Luttes spontanées, luttes dures...

Mille-feuilles à tendance séditieuse.

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Messagepar clown » Mercredi 21 Mai 2008 13:22

La grève des marins-pécheurs qui tourne à l'affrontement violent avec les CRS ( un marin: "de toute façon on est déjà morts, alors qu'est-ce qu'on a à perdre ?"), et une deuxième vague de grève chez les travailleurs sans-papiers (en grève spontanée selon les termes de la vidéo, la CGT ne faisant "qu'accompagner" le mouvement) :

http://www.lemonde.fr/web/panorama/0,11 ... 712,0.html

la vidéo restera pas éternellement en ligne, si certains ont d'autres liens...
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Messagepar douddu » Mercredi 21 Mai 2008 13:54

Désolé d'utiliser le conditionnel .

Mais si nous nétions pas enfermés dans le schéma dominant , la population ou une partie d'entre elle aurait déjà rejoint les travailleurs de la mer et leur action directe .

Le probléme est général et ils proposent une action facilement reproductible et explicable pour tous et par tous .

( le baril de brut est a130 dollar ce jour , on verra quand il sera a 150 ....)
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Messagepar clown » Mercredi 21 Mai 2008 14:10

Oui, ets-ce que les gens se piétineront mutuellement pour aller chercher les précieuses gouttes de fioul aux pompes à essence, ou alors...

Pour ce qui est des négociations de ce matin, apparemment les "délégués" des marins-pêcheurs à Paris se seraient fait insulter copieusement par la base lorsqu'ils leur ont demandé de se calmer face aux flics...selon un délégué: "désormais on ne contrôle plus rien du tout"
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Messagepar Paul Anton » Mercredi 21 Mai 2008 14:29

Certes, la lutte peut être évolutive via l’enclenchement d’une série de phases ...

Mais si on affirme le contraire … La lutte peut être également "radicale-réformiste" et "radicale-conservatrice".

Il y a une essence de la grève qu’il ne faut pas confondre avec sa substantialité.

Question : un révolutionnaire doit-il défendre des petits patrons qui ont de grandes chances de se retrouver sur la paille ?
"Salut Carmela, je suis chez FIAT ! Je vais bien... Si, si, nous pouvons parler tranquillement, c'est Agnelli qui paye !"
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Messagepar douddu » Mercredi 21 Mai 2008 14:36

Le probléme d'un révolutionnaire c'est de faire la révolution .
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Messagepar clown » Mercredi 21 Mai 2008 14:51

Boum. !
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Messagepar NOSOTROS » Mercredi 21 Mai 2008 16:00

Mais si nous nétions pas enfermés dans le schéma dominant , la population ou une partie d'entre elle aurait déjà rejoint les travailleurs de la mer et leur action directe .


Entendu ce matin au journal du matin de France 2, un routier interviewé à l'entrée d'une raffinerie bloquée (le commentaire disait que les routiers étaient solidaires) :

"en fait ce que je comprends pas, c'est que les ouvriers en fassent pas autant. C'est tout le monde qui devrait bloquer les dépôts de carburant, car le gasoil il augmente pour toutle monde. L'ouvrier quand il fait 100 km pour aller au trvaail, ilpaye aussi son gasoil"

CQFD !
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Messagepar p'tit écolier » Jeudi 22 Mai 2008 10:35

Il y a une essence de la grève

joli jeu de mots.

Question : un révolutionnaire doit-il défendre des petits patrons qui ont de grandes chances de se retrouver sur la paille ?


Les marins qui font grève avec les patrons marins-pêcheurs savent que leurs intérêts sont liés. Les marins auraient beau être proprios de leurs bateaux, le problème serait le même. Ils ne font pas grève pour défendre des petits patrons mais tout simplement pour sauver leur croûte. Par ailleurs, je n'aime pas trop cette partition entre d'un côté le révolutionnaire et les autres. Ca fait très...comment dire...euh...CCI (déolé :oops: )
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Messagepar clown » Jeudi 22 Mai 2008 11:54

Pêche: la grève se poursuit dans de nombreux ports, toujours bloqués

Après les annonces gouvernementales d'hier, des assemblées générales se déroulent actuellement dans de nombreux ports du littoral atlantique et de la Manche pour décider des suites à donner au mouvement.


Stop ou encore? Hier, après dix heures de négociations houleuses, arbitrées à Matignon, le ministre de la Pêche, Michel Barnier, a donné en partie satisfaction aux marins-pêcheurs, en annonçant le versement de 110 millions d'euros d'ici à la fin de l'année, dont 40 millions «d'aide sociale» pour soutenir le revenu des marins pêcheurs, plombées par un litre de gazole à 0,75 euros actuellement.


Reconnaissant que la pêche française, «étranglée par l'augmentation des prix du pétrole» était «menacée», le Premier ministre François Fillon a lui appelé les marins à reprendre la mer après cette «aide d'urgence».
De son côté, le Comité national des pêches a lancé le même appel un peu plus tôt, jugeant que «l'essentiel a été obtenu grâce à un effort considérable du gouvernement».

Pour autant, les réactions sur le terrain étaient mitigées mercredi soir. Et ces appels à la reprise du travail n'ont pas reçu d'échos favorables sur l'ensemble de la façace maritime française.

Alors que le mouvement se poursuit à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), premier port de pêche français, à Dieppe (Seine-Maritime) et au Guilvinec (Finistère), premier port de pêche artisanale français, les blocages des ports de Calais (Pas-de-Calais) et de Dunkerque (Nord) ont été levés. Idem dans l'Hérault, pour le dépôt BP Mobil de Frontignan.

En revanche, les dépôts de Port-la-Nouvelle (Aude) et La Rochelle (Charente-Maritime) restent bloqués.

Les ports de Saint-Malo (Ile-et-Vilaine) et Roscoff (Finistère), restent également paralysés, continuant à perturber le trafic transmanche qui a été presque totalement interrompu mercredi.

Aux Sables-d'Olonne (Vendée), «on ne lève pas le blocage pour le moment. On ne va pas se précipiter», indique Gérard Huguet, pêcheur de ce port à l'origine du mouvement lancé le 10 mai.

Dans les Bouches-du-Rhône, les marins pêcheurs, qui avaient levé leurs barrages bloquant les accès à trois dépôts pétroliers le temps de se réunir pour étudier l'accord, ont de nouveau bloqué ce matin les accès à plusieurs dépôts pétroliers. «Nous avons recommencé à bloquer les dépôts de Fos, Berre, La Mède et Lavera», a confirmé le président du syndicat des chalutiers de Martigues, Frédéric Matéo: «Il n'y a pas de raisons d'arrêter le mouvement, il faut aller jusqu'au bout.»


Selon lui, les propositions du ministère reviennent pour les pêcheurs «à être gérés par l'Etat». «110 millions ne suffiront pas à ramener le prix du gazole à 40 centimes d'euros le litre», estime le pêcheur. «Et puis nous ne sommes pas des banques, nous n'avons pas à faire l'avance de l'argent à des compagnies pétrolières qui sont en train de nous ruiner. Et si on ne nous rembourse pas, qu'est ce qu'on fait?», s'interroge Frédéric Matéo. Une réunion a lieu ce matin à Sète (Hérault) pour étudier les suites à donner au conflit.

Des assemblées générales ont actuellement lieu dans de nombreux ports du littoral atlantique et de la Manche pour décider des suites à donner au mouvement.
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Messagepar douddu » Jeudi 22 Mai 2008 12:35

"en fait ce que je comprends pas, c'est que les ouvriers en fassent pas autant. C'est tout le monde qui devrait bloquer les dépôts de carburant, car le gasoil il augmente pour tout le monde. L'ouvrier quand il fait 100 km pour aller au trvaail, ilpaye aussi son gasoil"


cqfd .

je l'avais vu aussi ......

Il y en a au moins un qui est sorti de l'enfermement . C'est déjà ça !
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Messagepar clown » Vendredi 23 Mai 2008 7:44

Mécontents des promesses du gouvernement, les pêcheurs durcissent leur mouvement

De nombreux marins-pêcheurs ont poursuivi, voire durci, jeudi 22 mai, leurs actions contre la cherté du gazole, se disant "insatisfaits" du plan d'aide gouvernemental annoncé mercredi. Seuls les pêcheurs de Royan (Charente-Maritime), de l'Ile d'Yeu (Vendée), du Croisic (Loire-Atlantique) et de Roscoff (Finistère) ont décidé de mettre fin à leur mouvement de grève. Les fileyeurs de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), premier port de pêche français en tonnage, ont également levé en fin d'après-midi le blocage du port, mais n'ont pas repris la mer. Cependant, sur l'ensemble du littoral, la grève a été le plus souvent reconduite à l'issue de discussions houleuses où les propositions du gouvernement ont été vivement critiquées.

"On va durcir le mouvement", a prévenu Eric Loir, patron d'un bateau de pêche à Cherbourg, où les pêcheurs bloquaient les ports de plaisance et de commerce ainsi que les accès à la gare maritime. "Nous voulons un gazole à 0,40 euros à la pompe, un point c'est tout, et tout le reste n'est qu'une usine à gaz", a confirmé Jean-Luc Jauffais, patron-pêcheur en grève à La Rochelle (Charente-Maritime). Mercredi, une aide de 110 millions d'euros dès 2008 a été annoncée ainsi qu'une application en janvier du plan de sauvegarde (310 millions) en deux ans et non trois, et enfin un système garantissant le gazole pêche à 40 centimes de litre, contre plus de 70 aujourd'hui.

ACTIONS CONTRE LA GRANDE DISTRIBUTION

Des promesses qui ne satisfont pas les marins-pêcheurs qui ont bloqué pendant quelques heures les accès à plusieurs dépôts pétroliers des Bouches-du-Rhône, avant d'être délogés par les forces de l'ordre, tandis qu'à Caen, ils ont levé en fin d'après-midi le blocage de deux dépôts de carburants. En revanche, les dépôts de Port-la-Nouvelle (Aude), La Rochelle et Ouistreham (Manche) restaient bloqués, provoquant dans ces régions des afflux d'automobilistes inquiets aux pompes à essence. De nombreuses actions ont aussi été menées contre la grande distribution.


Des pêcheurs, accompagnés par des producteurs de porc, ont vidé des rayons de grandes surfaces de la région de Saint-Brieuc pour distribuer gratuitement du poisson et de la charcuterie aux clients. Des actions similaires ont été menées à Quimper, Cherbourg, Outreau et Arcachon. A Saint-Quay-Portrieux (Côtes-d'Armor), les pêcheurs ont saccagé un bureau des affaires maritimes, qualifiant "d'arnaque" les propositions gouvernementales et réclamant la démission du président du Comité national des pêches, Pierre-Georges Dachicourt.

Face à cette colère, le ministre de l'agriculture et de la pêche, Michel Barnier, a annoncé jeudi qu'il "s'engageait solennellement" à une mise en œuvre "extrêmement rapide" des mesures d'aide à la profession. Mais la Commission européenne a indiqué dans le même temps son intention d'être vigilante à propos de ces mesures, laissant planer un doute sur leur mise en application.
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Messagepar Paul Anton » Dimanche 25 Mai 2008 9:10

douddu a écrit:Le probléme d'un révolutionnaire c'est de faire la révolution .


D'accord ... Ceci dit, je ne fais pas abstraction de la composition et de la recomposition de classe. Ainsi, il faut cerner l'actuelle évolution du capitalisme. Qu'est-ce que va induire la crise ? A défaut de ne pas répondre à cette question, le révolutionnaire peut sombrer dans le bougisme (cette caractéristique propre de ce pseudo-gauchisme).
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Messagepar NOSOTROS » Dimanche 25 Mai 2008 22:04

Ceci dit, je ne fais pas abstraction de la composition et de la recomposition de classe.


On assiste en effet à un phénomène de recomposition de classe : certains petits paysans, petits marins etc ... sont confrontés à leur disparition programmée au nom de la soit disante "rationalité économique" (1). Ils vont devoir faire des choix stratégiques. Une fraction révolutionnaire peut elle s'en décrocher ?

Et si oui, doit on essayer d'entrer en contact avec les éléments potentiels ?

Après ça pose la question des arguments et des angles d'attaques, bien sur.

Cependant poser cette hypothèse n'est pas plus stupide que de croire qu'une fraction révolutionnaire pourra émerger des sans papiers (après tout, lutter pour leur régularisation, c'est demander leur intégration dans le système marchand, salariés et adminiistrativobureaucratique ...)

C'est donc toute l'articulation revendication immédiate / perspective révolutionnaire qui se pose. A partir du moment où tu as une catégorie qui vit un tel bouleversement dans ses modes de vie, dans une non alternative dans le cadre du système (au moins à court terme), il y a des potentialités de basculement et de ruptures individuelles ou collectives. Et même peut être plus que dans n'importe quelle manif de fonctionnaire aujourd'hui ...

Ce qui ne veut pas dire qu'il faille virer activiste ou bougiste. Mais être actif et bouger au bon moment, au bon endroit. C'est ensuite tout l'intérêt du débat, et donc de ce forum, d'en discuter ...

(1) rationalité économique selon laquelle il a fallu complètement "marchandiser" l'agriculture, seule solution pour éviter la famine dans le monde (toute la politique Banque Mondiale / FMI / OMC depuis 20 ans) et dont le résultat est visible aujourd'hui : famines généralisées ...
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Messagepar douddu » Lundi 26 Mai 2008 7:58

On assiste en effet à un phénomène de recomposition de classe : certains petits paysans, petits marins etc ... sont confrontés à leur disparition programmée au nom de la soit disante "rationalité économique" (1). Ils vont devoir faire des choix stratégiques. Une fraction révolutionnaire peut elle s'en décrocher ?

Et si oui, doit on essayer d'entrer en contact avec les éléments potentiels ?


OUI !
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Messagepar jérôme » Vendredi 30 Mai 2008 15:05

[
Question : un révolutionnaire doit-il défendre des petits patrons qui ont de grandes chances de se retrouver sur la paille ?[/quote]

Je pense que cette question de P. Anton est importante. c'est vrai que de nombreux pêcheurs vont être sur la paille. Il en est de même pour de nombreux artisans et de nombreuses boites. La question est de savoir si soutenir ces petits patrons peut renforcer l'unité de la lutte. Je pense que non. En effet, même s'ils font faillites, les petits patrons défendent "leur entreprise" en se plaçant du point de bue de la concurrence et du capitalisme : même s'ils en sont victimes. Leur souci n'est pas la solidarité avec les salariés pêcheurs, mais le salut de leur capital. Par contre les salariés pêcheurs doivent être soutenus par les révolutionnaires du point de vue d'une lutte globale et solidaire avec les autres ouvriers. Malhuereusement, ils sont atomisés et sont une fraction de la calsse ouvrièreplus vulnérable à l'idéologie dominante. S'ils sont dans un même mouvement, patron et salariés pêcheurs ne sont en réalité pas dans le même camp.
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Messagepar p'tit écolier » Samedi 31 Mai 2008 10:20

Leur souci n'est pas la solidarité avec les salariés pêcheurs, mais le salut de leur capital


et tu sors ça d'où ?

A te lire, il faudrait donc que les révolutionnaires (qui sont-ils?) éclairent les salariés pêcheurs sur l'inutilité de se battre avec les patrons marins pêcheurs (qui ne sont autre que ceux qui ont pu acheter un chalut), puisqu'ils "ne sont pas du même camp". Evidemment les salariés pêcheurs ne sont que des prolétaires qui doivent combattre le patron marin pêcheurs qui sont la bourgeoisie. La lutte des classes permet de bien simplifier les choses et d'éviter de chercher à comprendre le fonctionnement et les relations qu'il y a au sein de ces micro-entreprises.

Le post de Jérôme et de Paul Anton ont à mon sens un air très avant-gardiste, très élite révolutionnaire.
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Messagepar Paul Anton » Samedi 31 Mai 2008 11:39

J'essaie juste de cerner le fond de cette problématique …

Il y a également plusieurs autres choses à tenter de décrypter :

-La nouvelle crise actuelle va-t-elle passer de la récession à la dépression ?
-D'une part, qu’est-ce qu’une crise ? D'autre part, qu’est-ce qui différencie la crise actuelle des crises précédentes ?
-Peut-on parler de similitude historique ?
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a propos des révolutionnaires

Messagepar jérôme » Dimanche 01 Juin 2008 16:57

P'ti écolier demande : d'où tu sors ça ? si on observe toute entreprise capitaliste, petite ou grande, elle est basée sur l'exploitation de la force de travail. Cela semble peut-être simpliste, mais je ne vois pas comment l'expliquer autrement. Même si l'entreprise est en train de couler, le patron et le salarié n'ont pas les mêmes intérêts. Même si un patron s'entend bien avec son ouvrier, même s'il l'invite à l'apéro, cela ne change rien au lien économique entre eux. Mais je peux me tromper. Ensuite, tu demandes qui sont les révolutionnaires ? Dans l'histoire du mouvement ouvrier, il y a toujours eu des minorités révolutionnaires, c'est à dire des combattants du prolétarait plus déterminés et surtout plus conscients. Cela ne signifie en rien qu'ils soient des "élites" où qu'ils puissent décider à la place des autres. Non ! la lutte est collective et dans ce combat ils participent à la réflexion sur les buts et les moyens de la lutte, collective, en sachant que "l'émancipation des travailleurs sera l'oeuvre des travailleurs eux mêmes". Ce ne sont pas des "chefs" au sommet d'une pyramide (ça c'est une vision bourgeoise héritée de la société de classe) qui détiendrait LA vérité devant laquelle il faudrait s'agenouiller. Rien de cela (sauf chez les staliniens et les trotskistes). Enfin, je ne pense pas, comme tu le dis, qu'il faut que les révolutionnaires "éclairent les salariés pêcheurs sur l'inutilité de se battre avec les patrons pêcheurs". Il me semble plutôt qu'il faut mettre en avant la nécessité pour tous les salariés de lutter ensemble; de trouver une convergence dans les luttes, d'être solidaire en réfléchissant aux moyens (délégation, participation aux manifs des autres salariés, AG communes etc. Seule une lutte massive et unie peut créer un rapport de force face à la bourgeoisie et à son état. En restant derrière le patron(même d'une petite sutructure), je ne vois pas d'issue positive possible.
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Messagepar NOSOTROS » Lundi 23 Juin 2008 12:12

Pour info, une réflexion de compagnons espagnols sur la question :


A propósito del paro del transporte: el papel de los autónomos en la CNT.



CNT-AIT Madrid

El pasado viernes, 13 de junio, la Secretaría de Acción Sindical del Comité Regional Centro publicó en la web de la Confederación un texto titulado “Reflexiones sobre el paro del Transporte”. El texto proporciona una interpretación en clave anarcosindical del paro patronal convocado por varias asociaciones de empresarios. Apoyándonos en las reflexiones de la Secretaría de Acción Sindical del CRC, que compartimos, queremos añadir un par de datos y reflexiones más.

Según los medios de comunicación burgueses, Julio Cervilla Sojo, el camionero atropellado y muerto en un piquete en Granada, era “asalariado de un autónomo”, es decir, de un patrón, de un explotador. Porque asalariado sólo se puede ser de un explotador del trabajo ajeno, con independencia del régimen de cotización a la Seguridad Social en que se adscriba el explotador. Está por hacerse la estadística de cuántos camioneros inconscientes han estado desperdigados por las carreteras de la región española haciendo el trabajo sucio a su jefe con una pancarta. En esta modalidad delirante de cierre patronal los asalariados no sólo se quedan sin trabajo y sin sueldo sino que, además, durante el tiempo que dura el paro forzoso, van a partirse el pecho en un piquete para reivindicar que el Estado aumente el margen de beneficios a su patrón. Mientras, las mismas patronales que convocan los paros presentan, en su pliego de quejas a la opinión pública, el coste de los salarios como una de las partidas que más les asfixian económicamente después del coste del gasoil.

La Secretaría de Acción Sindical del CRC hace un análisis que también compartimos sobre el interés del Capital en fomentar cierta clase de autoempleo. En sectores estratégicos, como es el caso del Transporte, se desarman de un plumazo a plantillas sindicadas y altamente reivindicativas con el simple procedimiento de convertir a los trabajadores en autónomos. En Madrid, tenemos el ejemplo sangrante de Seur aún fresco en la memoria de algunos compañeros del Sindicato de Transportes. Los que aceptaron rescindir sus contratos laborales y firmar contratos mercantiles con Seur se convirtieron de la noche a la mañana en esquiroles, reventando la huelga de los que se negaban a firmar. Los asalariados de ayer, unidos para la defensa común de sus intereses de clase, son los autónomos de hoy, compitiendo entre ellos en la jungla del libre mercado.

Disentimos con el texto de la Secretaría de Acción Sindical del CRC en una cosa: nosotros no nos podemos solidarizar con “todos esos autónomos que lo están pasando mal”. Para empezar a solidarizarnos con ellos tendrían que renunciar a asociarse a ningún tipo de asociación patronal, como Fedatrans o Fenadismer (convocantes del paro), pero sobre todo tendrían que renunciar a explotar trabajadores en el presente y en el futuro.

Nosotros entendemos el autoempleo como la transformación de puestos de trabajo asalariado en puestos de trabajo autogestionados. El autoempleo, concebido como una actividad económica generadora de puestos de trabajo autogestionados, es un arma de doble filo contra el capital: instruye a los trabajadores en la gestión en común de los medios de producción, un conocimiento históricamente monopolizado por las clases privilegiadas, y puede actuar además como poderoso instrumento de financiación del anarcosindicalismo. Sin esta perspectiva revolucionaria e inconformista de nuestros empleos no nos diferenciaríamos mucho de los asalariados que se contentan con lo que marca la ley o el patrón sobre sus condiciones laborales.

Cada vez somos más los afiliados a CNT que trabajamos por nuestra cuenta. Si el papel específicamente revolucionario del asalariado cenetista dentro de la empresa capitalista es la difusión del anarquismo entre sus compañeros y compañeras de trabajo, el papel específicamente revolucionario del “autónomo” cenetista fuera de la empresa capitalista bien podría empezar por la difusión del anarquismo entre los trabajadores y trabajadoras autónomas sin asalariados. La CNT tendrá que dirigirse tarde o temprano a un colectivo, el de autónomos sin asalariados, que a últimos de 2007 sumaba 1.779.405 cotizantes a la Seguridad Social.

Un último apunte sobre el papel de los trabajadores y trabajadoras autónomas en la CNT: El modelo actual de “cooperativas de trabajo” está tan desprovisto de intencionalidad transgresora como los formularios que dan en las ventanillas de las Comunidades Autónomas para inscribirlas en el Registro. El futuro de la Autogestión pasa necesariamente por la creación de redes de producción y consumo basadas en los principios asamblearios y federalistas del anarquismo. Esta es una tarea que la CNT, como organización que aspira a la transformación social y económica, no puede dejar de lado. Los compañeros y compañeras “autónomas” de la CNT tenemos la responsabilidad de contribuir en la realización de esta tarea con toda la experiencia adquirida en el ejercicio de la gestión del trabajo.
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Messagepar Paul Anton » Samedi 26 Juil 2008 10:19

:arrow:

TOUTE LUTTE N’EST PAS EMANCIPATRICE !

Le problème n’est pas l’action propre d’une corporation mais l’idéologie qui la motive. Cela vaut pour toutes les franges de la société (jeunes, immigrés, banlieusards, salariés, etc.). Cette présente et énième crise cyclique du capitalisme se conjugue entre l’offre et la demande de l’économie de marché, le pouvoir d’achat (le revenu et le prix de la marchandise), l’économie concurrentielle (plusieurs producteurs concurrents), la concentration capitaliste (oligopole) et le mieux produisant (division internationale du travail). Tout cela est plus ou moins régulé par la main invisible du marché. Si on ajoute des effets conjoncturels comme le prix du salaire et des matières premières ou ouvrées, les bilans comptables de certains patrons risquent d’aboutir au dépôt de bilan.
Coincés dans le cadre de marchés territoriaux (la France et l’Europe…), ceux-ci ne peuvent ni délocaliser ni exporter. Afin de maintenir ou d’augmenter leurs marges d’exploitation qui déterminent le bénéfice et par là même le revenu, ils raisonnent comme tous les capitalistes. Ils font pression sur les politiques pour que l’Etat et autres décideurs concernés (régions et Europe…) leurs garantissent des moyens particuliers : aides, défiscalisations, diminutions des coûts salariaux et de certaines marchandises, protectionnismes (sanitaire, douane, cadre juridique…) ou en favorisant l’accès à des marchés.
Parallèlement, ils dégradent la condition générale du salariat : défiscalisation des heures supplémentaires et rejet des 35 heures, modification du cadre des retraites… Telle est la logique structurelle du capitalisme : exploiter les prolétaires afin de dégager la plus-value, être concurrentiel ou disparaître. Quelles que soient leurs opinions et visées sur le salariat, les petits patrons n’échappent pas à la règle. Si l’économie capitaliste peut offrir des variantes, les patrons ne sont pas nécessairement les propriétaires en tout ou partie des entités économiques. La grande majorité des petits et moyens patrons restent cependant dans la position classique du capitaliste ; ils sont propriétaires de leur outil de travail et dépendent de la bonne santé de leurs entreprises pour leurs revenus. Dans le passé, la paupérisation et la prolétarisation de petits capitalistes ont déjà existé. Nombreux furent les paysans, les commerçants et les artisans qui ont fini salariés de leurs ex-confrères, concurrents ou clients. Dans l’ensemble, leur adhésion à l’idéologie bourgeoise les rendait compatibles à constituer l’encadrement, la maîtrise et la petite chefferie des entités qui les salariaient. Leur anti-syndicalisme ouvrier était affiché et bien perçu par la bourgeoisie. Quelques uns d’entre eux et de leurs descendants s’assimileront dans le mouvement ouvrier. Mais on ne peut ignorer que majoritairement ils contestèrent le grand capital (oligopole, monopole…) et l’ultralibéralisme en se déclarant réactionnaires, conservateurs et/ou national-populistes. En outre, ils soutinrent ouvertement les régimes fascistes et assimilés, constituant même des fractions d’extrême-droite. Après-guerre jusqu’aux années 80 en France, la dénonciation du grand capital et des grandes surfaces commerciales… s’incarna dans le poujadisme (mouvement proche de l’extrême-droite).
Comme il a déjà été dit, le libéralisme et le protectionnisme ne sont que des stratégies à géométries variables de l’exploitation de l’homme par l’homme. Par corporatisme, les patrons chercheront, pour défendre leurs entreprises, à enrôler leurs salariés mais toujours dans la défense de l’intérêt patronal, ceux-ci n’allant pas jusqu’à donner leurs entreprises à ces derniers ; mieux, une fois leurs objectifs atteints, ils redoubleront d’efforts pour continuer à exploiter davantage. Si des salariés pactisent ou sont naïfs, instrumentalisés par leurs patrons, nous devons dire clairement que l’intérêt commun, fût-il de l’entreprise ou national est un leurre. Celui-ci cimente la négation de la lutte des classes et nie les intérêts irrémédiables entre les exploités et les exploiteurs.
Il appartient aux petits capitalistes de faire leurs choix. Ou bien ils défendent les variantes du capitalisme, ou bien ils rejoignent la lutte contre celles-ci. Pour l’instant, ils soutiennent leur idéologie et leurs intérêts de capitalistes et donc le système de domination qui l’a engendré. Que de petits patrons ne rechignent au labeur et soient en situation périlleuse, cela ne peut les empêcher de comprendre qu’un monde meilleur ne peut être que par une société juste et égalitaire. A eux de faire une rupture idéologique, tel n’est pas le cas pour l’instant. Ce qui ne permet pas notre soutien. Si, hélas, peu nombreux, parce que trop subversifs ou remuants, certains durent créer leur entreprise pour survivre, ils ne défendirent jamais le capitalisme et participèrent aux luttes de leurs frères anticapitalistes.
Le prix du pétrole un vrai problème, la défiscalisation (en réalité baisse fiscale) une fausse réponse.
En effet, en théorie, la fiscalité assure les recettes de l’Etat qui par la fonction redistributive de l’impôt permet la protection sociale, soit par gratuité ou par aide financière (revenu indirect ou socialisé). Or, la baisse fiscale produit un déficit public que les gestionnaires réduisent en diminuant le revenu indirect ou socialisé. Telle fut et est encore la logique des gouvernements. Ce qui fait que réduire l’impôt sans poser la question de la protection des plus désargentés consiste à limiter sa paupérisation en augmentant celle des autres. Tel est le leitmotiv de Sarkozy et, malgré les apparences, la lutte des petits patrons va dans ce sens. Rappelons que Le Pen fait de l’antifiscalisme son clientélisme "petit patron". De plus, toute augmentation des prix de vente de la production se répercute sur le consommateur. D’après la loi d’Engel, la part alimentaire dans le budget des ménages croît lorsque les revenus baissent, les salariés, y compris ceux qui soutiennent leurs patrons, s’en mordront les doigts en tant que consommateurs.
Apparaissent d’autres contradictions :
– La baisse du coût du carburant augmente la consommation de pétrole et par effet celle de la pollution.
– Le productivisme fordiste pousse à prélever davantage dans les ressources environnementales, entraînant leur raréfaction et, là encore, de la pollution.
– La hausse des prix des marchandises accentue les inégalités de revenu.
En conclusion, toute action conjoncturelle (baisse de TVA…) ou sur les variables d’ajustement (salariales…) ne résout rien sur le fond : c’est la structure même du capitalisme qui est à remettre en cause.

Le capitalisme et ses sbires nous emmènent droit dans le mur : reprenons le contrôle de nos vie. CONTRE L’ETAT ET LE CAPITAL, GREVE GENERALE, POUR PAS FINIR A POIL.

Jean Picard - juin 2008.

Paru dans Anarchosyndicalisme n°107
"Salut Carmela, je suis chez FIAT ! Je vais bien... Si, si, nous pouvons parler tranquillement, c'est Agnelli qui paye !"
Paul Anton
 
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