Les émeutes en Grèce préoccupent les politiques français
(AFP Christophe SCHMIDT)
La crise en Grèce est suivie de près par les politiques français, l'opposition y voyant un "avertissement" et Nicolas Sarkozy s'inquiétant, tandis que l'UMP met en garde contre un "amalgame".
La situation à Athènes a été évoquée mercredi au Conseil des ministres, mais le gouvernement est encore réticent à la commenter.
François Fillon "suit la situation avec attention" mais appelle à "se garder des comparaisons hasardeuses", indique à l'AFP le cabinet du Premier ministre.
Plus disert, un proche du chef du gouvernement juge qu'en France aussi, "les gens ont le sentiment d'une paupérisation globale, de l'arrivée d'une vague de pauvreté dans le pays".
"Avec un tel sentiment, l'idée de la révolte peut venir assez vite, poursuit cette source. Mais François Fillon n'est pas dans cet état d'esprit funèbre. Sa réponse, c'est continuer la réforme".
Selon un député UMP présent au déjeuner des députés mercredi à l'Elysée, Nicolas Sarkozy aurait exprimé à propos de la Grèce "un souci de prévenir ce genre de situation dans notre pays".
Interrogé, selon un autre participant, sur une éventuelle amnistie fiscale, le président se serait dit "pas assez dingue pour proposer" un tel projet.
"Les Français adorent quand je suis avec Carla dans le carrosse", aurait-il ajouté, "mais en même temps ils ont guillotiné le roi (Louis XVI, ndlr). C'est un pays régicide. Au nom d'une mesure symbolique, ils peuvent renverser le pays, regardez ce qui se passe en Grèce".
Pour l'heure, l'UMP met en garde contre un "amalgame" entre les manifestations grecques et les mouvements lycéens et étudiants en France.
"En Grèce, les émeutes remettent en cause la société verticale, une corruption endémique, l'absence de perspectives d'avenir, et l'immobilisme", selon Chantal Brunel, une porte-parole du parti. "En France, les syndicats protestent contre le changement et la volonté de réformer".
A gauche en revanche, le socialiste Jean-Christophe Cambadélis, d'origine grecque, voit "un avertissement" dans les rues d'Athènes, et souligne qu'en France, "la précarisation des jeunes et des étudiants n'est plus à démontrer".
La centriste Marielle de Sarnez, vice-présidente du MoDem, pointe elle aussi "le climat de dégradation extrême qui est celui de tout le système éducatif".
"Dans les messages qu'on reçoit de partout en France, dit-elle, on voit que ce sont aussi aussi bien les élèves - lycéens, IUT, facs - que les enseignants et parents d'élèves qui se mobilisent".
Le député Verts Noël Mamère estime pour sa part que les émeutiers grecs "ne sont pas des anarchistes, ce sont des gens formés à l'université".
"Il y a une vraie difficulté à vivre pour beaucoup de nos compatriotes, une inquiétude sur le lendemain. La période de crise dans laquelle nous allons entrer peut devenir menaçante", note enfin le député UMP François Baroin.
Dans ce contexte, ce chiraquien volontiers critique envers sa propre majorité appelle le pouvoir à "se consacrer sur l'essentiel", à savoir "la relance économique".
NOSOTROS a écrit:ah ça ira ça ira ça ira !
Les violences urbaines en Grèce sont-elles en train de gagner l'Europe? En France, deux véhicules ont été incendiés dans la nuit de mercredi à jeudi devant le consulat à Bordeaux.
La porte du consulat, vide au moment de l'incendie, à 3h15, a été endommagée et huit personnes résidant dans l'immeuble ont été évacuées mais ne sont pas blessées.
«Insurrection à venir»
Des inscriptions «soutien aux incendies en Grèce» et «insurrection à venir» ont aussi été retrouvées sur une porte de garage voisine de même que celle «insurrection partout» en face du consulat, a constaté un photographe de l'AFP. Une enquête a été confiée à la police judiciaire de Bordeaux.
Le consulat de Grèce à Grenoble, lui, est fermé depuis mercredi et jusqu'à lundi à la suite de consignes données par l'ambassade de Grèce à Paris en raison du risque de rassemblements devant l'établissement.
«Pas le fait de la communauté hellenique»
Une quinzaine de personnes se sont rassemblées mercredi matin devant le consulat où ont également été inscrits des tags en français fustigeant «la répression des polices grecques et françaises», a indiqué le consul Michel Hadjimanolis à l'AFP.
«Ces actes ne sont pas le fait de la communauté hellénique, mais nous avons eu pour consigne de ne pas venir au consulat jusqu'à lundi», a-t-il précisé.
Deux députés PS mettent en garde
Deux responsables socialistes, Laurent Fabius, proche de la première secrétaire du PS Martine Aubry, et Julien Dray, soutien de Ségolène Royal, ont mis en garde ce jeudi contre le risque de contagion en France et en Europe.
«Quand vous avez une telle dépression économique, une telle désespérance sociale, il suffit qu'il y ait une allumette qui se mette là-dedans et tout part, surtout qu'on a quand même un gouvernement qui vis-à-vis de la jeunesse ne montre pas de compréhension», a déclaré Laurent Fabius sur Europe 1.
Le député de l'Essonne Julien Dray a pour sa part estimé sur i-Télé que «le syndrôme grec menace l'ensemble des pays aujourd'hui, parce qu'on est dans une crise très grave avec une explosion des inégalités sociales».
C. F. (avec agence)
NOSOTROS a écrit:Très intéressant en effet les éléments factuels qu'il rappelle (notamment sur l'économie grèque et son imbrication avec l'économie européenne) ! La Grèce faisant partie de la zone Euro, peut être est ce là le signe avant coureur du naufrage du navire ...
En tout cas il est sur que cela affectera toute la zone ...
PS :
Tu sais, je ne veux pas te décevoir, mais il y a longtemps que Barcelone n'a plus rien à voir avec le Barcelone de 1936 ...
mais ça peut revenir, en effet ...
Newfoundland Road police station attacked in solidarity with Greek anarchists.
As police repression in Greece escalates, we, a few of many anarchists in Bristol, feel compelled to act in solidarity with Greek anarchists. We see those struggling against police repression abroad as allies in the fight against state repression throughout the world. All repressive state institutions are targets.
Last night, Newfoundland Road police station was attacked. Missiles were launched at their vehicle compound, damaging bodywork and windscreens, rendering around eight police vehicles inoperable, at least for the day. A message of solidarity was sprayed on the station.
We urge anarchists who feel a sense of solidarity with greek anarchists to take immediate action, by whatever means necessary.