un 19 janvier jusqu'au CRA de Vincennes
Dans le cadre de la journée d'action contre les centres de rétention et contre la directive européenne qui prévoit d'allonger la durée de rétention, une manifestation assez importante se met en branle à partir de 14h30 à la Porte Dorée. Quelques 4000 personnes défilent tranquillement dans le bois de Vincennes. Un grand nombre sont venus en famille ou avec des potes et se baladent assez librement dans le cortège.
A l'approche du centre, le dispositif policier se fait plus imposant. Débordés à la dernière manif jusqu'au centre, ils semblaient avoir prévu le coup cette fois-ci. Sur le parking de l'hippodrome de Vincennes (juste en face du CRA), ils avaient installé de nombreuses barrières pour que personne ne puisse s'approcher de trop près du centre et ne puisse dialoguer avec les retenus. Ils devaient s'imaginer aussi que les "énervés" ne seraient tout au plus qu'une petite centaine (comme la dernière fois) et qu'il serait facile de les prendre à revers, coincés entre les barrières installés et les voitures du parking...
Près de 400-500 personnes rentrent sur le parking, pendant que la banderole de tête finit le parcours déposé à une centaine de mètres plus loin devant un mur grillagé installé pour l'occas par les keufs. Assez rapidement quelques dizaine de personnes tentent d'arracher les barrières que retiennent les gardes mobiles. Petit gazage défensif. Petite charge sur le côté des nationaux qui reculent rapidement jusqu'à leur position initiale. Gros pétards qui détonnent, caillasses, pots d'échappement, bouts de bois et cannettes commencent à voler sur les gardes mobiles et les keufs. Quelques-uns testent même leur habileté sur des cibles plus précises : civils, rg, ou encore flics qui filment les têtes avec leur petits camescopes. (A ce propos, petite digression : le nombre de manifestants qui viennent pour se prendre en photo avec les copains ou faire des films "militants" où ils filment toutes les tronches, devient hallucinant. Nous avons déjà les saloperies de caméras des médias bourgeois, ainsi que celles de flics, toujours plus nombreuses... Autant participer directement à la lutte, plutôt que de la spectaculariser davantage et que de la vivre par procuration au moyen d'un appareil photo...).
Une seconde charge incontrôlée d'un petit groupe de 6-8 keufs laissera des petits souvenirs à ces derniers. Avancé trop en avant, ce petit groupe de keufs se retrouve pratiquement encerclé par 150 énervés : un flic se prend un pavé par derrière, gazage et repli défensif limite, grenades lacrymos balancé par leurs acolytes de derrière... Ils reprendrons leurs positions à bonne distance et n'en bougeront plus. Par contre, ils seront bientôt relayés par les moralistes soc-dem et les paternalistes trotskystes. La banderole de tête n'intéressant même plus les journalistes, ces fins tacticiens politiques décident de venir au milieu des "échauffourés" pour faire une chaîne-tampon entre les méchants gardes mobiles et les énervés irresponsables. Les écharpes tricolores jubilent, le bouffon Besancenot décoche son sourire de gendre idéal et les photographes appuient sur le boutons. Il y a aussi quelques citoyens - plus ou moins encartés - qui tapent la morale ou qui traitent les gens de flics infiltrés et provocateurs (vieux procédé stalinien que de coller l'étiquette de flics à tous ceux qui se bougent !)...
De l'autre côté, loin derrière les différentes lignes de gardes mobiles, et derrières les barbelés du centre, les retenus sont là. Ils gueulent "Liberté", ils chantent, agitent des draps blancs ainsi que des banderoles. Ils ne semblent pas se laisser abattre et ils ont l'air toujours bien déterminés.
Que dire de plus ? Pas d'arrestation, un feu d'artifice tiré, une voiture (de keufs ou de bourge ?) a vu un de ses pneus crever... Une importante manif (par le nombre et par l'objectif. En effet, on a pas vu souvent plusieurs milliers de personnes se rassembler devant une prison ou un centre de rétention) et une certaine détermination. La prochaine fois, on attaque le CRA ? ?
Hier, ce sont quelques 300 personnes qui étaient présentes au rassemblement
de 11h00 au métro Capitole. Un rassemblement trés chiant, vu et revu, sans beaucoup
de sens... Bref. Etaient présent : RESF evidemment, RUSF, des SUDistes, la CNT, la FSE,
la CGA et d'autres mais trés diffus. Nous sommes donc restés là, sous le regard
des consommateurs, coincés entre la banda et le défilé de harley clone de johnny.
Quel misère !
Pour la suite. Nous étions plusieurs à ne pas vouloir nous contenter du spectacle de
la contestation. Un appel avait donc été lancé pour aller directement sur le centre de
rétention de Cornebarrieu. Des réunions ont eu lieu. Un bus était réservé...
Et à 13h00, c'est une 50 aines de personnes qui embarquent dans le bus.
Suivie de plusieurs caisses, y compris la C4 des Rgs.
Sur place, c'est à dire en pleine campagne aprés 20 minutes de bus ( merci à planète
en danger ), les caisses de gendarme sont aux " points stratégiques ". Mais sans plus.
Nous débarquons direction la taule. Un énorme batiment grillagé et barbelé avec
des caméras partout. Nous sommes 70 et je précise ici que c'est surtout la fraction libertaire
qui est présente. L'info a été diffusé mais apparemment les socs dems ont autres choses
à faire...
Nous balançons quelques slogans. Aucun signe à l'intérieur, à part les porcs qui s'agitent
dans leur bocal. Nous réussissons malgré tout à contacter des détenus à l'intérieur.
Nous leur expliquons que nous sommes là en soutien et pour la fermeture des centres de rétention.
Celà dure une heure et entre temps, notre troupe à un peu grossit. 100 personnes
sont présentes maintenant.
Finalement, nous réussissons à apercevoir des détenus ( appelé TPI par les porcs )
qui nous font signes. L'alarme se déclenche dans le batiment. Nous continuons de gueuler
et leur montrons que nous les avons vu. A un moment donné, nous réussissons à discuter
directement avec des gamins de 11 ans. C'est assez hallucinant...
A l'intérieur, les détenuEs nous ont captés. Nous réussissons à contacter d'autres
sans-paps qui nous disent leur dégout de tout çà. Certains messages sont assez
desespérés. On le comprend facilement.
2 heures aprés, notre arrivée, nous décidons de partir pour laisser le parloir à
des familles bloquées par les porcs devant le centre...
Nous reviendrons et d'autres réunions sont d'ore et déjà prévue.
Merci à celles et ceux qui sont venue et qui ne se contente pas du triste spectacle de la contestation.
Lyon : Récit du rassemblement devant le CRA
Pour la destruction de tous les centres de rétention !
Samedi 19 janvier 2008, face au CRA (centre de rétention administrative) de Lyon-SaintExupéry, nous étions autour de 2000 personnes en solidarité aux sans-papiers et pour la fermeture des centres de rétention. Des gens sont venus de toute la région Rhône-Alpes, et même de plus loin. Quelques banderoles ont été préparées pour l'occasion, ce qui était beaucoup plus réjouissant que les nombreux et insignifiants drapeaux publicitaires des différentes orgas (Sud, Cnt, Lcr, Cgt, Ldh, Resf, etc.). Au départ quelques slogans sont criés un peu mou,jusqu'à ce qu'un groupe de femmes et d'hommes prennent le relais énergiquement, percussions sur des bidons et sur les barrières que les flics avaient installées pour faire un « périmètre de sécurité » ; ça faisait plaisir à entendre et ça donnait enfin envie de chanter/gueuler avec tout le monde (ça serait bien, d'ailleurs, qu'on arrive à changer le slogan « police partout, justice nulle part » par « police partout, justice complice », surtout devant un centre de rétention). Le slogan « les enfants, à l'école, pas en prison » nous a rappelé cette citation : « L'individu ne cesse de passer d'un milieu clos à un autre, chacun ayant ses lois : d'abord la famille, puis l'école (« tu n'es plus dans ta famille »), puis la caserne (« tu n'es plus à l'école »), puis l'usine, de temps en temps l'hôpital, éventuellement la prison qui est le milieu d'enfermement par excellence » - Deleuze, Post-scriptum sur les sociétés de contrôle, 1990 (à lire ici).
Dans le CRA, les gens gueulent aussi, ils et elles agitent des tissus et une banderole sur laquelle est écrit « liberté ». On était à environ 150 m du CRA, les flics étaient super nombreux, au moins trois cars et une dizaine de fourgons de gendarmes mobiles. Forcément ça calme un peu les ardeurs. Ça fout bien la rage aussi tous ces flics qui protègent cette infâme prison pour étrangers. Des gens ont essayé de renverser les barrières pour s'avancer plus près du CRA. Des flics en civil se sont éloignés de la foule sous la pression de quelques manifestants et quelques projectiles sont lancés en direction des gendarmes mobiles. Des pompiers arrivent et on apprend que dans le CRA, il y a eu un départ de feu (la Cimade était en contact téléphonique avec des gens à l'intérieur).
Ce rassemblement n'était pas un rassemblement « Resf » mais appelé par pleins d'orgas, associations, et individus… Pour fermer les centres de rétentions, il paraît logique de s'opposer à la police, sans laquelle ces centres ne pourraient pas exister. Mais quelques militants « dans la probité, la propreté morale, et la dévotion jusqu'à l'abnégation » (Pierre, v.3-8) se sont interposés en faisant la morale : « C'est notre manif ! » (ha bon ?), « C'est du fascisme, arrêtez ! » (pardon ?), « Vous décrédibilisez le rassemblement face aux médias » (ça rappelle quelque chose, éternelle rengaine), « Vous venez ici pour foutre la merde, mais au quotidien vous ne faites rien » (vous avez l'air de bien -mal- connaître nos vies, et puis d'abord t'es flic ou quoi ?), etc. C'était pathétique ces réactions citoyennes et soumises à un ordre pacificateur. Un mec a même sorti « Mais j'ai fait soixante-huit moi, je sais ce qu'est la vraie révolte, alors arrêtez un peu vos conneries » : Toi tu t'es pseudo-révolté, et nous on peut pas ? Et elle est passée où ta révolte de 68, bouffon ?
Ce n'est décidément pas en faisant des rassemblements symboliques qu'on changera quoi que ce soit. Il faudra bien plus que ça pour ébranler le pouvoir. Et encore bien plus pour le mettre à bas.
Les bâtard-e-s
NOSOTROS a écrit:c'était une private joke en référence au film les tontons flingueurs et à la célèbre scène de l'alcool frelaté qui lui aussi avait du style. Laisse tomber c'est un délire, désolé d'avoir parasité le forum.