Pour la diffusion des idées anarcho-syndicalistes

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Pour la diffusion des idées anarcho-syndicalistes

Messagepar lucien » Lundi 01 Nov 2004 22:42

Dernièrement, à l'occasion d'un soirée-débat sur l'anarchosyndicalisme, un des participants (sympathisant ni anarchiste ni anarcho-syndicaliste) affirmait que nos contemporains disposaient de toutes les informations nécessaires pour juger leur époque et se forger une solide conscience politique. Cette affirmation faisait suite à une autre affirmation, celle d’un copain anarcho-syndicaliste, qui indiquait que la CNT-AIT devait avoir un rôle de transmission du savoir révolutionnaire.

Comment peut-on croire qu’aujourd’hui la majorité de la population maîtriserait les principes de l’anarchisme (pour ce qui nous intéresse, ne parlons même pas de l’anarcho-syndicalisme) ? A moins de ne fréquenter qu’un petit cercle de connaissances, un minimum cultivées ou ayant déjà côtoyé le mouvement, et en faire une généralité fausse, il paraît irrationnel de prétendre que les français, les normands, ou plus localement les caennais (qui ne sont pas différents des autres) maîtriseraient les principes de l’anarchisme ou de l’anarcho-syndicalisme, pas plus que ceux du communisme, du socialisme ou du libéralisme (nous pourrions tout aussi bien nous demander si les adhérents des différents mouvements maîtrisent ou non l’idéologie pour laquelle ils s’animent)…

Le monde contemporain nous inonde de beaucoup plus d’informations ? Peut-être, mais de quel type ? Principalement commerciales et médiatiques (dans la connotation négative du terme). La majorité des jeunes passent aujourd’hui le baccalauréat et certains vont à l’université (une sélection élitiste s’est déjà opérée) ? En quoi ce parcours permet-il de valider une connaissance des idéologies ? Notre présence sur l’université nous démontre que les étudiants ne maîtrisent guère plus que leurs parents les différents concepts (cela demande un travail d’apprentissage certain).

Nous connaissons toutes et tous l’image négative qu’a généralement l’anarchisme, connotation [à laquelle nous devons ajouter un constat]* les gens craignent tout bouleversement (« ces moutons effrayés par la liberté, sans allant voter par millions, pour l’ordre et la sécurité », disait la chanson).

Comme l’affirmait le copain, il me semble aussi que notre groupe, au-delà de l’ évidence de sa participation aux luttes de classe, doit s’attacher à faire connaître et diffuser la pensée qui nous anime. Nous pouvons être fiers de nos principes et outils : démocratie directe, autonomie populaire, action directe, fédéralisme… Comment ne pourraient-ils pas être bien perçus (et le constat est que nos propositions sont souvent appréciées dans les luttes) ?! Diffuser nos idées dans les luttes et ailleurs constitue la meilleure façon de consolider nos effectifs et surtout de répondre à l’une de nos conditions du changement, puisque « pour nous anarcho-syndicalistes, pour nous libertaires, aucun changement ne se fera sans adhésion massive, sans le concours volontaire et conscient de la majorité de la population… »

Pour que l’anarcho-syndicalisme ne stagne pas dans le « ghetto » où il se trouve depuis tant d’années, la diffusion massive de ses idées doit être autant notre priorité que la participation aux luttes.


* correction par l'auteur - 6/11/04
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Messagepar Eayll » Mardi 09 Nov 2004 16:03

Et bien effectivement non. Les "gens", les travailleurs n'ont aucune idée de ce qu'est l'anarchosyndicalisme. Ce terme évoque ou les péripéties ravacholiennes ou le réformisme "moi j'fais pas d'politique" FO.

Mais, les travailleurs que je rencontre (pas tous heureusement) ici et maintenant, dans les luttes (défensives) ou non, se foutent aussi de l'autogestion, se hérissent à l'idée même de disputer au capital et à l'Etat le soin d'administrer la production et la répartition.
Le prolétariat attend. Il ne sait pas quoi (une amélioration individuelle des SES conditions de vie), de qui, de quoi... Mais il se refuse toujours à prendre son destin en main.
Il délègue, au mieux à l'extrême gauche (c'est un avis personnel) au pire à la droite et à l'extrême droite ou il ne délègue même plus (on est loin d'une hypothétique abstention révolutionnaire).
C'est le constat amer auquel j'arrive après presque dix ans de militance.


Jusqu'à quand ?
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Messagepar lucien » Mardi 09 Nov 2004 18:23

Eayll a écrit:C'est le constat amer auquel j'arrive après presque dix ans de militance.

Jusqu'à quand ?


Le constat est effectivement amer et bien réel... Deux solutions : on se met un sac sur la tête et on laisse la voie (et la voix) totalement libre à ces bureaucraties syndicales co-gestionnaires du système (gloups), ou alors on l'ouvre et on se bouge : quoi qu'il arrive et malgré le constat, j'ai choisi ma voie.

[Quand on voit le cadeau que prépare le gouvernement à ces syndicats réformistes, on conclue qu'il ne faut effectivement plus rien en attendre.]

Quant à ce qu'évoque l'anarchosyndicalisme : la discussion est lancée ! :)

Au fait : bienvenu sur le forum. :wink:
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Messagepar Eayll » Mardi 09 Nov 2004 18:38

Merci :wink:

Je me fait un peu l'avocat du diable là, mais je sais que tu as raison. :roll:

Revenons en au sujet.
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Messagepar Eayll » Lundi 15 Nov 2004 12:56

Comme ça, hop je me lance, en commençant pas des banalités édifiantes :
Pour moi l'anarchosyndicalisme c'est :

La solidarité active de classe.
La démocratie directe dans un cadre presque constitutionnel :wink: :
1° le politique n'a d'existence réelle que dans l'organisation socio économique.
2° Il appartient aux travailleurs de décider comment s'organise le travail et comment se répartissent ses fruits
3° Le tout dans un cadre fédéraliste et une étique solidaire, basé sur l'union locale des syndicats ou conseils de travailleurs (ayant un emploi ou non) - sur une base territoriale donc.
4° C'est une forme de syndicalisme qui met en avant l'action et la prise de décision par sa base.
5° Qui donc privélégie l'action et la structuration décisionnelle interprofessionnelle.

C'est incomplet, un peu en vrac mais bon, on verra plus tard :oops:
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Messagepar lucien » Samedi 26 Mar 2005 13:06

Eayll a écrit:Comme ça, hop je me lance, en commençant pas des banalités édifiantes :
Pour moi l'anarchosyndicalisme c'est :

La solidarité active de classe.
La démocratie directe dans un cadre presque constitutionnel :wink: :
1° le politique n'a d'existence réelle que dans l'organisation socio économique.
2° Il appartient aux travailleurs de décider comment s'organise le travail et comment se répartissent ses fruits
3° Le tout dans un cadre fédéraliste et une étique solidaire, basé sur l'union locale des syndicats ou conseils de travailleurs (ayant un emploi ou non) - sur une base territoriale donc.
4° C'est une forme de syndicalisme qui met en avant l'action et la prise de décision par sa base.
5° Qui donc privélégie l'action et la structuration décisionnelle interprofessionnelle.

C'est incomplet, un peu en vrac mais bon, on verra plus tard :oops:
C'était assez pertinent pour ne pas susciter de réaction ! ;)
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Messagepar goldfax » Mardi 09 Aoû 2005 8:27

J'ai travaillé en usine et j'ai remarqué l'état lamentable de la conscience politique des ouvriers. C'en est parfois à vous démoraliser et à vous faire abandonner la volonté de militer...
J'ai bien failli succomber à la tentation, mais mes idées étaient plus fortes que les leurs. Je reste comme je suis !
Politiquement, cela s'est souvent traduit par des inepties : pendant un moment, j'ai rejoints la LCR (que j'ai trouvée bien plus lamentable que les ouvriers dont je parlais précédemment). J'ai tenté d'entre dans le CCI (bordiguiste), mais j'ai vite déchanté en découvrant leur sectarisme et leur vision mécaniste de l'histoire.
Tout cela m'a conduit à redécouvrir la partie "anarchiste" que j'avais refoulée en moi. Personnellement, je préfère le terme "libertaire", car je reste avant tout communiste.
Pour en revenir à la conscience politique des ouvriers, je crois qu'il n'existe aucune solution miracle.
1°) nous devons persister à participer aux luttes pour faire découvrir nos idées.
2°) nous ne devons pas hésiter à poursuivre la propagande à la sortie des usines, des lycées, des universités, des ANPE, des boîtes d'intérim... :wink:
goldfax
 

Messagepar Paul Anton » Mardi 09 Aoû 2005 9:48

Je suis entièrement d’accord avec toi ! :wink:

Continuons, persévérons et restons fidèles à cet idéal du communisme sans Etat ! :twisted:
"Salut Carmela, je suis chez FIAT ! Je vais bien... Si, si, nous pouvons parler tranquillement, c'est Agnelli qui paye !"
Paul Anton
 
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Messagepar lucien » Mardi 09 Aoû 2005 12:08

Je pense que nous partageons tous ce constat, goldfax, :) et, comme le dit Anton, notre idéal est bien communiste libertaire, anarchiste (sur ces deux aspects, nos tracts comme la charte - à consulter sur le site - vont dans ce sens). 8)
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