Peste Noire

Pour relier les luttes entre elles et les étendre...

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Messagepar Marcia » Jeudi 03 Sep 2009 16:55

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Autour de la mort d’un compagnon au Chili, mais pas seulement

Un anarchiste est mort. Un compagnon est mort. Un individu est mort. Le 22 mai 2009, à côté de l’Ecole de Gendarmerie de Santiago du Chili, l’engin qu’il transportait sur son vélo lui a ôté la vie. Il s’appelait Mauricio Morales.
« Ce n’est pas le moment. Nous ne sommes pas assez. Ça fait le jeu de l’ennemi. C’est de l’auto-destruction. » Chœurs d’esclaves mûs par la trouille. Foule de spectateurs blindés de cynisme. Prêches de citoyens soudés par des miettes.
Le bon moment, ne serait-ce pas lorsqu’on est vivant ? Lorsqu’on peut se lancer à l’assaut de l’Existant, même au risque de tout perdre ? A moins que ce ne soit lorsqu’un stratège visionnaire le décidera. Un jour. Oui, peut-être. Lorsque nos chairs grises seront déjà à moitié rongées par les vers. Ou jamais.

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Messagepar lucien » Jeudi 03 Sep 2009 20:58

Marcia a écrit:Chœurs d’esclaves mûs par la trouille. Foule de spectateurs blindés de cynisme. Prêches de citoyens soudés par des miettes.
Mais encore ?
Le monde ne se compose pas d'anges révolutionnaires, de travailleurs généreux d'une part, de diables réactionnaires et de capitalistes cupides de l'autre.
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Messagepar NOSOTROS » Jeudi 03 Sep 2009 22:23

Lorsqu’on peut se lancer à l’assaut de l’Existant, même au risque de tout perdre ? A moins que ce ne soit lorsqu’un stratège visionnaire le décidera. Un jour. Oui, peut-être. Lorsque nos chairs grises seront déjà à moitié rongées par les vers. Ou jamais.


C'est ben vrai (comme dirait un Choeur de Mére Denis ... les jeunes cons de moins de 40 ans (ages des vieux cons) ne peuvent pas comprendre la référence ...)

Pourquoi attendre pour se lancer á l'assaut du ciel ? Une ceinture d'explosif ceinte á la taille, hâtons nous de partir rejoindre notre Destin.

Il faut être une poule mouillée d'esclave salarié (beurk), un peu comme nos chers parents (beurk beurk), pour oser reculer.

Nouveau slogan pour les manifs :

"Celui qui ne saute pas (avec sa ceinture de TNT) n'est qu'un citoyen !"

Au moins, une fois explosées, nos chairs ne pourront plus êtres rongées par les vers : ces petites bêtes ont l'odorat trés délicat et les odeurs de souffre et salpêtre les rebuttent. Heureusement, les bacteries sulfitoreductrices font moins la fine bouche.

Célébrons les valeureux artificiers du hamas et les talibans qui ne reculent pas ,eux, tétanisés par la trouille comme toutes ces merdes d'esclaves rampants et serviles ...

Camarades, assez de figures de styles, des actes ! Encore un effort pour être réellement révolutionnaires ...
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Re: Peste Noire

Messagepar Paul Anton » Vendredi 04 Sep 2009 10:08

D'accord...

Si On est cohérent avec soi-même, On prend une AK 47 ou une MP 5 pour y aller.

C'est pas devant son écran d'ordinateur.

A bon entendeur, bye !

Extrait d'un texte qui date de 2007 :

ce pseudo-gauchisme avec ses slogans incantatoires qui se réapproprient symboliquement les actes d’autrui.


http://cnt.ait.caen.free.fr/biscuit/bib ... e-2007.pdf

Extrait d'un autre texte qui remonte à 1977 :

En tant que mythe d'extrême-gauche, le Mouvement Autonome n'a rien d'autonome. Il reproduit et renforce la dépendance à l'égard des schémas traditionnels, des slogans vides, des médias, de l'idéologie. L'autonomie est en revanche un objectif pour tous ceux qui veulent le développement de pratiques collectives non manipulées, affranchies de la tutelle d'organisations autoritaires ; c'est un caractère qui peut marquer ces pratiques dans leur objet, leur terrain, leur forme, leurs relations mutuelles. L'autonomie ne peut donc être une formule, un "mot d'ordre", une référence rituelle. Dans les luttes qui existent, il s'agit, pour ceux qui y participent, de montrer ce qui est autonome - et ce qui ne l'est pas. Si la réflexion accompagne l'expérience, celle-ci peut alors éviter d'être détournée, utilisée, récupérée.


http://cnt.ait.caen.free.fr/biscuit/bib ... e-1978.pdf


Marcia va-t-il finir comme :

1)Marco Barbone
2)Sirio
3)Holger Meins
4)Jan Carl Raspe

Ou bien finir par rentrer gentillement dans l'ordre établi...
"Salut Carmela, je suis chez FIAT ! Je vais bien... Si, si, nous pouvons parler tranquillement, c'est Agnelli qui paye !"
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Messagepar wiecha » Vendredi 04 Sep 2009 14:13

Ce texte est quand même le premier qui parle d'autre chose que de la "stratégie antiterroriste" à propos de la mort d'une camarade.

Il dit

Avec toutes les armes de la critique. Sans hiérarchies. Le feu, le blasphème, la pince-monseigneur, l’ironie, la poudre noire, le pamphlet, l’expropriation, le blocage, le grain de sable, l’affiche, le flingue, l’émeute, le bras et le cœur. Le cerveau et les tripes. Visant juste. A chaque coin de rue.


Pour une fois, on n'y parle pas seulement d'émeute et de violence, mais aussi de pamphlets, d'ironie, de coeur, de "grain de sable".

En tant que "grain de sable", le sans hiérachie me semble quand même une amorce de débat possible.
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Re: Peste Noire

Messagepar Marcia » Vendredi 04 Sep 2009 14:48

wiecha a écrit:En tant que "grain de sable", le sans hiérachie me semble quand même une amorce de débat possible.


Pas ici visiblement.
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Messagepar douddu » Samedi 05 Sep 2009 11:10

Pas ici visiblement.

?
Le débat est possible mais justement
Avec toutes les armes de la critique

............
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Re: Peste Noire

Messagepar wiecha » Samedi 05 Sep 2009 12:12

Si On est cohérent avec soi-même, On prend une AK 47 ou une MP 5 pour y aller.

C'est pas devant son écran d'ordinateur.

A bon entendeur, bye


On en sait rien, si celui ou celle qui a écrit ce texte, se contente de rester devant son écran d'ordinateur ou fait autre chose.

A bon entendeur, bye ? On le pense vraiment, ça ? On est capables de l'assumer devant la mort d'une camarade qui a été "cohérente" avec soi même dans un putain de hangar désaffecté ?

On ne sentirait pas, très, très mal, si on l'avait croisé , trois jours avant, et qu'on lui avait balancé ce " A bon entendeur, bye" .

C’est à chaque fois le même creux au ventre. Douloureux. Qui nous travaille, se rappelle à nous. On est d’abord frappé, comme transpercé par la nouvelle. On imagine la scène. On ne veut pas l’imaginer. Mauricio. Zoé. On ne les connaît pas. Certains se cherchent des excuses, se bricolent un bouclier de pacotille. Sont-ils vraiment des camarades ? Faisaient-ils quelque chose qu’on partage totalement ? Cela vaut-il la peine ? Mais les morts ont souvent le grand défaut de se taire. De nous laisser seuls. On écoute les infos en boucle, on cherche leurs proches. Ou pas. On tente un coup de solidarité avec un texte, voire en continuant de fréquenter les lieux désormais sous pression policière. Ou pas.

Mais personne, non personne (ou presque), ne veut penser que ces deux-là, ça aurait pu être soi. Trop angoissant. Trop embarrassant surtout. Qu’on s’adonne à la chimie ou qu’on s’en désintéresse n’est pas la question. Des camarades, des compagnons sont morts. Et pas en regardant la télé, ni en refaisant une fois de plus le monde dans un canapé.

Se reconnaître en eux. Se reconnaître dans des idées anti-autoritaires
. Dans ce rêve d’une liberté sans mesure. Un rêve éminemment pratique. Une pratique qui libère. Et si cette tension vers la liberté peut aussi abréger notre existence, ce n’est que parce que la vie est mortelle.


Je ne suis évidemment pas d'accord avec une grande partie de ce texte. Mais ce passage là , pose pas mal de questions, de manière pas tellement grandiloquente.

Y-en-a-t-il un d'entre nous, qui ne puisse se reconnaître en elle ? Un seul d'entre nous, quelles que soient les pratiques que nous ayons aujourd'hui, quelles que soient les rencontres et les possibles qu'elles ont ouvert depuis, qui soit sûr de ne jamais avoir pu être à la place de cette camarade qui se vivait, comme nous, anti autoritaire ?

Le texte a raison. Ce n'est pas tellement angoissant, ces questions, c'est embarassant

Certains se cherchent des excuses, se bricolent un bouclier de pacotille. Sont-ils vraiment des camarades ? Faisaient-ils quelque chose qu’on partage totalement ? Cela vaut-il la peine ? Mais les morts ont souvent le grand défaut de se taire. De nous laisser seuls.


Moi, je me reconnais là dedans. Face au chagrin incontrôlable qui t'envahit quand tu apprends cette mort, effectivement, tu te fabriques un bouclier. Mais qu'est ce que j'ai à chialer sur cette fille qui ne serait sûrement jamais intéressée à ce que je faisais, qui m'aurait sûrement balancé les anathèmes habituels " syndicaliste" , "assistante sociale de choc", et j'en passe, et des pires ?

On ne sait pas, mais on pleure. Parce qu'il y avait quand même ce rêve partagé, au départ.

Mais les morts ont souvent le grand défaut de se taire, effectivement. Finie la polémique, finie la possibilité de se rassurer avec l'arrogance des vivants, qui nous donnent tellement de prétexte pour dire "le débat est clos".

Mais quand le débat est définitivement clos, on ne sent pas vraiment mieux, non ?
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Messagepar douddu » Dimanche 06 Sep 2009 15:05

salut wiecha ,

Personnellement je ne suis pas embarassé pour dire qua la mort de mauricio ou de zoe ne m'affecte pas beaucoup plus que celle de millions d'autres personnes qui crévent du capitalisme.

Notre condition humaine fait que le chagrin que tu as éprouvé a leur sujet et dont tu parles va toujours de préférence sur celui ou celle qui nous est familier, qui nous ressemble le plus , ou qui nous est le plus proche , pacequ'effectivement on s'identifie a cette personne qui n'est plus , et que ou cela aurait pu être soi et que d'ailleurs un jour ce sera soi .

Je te dirai , que personnellement la mort qui m'a le plus touché ces derniers temps est celle de Neda, la jeune iranienne . Pourquoi cette mort là ? Peut être pour des raisons politques , peut être a cause de l'impact des images, peut être aussi parcequ'elle ressemble a une jeune fille que j'ai aimé .....Qui le sait? Qui a besoin de le savoir ?

Avais je a faire le reproche a d'autres personnes , militantes ou pas , de ne pas ressentir ce que j'ai alors ressenti a son sujet ? Absolument pas , car le deuil est du domaine du sentiment , du pyschologique, et a chaque fois qu'un texte de type culpabilisateur s'appui sur des éléments subjectifs aussi complexes que ceux là je m'en méfie et ce d'autant plus qu'il en écarte toute analyse objective .

Si on postule que tout cela a un sens , je dirai avec Aristote que c'est celui où les vivants montent par dessus les épaules des morts pour voir plus loin qu'eux . Essayons alors d'être le plus clairs et le plus objectifs possible ; Cela simplement pour voir en quoi la mort de maurice et zoé peut nous permettre d'avancer , ce qui a mon sens est la meilleur façon d'honorer leur mémoire . Tel n'est pas le cas du procédé qui consiste pour les auteurs de ce texte a s'en saisir , parmi des millions de cadavres, a seule fin d'en " embarasser " les lecteurs .
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Re: Peste Noire

Messagepar wiecha » Dimanche 06 Sep 2009 17:59

Avais je a faire le reproche a d'autres personnes , militantes ou pas , de ne pas ressentir ce que j'ai alors ressenti a son sujet ? Absolument pas , car le deuil est du domaine du sentiment , du pyschologique, et a chaque fois qu'un texte de type culpabilisateur s'appui sur des éléments subjectifs aussi complexes que ceux là je m'en méfie et ce d'autant plus qu'il en écarte toute analyse objective .


On se comprend très mal, et ce n'est pas un sujet facile , sur lequel s'exprimer.

Je n'ai pas trouvé ce texte culpabilisateur. Par contre, en effet, j'ai ressenti, comme un silence "embarassé" et je m'inclus dedans, le fait que nous ayons été si peu à parler de ce qui s'est passé à Chambéry, alors que cela touchait à des débats sur lesquels, tous, nous avons été tellement bavards, tellement virulents, ces derniers mois, quelles que soient nos positions respectives.

Identification ? Peut-être, mais posthume et c'est bien là le problème. De déchirements en anathèmes, et sur des bases absolument pas "illusoires", est- ce qu'on n'en vient pas quand même à mettre à distance de manière "subjective" , ceux, qui malgré tout ont un fonds politique commun , qui rend paradoxalement les divergences plus visibles, plus irritantes ?

C'est très humain, et très subjectif effectivement de se poser ces questions là quand la mort survient. Peut-être est- ce simplement un mécanisme de "déculpabilisation", j'en sais rien.

Tel n'est pas le cas du procédé qui consiste pour les auteurs de ce texte a s'en saisir , parmi des millions de cadavres, a seule fin d'en " embarasser " les lecteurs .


Encore une fois, est ce que ce n'est pas un proçès d'intention ? Est-ce qu'on peut être aussi catégoriques au regard du texte ?

L'ambiance actuelle , dans les débats entre anarchistes, n'explique-t-elle pas aussi que des compagnons éprouvent le besoin de contredire ce qui se lit en filigrane , " elle est morte pour rien" ?

Nous tous, sommes confrontées dans nos vies, à des proches qui ne cessent de saisir chacun de nos échecs pour nous dire " voilà où te mènent tes belles idées, nulle part, t'aurais mieux fait d'être comme tout le monde, tu rêves et tu te plantes "

Face à ça, n'avons nous pas aussi des réactions d'autodéfense, qui visent à rabaisser l'autre, à lui renvoyer dans la figure, sa vie sans cauchemars, ni rêves non plus ?

Monter sur les épaules des morts pour voir plus loin ?

Il s'agit bien de ça.Je ne veux pas "honorer la mémoire des morts". Je sais pas faire.

Mais essayer de "profiter " au maximum des possibles encore ouverts avec les vivants.

Quand je vois quelqu'un continuer à poster sur ce forum, alors qu'il s'est ramassé des vestes monumentales lors de toutes ses dernières tentatives, je me dis qu'il doit avoir vraiment envie de débattre, de construire un commun, même conflictuel.

Autant saisir la perche, même si celle-ci consiste en quelques lignes d'un texte, dont on vomit le reste.

Peut-être que je me plante, peut-être qu'il n'y là que provocation, ou l'espoir de "convaincre" quelques âmes égarées.

Et après ? Même si c'est ça, la réponse adaptée est-elle de caricaturer des positions ? Pourquoi aller comparer un texte posté sur Non Fides, avec les exhortations au sacrifices des salopards de religieux, alors qu'on sait tous très bien, que Non Fides a publié des textes parfaitement clairs sur ces questions, et qu'à ce sujet au moins, leur affirmation , pour être individualiste, n'en est pas moins partageable par tous les anarchistes ?

Je conçois que tout ça soit plus facile à dire et à faire pour moi, que pour les compagnons de la CNT-AIT. Parce qu'après tout en ce qui me concerne, les accusations de "syndicalisme" ou de "classisme", ont au moins un fonds de vérité, eu égard à ma pratique, un fonds que je ne renie absolument pas.

Alors qu'elles sont parfaitement stupides et hors de propos eu égard à vos positions et vos pratiques depuis des années.
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Re: Peste Noire

Messagepar NOSOTROS » Dimanche 06 Sep 2009 22:54

Je me sens tout autant ému de la mort du compagnon Chilien, que de celle de tous ceux qui tombent des échaffaudages tous les jours sur des chantiers. Je ne me sens pour autant pas obligé, moralement de suivre leur exemple. L'avant garde exemplaire me fait gerber.

Par ailleurs, le problémes, c'est que ceux qui sont sur les échaffaudages sont des "'chœurs d’esclaves mûs par la trouille" voir des gogos prêts - happer les "'Prêches de citoyens soudés par des miettes" tels que "des papiers pour tous". Mais ceux lá, quand ils tombent, ils n'ont pas souvent droits á des textes moralisateurs sur internet du style "esclave qu'allais tu faire dans cette galére ?".

Quand on classe l'humanité en deux catégorie, les esclaves salariés d'un côté et l'aristocratie révolutionnaire, celui qui parle d'abolir la hiérarchie a un cadavre dans la bouche.

Autant saisir la perche, même si celle-ci consiste en quelques lignes d'un texte,


Les stratégies du marketing - dont la provoc a dix balles - ne passeront pas par ici ... Il ya un trés bon texte sur le street marketing, les Cadors ...

Je ne lis pas ce texte isolément. Il entre dans une cohérence de différents articles publiés successivement par les compagnons de Non Fides et qui, par touche successive, sont des appels á "passer á l'acte". Ce qui est amusant d'ailleurs c'est les textes qui cherchent á conscientiser les militants contre leur sale boulot de maquereau de conscientiser les foules. (comme tu le remarques toi même ...) Ne me libére pas moi même, je m'en charge ...

Il faut être clair : si le temps est venu, s'il faut arrêter de delayer et reporter toujours á plus tard et s'il faut monter l'assault et cesser de différer nos désirs, pour en finir avec le sentiment de frustration, alors il faut cesser de se plaindre. Cesser de geindre. Cesser de pleurnicher dans des textes et des sites internets. Il faut le FAIRE.

Et si c'est de la provoc et bien il y a un moment oú il faut l'assumer. Avant que ce soit quelqu'un d'autre qui ne saisira pas la subtilité du second degré. Parce qu'un moment viendra oú il ne siffira pas de dire "un eux trois terre je ne joue plus" et on ferra comme si de rien n'était.

la réponse adaptée est-elle de caricaturer des positions ?


Parce que traiter ceux qui ne passent pas á l'acte d'esclaves mus par la trouille et de citoyens qui lêchent le cul de leurs exploiteurs c'est pas une caricature ? Mais peut être faudrait il excuser ces excés, parce que tu comprends, la jeunesse tout ça ... Désolé, j'ai passé l''age d'être pédagogue et ma façon de respecter les compagnons c'est de leur dire franchement ce que je pense de leurs positions politiques. Avec toutes les armes de la critique.

Sincérement, je trouve ce genre de texte particuliérement insidieux car il joue sur la pression psychologique : il cherche á faire culpabiliser ceux qui ne partagent pas leur point de vue tactique. Il cherche a susciter des ruptures, c' est d' ailleurs clairement assumé dans d'autres textes.

Les ruptures ne me dérangent pas, mais ce qui compte pour moi c'est sur quelles lignes elles s'opérent. Et qu'elles soient propres, nettes et sans bavure.

Et bien soit, bon vent et hasta la victoria sempre.
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Re: Peste Noire

Messagepar wiecha » Dimanche 06 Sep 2009 23:27

Parce que traiter ceux qui ne passent pas á l'acte d'esclaves mus par la trouille et de citoyens qui lêchent le cul de leurs exploiteurs c'est pas une caricature ? Mais peut être faudrait il excuser ces excés, parce que tu comprends, la jeunesse tout ça ... Désolé, j'ai passé l''age d'être pédagogue et ma façon de respecter les compagnons c'est de leur dire franchement ce que je pense de leurs positions politiques.


Je n'"excuse " rien. Je ne suis pas dans ce rapport là, et pas non plus dans le rapport jeunes/vieux, enfin en tout cas pas au sens ou l'on deviendrait plus ceci ou plus cela avec l'âge. Par contre je sais que les expériences de lutte sont très différentes, à dix ans d'intervalle.

J'ai pas mal de curiosité vis à vis de ceux qui arrivent dans la bagarre depuis trois, quatre, cinq, ans. Je me demande quel rapport tu as aux évènements actuels quand tu n'as pas connu la période de marasme du début des années 90 par exemple. En fait, par rapport à la richesse des possibles actuels, j'ai du mal à capter certaines rages et certaines impatiences.

Qu'est ce qu'il y a de tellement pourrissant dans les luttes actuelles, si nombreuses, si potentiellement enflammées, pour qu'elles suscitent les mêmes réactions de rejet que les piètres initiatives militantes à répétition auxquelles j'ai pu assister dans ces années là ?

Non Fides, ça m'interpelle parce que je n'arrive pas à cerner ce qui fait que je n'aie pas QUE des divergences avec leurs écrits, contrairement aux textes appelistes, qui n'ont toujours déclenché chez moi QUE des réactions ( parfaitement rationnelles) d'irritation et de colère, ou au mieux d'indifférence devant l'enfoncement des portes ouvertes.

Non Fides c'est " A Gaza comme ailleurs..." Pas tellement nombreux à éprouver le besoin de le dire et à oser.

Je suis pas spécialement pédagogue, ce qu'il y a, c'est que j'ai un ego assez démesuré, je fais pas trop attention aux anathèmes rituels, j'ai toujours tendance à les voir comme un réflexe d'"auto défense" face à la mise en lumière de certaines contradictions.

Et puis de toute façon, insurrectionnalistes ou anarchistes boutiquiers, à part ici, le type de réflexions et de pratique des collectifs auxquels je participe n'a jamais été considéré comme étant vraiment "digne" d'être débattu ou combattu, autrement que par une vague sympathie paternaliste ( c'est un bon début, on va mettre un de vos textes dans la rubriques "témoignages de la misère des chômeurs ", dans le journal ...), ou alors un rejet plus global qui ne vaut même pas la peine d'être précisé dans le cas particulier ( "syndicalisme", " assistanat social de choc").

Bref, la "rupture" , c'est du passé préhistorique en ce qui me concerne. Et ça fait un bout de temps que je l'ai digérée au point de pouvoir débattre à nouveau, pas pour convaincre, mais pour apprendre ce qui peut m'enrichir malgré tout, d'expériences que je ne vis pas.

Et faire l'effort aussi de rendre les miennes un peu plus intelligibles, de devoir trouver des mots un peu plus précis que ceux que tu emploies avec les camarades de lutte quotidiens, ceux à qui il n'y a pas besoin de tout décrire, parce qu'ils vivent les trucs en même temps que toi.
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Messagepar douddu » Lundi 07 Sep 2009 9:12

Si j'ai bien compris ce texte est tiré d'un brochure qui n'est pas écrite par Non Fides mais par des compagnons chiliens , dont on peut effectivement imaginer qu'ils poursuivent grosso- modo les mêmes finalitées d'émancipation . Dans le reste de cette brochure j'observe par contre que les tactiques préconisées , et diffusées par NF , nous sont clairement éloignées , puisque elles reposent sur la thématique du guerrier .

Cependant , il faut discuter de ce point de vue tactique et la question alors principale sur le plan pratique et concret est celle de la validité des propos . Et il faut en discuter puisque , ne soyons pas naifs, la diffusion publique de ces textes est destiné a génerer une certaine reproductibilité , et en particulier par de nouveaux venus auxquels wiecha fais allusion . Et ce que je trouve d'incroyable dans ce cas de figure , c'est que le minimun de bagage , d'expérience dans ce type de domaine ne soit pas utilisé aux fins minimales de ne pas reproduire les mêmes erreurs.

Ce n'est pas au profit du style, d'une absence de recul devant l'émotion, qu'il faut abandonner la base de tout conflit assymétrique . Et celle ci n'est sutout pas la position ,certes séduisante pour certains , du poéte maudit , qui consite a se déclarer seul contre tous, au contraire .

Et sur ce point précis, comme sur d'autres tout aussi vitaux , tout se passe comme si ce qui constitue la mémoire pratique de 150 ans de luttes et de combats populaires contre la domination était passée a la corbeille .
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Re: Peste Noire

Messagepar wiecha » Lundi 07 Sep 2009 16:26

Je n'ai pas encore lu le reste de la brochure, mais c'est effectivement un point assez important, par rapport aux textes "insurrectionnalistes" qui circulent en ce moment, chiliens ou italiens, c'est qu'ils circulent "tous seuls", sans qu'il soit possible de les appréhender dans une réalité qui n'est pas seulement écrite, et qui n'a rien à voir avec la réalité ici sur bien des points.

On peut être en désaccord théorique et pratique profond avec le mouvement italien "individualiste", mais le fait est qu'il a une expérience collective de plusieurs dizaines d'années sans interruption, et qu'il a surmonté des vagues de répression incessante, avec un sens de l'organisation assez incroyable.

Mon expérience date de quelques années, mais ce que j'ai vu là bas différait profondément d'ici, notamment par l'absence totale de stratégie de "débordement " et une autonomie d'action impressionnante.

Au sens ou les gens ne sont pas dans la démarche je viens sur une lutte pour la rendre meilleure, mais vraiment je crée ma lutte à partir de rien et je fonce. Il y a dix ans, les insurrectionnalistes ont été les premiers à lutter contre le projet de TAV. Il y avait une multitude de sabotages anonymes , et manifestement du fait de la population non anarchiste au moins en partie, mais l'apport anarchiste était d'une autre nature: les compagnons organisaient des tournées des villages de montagne , pendant des jours et des jours, et ils ne reculaient pas devant des trucs comme organiser des conférences sauvages avec lecture de Malatesta et autres, même si la plupart se soldaient par une indifférence apparente des gens.

Et puis là bas, le mouvement a une expérience d'auto-organisation impressionnante: les concerts dans les squats, ou les gens ont repris et reconstruit le squat des dizaines de fois, sont hebdomadaires, et attirent toute la jeunesse "branchée", parce que la contre culture est une réalité. A l'époque, l'argent ne manquait jamais pour les avocats,la multitude de prisonniers, mais aussi pour sortir des brochures, organiser des initiatives collectives ou se retrouvaient des gens de partout. Et en plus il y a une vraie transmission des savoir "manuels" peut-être parce que l'assurance chômage n'existe que très peu, donc les gens bossent tous, en tout cas, tu pouvais apprendre la plomberie, la soudure, l'électricité, la mécanique avec des virtuoses.

Enfin bref, il y a un vrai élan sur la durée, dont les textes ne sont que le reflet d'années et d'années de lutte, de résistance à la répression sans comparaison avec celle qui a lieu ici.

Il faut dire que là bas, te déclarer anarchiste, c'est déjà te taper l'antiterrorisme d'office. Tu n'as pas le choix de la rupture, on la fait à ta place de toute façon. Dans un proçès auquel j'avais assisté, le juge avait la transcription des conversations téléphoniques du camarade quand il avait seize ans et s'enflammait banalement sur Bakounine et la violence révolutionnaire. On était huit ans plus tard et le truc était une ^pièce à charge , et tout le dossier était comme ça et ça suffit amplement pour condamner à cause de l'arsenal en vigueur depuis les années 70.

Mais bon, le problème en tout cas à l'époque c'était que ce mouvement se renouvelait sans cesse, mais sans s'étendre. Par choix, parce qu'il était sur une base " on ne lutte qu'avec ceux qui partagent tout de nos pratiques et de nos idées", mais aussi parce que les luttes sociales étaient beaucoup plus "fermées" qu'ici par les bureaucraties communistes.

Je sais pas ce qu'il en est , ce qui a changé depuis le début des années 2000, mais pas mal des textes que je vois tourner en ce moment se réfèrent à ce type de réalité, et les traduire sans les "contextualiser" est à mon avis très réducteur, et sujet à des transpositions hasardeuses dans la réalité d'ici et de maintenant.
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Messagepar lucien » Lundi 07 Sep 2009 21:39

Si le préambule présenté plus haut avait pour vocation d'initier un débat, son auteur est dans ce cas pour le moins maladroit (la trouille et le miettes m'ont aussi laissé penser qu'il était prétentieux). Je crois que les copains ont formulé la question cruciale : quelle stratégie ?
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Messagepar NOSOTROS » Mercredi 09 Sep 2009 21:37

Il faut dire que là bas, te déclarer anarchiste, c'est déjà te taper l'antiterrorisme d'office. Tu n'as pas le choix de la rupture, on la fait à ta place de toute façon. Dans un proçès auquel j'avais assisté, le juge avait la transcription des conversations téléphoniques du camarade quand il avait seize ans et s'enflammait banalement sur Bakounine et la violence révolutionnaire. On était huit ans plus tard et le truc était une ^pièce à charge , et tout le dossier était comme ça et ça suffit amplement pour condamner à cause de l'arsenal en vigueur depuis les années 70.


Je me souviens d'un procés, en France, en 97, oú le même genre de procédé était utilisé dans un procés contre un militant de la CNT AIT, a qui les RG inventaient des supposées affiliation a la FA, preuve qu'il était anarchiste donc terroriste (c'est lá qu'on voit que les RG profitent de li incompétence des juges sur la question pour leur faire gober n'importe quoi, car tout le monde sait que précisément l'affiliation á la FA est le meilleur reméde contre toute forme de radicalité même minimale :-) )

(Pour l'ironie de l'histoire, pour faire bon poids dans le dossier d'accusation du copain, l es RG l'avaient aussi chargé en l'accusant d'être d'un groupe autonome Anti AZF. 4 ans aprés l'usine AZF explosait, 35 morts (officiels), des milliers de bléssés. Les terroristes n'étaient pas ceux que les RG indiquaient ...)

Si tu regardes ce qui se passe en ce moment avec les inculpés de la cellule 34 idem. Sans parler des conti et autres.

Les mêmes procédés sont á l'oeuvre. (tout ça est décrit dans les textes de Raufer, du moment o'il officiait á la chaire de criminologie - spécialité terrorisme d'extreme gauche á la fin des années 80. Tout est sur le net, j'ai déja indiqué les liens dans d'autres sujets sur le forum)

demain ce sera toi et nous. Regarde ce qui se passe en ce moment même en Serbie.

Tout ça rejoint la disucssion qu'on a eu avec des appelistes sur ce forum il y a presque deux ans : devons nous forger les outils de notre propre repression ? Devons nous donner des arguments simples á l'ennemi ?

Enfin bref, il y a un vrai élan sur la durée, dont les textes ne sont que le reflet d'années et d'années de lutte, de résistance à la répression sans comparaison avec celle qui a lieu ici.


Cette pratique que tu décris, et que pour ma part me fait penser á la pratique des anarchosyndicalistes de toujours et sous toutes les latitudes, est en effet intéressante. Or - sauf erreur de ma part - ce n'est pas tant de ça dont on nous parle dans les textes qui circulent "tous seuls" ici. Ici, on n'en retient essentiellement que l'écume spectaculaire. Certes ce genre de pratique que tu décris se prête surement assez peu á la prose. Rien de grandiose á mettre en valeur. Juste des petits actes au quotidien, d'une banalité désarmante, si ce n'est le contexte danslequel ils s'inscrivent. Pas de quoi en faire un roman.

Mais justement, tout ce qui participe plus d'un pur exercice de style littéraire que d'un réel partage (et extension) de savoir faire pratique me semble pour le moins factice.

Nous vivons dans le monde de l'image. Or la rupture implique de retrouver le réel.
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Re: Peste Noire

Messagepar wiecha » Jeudi 10 Sep 2009 23:09

Mais justement, tout ce qui participe plus d'un pur exercice de style littéraire que d'un réel partage (et extension) de savoir faire pratique me semble pour le moins factice.

Nous vivons dans le monde de l'image. Or la rupture implique de retrouver le réel.


On est d'accord. Mais tout cela me semble très lié à l'internet. C'est tellement facile de diffuser des textes aujourd'hui, à toute vitesse, trente par jour, de monter une brochure, en tout cas virtuelle sans avoir à se préoccuper de la taille, du prix de revient, de la diffusion.

Tellement simple aussi de faire du "combat de textes" . Tu me balances un Negri, je t'envoies un Bonano, tu te la joues avec Marx, vas y débrouille toi avec ce pt'tit Bakounine.

Moins simple, effectivement d'aller par exemple interroger des compagnons, faire des chronologies, des compte rendus d'action plutôt que balancer le communiqué ou le texte de revendication.

Replacer un texte dans un moment de lutte dont il n'est qu'un élément parmi d'autres.Sur internet, hop tu tombes sur une page d'une revue, tu la trouves géniale, tu la prends, tu la mets dans une autre, sauf que les compagnons concevaient cette page comme un morceau de quelque chose

Les petits "détails" comme cette pratique qui effectivement rappelle celle des anarcho syndicalistes, un commun sur lequel il est possible de discuter.

Nous, je vois comment on galère avec notre feuille d'infos. Pas pour trouver des textes, on en a cinquante tous les mois. Mais pour trier, créer une cohérence sur huit pages, alterner le tract et le vécu, la méthode Coué " c'est super, ça bouge, c'est le moment " et les textes qui montrent qu'on est des précaires comme les autres, avec nos échecs parce que sinon, les gens traduisent " vous êtes super forts, vous bougez, c'est le moment de faire quelque chose pour moi".

En réalité, on est sûrement plus lus sur Internet que sur papier vu nos maigres moyens. Mais mine de rien, c'est précieux et nécessaire, surtout pour le collectif, cette misérable feuille.
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Re: Peste Noire

Messagepar NOSOTROS » Jeudi 10 Sep 2009 23:53

Trés juste (comme souvent)

En effet c'est bien ça le plus difficile, construire cette cohérence globale entre chacun des actes et des acteurs. La tâche a été rendue compliquée par le fait que depusi plusieurs décénies, tout cela semblait être le cadet des soucis d'un mouvement révolutionnaire plus soucieux d'action (et de visibilité) que de construction de nouveaux rapports sociaux, d'une nouvelle culture (et donc de la cohérence logique qui doit l'imprégner)

Or il me semble que ce genre de texte ne participe en rien de cette recherche de cohérence globale justement. C'est un exaltation du faire, par le fer et par le feu, au pretexte d'une urgence immédiate. C'est toujours la même rengaine. Il serait d'ailleurs intéressant,en terme de cohérence, que marcia nous explique en quoi elle a estimé que ce texte avait sa place dans la rubrique "l'approche globaliste", car ça n'a rien d'évident ? (a moins que par approche globaliste on entende attaquer sur tous les fronts ? mais il y a une petite confusion entre les plans politiques, stratégiques et tactiques ...)

se reconnaitre en eux


C'est précisément ce processus d'identification qui fait les Héros. Ou les Martyrs. (et aprés on me demandera pourquoi je fais le liken avec les kamikazes ?)

On nous appelle donc a un processus de reconnaissance donc la suite logique est l'imitation. Pour des gens qui disent conspuer les calculateurs, ils nous réinventent la suite de Fibonaci et ses lapins (mais sauteurs ?) !

On nous parle aussi de coeur (et de tripe). Mais on ne nous parle pas de cerveau. On nous demande non pas d'être mais de nous reconnaitre, c'est á dire nous voire dans une image, et y déceler une similitude ... Un anarchiste, enfin c'est ce que j'avais cru comprendre, ne reconnait justement pas d'autorite autre que lui même. Il ne saurait donc se reconnaitre dans autrui sans abdiquer un part de soi. Se reconnaitre dans quelqu'un c'est se choisir un maître, même petit.

Aprés dire que untel ca aurait pu être moi : non, parce que justement je suis moi et pas untel. Et que - dieu merci - nos histoires sont singuliéres. Maintenant ça ne veut pas dire que les moyens utilisés par l'un ne seront pas utilisés par l'autre á des moments différents. Mais précisément, c'est une question de perception du contexte. Et donc d'un savant mélange de tripe, coeur et cerveau. Décontexualisé, c'est retirer á la lutte tout ce qui en fait le plaisir, car le plaisir de la lutte c'est autant la phase de déroulement que la phase de préparation, c'est á dire d'analyse et les choix qui en découlent, puis la phase d'analyse de l'expérience. En niant le temps, en niant le contexte, c'est appauvrir la lutte et son plaisir en la réduisant á une seule facette (l'attaque) et réduire les choix non plus á celui des politiques et des stratégies mais uniquement á celui des tactiques. L'etat ne s'y prendrai pas mieux s'il voulait neutraliser un mouvement subversif car les choix tactiques sont toujours assez limités, et donc facilement prévisibles. Il est alors facile de monter des parades face aux diffférentes options possibles ...

Par ailleurs, sans m'appesantir sur le côté psychanalytique du texte qui parle finalement bien plus de l'auteur et de ses affres que d'autre chose (mais c'est bien connu, quand on pleure les morts, c'est sur soit même qu'on pleure en fait ... au passage toujours ça de pris pour les profils psychologiques que la police établie en surveillant les forums ...), il y a un petit côté mytho qui me gonfle dans ce texte : quand il évoque les "quartiers oú on survit" ... Je n'ai pas la prétention de connaitre l'auteur ni la totalité du mouvement, mais quand même ... Et quand par ailleurs dans le même fanzine il ya un texte qui vomit á la gueule des militants qui veulent aller conscientiser les pauvres, ça fait légérement sourire cette façon de se placer sur un terrain - il ne faut pas se raconter de cracs - largement imaginaire ...

Quant au reste c'est un texte qui se veut avec une réflexion stratégique, mais qui n'emprunte visiblement son imaginaire qu'a la stratégie classique gréco-romaine, et aurait tout intérêt á s'inspirer des auteurs asiatiques qui ont des points de vue sur la valeur du mode "attaque" singuliérement différentes ...
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Re: Peste Noire

Messagepar apar » Vendredi 11 Sep 2009 20:34

les actes de chacun ont des conséquences sur la réalité de tous (et inversement). Faire un choix suicidaire explosif n'a certainement pas donné d'effet positif ni pour lui ni pour les compagnons de là bas, ni pour le mouvement... au moins ça peut servir d'excuse (en avaient ils vraiment besoin ?) pour un peu plus d'infiltration/repression policiére, et de tapage mediatique de la bourgeoisie.

l'histoire est jonché de ce genre d'actes sans aucune perspective.
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Re: Peste Noire

Messagepar Sylvie » Vendredi 11 Sep 2009 22:12

wiecha a écrit:...
Mais les morts ont souvent le grand défaut de se taire, effectivement. Finie la polémique, finie la possibilité de se rassurer avec l'arrogance des vivants, qui nous donnent tellement de prétexte pour dire "le débat est clos".

Mais quand le débat est définitivement clos, on ne sent pas vraiment mieux, non ?

8)
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