires avec reconnaissance biométrique du contour de la main.
Sa délibération N02006-103 du 27 avril 2006 est claire :
Article 6 : 1) L'information des élèves majeurs et des représentants légaux des élèves mineurs doit être faite au préalable. Or à Font Romeu, aucune information aux élèves et aux parents d’élèves n'a été dispensée !
2) En cas d'opposition à l'utilisation du dispositif biométrique les élèves ont la possibilité de se voir délivrer un badge ou tout autre moyen d'accès à la cantine. C'est ce qui a été demandé par quelques parents d'élèves dans ce même Lycée de Font Romeu . (le proviseur va sans doute se voir obligé de remettre en place les cartes qui existaient auparavant !!!
Bilan de l'opération, plus de 30 000 €uros (le coût de l'installation d'une borne biométrique) dépensé pratiquement pour rien, et des surveillants mis en place pour surveiller la surveillance de la borne. (il faut dire que cette dernière est fragile et tombe facilement en panne, surtout quand on la secoue un peu !!!)
Outre le fait que cette technologie fiche les individus, et donc limite leur liberté d'être et d'agir, elle s'attaque cette fois à une population jeune qui ne peut que difficilement s'opposer et pour qui ce fichage est un début : il faut que cette génération intègre le fait qu'elle doit accepter d'être contrôlée et formatée, et ce par toutes les technologies possibles et imaginables que met en place le capitalisme aidé par l'état !
Il apparaît évident que nous devons nous mobiliser et trouver des solutions collectives, tant en matière d’information que d'organisation afin de contrer la mise en place de ces technologies.
Nous allons prendre contact avec les jeunes et les parents d'élèves du lycée bioclimatique de Font Romeu et tenter d'organiser une riposte collective sur cet établissement.
L'Union Locale CNT~AIT de Perpignan souhaite développer une dynamique de résistance régionale, voire nationale (et plus si affinités) par le biais d'actions (tracts, affiches, réunion etc.) sur les lieux directement concernés.
Pour nous contacter :
CNT~AIT 9 rue Duchalmeau
66000 PERPIGNAN
Permanence le samedi de 15h à 19h
ul.perpigan-cnt-ait@club-internet.fr