Je ne parle pas que de tes interventions mais de l'ensemble des signes d'hostilité qui ont court en ce moment. Le texte des toulousains use largement de ces insultes.
Qu'est-ce qu'une idéologie ? C'est l'ensemble des idées propres à une époque et à un groupe. Marx avait critiqué l'idéologie bourgeoise, par exemple. Qu'est-ce que je réfute dans l'idée d'idéologie ? Sa volonté d'hégémonie (que ces idées soient reprises par tout le monde). Le fait de figer les choses (une analyse de l'histoire et du présent prisonnière d'un point de vue fermé, la lutte de classes par exemple ; un but non moins fermé, le communisme compris comme l'autogestion de tout par tous par exemple)
Je préfère parler d'éthique. Ne prends pas la peine de me répondre que pour toi c'est pareil. Je crois que ça ne sert pas à grand-chose de discuter là-dessus.
Dans le même sens, ce qui est politique, c'est ce qui se passe entre les êtres. Je pense que l'amitié est politique, la neutralité est illusion politique, le mensonge est politique, chacun de nos gestes est politique et pourtant, je crache sur la politique, cette activité séparée, professionnalisée, qui dissèque la vie entre privé et public.
Sur le chemin de la FNAC et autres choses de ce goût là, ce n'est pas à moi de répondre mais aux auteurs et éditeurs. Mon point de vue ? Non, ça ne me dérange pas que des textes subversifs soient diffusés ainsi. Je déplore seulement le manque de cohérence entre l'anonymat revendiqué et ce choix de diffusion.
On peut quand même s'interroger sur ces appels qui montrent la voie vertueuse (tao te king Smile ) vers l'insurrection, mais qui s'arrogent le droit de dévoyer quand et comme bon leur semble, droit qu'elles refusent à tous ces impurs imprégnés d'idéologie vendus aux journaflics ... Le ton sentencieux va bien avec l'injure en général ...
Ces appels, comme tu les appelles, ne montrent pas la voie vertueuse. Ils proposent des pistes, soumettent des hypothèses et des analyses. Ils avancent une façon de voir le monde. Rien de plus.
Chacun est bien entendu libre de les critiquer. On peut bien sûr éprouver de l'hostilité à leur encontre. Et ceux qui ne partagent pas cette hositilité peuvent à leur tour répondre. Où est le problème ?
Qu'est-ce que je n'aime pas dans vos critiques ? Les mensonges et les amalgames. Et au-delà de ça, je n'aime pas votre façon de vous organiser et votre façon de voir le monde et la vie. J'ai tenté de confronter tout ça avec ce que je pense. Le résultat est nul, tant pis.
Quant à la prétention, je pense que ça c'est prétentieux :
Seule une analyse globale de la société dans toutes ses dimensions (économiques, politiques,culturelles, sociales) associée à une volonté de lutte qui prennent bien en compte les réalités de terrain, c’est-à-dire la démarche constitutive de l’anarchosyndicalisme, permet d’éviter cet enfermement.
Sinon que tu réfutes l'étiquette SR est cohérente avec ton image, du moins celle que tu souhaite que nous ayons de toi, c'est compréhensible
Tu indique encore combien les présupposés de l'époque (l'idéologie) t'imprègne. J'avance mes idées, anonymement. Il est amusant de te voir courir après mon identité supposée, de voir que tu me prends pour un autre, des faire de allusions sur tout un tas de choses. Je connais sans doute des gens que tu connais, ça s'arrête là. J'ai choisi de ne rien dire sur moi. Parce que nous sommes sur un forum public. Parce que seule la confrontation de points de vue m'intéresse ici. Parce que je n'aime que mes amis.
Sur la postérité : ce qui m'importe, c'est ici et maintenant. Ceux qui viendront après, s'il y en a, feront ce qu'ils veulent. Je ne préjuge en rien de leurs choix. Ils feront donc des idées et de mes actes ce que bon leur semble, comme font du reste les gens du présent.
Enfin, et pour répondre aussi à ton dernier message dans le sujet "Un texte de PMO sur les stratégies de la terreur", voici ceq ue l'on peut lire dans l'insurrection qui vient :
S'organiser pour ne plus devoir travailler
Piller, cultiver, fabriquer
Former et se former
Organiser l'autodéfense
Bloquer l’économie, mais mesurer notre puissance
de blocage à notre niveau d’auto-organisation
Libérer le territoire de l’occupation policière.
Éviter autant que possible l’affrontement direct
Enfin, sur la visibilité, voici un passage :
Fuir la visibilité. Tourner l’anonymat
en position offensive
Dans une manifestation, une syndicaliste arrache
le masque d’un anonyme, qui vient de casser une
vitrine : «Assume ce que tu fais, plutôt que de te
cacher. » Être visible, c’est être à découvert, c’està-
dire avant tout vulnérable. Quand les gauchistes
de tous pays ne cessent de « visibiliser » leur cause
– qui celle des clochards, qui celle des femmes, qui
celle des sans-papiers – dans l’espoir qu’elle soit
prise en charge, ils font l’exact contraire de ce qu’il
faudrait faire. Non pas se rendre visible, mais tourner
à notre avantage l’anonymat où nous avons été
relégués et, par la conspiration, l’action nocturne
ou cagoulée, en faire une inattaquable position
d’attaque. L’incendie de novembre 2005 en offre
le modèle. Pas de leader, pas de revendication, pas
d’organisation, mais des paroles, des gestes, des
complicités. N’être socialement rien n’est pas une
condition humiliante, la source d’un tragique manque de reconnaissance – être reconnu : par
qui? –, mais au contraire la condition d’une liberté
d’action maximale. Ne pas signer ses méfaits, n’afficher
que des sigles fantoches – on se souvient
encore de l’éphémère BAFT (Brigade Anti-Flic
des Tarterêts) – est une façon de préserver cette
liberté. De toute évidence, constituer un sujet
« banlieue » qui serait l’auteur des « émeutes de
novembre 2005 » aura été l’une des premières
manoeuvres défensives du régime. Voir la gueule
de ceux qui sont quelqu’un dans cette société peut
aider à comprendre la joie de n’y être personne.
La visibilité est à fuir. Mais une force qui s’agrège
dans l’ombre ne peut l’esquiver à jamais. Il s’agit
de repousser notre apparition en tant que force
jusqu’au moment opportun. Car plus tard la visibilité
nous trouve, plus forts elle nous trouve. Et
une fois entré dans la visibilité, notre temps est
compté. Soit nous sommes en état de pulvériser
son règne à brève échéance, soit c’est lui qui sans
tarder nous écrase.