Apparemment je me suis mal fait comprendre (comme souvent
)
La critique ne s'adresse pas à la CNT-AIT ou au tract que vous avez diffusé... j'en distribue des sensiblement identiques "comment lutter, comment s'organiser?"
et je conviens de la nécessité de tels textes et de défendre le principe des AG souveraines, pour éviter l'avant-gardisme, le bureaucratisme, et puis également parce que c'est un lieu d'apprentissage de l'autogestion et que c'est le moyen de rendre efficacité et autonomie aux luttes sociales.
je sais quel discours y porte la CNT-AIT - notamment l'anticorporatisme. c'était parce que la CNT parlait de la question du chômage à des étudiant(e)s plus que coincés sur la question que j'y étais rentré à l'époque....
Par contre tu dis :
"Que chacun(e) prenne sa "destinée" en main et que les décisions soient prises par tous les concerné(e)s : voilà ce qui me paraît le plus important ; l'AG me semble pour cela la plus adaptée mais si tu as mieux à proposer, ça m'intéresse ! Mettre un bémol aux AG, pourquoi pas mais que proposer ? Que les luttes soient dirigées par une minorité agissante pour qui l'AG devient "un lieu de sclérose des initiatives et de l'imagination" ?! "
Effectivement pour l'AG elle est le lieu adapté - c'est d'ailleurs comme ça que ça avait fonctionné et très bien au niveau du mouvement des pion(ne)s - dernier mouvement social dans lequel je me sois investit à fond et dans la durée bien que non pion (anti-corporatisme).
Et je n'ai
rien de mieux à proposer juste des expériences à tenter.
Je vais essayer d'être plus clair que dans le post précédent. il ne s'agit pas de "courcircuiter" l'AG mais de ne pas s'interdire d'agir de façon "autonome" à côté...
ex. : au lieu de batailler pour des actions directes de type occup ou antipub dans une manif pendant tous le temps du mouvement pourquoi ne pas les organiser de manière "autonome", en dehors du mouvement (l'Un), mais pas au nom du mouvement. en bref articuler à l'AG des actions, des débats autonomes, une pluralité des interventions. Pas aun nom du mouvment dans son ensemble, soyons clair et précis. parce que ça je connais, c'est du léninisme. pouac!
par ailleurs tu dis :
Les AG sont sans doute malgré tout un bon endroit pour faire sortir les gens de leurs attachements idéologiques (trop citoyennistes ou autre),
Mais les expériences dont je parle aussi et notamment pour combattre le légalisme ambiant, même présent au sein du mouvement anar...
Sinon tu écris:
"
PS :
Citation:
de mon côté je m'interroge sur la validité de l'opposition radicale des deux positionnements - et qui débouche souvent sur des guerres de positions stériles.
Mais peut-être qu'il faudrait plutôt réfléchir à l'articulation du dedans et du dehors, donner au mouvement et au mouvement radical et anti-autoritaire un caractère multiforme.
Ca fait très possibiliste comme discours : tu devrais développer avant que je ne m'inquiète pour toi !"
Il me semble que côté possibilisme si ça devait être le cas se serait fait depuis longtemps
mais si on pouvait éviter les procès d'intention
L'opposition radicale dont je parle est celle qui oppose les mouvementistes (groupes militants anars) et les tenants de la dehorisation les anti-militants (mouvance appel). et elle me semble par moment effectivement stérile, même si les textes tel que "Appel" ou "de la grève étudiante à la grève humaine" ont par bien des aspects de la pertinence. C'est pour celà que j'en proposait la lecture...
Ce dont je parle c'est de l'articulation des logiques, des manières d'aborder les choses. Pour exemple, il me semble que du côté du collectif pas dupes on a parfois eu tendance à privilégier cette année l'en dehors (le squat) au détriment des luttes sociale concrètes (c'est d'ailleurs pas vraiment les bons mots puisque le squat est une lutte sociale concrète en même temps qu'un mode de vie...), il est vrai peu nombreuses sur nos lieux de vie ou de travail... mais c'est dommage! Mais difficle d'être partout et de tout faire... surtout lorsque les luttes sont peu peu nombreuses sur nos lieux de vie ou de travail.
la question d'articuler le "dehors" au "mouvement social" est importante mais également la question de prolonger les expériences si riches vécues dans les mouvements...cette joie diffuse rencontrée alors, ce goût soudain de la grève en elle-même et l'appétit qu'elle dure, qu'elle se propage... le désir de vivre autre chose : "la grève humaine"...
tu écris aussi :
"tu as sans doute déjà "lutté" pour que soient mises en place des AG : qu'elles soient aujourd'hui courantes et que tu sois dedans, il s'agit désormais d'assurer !"
On essaye
et j'espère que vous également
Mais plus sérieusement en même temps, j'essaye d'éviter justement de me transformer en militant pro qui assure... parce qu ça aussi ça peut se tranformer en avant-gardisme. On est pas des exemples. c'est parfois un élément qui me gène dans le discours de nombre de militants... Etre crédible, efficace, performant... ça amène souvent à gommer ce qui pourrait décridibilser, rendre impopulaire...
Et là je en pense pas que ce soit ton cas
dans cette perspective le texte de Hakim bey TAZ peut-être égalment intéressant.
Je ne pense pas donc qu'on soit à des années lumières... sauf si je me trompe
PS : comme t'as pu t'en rendre compte j'ai eu du mal avec les citations, je les ai donc mise en italiques...