Grèce: les villes s'embrasent après la mort d'un jeune tué par un policier
Dimanche 7 décembre, 10h46
Philippe PERDRIAU
Les violences entre policiers et manifestants de poursuivaient dimanche dans les principales villes grecques au lendemain de la mort d'un adolescent de 15 ans tué par un policier lors d'un incident à Athènes.
Des centaines de personnes ont manifesté pendant la nuit dans le centre d'Athènes et dans les grandes villes pour protester contre la mort d'Andréas Grigoropoulos, tué par les balles d'un policier au cours de heurts entre des jeunes et les forces de l'ordre.
Les affrontements se poursuivaient dimanche matin à Athènes, où des groupes de jeunes masqués jetaient des cocktails Molotov sur les forces de police qui ripostaient par des tirs de gaz lacrymogène. Le centre d'Athènes était bouclé par la police.
L'incident qui a provoqué la mort de l'adolescent a eu lieu samedi vers 21H00 locales (19H00 GMT) à Exarchia, un quartier proche des universités, au centre de la capitale grecque.
La victime appartenait à un groupe d'une trentaine de jeunes qui ont lancé des pierres et divers objets contre un véhicule transportant deux policiers. L'un d'eux est sorti du véhicule et a fait feu en direction de l'adolescent, touché par trois balles.
Blessé mortellement à la poitrine, le jeune homme a été transféré dans un hôpital situé à proximité où sa mort a été certifiée par les médecins.
Des centaines de manifestants, pour la plupart des habitants du quartier d'Exarchia sont descendus dans les rues pour protester contre "l'arbitraire" des policiers, scandant des slogans contre le gouvernement de droite de Costas Caramanlis et du ministre de l'Intérieur, Prokopis Pavlopoulos.
Des jeunes ont allumé des feux devant des banques tandis qu'une vingtaine de voitures étaient incendiées dans le centre d'Athènes, de Salonique (nord) et de Patras (sud). Selon un bilan provisoire de la police, des dégâts ont été constatés sur les façades de 17 banques à Athènes et de 5 à Salonique, ainsi que d'autres commerces.
A Héraklion, chef-lieu de l'île de Crète (sud), trois succursales bancaires ont été endommagées et des cocktails Molotov ont été lancés sur la préfecture de la Canée.
A Patras (ouest), des manifestants ont jeté des engins incendiaires sur le bâtiment abritant la Direction de la police.
M. Pavlopoulos ainsi que la police ont exprimé leur "douleur profonde" face à la mort de l'adolescent et ordonné une enquête pour en définir les circonstances, confiée à trois procureurs.
Le chef du commissariat d'Exarchia et les deux policiers impliqués dans l'incident ont été suspendus, selon l'Agence de presse d'Athènes (semi-officielle).
Dimanche, M. Pavlopoulos a condamné ce qu'il a qualifié d'"incident isolé" et a demandé une "punition exemplaire" pour ses auteurs. "La police veille et essaie d'assurer l'ordre mais ce genre d'incident isolé qui a conduit à la mort d'un jeune n'est en aucun cas justifiable", a déclaré le ministre.
Il a appelé les groupes de défense des droits de l'homme et les organisations de gauche qui ont prévu des manifestations en début d'après-midi à Athènes et Salonique (nord) à ne pas se livrer "à des actes extrêmes".
Le parti socialiste (Pasok - opposition) a condamné la mort de l'adolescent, comme tous les partis de gauche, en en imputant la responsabilité "aux dirigeants politiques et à la police".
M. Pavlopoulos et le secrétaire d'Etat de son ministère, Panayotis Hinofotis, avaient présenté dans la nuit leur démission au Premier ministre Costas Caramanlis, qui les a refusées.
Les affrontements entre policiers et groupes de jeunes anarchistes sont fréquents dans ce quartier d'Exarchia à l'athmosphère bohème où vivent de nombreux contestataires.
Photos de la nuit d'émeutes :
http://athens.indymedia.org/front.php3? ... _id=933804
http://athens.indymedia.org/front.php3? ... _id=933824
Infos en anglais :
http://athens.indymedia.org/front.php3? ... _id=933218
C'est déjà plus accessible ?
et quand la vague monte, les crétins voient du calme plat
Ainsi donc d’un bout à l’autre de la terre des ouvriers se battent, passent à l’offensive, infligent à leurs chefs pleins de morgue des pertes physiques et matérielles considérables. Mais nos vieux gauchistes continuent à tenter de bercer le bon peuple sur l’air de "inutile de faire quoi que ce soit, de toute façon, c’est perdu d’avance". Ainsi, l’un d’eux écrit : "Bref, il n’y aura ni chute finale du système, ni lutte finale qui l’abattra. Après une bonne purge dans les circuits financiers, ... des restructurations dans les milieux financiers, les choses vont redevenir comme avant. L’Etat se retirera peu à peu de l’économique... vont sagement retrouver leur rôle (rappelez-vous mai 68 !)... en préparant les prochaines élections et... en attendant la prochaine crise". Ce qui n’a d’ailleurs pas empêché l’intéressé d’être un pilier de ces organisations pendant des années... mais, bon, on est bien obligé de les critiquer un peu maintenant, pour tenter d’être crédible !
Bref, ce à quoi nous assistons dans ce pays, du grand silence des syndicats jusqu’aux discours les plus creux, n’est pas autre chose que la tentative de provoquer le découragement de tous ceux et celles qui, aujourd’hui, sentent que c’est le moment de porter des coups de boutoirs à un système qui trébuche. Pas de perspective de lutte ? Plus près de nous encore, en Grèce, voici, transmis par des copains de là-bas, ce qui s’est passé le 21 octobre dernier :
"La réponse de la population grecque à la crise sociale fut déjà immédiate l’année passée, de grandes manifestations ont eu lieu et beaucoup d’anarchistes y ont participés activement. Cette année la lutte continue. Le 21 octobre grève des services publics et privés, ... les transports publics ne fonctionnent que pour permettre de se rendre à la manifestation et les hôpitaux acceptent seulement des cas d’urgence. Les couches moyennes elles-mêmes se sont mises en grève le 22 octobre, sous le slogan "On ferme pour qu’ils ne nous ferment pas".La manifestation, qui a eu lieu le 21 octobre, a attiré beaucoup de monde, même les retraités, qui sont tellement touchés par la crise. La présence des lycéennes et des collégiennes sous le panneau "C’est pas les livres, c’est pas les notes, ce qu’ils nous volent c’est notre vie" était dynamique, 150 lycées et collèges sont en grève depuis le début d’octobre. Les étudiants et les ouvriers étaient également très vindicatifs. La manif commence et des anarchistes entrent dans une banque, qui normalement devait être en grève, ils font sortir tout le monde et ensuite ils détruisent les ordinateurs, l’ATM, les vitrines et ils y jettent un cocktail molotof, la réaction des jeunes qui étaient dehors, étaient assez encourageante, ils criaient contre les briseurs de grève et plusieurs d’entre eux stimulaient les anarchistes à sortir l’argent et à le distribuer".
En Italie, fait symptomatique, c’est autour de ce même mot d’ordre "Nous ne voulons pas payer leur crise", que grandit un énorme mouvement de masse, ce qui fait écrire à un internaute sur le forum de la CNT-AIT Caen : "Ce qui se passe en Italie est très important. Cela rappelle ce qui a été fait en France lors du mouvement anti CPE. Comme en France, il y a une très grosse mobilisation nationale, toutes les villes sont touchées par des mouvements, des grèves et des occupations. Il y a dans ces manifestations non seulement des étudiants et des lycéens, mais aussi des professeurs et apparemment des gens qui n’appartiennent pas à l’éducation mais sont solidaires avec ce mouvement. D’après ce que j’ai pu lire en italien, et de ce que j’ai pu comprendre, s’organisent des meetings ou des centaines d’étudiants discutent et débattent pour savoir comment développer la mobilisation. Ces assemblées ont lieu dans des endroits publics et sont ouvertes à tous. Bien sûr ce mouvement se situe dans un contexte différent de la France de 2006, à savoir qu’outre la grosse attaque qui est menée (réduction massive de financement de l’éducation, réduction massive du personnel, on parle de 87 000 suppressions de postes) il y a tout le poids de la crise financière qui s’est invitée. Beaucoup de manifestants ont scandé "Nous ne voulons pas payer la crise". La jeune génération est dans la rue, inquiète de son avenir, et il est encore plus sombre avec les perspectives de récession qui sont devant nous. Ce mouvement a été très peu médiatisé en France. En fait la bourgeoisie française a peur d’en faire la publicité et que cela réveille les souvenirs du printemps 2006. Depuis 2003 les ouvriers reprennent une dynamique mondiale de luttes ; dans le contexte de crise actuelle, ces luttes vont se développer. On est encore loin de la révolution, mais toutes ces luttes de résistance contre les mesures que vont de plus en plus prendre tous les Etats du monde sont nécessaires pour que se développe la conscience que ce système est pourri, qu’il ne peut plus rien apporter et qu’il faut le détruire."
Alors, les amis, ne baissons pas les bras. Si chacun prend ses responsabilités, non seulement nous ne payerons pas leur crise mais eux payeront pour leurs crimes. Haut les coeurs ! J.-C.
Manifestation pour la mort d’Alexandros, froidement abattu par la police, mercredi 10 décembre devant l’ambassade de Grèce à 13h00
La criminalisation des luttes et l’uniformisation des masses sont loins d’être des spécialités françaises, une politique globale et concertée d’oppression fait rage en Europe et dans l’ensemble de nos sociétés pseudo-démocratiques.
Samedi soir, en Grèce, un policier à la solde de l’état fasciste, Epaminodas Korkoneas (37 ans), a froidement abattu un jeune anarchiste de 15 ans, Alexandros Grigoropoulos, avant de repartir tranquillement en marchant, accompagné de son collègue et complice, Vasilis Saraliotis (31 ans).
Nos amis grecques expriment en ce moment leur rage dans les rues, luttant pour la mémoire de leur frère, pour que ce crime ne passe pas sous silence, pour que le monde sache que la police tue au nom du capital.
Nous ne pouvons laisser faire, notre silence serait l’aveu d’une complicité passive.
En France nous avons toujours pu compter sur la solidarité de nos compagnons à l’étranger, la réciproque n’est malheureusement que peu vraie. Il y a encore quelques jours seulement une agence de l’AFP à Athènes était quasi-détruite par un engin explosif en représailles du traitement médiatique de l’affaire de Tarnac. Aujourd’hui ce sont eux qui ont besoin de notre soutien ! A Berlin et à Londres les ambassades grecques ont été occupées par des groupes de solidarité et de nombreuses manifestations spontanées se sont organisées dans les autres villes. A Paris et Edimbourg une banderole était symboliquement déployée devant l’ambassade par quelques résistantEs solidaires.
Après plus de deux jours d’émeutes les anarchistes grecques ont non seulement causés plusieurs centaines de millions d’euros de pertes au capitalisme mais de plus, depuis quelques heures, ils occupent des quartiers entiers, dont le centre d’Athènes, et divers bâtiments qui ont étés déclarés "zones d’autonomies".
Mercredi 10 décembre la Grèce tout entière sera paralysée par un mouvement de grève générale en réponse à l’oppression et l’injustice et en réponse au contexte social de crise dans un pays ou la précarité est le quotidien de toutes et tous.
Nous appelons donc à manifester ce mercredi 10 décembre devant l’ambassade de Grece à Paris pour que ne meure jamais Alexandros, mais aussi Michalis Kaltezas (15 ans) et toutes celles et ceux qui comme Carlo Giulani (23 ans) ou Nicolas Neira Alvares (15 ans) sont morts de violences policières pour leurs idées, en Grèce, en Italie, en France, en Colombie ou ailleurs. Ainsi que pour soutenir les résistances pour un monde sans maitres ni esclaves, sans police, sans armées, sans prisons, ni frontières.
Les balles des meurtriers en uniformes, les arrestations et les passages à tabac des manifestantEs, les gaz chimiques utilisés par la police, peuvent certes imposer le silence pendant un certain temps mais elles deviennent surtout à la longue une raison de plus de se soulever contre le totalitarisme de nos états, de ne plus avoir peur et de rejoindre la révolte des rues. De laisser notre rage les submerger et les engloutir à jamais...
Les terroristes ce sont eux ! L’anti-terrorisme c’est nous !!
Libération immédiate de tout les manifestants arrêtés depuis samedi en Grèce ! Libération immédiate de tout les résistants libertaires incarcérés dans le monde !!
Nous sommes solidaires de toutes celles et ceux qui résistent, occupent, sabotent et luttent pour mettre à bas l’oppression.
RDV mercredi 10 décembre à 13H00 devant l’ambassade de Grèce, 17 rue Auguste Vacquerie - M° Kléber, pour crier notre rage et notre douleur face a cette nouvelle attaque contre la résistance et affirmer plus que jamais que rien ne pourra stopper notre révolte.
Si vous ne pouvez vous déplacer merci de leur signaler votre dégout aux numéros et mails inscrits sur cette page :
http://www.amb-grece.fr/feedback.htm
Plus d’infos ici :
http://dissent.fr/node/63
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article75778
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article75756
NOSOTROS a écrit:Les terroristes ce sont eux ! L’anti-terrorisme c’est nous !!
oui !
Etat criminel, Pouvoir Assassin !
Ceux qui sont visés par l’emploi de ce mot ne doivent ni s’affirmer terroristes, ni se dédouaner d’une telle accusation. Il n’y a aucun rapport entre une violence politique qui s’affranchit dans la rue de l’oppression étatique et la stratégie mortifère de ceux qui veulent établir la dictature de leurs préférences politico-religieuses. Le « terrorisme » d’origine islamiste n’est pas à rejeter parce qu’il serait du « terrorisme », mais bien à cause des objectifs qu’il poursuit, qui n’ont rien à envier, en terme de volonté de puissance et d’oppression, à ceux de ses ennemis. Le mot « terrorisme », déconnecté de son sens originel et employé exclusivement avec une intention de dénigrement actif de la violence politique de l’autre, est devenu par excellence l’instrument de l’amalgame policier. Il est donc hors de propos, pour ceux qui ne se résignent pas à la marche absurde du monde capitaliste, de se laisser aller au piège d’une condamnation abstraite et générale du « terrorisme » ou, au contraire, d’admettre que cette qualification pourrait renvoyer à leurs propres actes : car, dans les deux cas, ce serait devoir réfuter ou approuver en même temps les gestes nés de la révolte et les agissements d’organisations qui ne rêvent que de créer de nouveaux Etats. C’est le mot lui-même qu’il faut bannir.
COMMUNIQUÉ - APPEL
des organisations de la gauche révolutionnaire grecque
ARAN, ARAS, EEK, EKKE,
K.O. Anasintaxi, NAR, OKDE Spartakos, OKDE, SEK
Front ENANTIA et MERA
A bas le gouvernement des assassins
ESCALADE DE LA RESISTANCE,RENVERSEMENT DE LA POLITIQUE DE LA REPPRESSION, DU SOUTIENT AU CAPITAL ET DU RACISME
TOUS ET TOUTES
· A LA MANIFESTATION POPULAIRE DU LUNDI 12 DECEMBRE
· PARTICIPEZ MASSIVEMENT A LA GREVE DU MERCREDI 10 DECEMBRE
· APPEL EN GREVE GENERALE LE JOUR DES OBSEQUES DE ALEXIS
Les organisations de la gauche anticapitaliste que nous signons le présent communiqué nous dénonçons assassinat à sang froid de l’adolescent Alexis Grigoropoulos par les flics des forces spéciales le soir du samedi 6 décembre. Nous saluons les mobilisations et les manifestations populaires qui parcourent tout le pays et condamnent massivement le gouvernement des assassins.
Cette crime cruel n’est pas un accident. Ce n’est pas le résultat d’une « formation défectueuse » des agents de police ou « le manque du sang-froid ». La cause de cet assassinat se trouve dans la politique agressive pro-capitaliste et anti-populaire du gouvernement de la droite.
Il s’agit d’une politique qui
renforce l’état policier et les forces de répression
légalise l’utilisation des armes à feu contre les manifestants
En même temps cette politique
· accélère la privatisation de la compagnie aérienne publique Olympique, des ports et des communications
· démolit la sécurité sociale, la santé publique et l’éducation nationale
C’est une politique caractérisée par une attaque particulièrement violente contre la jeunesse.
C’est une politique de violation des droits de l’homme, marquée par
· les enlèvements en collaboration avec le CIA des citoyens d’origine pakistanaise,
· les écoutes téléphoniques (scandale de vodaphone),
· les attaques policières particulièrement violentes et parfois meurtrières contre les émigres clandestins ou non contre les demandeurs d’asile et les groupes marginalisés de la population grecque.
C’est une politique qui passe par le parlement avec les lois « anti-terroristes » et les lois qui mettent en place toutes les directives de l’Union Européenne en faveur du profit capitaliste et contre les droits sociaux.
C’est la politique qui, avec les lois récentes sur la restructuration des universités, ouvre la voie vers l’apparition des universités privés et la soumission complète de l’éducation supérieure au profit capitaliste.
C’est une politique qui attaque le revenue populaire, diminue les salaires et le pouvoir d’achat des classes populaires et renforce le pillage fiscale des salariés.
Dans le contexte de la crise financière le gouvernement de la droite offre des milliards d’euros aux banquiers et cherche les « coupables » dans le quartier de Exarchia et aux émigrés des champs de Agios Panteleimon et de Patras.
Le gouvernement de droite, après l’assassinat barbare d’Alexis Grigoropoulos continue sa politique de répression. La mobilisation et la violence des CRS et de la police est sans précédent.
Mais la riposte populaire est également sans précédent. La mobilisation du peuple peut de temps après l’assassinat est massive et spontanée partout en Grèce et témoigne la combativité du mouvement populaire.
Pour le gouvernement et le capital le peuple et la jeunesse est l’ennemie. Pour cette raison la violence de la police et la propagande calomnieuse des médias contre le mouvement populaire accroît.
L’attitude politique condescendant du PASOK (Partie Socialiste) pratiquement renforce le gouvernement. En plus le PASOK donne un message pour la période suivante ; sa politique sera toujours orientée en faveur du profit capitaliste, des privatisation et de l’application du pacte de stabilité de l’Union Européenne. Sa politique ne sera pas une garantie mais elle tournera contre les besoins des classes populaires et de la jeunesse.
Un grand partie des salariés, des paysans et de la jeunesse comprend aujourd’hui la nature de la polique anti-populaire et répressive mise en route par le gouvernement de la droite, l’Union Européenne et le capital.
Le rage social s’amplifie. Les salariés, les jeunes et les paysans descendent dans les rues et lutent contre cette politique.
Nos organisations participent dans l’amplification de la riposte populaire partout en Grèce.
La riposte à l’assassinat barbare d’Alexis doit s’amplifier et joindre les barricades des paysans qui sont dans les autoroutes nationaux, les facultés occupées par les étudiants et les grèves des ouvriers.
Aujourd’hui l’inactivité n’est pas justifiée. L’explosion de la rage ne suffit pas !
La lute collective, massive, organisée, dans chaque lieu de travail, dans chaque faculté dans chaque école dans chaque quartier est nécessaire.
Notre but est la transformation de chaque lieu social en noyau de résistance et de lute. Notre but est la contribution à la construction d’un large front pour renverser non seulement le gouvernement mais chaque version de politique en faveur du profit capitaliste et conte les besoins populaires.
Une étape importante est la participation massive aux manifestations contre l’assassinat d’Alexis et à la grève générale du mercredi 10 décembre.
Démission immédiate des ministres Pavlopoulos et Chinofotis
A bas le gouvernement des assassins, a bas la politique de la droite
Punition exemplaire des assassins
Désarmement immédiat de la police
Dehors les CRS et les forces d’ordre par les manifestation et le centre d’Athènes
Dissolution immédiate des CRS et des Services Spéciaux
Libération immédiate des manifestants arrêtés par la police
Abrogation des lois anti-terroriste et de la législation autoritaire
Le capital doit payer la crise et pas les salariés et la jeunesse
Amplification de lute pour la protection des droits sociaux, pour la protection des droits politiques des salariés et de la jeunesse
Aux côtés de la jeunesse grecque.
Communiqué de la LCR. Vendredi 5 décembre, la répression policière systématique des mobilisations étudiantes a franchi un dramatique palier : un jeune de 15 ans, Andréas Grigoropoulos, est mort tué par un policier des « forces spéciales » alors qu’il n’y avait ni manifestation, ni jet de pierres à l’encontre des forces de police. Depuis, de nombreuses manifestations de protestation des étudiants grecs se sont déroulés à Athènes et dans de nombreuses villes dans un climat de violences policières e plus en plus lourd. Ces événements s’inscrivent dans une situation politique et sociale très dégradée : corruption, scandales financiers et incompétence à l’égard du gouvernement Caramanlis, opposition des étudiants contre la privatisation des facultés, des lycéens contre le manque de moyens, les réformes scolaires et les salires de misère qui les attendent à la fin de leurs études. Mercredi 10 décembre, une grève générale est prévue à l’appel des organisations syndicales contre la remise en cause des droits à la retraite. La LCR, qui partage totalement la tristesse et la colère des étudiants grecs est solidaire de la révolte de la jeunesse grecque contre les violences policières et des mobilisations des travailleurs et de la population contre la répression et la politique du gouvernement Caramanlis. La LCR appelle l’ensemble des organisations de gauche à prendre des initiatives afin de manifester notre solidarité avec la jeunesse et la population en Grèce. Le 9 décembre 2008.
La Grèce sans Etat
LE MONDE | 09.12.08 | 13h46
Les émeutes qui ravagent depuis trois jours les grandes villes grecques, et en particulier Athènes, témoignent des déséquilibres d'une société passée en quelques années des Balkans à l'Europe. La mort, samedi 6 décembre, d'un adolescent de 15 ans, Andreas Grigoropoulos, sous les balles d'un policier, a été l'étincelle jetée sur un baril de poudre prêt à exploser. Face à des milliers de jeunes qui mènent une véritable guérilla urbaine, brûlant magasins et voitures, caillassant les forces de l'ordre, l'Etat semble incapable de ramener le calme.
Il est impuissant parce qu'il est déliquescent, miné depuis longtemps par le clientélisme, la corruption, le favoritisme. Il avait déjà fait la preuve de son impéritie lors de la vague d'incendies qui a enflammé le Péloponnèse et l'Attique à l'été 2007. Encore s'agissait-il d'un phénomène en partie naturel. Le gouvernement conservateur de Costas Caramanlis, qui se préparait à affronter des élections générales, avait été prompt à annoncer le déblocage de millions d'euros en faveur des sinistrés. Le scrutin passé, les victimes n'ont rien vu venir.
Ce n'est pas une question de parti politique. Le PASOK (socialiste), qui a été aux affaires dans les années 1980-1990, souffre des mêmes maux que la droite. Il n'a pas pu, ou pas voulu, construire un Etat de droit moderne. Les grandes familles - les Caramanlis, Mitsotakis, Papandréou - qui se succèdent au pouvoir depuis des décennies et leurs affidés profitent d'un système dont les retombées arrosaient une large partie de la population.
L'entrée de la Grèce dans l'Europe, puis la mondialisation ont ébranlé ces rapports archaïques. En vingt ans, le pays s'est rapidement modernisé, sans pour autant échapper à ses mauvaises habitudes. La crise économique le frappe de plein fouet. Les jeunes peinent à trouver un emploi. Les étudiants restent à l'université au-delà de leurs 30 ans pour ne pas se retrouver sur le marché du travail. Les salariés des entreprises publiques sont frappés par les privatisations. Les fonctionnaires subissent les économies budgétaires.
La crise sociale explique, sans les justifier, les violences de ces derniers jours. Le gouvernement de M. Caramanlis peut restaurer la paix. Il est trop faible pour s'attaquer aux racines du désordre.
la stratégie a intrinsèquement un but unique : « atteindre la décision », objectif absolu auquel on parvient en jouant prioritairement sur le moral et la psychologie adverse pour les affaiblir au point que nos conditions seront acceptées par l’ennemi.
le but de la stratégie, « la décision en créant et en exploitant une situation entraînant une désintégration morale de l’adversaire suffisante pour lui faire accepter les conditions qu’on veut lui imposer
Dans sa marche vers ce but, qui est bien plus vaste que, par exemple, le simple effet d’une victoire militaire, le stratège peut mettre en œuvre une grande variété de moyens et toute son habileté réside dans son choix parmi ceux-ci et leur combinaison efficace :
« La stratégie va disposer pour atteindre la décision d’une gamme de moyens matériels et moraux allant du bombardement nucléaire à la propagande ou au traité de commerce. L’art va consister à choisir parmi les moyens disponibles et à combiner leur action pour les faire concourir à un même résultat psychologique assez efficace pour produire l’effet moral décisif ».
Ainsi, et la formule suivante illustre bien le raisonnement stratégique selon la dialectique qui est la méthode de Beaufre, « le choix des moyens va dépendre d’une confrontation entre les vulnérabilités de l’adversaire et nos possibilités. Pour ce faire, il faut analyser l’effet moral décisif ».
Et répondre en fait à la question : « qui veut-on convaincre ? »
Il est donc hors de propos, pour ceux qui ne se résignent pas à la marche absurde du monde capitaliste, de se laisser aller au piège d’une condamnation abstraite et générale du « terrorisme » ou, au contraire, d’admettre que cette qualification pourrait renvoyer à leurs propres actes
Tuesday’s demonstration was called by local anarchist groups. Participation was phenomenal by the city’s standards - around 3,000 people (some reports put this number up to 5,000) took the streets of Patras behind the anarchist banners and against state violence. The march cruised through the city; banks were smashed. Meanwhile, the city’s police force had gathered around the main police station in order to protect it.
Mercredi 10 décembre 2008
…face à une sombre image du passé
Les fascistes travaillant avec les flics à Patras deviennent fous furieux; ils ont poignardé deux personnes à Athènes; la police a tiré à 15 reprises en l’air à Palaio Faliro et une voiture en flammes est dirigée contre le commissariat de Zefvri, quartier d’Athènes. C’Est-ce que je considére comme les évènements les plus importants de la journée, il y en a eut beaucoup d’autres (plus d’attaques aux commissariats, 10 personnes arrêtées dans les villes à travers la Grèce, etc) mais il est tout simplement impossible de tout répertorier ici. Les évènements les plus importants de la journée sont ceux de Patras. S’il-vous plait, lisez le texte séparé et répandez la nouvelle.
La police a tiré au total à 15 reprise à quelques mètres des funérailles d’Alexis
… Voici un résumé des évènements de la journée à Athènes. La journée a commencé avec les funérailles d’Alexandre au cimetière, dans la banlieue sud de Palaio Faliro. Il y avait beaucoup de gens aux funérailles, dont beaucoup d’anarchistes, des étudiants et des jeunes du quartier. Le petit groupe qui a pris les rues du quartier après les funérailles était composé pour la plupart de jeunes, simplement des gosses du quartier enragé par la mort d’Alexandre. L’image la plus marquante est celle d’un policier de la « Z-force » (Omada Zita, l’unité de motard de la police) qui a tiré un total de 15 balles en l’air contre les jeunes. C’était à quelques centaines de mètres du lieu où les funérailles d’Alexandre se sont déroulées quelques heures plus tôt.
Pendant ce temps-là, en centre-ville, il y avait énormément de tensions autour du square Syntagma (voir les post précédents), avec des étudiants se confrontant de façon impressionnante aux forces de police. Ce ne devait pas être jusque très tard dans la soirée que les zones maintenant habituelles d’émeutes ont commencé à se former autour des deux campus des universités occupées (NTUA et l’université d’économie). Je voudrais brièvement décrire mon expérience personnelle de ce soir, non pas parce qu’une histoire personnelle est importante, mais pour que le lecteur qui ne vit pas les évènements puisse mettre les choses dans leur contexte (d’une certaine manière, je me considère moi-même comme en-dehors de tout ça!).
Peut-être que le sentiment de confort et de familiarité que j’ai ressenti plus tard en rencontrant de vieux potes ont effacé les sentiments étranges alors que je parcourais les rues ce soir. C’était un sentiment étrange que je n’avais jamais ressenti auparavant à Athènes (le sentiment que vous devez avoir une bonne raison d’être dans la rue: que vous soyez pour ou contre les émeutes) mais finalement l’un des deux. Comme d’être dans une vague manifestation, où vous êtes autant un manifestant que la police; à part que c’est dans le coeur d’une métropole agitée et voila tout, il semble que d’un coté il y aient les gens énervés par la mort d’Alexandre, et ceux qui ont causé sa mort de l’autre. Pour vous déplacez dans le quartier d’Exarchia ces jours-ci vous devez être maître dans l’art de zigzaguer le long des rues et des pâtés de maison, pour éviter les unités de la police anti-émeute, les hordes de policiers en civil et, bien entendu, les fascistes.
Ma pauvre technique de zig-zag m’a néanmoins mené sur le campus du NTUA où au moins 2000 personnes voulaient clairement montrés contre qui nous nous battions. Un mélange fou de groupes de punks, migrants, drogués et d’anarchistes étaient en file le long de l’avenue Patision, à l’extérieur de l’école polytechnique, dansant et buvant, en attendant l’arrivée de la police.
Quelques centaines de mètres plus loin (et un peu plus de zigzag), à l’université d’économie, une assemblée de 400-500 personnes se tenait, le sujet était la présence anarchiste à la grève générale du lendemain. Vous allez devoir attendre demain pour savoir comment ça va se passer; cependant, les nouvelles les plus importantes et les plus choquantes arrivèrent quelques heures plus tard…
Des infos ont commencé à arriver comme quoi des groupes de fascistes était apparut dans le quartier, en particulier du coté du square Victoria. Un homme (un migrant, son origine n’a pas été communiqué) et une femme ont été poignardés ce soir. C’est arrivé après que nous ayons entendu l’incroyable suite des évènements à Patras. Combinez les deux, il devenait clair que : l’état « officiel » grec avait atteint ses limites dans la gestion des révoltes. Les émeutes de lundi avait tout simplement dépassés la capacité de contrôle de la police. Il était temps pour les forces officieuses de faire leur apparition : les fascistes. Leurs attaques parfaitement coordonnées à Patras le démontrait.
Le moment n’est pas à la panique bien entendu (nous avons quelques nouveaux alliés à nos cotés, si nous le jouons correctement, les fascistes n’oseront pas frappé de nouveau). L’attaque contre le poste de police de Zefvri a montré ceci : Zefvir, à la périphérie de la ville, est l’un des quartiers les plus pauvres d’Athènes (si ce n’est le plus pauvre), avec une large proportion de Rom dans la population. A environ 22h, une foule d’environ 600 personnes a assiégé le commissariat, l’attaquant aux cocktail Molotov alors qu’une voiture enflammée était lancée contre le bâtiment (mais arrêter par les gardes avant qu’elle ne l’atteigne).
Je suppose qu’il est clairement évident pour la plupart que la situation est extrêmement tendue et chacun sent que nous allons atteindre un point de rupture. La grève générale de demain est cruciale. Les gens ont combattu durant quatre jours et sont fatigués; les négociations ont fait ressemblé les manifestations à des rassemblements statiques (pour prévoir la mobilité des foules et la rendre plus simple à contrôler); la police nous pourchasse (et maintenant les fascistes aussi). Les choses seront loin d’être faciles, mais il n’y a aucun autre moyen de se débarrasser de ces images du passé.
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Ambrose Evans-Pritchard
Ambrose Evans-Pritchard has covered world politics and economics for 25 years, based in Europe, the US, and Latin America. He joined the Telegraph in 1991, serving as Washington correspondent and later Europe correspondent in Brussels. He is now International Business Editor in London. Read more from Ambrose Evans-Pritchard at Telegraph.co.uk
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The last time I visited Greece, I was caught in the middle of a tear-gas charge by police in Thessaloniki - a remarkably unpleasant experience, if you have not tried it. My eyes were in screaming pain for an hour.
Protesters smashed up the shops on the main drag, broke the windows of my hotel, and torched a few cars.
So the latest four-day episode in Athens and other Greek cities comes as no great surprise. The Greeks are a feisty people. This is meant as a compliment - broadly speaking - just in case any Greek readers should take it the wrong way. Hitler was so impressed by Greek bravery that he accorded Greek soldiers full military honours, almost the sole example among captive nations in the East - or at least professed to do so at first.
That said, these riots are roughly what eurosceptics expected to see, at some point, at the periphery of the euro-zone as the slow-burn effects (excuse the pun) of Europe's monetary union begin to corrode the democratic legitimacy of governments.
Note two stories in Kathimerini (English Edition)
"Athens riots spin totally out of control"
And an editorial: "Greece has gone up in flames and the concept of democracy and law and order has been eliminated"
Without wanting to rehearse all the pros and cons of euro membership yet again, or debate whether EMU is a "optimal currency area", there is obviously a problem for countries like Greece that were let into EMU for political reasons before their economies had been reformed enough to cope with the rigours of euro life - over the long run.
In the case of Greece, of course, Athens was found guilty by Eurostat of committing "statistical achemy" to get into the system - ie, they lied about their deficits.
Be that as it may. Greece's euro membership has now led to a warped economy. The current account deficit is 15pc of GDP, the eurozone's highest by far. Indeed, the deficit ($53bn) is the sixth biggest in the world in absolute terms -- quite a feat for a country of 11m people.
Year after year of high inflation has eroded the competitive base of the economy. This is an insidious and slow effect, and very hard to reverse. Tourists are slipping away to Turkey, or Croatia. It will take a long time to lure them back.
The underlying rot was disguised by the global credit bubble, and by the Greek property boom. It is now being laid bare.
Greece has a public debt of 93 per cent of GDP, well above the Maastricht limit. This did not matter in 2007 when bond spreads over German Bunds were around 26 basis points, meaning that investors were willing to treat all eurozone debt as more or less equivalent.
It matters now. The credit default swaps on Greek sovereign debt were trading around 250 today (compared to 52 for Germany, 62 for the US, 120 for the UK, and 178 for Italy). It has moved into a class of its own.
This is potentially dangerous because Greece needs to tap the capital markets for 40bn euros next year to roll over debt and fund the budget deficit, as well as 15bn euros or so in bond issuance by banks under the state's new guarantee. This is a lot of money.
The Greek government will need budgetary discipline to convince markets that it has matters under control. But governments facing riots and imminent defenestration are not good bets for fiscal discipline. There is a general strike in any case on Thursday.
While the violence was triggered by the death of a 15-year old boy, the underlying motives of the protest obviously run deeper. The hard left can mobilize demos because the youth unemployment is endemic and because the goverment is being forced by economic constraints to adopt a hair-shirt policy at a very bad moment. At some stage a major political party - perhaps PASOK - will start to reflect whether it can carry out its spending and economic revival plans under the constraints of a chronically over-valued currency (for Greek needs). Then there will be a problem.
I am a little surpised that the riot phase of this long politico-economic drama known as EMU has kicked off so soon, and that it has done so first in Greece where the post-bubble hangover has barely begun.
The crisis is much further advanced in Spain, which is a year or two ahead of Greece in the crisis cycle.
My old job as Europe correspondent based in Brussels led me to spend a lot of time in cities that struck me as powder kegs - and indeed became powder kegs in the case of Rotterdam following the murder of Pim Fortyn, and Antwerp following the Muslim street riots (both of which I covered as a journalist). Lille, Strasbourg, Marseilles, Amsterdam, Brussels, all seemed inherently unstable, and I do not get the impression that the big cities of Spain and Italy are taking kindly to new immigrants.
The picture is going to get very ugly as Europe slides deeper into recession next year. The IMF expects Spain's unemployment to reach 15pc. Immigrants are already being paid to leave the country. There will be riots in Spain too (there have been street skirmishes in Barcelona).
Hedge funds, bond vigilantes, and FX traders will be watching closely. In the end, a currency union is no stronger than the political will of the constituent states.
No doubt events will be ugly in Britain as well. My comments are not intended to suggest that British behaviour is better. Far from it. But I am certain that the British people still feel that the authorities who set economic policy are ultimately answerable to Parliament and to the democratic system.
Will the Greeks, the Spanish, the French feel that way about the European Central Bank and the Stability Pact when the chips are really down?