PLAIDOYER POUR LA STRATEGIE DES VIGNOLES

Sommier théorique et affinités idéologiques !

Messagepar Arthur » Vendredi 30 Jan 2009 19:48

le premier n'a jamais quitté le mouvement anarchiste, et est mort prématurément ... Difficile de faire parler les morts ...
- Ne vaudrait-il pas meux dire alors: le premiern'a jamais appartenu au mouvement anarchiste" ?

Quant aux deux autres, est il besoin de rappeler où ils se sont dirigés ensuite ...
- Pouget a arrêté de militer
- Monatte a suivi la voie qu'a pris la majeure partie du mouvement ouvrier conscient à travers les méandres des révolution du siècle.
Est-ce particulièrement honteux ? Et qui serions-nous pour en juger ?

Il est surement préférable que nous parlions du présent, n'est ce pas ?]
- Il faut toujours parler de ce qui nous fait: Le passé comme le présent car une classe n'existe pas sans mémoire.

Citation:
- Nous fonctionnons en syndicat d'industrie (dans les territoires où c'est possible)
- Nos syndicats sont fédérés dans des fédérations d'industries
- Nous utilisons tous les moyens que peuvent nous donner la représentativité.


Oui sauf que ça c'est de l'affichage. Tu sais, aussi bien que nous, que ça n'a d'existence que virtuelle.
- Nous fonctionnons en syndicat d'industrie:
Les syndiqués du BTP de la CNT en RP sont organisés dans un syndicat régional d'industrie qui tient ses permanences tous les samedis matin, il se réuni en AG, mandate un Conseil Syndical, est reconnu en tant que défenseur des salariés dans les Conseils de Prud'hommes de la région, a des apparitions publiques et des sections syndicales d'entreprises.
- Nos syndicats sont fédérés dans des fédérations d'industries: La fédération Construction de la CNT est composée de différents syndicats qui se réunissent en Conseils et Congrès Fédéraux, édite un bulletin "Le Réveil du Bâtiment" qui en est à son 21ème numéro, édite du matériel de propagande (drapeaux, affiches, etc...)
Si son écho n'est pas à la hauteur de nos attentes où est le virtuel dans tout cela ?

Citation:

- Nous considérons que la structure syndicale est la base de la société future.
Tu vois bien que tu verses aussi dans l'idéologie ...
- Ce n'est pas de l'idéologie parce que dans notre pratique le syndicat est dès aujourd'hui un espace communiste vivant de et par les contradiction qui s'y jouent.

Citation:
Nous syndiquons essentiellement sur une base de classe
Essentiellement ... mais pas seulement ... il faut arrêter de se mystifier ...
Au SUB l'adhésion ce fait uniquement sur une base de classe. Pas de patron anarchiste et même des musulmans pratiquants.

Quand je parle pratique, qui nous rassemble, je dis que quand il y a dix copains à la porte d'une boite pour soutenir un compagnon qui lutte dans la boite, on a les mêmes pratiques.
- Au SUB, une section syndicale c'est nécessairement plusieurs camarades syndiqués. Pas d'activité en entreprise sans contrôle de mandat en interne. Quand le SUB mobilise dix camarades du BTP dehors pour défendre un camarade licencié pour appartenance syndicale, il y a dix camarades syndiqués à l'intérieur.
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Messagepar Arthur » Vendredi 30 Jan 2009 20:02

arthur , tu parles de références , mais le problème de ces références c'est qu'elles sont restées théoriques .
- On peut tourner en rond comme ça pendant des heures.
Le fossé qui nous sépare est bien réel.
Que chacun construise les outils qui lui semble utiles. Vous fonctionnez en réseaux, très bien.
La CNT, que vous appelez Vignoles a fait un autre choix, et si l'avenir vous donne raison tant mieux.

Et ce même en espagne , ne serait ce qu'en raison de longues périodes de clandestinité (et de ce point devue l'organisation en réseau est plus ancienne dans la lutte révolutionnaire et libertaire que l'organisation pyramidale que tu nous décris ) .
L'Espagne de 36 est une référence que je ne partage pas. Son échec patent réside, a mon sens, pour beaucoup dans son incompréhension du syndicalisme d'industrie.

Citation:
Nous considérons que la structure syndicale est la base de la société future

Unu structure syndicale telle tu viens d'en faire l'ébauche pourrait être la base d'un société future , peut être , mais en aucun cas d'une société DIFFERENTE .Car le schéma de cette contruction pyramidale syndicalo-syndicaliste que tu nous décris n'est que le produit de l'idéologie actuelle .
- En quoi le fédéralisme, mis en pratique dans le syndicalisme d'action directe est-il une construction pyramidale ?
En as-tu l'expérience (et je suis curieux de la découvrir) pour en parler ainsi ?
Arthur
 
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Messagepar Arthur » Vendredi 30 Jan 2009 20:33

Mais il y a aussi des endroits où ce ne sont pas les "sections" (entité "morale") qui se battent mais des ouvriers, sans section ni syndicat, et cette position est clairement assumée.
Nous en rencontrons certes encore peu mais quand même de plus en plus.

As tu le même sentiment de ce que tu observes dans ta pratique ?

- Ce que nous rencontrons, c'est la chasse aux syndicalistes, le licenciement immédiat, la difficulté de la solidarité, la peur du lendemain...
Ce que nous rencontrons c'est un patronat sur de lui, organisé et violent. Et des salariés sous-informés de leurs droits élémentaires, sûrs d'être vaincus, de ne pas faire le poids ... même quand on fait condamner leur patron.
Alors l'auto-organisation, la spontanéité, la combativité je veux bien croire qu'elle existe à Airbus, mais c'est pas celle qu'on rencontre tous les jours dans les boites du BTP.
Arthur
 
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Messagepar wiecha » Vendredi 30 Jan 2009 20:49

Salut,

Une question un peu globale: tu dis être sur une base de classe, et que c'est idéologiquement finalement ce qui constitue ta manière d'agir.

Mais la "classe", ça fait longtemps dans ce pays qu'elle n'est plus seulement divisée en métiers, en entreprises, longtemps que plein de gens n'ont plus "leur boite " , "leur secteur d'activité ", et "leur patron".

Dans les collectifs de précaires, tu en vois passer des "travailleurs du bâtiment": sauf qu'ils sont aussi sur , , "travailleurs du nettoyage", "travailleurs de la manutention dans ceci ou cela". Et même souvent tout ça en même temps: quand tu es Rmiste tu es par exemple la proie rêvée pour les "régies de quartier", ou les "nterprises d'insertion" qui sous traitent les activités de la Mairie ou de la collectivité territoriale: et là un jour tu vas nettoyer les bureaux du maire, le lendemain tu vas construire un mur dans un parc municipal, le surlendemain tu vas plier des enveloppes.

Et dans le secteur du bâtiment comme ailleurs, tu as souvent le phénomène des "deux patrons", comme nous on appelle ça: c'est à dire que tu te bagarres à la fois pour ton salaire ET pour ton complément ASSEDIC.

Ces évolutions de la "classe", elles sont connues et analysées depuis bien longtemps: et là ou moi je trouve la CNT-F finalement très idéologique, c'est que son mode d'organisation ne correspond que très partiellement à la réalité de l'emploi et aux désirs des précaires: beaucoup ne souhaitent pas spécialement être "titularisés", avoir un CDI dans des secteurs d'emploi qu'ils n'ont pas choisi, qu'on leur a imposés, soit parce qu'ils n'avaient le droit à rien s'ils ne bossaient pas, soient parce qu'on les menaçait de radiation.

Dans le secteur du bâtiment, par exemple, tu sais comme moi que beaucoup de travailleurs immigréEs ne font pas ça par choix ou amour de leur travail, que certains ont des compétences ailleurs, un vrai métier qu'ils aimeraient faire.

Tout ce que je lis et vois des tracts de la CNT ne prend jamais en compte ces désirs et ces aspirations. Bien au contraire, j'y vois souvent une exaltation de la fierté "ouvrière" dont je ne dis pas qu'elle n'exsite pas encore dans de rares corps de métiers, mais qui n'est certainement pas l'état d'esprit des gens.
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Messagepar Arthur » Vendredi 30 Jan 2009 22:00

Pour répondre à ta question, je considère que la position de classe se définie par la propriété ou non de l'outil de production et la réalisation ou non de plus-value sur le travail d'autrui.
Les précaires, les femmes, les jeunes, les vieux, les immigrés, les apprentis, etc... sont des catégories à l'intérieur de la classe définissant des caractéristiques d'exploitation supplémentaire.
Les salarié(e)s les moins qualifiés subissant bien évidemment le plus dûrement l'exploitation

Nous pensons, dans une vision sûrement archaique, que c'est en "producteurs" libres que nous changerons le monde, comme l'a décrit Pelloutier et quelqu'uns (peu nombreux) à sa suite, ou Bakounine un peu différemment avant lui.
Nous considérons que les travailleurs du BTP ont une fonction sociale noble et travaillons à ce que ceux qui le désirent puissent acquérir, avec le syndicat, une formation professionnelle, personnelle et collective qui leur rende une forme de dignité leur permettant de lutter contre le Capital. Nous ne disons pas que c'est la seule, mais c'est celle que nous avons choisi.
Cette CNT là ne te plaisait pas quand tu l'as quitté. Pour ce qui nous concerne, c'est celle que nous construisons au syndicat du bâtiment, dans un rapport au travail, dont je peux comprendre parfaitement qu'il ne soit pas le tien.
Arthur
 
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Messagepar goldfax » Vendredi 30 Jan 2009 22:06

Mais c'est du marxisme, ça !! :shock:
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Messagepar NOSOTROS » Vendredi 30 Jan 2009 22:12

[aparté : - Ne vaudrait-il pas meux dire alors: le premier [pelloutier] n'a jamais appartenu au mouvement anarchiste" ? ]

C'est original comme point de vue sur quelqu'un qui a écrit dans sa "lettre ouverte aux anarchistes" :

"Nous avons jusqu'ici, nous anarchistes"

puis

"Devons-nous donc, en nous abstenant de coopérer à leur tâche, courir le risque qu'un jour les difficultés ne les découragent et qu'ils ne se rejettent dans les bras de la politique ? Tel est le problème que je soumets à l'examen des camarades" ...)

On peut en discuter ailleurs pour ceux que les polémiques historiques intéressent, car là on parle de présent et c'est bien aussi ...

(sinon nos petites expériences de luttes sont également dans le batiment. Mais sur le mode qu'indique Wiecha : quelqu'un qui est là mais qui pourrait être ailleurs ... Et qui a les mêmes problèmes que tout précaire : le patron qui ne verse pas le salaire, obligé de mettre un coup de pression pour débloquer la situation ... Que ce soit le batiment ou la restauration ou le commerce ne change rien)

Que chacun construise les outils qui lui semble utiles.

je suis d'accord. Mais ce que je trouve fascinant, réellement, quand tu regardes des outils précisément c"est qu'ils sont le reflet de la créativité et l'inventivité de l'être humain. Chaque métier, chaque geste à son outil, adapté. Il est le fruit d'années de travil, d'observation, de réflexion, de tatonnement. Il est le fruit d'une classe justement. Un outil est un processus social. C'est ça qui le rend intéressant. Car chacun peut apporter sa pierre auprojet collectif.

Je ne dis pas qu'aux Vignoles ce n'est pas le cas. Mais j'ai l'impression que c'est un peu plus figé dans la forme que doit prendre l'outil, c'est dommage.
Dernière édition par NOSOTROS le Vendredi 30 Jan 2009 22:20, édité 2 fois.
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Messagepar Arthur » Vendredi 30 Jan 2009 22:12

Quand Bakounine a traduit Karl Marx on aurait dû le raser pour collaboration !
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Messagepar Arthur » Vendredi 30 Jan 2009 22:23

(sinon nos petites expériences de luttes sont également dans le batiment.

Le syndicalisme n'est malheureusement pas fait "de petites expériences", mais d'un travail quotidien de lutte contre un patronat particulièrement décidé.
Nos permanences sont tous les samedis, commencent à 9H00 et durent fréquemment jusqu'à 17H00 (quand elles s'arrêtent normalement à midi). On y aborde essentiellement des questions de conflit du travail.
Presque tous les soirs de la semaine nous sommes aussi mobilisés dans différentes actions spécifiques à notre industrie.
Ici n'est pas la question de faire la course au mérite, mais bien de discuter de choses comparables, qui ne le sont pas puisque vos choix stratégiques ne sont pas les mêmes.

Une question m'interpelle cependant, comment font ces personnes pour vous trouver ?
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Messagepar NOSOTROS » Vendredi 30 Jan 2009 22:26

Souvent les anars font des erreurs. Et en tiennent comptent ...

Comme disait Liebkniecht (à peu de choses près), de défaites en défaites nous volons vers la victoire ! :-)

Une question m'interpelle cependant, comment font ces personnes pour vous trouver ?


les voix du seigneur sont impénétrables :-)
Dernière édition par NOSOTROS le Vendredi 30 Jan 2009 22:27, édité 1 fois.
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Messagepar Arthur » Vendredi 30 Jan 2009 22:26

j'ai l'impression que c'est un peu plus figé dans la forme que doit prendre l'outil,

- On n'a pas encore trouver mieux que le marteau pour enfoncer les clous.
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Messagepar Arthur » Vendredi 30 Jan 2009 22:29

Souvent les anars font des erreurs. Et en tiennent comptent ...

- Et il est tellement regrettable, que personne les écoute !
Arthur
 
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Messagepar NOSOTROS » Vendredi 30 Jan 2009 22:29

- On n'a pas encore trouver mieux que le marteau pour enfoncer les clous.


C'est vrai. Mais pour visser c'est moyennement utile. Et pour étaler du platre, je t'en parle pas ...

N'avoir qu'un outil dans sa musette, c'est un peu limité, non ?
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Messagepar NOSOTROS » Vendredi 30 Jan 2009 22:31

Et il est tellement regrettable, que personne les écoute !


Il n'y a que les vedettes qui soient à la recherche d'un public.

Les anarchistes quant à eux sont "purs de toute ambition" comme le dit si bien Pelloutier dans sa lettre aux anarchistes ...
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Messagepar Arthur » Vendredi 30 Jan 2009 22:31

On finit de construire une mezzanine demain aux Vignoles, viens les camarades charpentiers te donnerons un cours.
Arthur
 
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Messagepar NOSOTROS » Vendredi 30 Jan 2009 22:32

Avec plaisir !
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Messagepar goldfax » Vendredi 30 Jan 2009 22:42

:lol: :lol:

Moi, j'ai du bois à couper, j'ai besoin de main d'œuvre aussi !!!

Rendez-vous demain, chez moi !! :wink:
goldfax
 

Messagepar NOSOTROS » Vendredi 30 Jan 2009 22:46

Ah, priorité aux compagnons. Désolé Arthur, mais promis pour une prochaine ! :lol:
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Messagepar goldfax » Vendredi 30 Jan 2009 22:51

Ah, mais je ne plaisante pas, en plus !! :twisted:
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Messagepar Arthur » Vendredi 30 Jan 2009 22:53

Vous admettrez (mais peut-être pas) qu'il est difficile d'échanger avec vous, car quand la discussion porte sur des faits précis (quelle pratique, comment recevoir les salariés, où les recevoir, quelles formes de luttes...) elle est très rapidement tournée en dérision. On vous parle des voix du Seigneurs, de bois à couper, etc ...

C'est malheureusement pas très sérieux tout celà.
Que certains d'entre vous que je soupçonne d'être un peu jeunes (ce qui est loin d'être une tarre) puissent être désemparés par un monde du travail qu'ils ne connaissent pas, je peux le comprendre, mais ça ne semble pas être le cas de Nosostros ou de l'ami Picard.
Arthur
 
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