Notion : Anar Communiste, Syndicaliste, Individualiste

Les courants, les théoriciens, les actes...

Notion : Anar Communiste, Syndicaliste, Individualiste

Messagepar Léa » Mardi 29 Mar 2005 17:02

Pour cette fois, je vais donc démarer "large" (histoire de partir d'une base maléable) je pense par la suite faire un sujet différent pour chacune des "tendances" anarchistes et développer les concepts/notions (fondamentales) de chaque courrant avec l'aide de tous et toutes. et en plus j'ai même pas dit que c'était une doctrine politique.... :oops: :lol:

L'anarchisme est donc :
L'anarchisme est une philosophie politique qui prône l'abolition de toutes formes de gouvernement et de domination.

Le terme anarchisme est étymologiquement issu du grec an (marque du privatif) et archè (pouvoir, autorité, commandement). L'anarchie que proposent les anarchistes n'est pas l'absence d'ordre, de règles, de structure organisée ; cette réalité là se définit comme de l'anomie. Les anarchistes recherchent l'absence de hiérarchie, de pouvoir, d'autorité (principes organisationnels que les anarchistes considèrent comme immoraux, oppressifs, nuisibles, générateurs de désordre et de malheur, et inutiles). Les anarchistes tendent vers l'organisation d'une société libertaire et fédéraliste, où la liberté politique serait le fondement social. Pour se démarquer de l'usage péjoratif et effrayant du mot « anarchie » pour désigner l'anomie, les anarchistes utilisent aussi le mot libertaire (défenseur de la liberté politique) comme synonyme d'anarchiste.
http://encyclopedie.zaup.org/wiki/index.php/Anarchisme

Et sur le terme Anarchie, voila un petit lien :
http://faqanar.zaup.org/index.php/Anarchie

Jusqu'à là c'est simple et on comprend que l'Anarchie c'est pas l'Anomie :
ANARCHIE ET ANOMIE
d'Alain PESSIN
à Jean Duvignaud

Le désir imprévisible
L'histoire tout entière de l'anarchie est faite de dérapages du désir. Aujourd'hui encore les libertaires sont nécessairement mis en demeure, par eux-mêmes, dans leur exercice constant de définition de soi, de clarifier leur rapport avec des évènements et des personnages qui donnent au mouvement son bagage le plus spectaculaire, mais dont la signification politique et morale est pour le moins problématique.

Comment vivre avec Netchaiev, ce météore russe venu glisser la perversion morale dans la stratégie révolutionnaire, et surtout comment admettre et comprendre la violente séduction qu'il exerça, ne fut-ce qu'un instant, sur Bakounine lui-même? Comment faire place à Ravachol, dont les exactions de droit commun furent moins approximatives que les bombes, et comment rendre compte de la complaisance de quelques-uns qui glorifièrent en lui une sorte de nouveau Christ? Comment partager le désespoir d'Emile Henry qui se voulut, le 12 février 1894, le meurtrier du peuple? Comment croire que l'anarchie ait pu dériver jusqu'à voir dans le hold-up un raccourci vers le bonheur, comme l'illustra pourtant la bande à Bonnot?

Il est inutile de prolonger une liste de ce genre. Le mouvement libertaire n'en finit pas de tenter de raisonner de tels faits, c'est-à-dire d'élaborer pour lui-même à leur égard une proposition rationnelle, afin de les chasser, ou de les réintégrer, s'il se peut, à la cohérence d'un projet collectif. Une telle clarification garde, depuis un siècle, un même caractère d'urgence. Car l'image générale de l'anarchisme, qu'elle soit produite par ses détracteurs ou véhiculée par des commentateurs superficiels, se réduit couramment aux figures du poseur de bombes, du bandit tragique, ou de la caricature démoniaque du révolutionnaire. Mais il est vrai aussi que l'esprit anarchiste complique toujours un peu les choses, qui critique sévèrement de telles trajectoires indiscutablement marginales, mais revendique en même temps et toujours une participation au scandale, par provocation, par sa recherche constante de la formulation la plus abrupte de son altérité, par l'extrémisme de sa révolte qui le pousse dans l'idée, quelque peu paradoxale, que s'il n'en est jamais l'auteur, il est toujours capable du pire.

Quelles sont pourtant les chances d'une rationalisation de tels phénomènes? Tous ces faits sont porteurs, au moins virtuellement, de contradiction entre un idéal libertaire revendiqué, et des positions, des attitudes qui lui semblent difficilement conciliables. Deux possibilités semblent alors ouvertes pour leur interprétation : soit on maintient la contradiction en l'état, ce qui veut dire qu'on la considère comme constitutive de l'anarchie, et l'on a d'assez fortes chances alors de disqualifier celle-ci. C'est ce que fait par exemple H. Arvon qui, commentant l'épisode de l'insurrection de Lyon en septembre 1870 et la contradiction qu'il repère entre l'idéal libertaire de déchéance immédiate de l'État et les nécessités organisationnelles de la victoire populaire, incluant un certain dirigisme, conclut à "l'aporie" de la révolution libertaire qui, littéralement, ne serait donc pas pensable, les deux termes de "révolution" et de "libertaire" s'excluant l'un l'autre selon l'auteur ; soit on fait supporter les difficultés voire les impasses rencontrées régulièrement par le mouvement libertaire par les seuls caprices et fragilités de la psychologie individuelle, ce qui n'est alors qu'une façon de leur dénier toute signification historique et politique.

Il ne s'agit pas de chercher à réintégrer à tout prix tous les épisodes "scandaleux" ou apparemment contradictoires dans une positivité historique qui serait celle de l'anarchisme. Un tel unanimisme est manifestement un projet absurde. Mais on fera l'hypothèse que l'approche sociologique et certaines de ses intuitions modernes majeures permettent d'approfondir la compréhension des faits de ce genre.

Les questions sont les suivantes: certaines dynamiques du collectif permettent-elles de comprendre le déploiement imprévisible du désir ? Ce dernier peut-il alors nous renseigner sur autre chose que sur les bizarreries de l'esprit individuel ? Peut-il être tenu pour un indice significatif dans le repérage des faits historiques et politiques ?
....
http://refractions.plusloin.org/textes/refractions1/pessinanarchieanomie.htm/
Pour ceux et celles que cela interressent de lire la suite...

Bon, cela dit, l'Anarchisme au sens large se "divise" (?) se ramifie en plusieurs courants qui sont principalement :
Tendances anarchistes
Un article de EncycloAnar, l'encyclopéde libre.

Le mouvement anarchiste depuis son origine est composé de différentes tendances plus ou moins complémentaires ou non. On pourra nettement distinguer :

- l'anarchisme individualiste, qui insiste sur l'autonomie individuelle contre toute autorité.

* l'anarchisme chrétien, partisan de l'anarchisme individualiste, est essentiellement mystique et non révolutionnaire, se basant sur la « révolution personnelle ».

- l'anarchisme socialiste, qui insiste sur la gestion collective de l'économie.

* l'anarcho-communisme, qui de l'adage « À chacun selon ses besoins, de chacun selon ses capacités » veut économiquement partir du besoin des individus, pour ensuite produire le nécessaire pour y répondre, ce qui politiquement est lié étroitement avec l'anarchisme qui part des volontés de chaque individu réel, par la liberté politique pour créer/construire la société à échelle humaine.
* l'anarcho-syndicalisme, qui propose une méthode : le syndicalisme, couplé à l'anarchisme (collectiviste), comme moyen de lutte et d'accès vers une société anarchiste.
* Le collectivisme libertaire qui propose une gestion collective égalitariste de la société.

Ces différentes tendances se rejoignent (théoriquement) sur la volonté de mise en place d'une société libertaire, où la liberté politique serait la règle, c'est-à-dire qu'aucun organisme (syndical, communautaire, ou autre) ou individu n'aurait à contraindre d'autres formes politiques d'organisation.
http://encyclopedie.zaup.org/wiki/index.php/Tendances_anarchistes

C'est donc à partir de là, où pour ma part, cela devient un petit peu plus complexe qu'au début, où l'Anarchie au sens large était compris simplement.

Bon il y a déjà une bonne base, quand même ? simple, j'admet mais bon, rien que cela et un "bon" (ou un mauvais, d'ailleurs) esprit critique peut commencer à débattre sur certainnes choses générales.

Pour ma part, je tacherais, la prochaine fois de "sujétiser" chacunes les tendances ci-dessus sus-nomées. Et en parallèle les concepts/notions associés à ces tendances, tout en espérant relier les personnalités à chaque courrant (généralement, c'est aussi là ou je me plante :lol: )
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Messagepar Léa » Mardi 29 Mar 2005 18:21

Par exemple dans le cadre de cette discussion théorique (c'est pas fait pour être un monologue), et grâce à un lien précedement apporté par Renard Chic : http://fraternitelibertaire.free.fr/liste_des_ouvrages.htm

J'ai pu trouvé ce texte :
Abécédaire de l'anarchiste révolutionnaire.
Par Nestor Makhno


L'anarchisme, c'est la vie libre et l'oeuvre créatrice de l'homme. C'est la destruction de tout ce qui est dirigé contre ces aspirations naturelles et saines de l'homme. L'anarchisme, ce n'est pas un enseignement exclusivement théorique, à partir de programmes élaborés artificiellement dans le but de régir la vie ; c'est un enseignement tiré de la vie à travers toutes ses saines manifestations, passant outre à toutes les normes artificielles.

La physionomie sociale et politique de l'anarchisme, c'est une société libre, antiautoritaire, celle qui instaure la liberté, l'égalité et la solidarité entre tous ses membres.

Le Droit, dans l'anarchisme, c'est la responsabilité de l'individu, celle qui entraîne une garantie véritable de la liberté et de la justice sociale, pour tous et pour chacun, partout et de tous temps. C'est là que naît le communisme. L'anarchisme naît naturellement chez l'homme; le communisme, lui, en est le développement logique.

Ces affirmations demandent à être appuyées théoriquement à l'aide de l'analyse scientifique et de données concrêtes, afin de devenir des postulats fondamentaux de l'anarchisme. Cependant, les grands théoriciens libertaires, tels que Godwin, Proudhon, Bakounine, Johann Most, Kropotkine, Malatesta, Sebastien Faure et de nombreux autres n'ont pas voulu, du moins je le suppose, enfermer la doctrine dans des cadres rigides et définitifs. Bien au contraire, on peut dire que le dogme scientifique de l'anarchisme, c'est l'aspiration à démontrer qu'il est inhérent à la nature humaine de ne jamais se contenter de ses conquètes. La seule chose qui ne change pas dans l'anarchisme scientifique, c'est la tendance naturelle à rejeter toutes les chaînes et toute entreprise d'exploitation de l'homme par l'homme. En lieu et place des chaînes et de l'escalvage instaurés actuellement dans la société humaine - ce que, d'ailleurs, le socialisme n'a pu et ne peut supprimer -, l'anarchisme sème la liberté et le droit inaliénable de l'homme à en user....

... / ...

Probouzdénié, n°18, janvier 1932, pp. 57-63, et n° 19-20, fevrier-mars 1932, pp.16-20. Extrait de A. Skirda "La lutte contre l'Etat et autres écrits" Ed. J-P Ducret 1984.


Le texte étant trop long, je renverrais simplement à l'adresse : http://fraternitelibertaire.free.fr/liste2_des_ouvrages.htm ou l'on peut lire la totalité de ce texte.
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Messagepar Paul Anton » Mardi 29 Mar 2005 18:26

Pour information, un article abordant un des aspects du sujet va paraître dans le prochain supplément régional… :)
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Messagepar Paul Anton » Mercredi 30 Mar 2005 17:36

J’envisage pour ma part l’anarchisme comme étant un regard différent que l’on porte sur l’ensemble des choses constituant le monde singulier dans lequel nous vivons. En effet, l’anarchisme se veut tout d’abord une pensée qui se nourrit d’une approche multidisciplinaire (sociologie, économie, histoire, philosophie, psychologie, psychanalyse…) et d’une dialectique ontologique (la science de l’être en tant qu’être). Car l’anarchisme recherche l’épanouissement intégral des facultés créatrices de l’individu dans une société où cette dernière s’ordonne et se gouverne par le biais d’un système dénommé démocratie directe qui avance l’idée selon laquelle l’espace politique n’est plus disposé entre les mains de castes s’appuyant sur des formes multiples de domination régies par des mécanismes (voir Michel Foucault et ses cours au collège de France) : le techno fascisme, l’intériorisation d’une norme comportementaliste, le capital culturel…L’ anarchisme se réfère de ce fait au concept d’autonomie : auto = le même + hétéro = l’autre + nomos = la loi et énonce également les postulats ou les axiomes suivants : le sujet est l’individu qui agit par ses propres choix dictés par sa conscience et la situation du moment. L’anarchisme nie l’existence d’un être transcendantal quelconque : dieu, déesse…

Un petit début... :wink: :)
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Messagepar Léa » Vendredi 01 Avr 2005 18:58

Parfois, je te sens très "spirituel" :lol: :lol: (humour à la sauce 01/04). En surfant sur la vague technologique chargé d'amener du progrès à l'humanité, je suis virtuellement tombé sur ceci :
Une toute petite histoire de l’anarchisme...
de : Marianne Enckell


En mai 68, lectrice, lecteur, étiez-vous seulement nés? L’histoire de l’anarchisme ne commence pas dans l’insurrection étudiante et les grèves ouvrières de ce printemps-là, mais un siècle plus tôt, lorsque les ouvriers d’Europe et d’Amérique créaient leurs premières organisations, leurs premiers syndicats. Ou quand Proudhon revendiquait le mot : si c’est votre ordre qui règne, alors oui, je suis anarchiste !

Les anarchistes aiment se raconter des légendes, s’inventer des ancêtres et des héros. Il n’y a pas de mal à ça : sans dieu ni maître, le culte de saint Durruti, des saintes Louise et Emma, voire de saint Ravachol ne fait guère de dégâts, leur geste finit en chansons ou en T-shirts. Mais l’histoire de l’anarchisme est une histoire d’hommes et de femmes en lutte, avides de savoir et de changement social, de culture et d’idéal. C’est aussi une histoire d’erreurs et d’échecs, de confrontations et de succès, et d’une volonté qui n’est jamais abattue. Être exploité ou opprimé ne suffit pas à faire des anarchistes, il faut vouloir en finir avec la domination et porter en son cœur un monde nouveau.

L’histoire des anarchistes est largement absente des manuels et n’a percé dans le monde universitaire que depuis peu. Les lignes qui suivent donnent un aperçu, quelques bribes, des lignes de force, scandées par des chansons.
.../...
http://refractions.plusloin.org/maincourante.html

Vue la longueur, je préfère le mettre en lien. Cela dit, la revue Réfractions ne m'est pas non plus inconnue, mais ou ? Enfin ça, c'est une autre question (hors du débat actuel).
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Messagepar Paul Anton » Samedi 02 Avr 2005 21:37

Il est vrai que des individualités influentes ont imprégné de leurs sceaux ce courant de pensée tout au long de son histoire. Mais je pense qu’une foule anonyme d’activistes l’ont marqué également par leurs actions. Il est intéressant à ce sujet de consulter le mémoire de Cédric Leroy consacré aux luttes ouvrières pendant les années 70. Cette personne nous apprend que le drapeau noir flottait en 1979 à la SAVIEM (RVI Blainville)… Au fond, l’histoire est une affaire d’archéologie.

:D :idea: :arrow:
Dernière édition par Paul Anton le Mercredi 13 Avr 2005 9:41, édité 3 fois.
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Messagepar Léa » Mardi 12 Avr 2005 18:57

Au fond, l’histoire est une affaire d’archéologie.

Tel Indiana Jones et la quête du saint graal :lol:

Quoiqu'il en soit, voila quelques liens sortant d'un site qui alimente le sujet :wink:

http://raforum.apinc.org/

Et en utilisant le moteur de recherche de ce site (polyglote) on y trouve de bien nombreuses références. Je vous laisse apprécier :wink:
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Messagepar Paul Anton » Mercredi 13 Avr 2005 9:06

Le site n’est pas trop mal et il ressemble à une véritable encyclopédie. 8)

Pour le concept d’archéologie, je fais encore une fois de plus référence à Michel Foucault. :mrgreen:
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Messagepar lucien » Mercredi 13 Avr 2005 12:21

Paul Anton a écrit:Le site n’est pas trop mal et il ressemble à une véritable encyclopédie. 8)

Pour le concept d’archéologie, je fais encore une fois de plus référence à Michel Foucault. :mrgreen:
Je connais bien ce site, tenu par des chercheurs universitaires (de montpellier notamment).

Vous pouvez trouver l'ancienne version du site (avant passage sous "spip") : ici.
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