Avais je a faire le reproche a d'autres personnes , militantes ou pas , de ne pas ressentir ce que j'ai alors ressenti a son sujet ? Absolument pas , car le deuil est du domaine du sentiment , du pyschologique, et a chaque fois qu'un texte de type culpabilisateur s'appui sur des éléments subjectifs aussi complexes que ceux là je m'en méfie et ce d'autant plus qu'il en écarte toute analyse objective .
On se comprend très mal, et ce n'est pas un sujet facile , sur lequel s'exprimer.
Je n'ai pas trouvé ce texte culpabilisateur. Par contre, en effet, j'ai ressenti, comme un silence "embarassé" et je m'inclus dedans, le fait que nous ayons été si peu à parler de ce qui s'est passé à Chambéry, alors que cela touchait à des débats sur lesquels, tous, nous avons été tellement bavards, tellement virulents, ces derniers mois, quelles que soient nos positions respectives.
Identification ? Peut-être, mais posthume et c'est bien là le problème. De déchirements en anathèmes, et sur des bases absolument pas "illusoires", est- ce qu'on n'en vient pas quand même à mettre à distance de manière "subjective" , ceux, qui malgré tout ont un fonds politique commun , qui rend paradoxalement les divergences plus visibles, plus irritantes ?
C'est très humain, et très subjectif effectivement de se poser ces questions là quand la mort survient. Peut-être est- ce simplement un mécanisme de "déculpabilisation", j'en sais rien.
Tel n'est pas le cas du procédé qui consiste pour les auteurs de ce texte a s'en saisir , parmi des millions de cadavres, a seule fin d'en " embarasser " les lecteurs .
Encore une fois, est ce que ce n'est pas un proçès d'intention ? Est-ce qu'on peut être aussi catégoriques au regard du texte ?
L'ambiance actuelle , dans les débats entre anarchistes, n'explique-t-elle pas aussi que des compagnons éprouvent le besoin de contredire ce qui se lit en filigrane , " elle est morte pour rien" ?
Nous tous, sommes confrontées dans nos vies, à des proches qui ne cessent de saisir chacun de nos échecs pour nous dire " voilà où te mènent tes belles idées, nulle part, t'aurais mieux fait d'être comme tout le monde, tu rêves et tu te plantes "
Face à ça, n'avons nous pas aussi des réactions d'autodéfense, qui visent à rabaisser l'autre, à lui renvoyer dans la figure, sa vie sans cauchemars, ni rêves non plus ?
Monter sur les épaules des morts pour voir plus loin ?
Il s'agit bien de ça.Je ne veux pas "honorer la mémoire des morts". Je sais pas faire.
Mais essayer de "profiter " au maximum des possibles encore ouverts avec les vivants.
Quand je vois quelqu'un continuer à poster sur ce forum, alors qu'il s'est ramassé des vestes monumentales lors de toutes ses dernières tentatives, je me dis qu'il doit avoir vraiment envie de débattre, de construire un commun, même conflictuel.
Autant saisir la perche, même si celle-ci consiste en quelques lignes d'un texte, dont on vomit le reste.
Peut-être que je me plante, peut-être qu'il n'y là que provocation, ou l'espoir de "convaincre" quelques âmes égarées.
Et après ? Même si c'est ça, la réponse adaptée est-elle de caricaturer des positions ? Pourquoi aller comparer un texte posté sur Non Fides, avec les exhortations au sacrifices des salopards de religieux, alors qu'on sait tous très bien, que Non Fides a publié des textes parfaitement clairs sur ces questions, et qu'à ce sujet au moins, leur affirmation , pour être individualiste, n'en est pas moins partageable par tous les anarchistes ?
Je conçois que tout ça soit plus facile à dire et à faire pour moi, que pour les compagnons de la CNT-AIT. Parce qu'après tout en ce qui me concerne, les accusations de "syndicalisme" ou de "classisme", ont au moins un fonds de vérité, eu égard à ma pratique, un fonds que je ne renie absolument pas.
Alors qu'elles sont parfaitement stupides et hors de propos eu égard à vos positions et vos pratiques depuis des années.