retour sur le possibilisme marxiste et anarchiste

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retour sur le possibilisme marxiste et anarchiste

Messagepar Paul Anton » Samedi 25 Juin 2005 12:25

Le 28 juin 1914, l’héritier potentiel de l’empire Austro-hongrois perd précipitamment la vie, lors d’un déplacement en Bosnie-herzégovine. Cette région des Balkans avait été incorporée dans son giron, à partir du congrès de Berlin en 1878. Cependant, l’annexion de la Bosnie-herzégovine ne se concrétise seulement qu’en 1908. Elle va provoquer une exacerbation des discordes entre les deux blocs impérialistes d’Europe : La triple entente (la France, la Grande-Bretagne, la Russie) et la triplice (l’Allemagne, l’Autriche-hongrie, l’Italie).

L’assassinat de l’archiduc François Ferdinand sert de prétexte pour déclencher les hostilités un mois plus tard ; elles durèrent quatre longues années (1914-1918). Cet affrontement coûtera la vie à plusieurs millions de nos frères prolétaires. Ils s’entretuèrent pour assouvir les appétits démesurés des vomitives classes aristocratiques et bourgeoises du continent européen, qui s’affrontent dans la défense des intérêts de leur capitalisme nationaux respectifs, notamment au sujet du contrôle des matières premières et des empires coloniaux.

Ce contexte historique induit de nouveau une crise au sein du prolétariat, puisqu’un courant opportuniste était déjà apparu dans l’AIT ; ce dernier fut responsable de sa désagrégation : voir la polémique entre Marx et Bakounine sur le pangermanisme. Le même dilemme se pose ainsi au prolétariat pour la première guerre mondiale : ou l’internationalisme, ou le ralliement à l’aristocratie et à la bourgeoisie (nationalisme, patriotisme, social-chauvinisme, etc.).

Les marxistes se divisent sur l’analyse et la tactique de la période et l’aile révisionniste de ce courant (Kautsky, Plékanow, etc.) se moque éperdument des motions élaborées lors du dernier congrès de la deuxième internationale (Bâle 1912). Les révisionnistes pensent que, le recours à la grève générale y compris l'engagement d’un processus révolutionnaire visant à une transformation sociale ne sont plus à l’ordre du jour, voir même illusoire. Ce qui prime avant tout pour ces scélérats : la protection de la patrie. Car ils espèrent que la crise ouverte par le bellicisme débouchera sur le pourvoi de la sociale-démocratie qui se fortifiera également par l’ouverture d’une ère de prospérité liée au désarmement. Ils préfèrent donc renoncer à l’une des maximes solennelles du socialisme révolutionnaire : « prolétaires de tous les pays unissez-vous » au profit d’une autre absolument avilissante : « prolétaires de tous les pays désunissez-vous pour le triomphe et la grandeur éternelle de vos bourgeoisies respectives ! », sous le couvert de leur thèse dénommée ultra-impérialisme, c'est-à-dire la fusion des capitaux nationaux dans un capital international : mondialisation. Je rappelle que certains anarchistes signèrent un insolite manifeste en faveur de la guerre. Il s’agit en autre de Grave, Kropotkine, Cornilessen.

Tout cela contribue à chloroformer le prolétariat, dont le dispositif structurel se voit également empoisonné par le jacobinisme (la centralisation décisionnelle, le culte du chef…). Le syndicalisme à la consonance d’une neutralité idéologique résultant de la charte d’Amiens en 1906 parmi les tendances principales de la pensée socialiste va ainsi devenir une chimère. Ce qui achève de délimiter une frontière théorique au cours du 20ème siècle. En conséquence, une disjonction discursive s’installe selon les tenants d’un socialisme internationaliste et d’un socialisme chauviniste. Le choix de ce dernier trouvera plus tard son effet ultime dans le national-socialisme.

De nos jours, le même opportunisme, possibilisme, pragmatisme, réalisme… préférant l’infidélité à la fidélité discursive (la défense d’un authentique projet révolutionnaire) manient les paradoxes : le vote Chirac, le parlementarisme, le municipalisme, la défense de la constitution nationale contre celle de l’Europe. Le véritable objectif pour eux n’est pas la défense des intérêts du prolétariat, mais de s‘insérer dans les sphères culminantes de l’Etat afin de satisfaire leurs ambitions illimitées.

Nous observons de fait que le cadre de l’ultra-impérialisme colle au schéma de création et de développement du bloc européen après la deuxième guerre mondiale. Pour moi quelque soit d’autre part la réalité géographique du capitalisme (ou des capitalismes) : régional, national, international et multinationale, les révolutionnaires authentiques ne devront jamais appuyer les théories fumeuses d’une tactique perverse, niant les rapports de classe, qui place le prolétariat à la remorque de telle ou telle bourgeoisie ! En effet, nous n’avons nul intérêt à arbitrer les contradictions de cette classe et nous pouvons saisir tout de suite le manque d’une position révolutionnaire véritable pour ceux qui entendent se positionner sur la constitution européenne. Car comme le disait Von Clausewitz : la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens » et Foucault de rajouter par le renversement qu’il effectue : la politique est la continuation de la guerre par d’autres moyens !

En conclusion, les diverses options politiques de la bourgeoisie ne sont que les multiples formes de la guerre de classe qu’elle mène contre le prolétariat. Ce dernier ne peut sous peine de s’aliéner que, développer sa logique de guerre envers le capital par l’agencement d’un projet politique révolutionnaire : le communisme libertaire.

article extrait du combat-syndicaliste
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