anarced a écrit:
Le disqualifier uniquement sur ces sujets ou tenter de discréditer toute son œuvre?
C'est évidemment la deuxième option qui est visée, pour une raison bien simple: l'incapacité d'affronter Proudhon sur son propre terrain: la question de la propriété.
En somme, c'est un aveu d'impuissance!
Rien à foutre de Proudhon ou "de disqualifier son oeuvre".
Je le connaissais peu si ce n'est par sa tirade sur "être gouverné" que je trouvais (et trouve) excellente.
La voici d'ailleurs :
Être gouverné, c’est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé, parqué, endoctriné, contrôlé, estimé, apprécié, censuré, commandé, par des êtres qui n’ont ni le titre, ni la science, ni la vertu…
Être gouverné, c’est être à chaque opération, à chaque transaction, à chaque mouvement, noté, enregistré, recensé, tarifé, timbré, toisé, coté, cotisé, patenté, licencié, autorisé, apostillé, admonesté, empêché, réformé, redressé, corrigé. C’est, sous prétexte d’utilité publique, et au nom de l’intérêt général, être mis à contribution, exercé, rançonné, exploité, monopolisé, concussionné. pressuré, mystifié, volé ; puis, à la moindre résistance, au premier mot de plainte, réprimé, amendé, vilipendé, vexé, traqué, houspillé, assommé, désarmé, garrotté, emprisonné, fusillé, mitraillé, jugé, condamné, déporté, sacrifié, vendu, trahi, et pour comble, joué, berné, outragé, déshonoré. Voilà le gouvernement, voilà sa justice, voilà sa morale !
Mais quand j'ai découvert que finalement sa "propriété c'est le vol" se transformait au fil du temps en "la propriété est garante de la liberté", quand j'ai découvert son antisémitisme immonde et indigne d'un anarchiste, quand j'ai pris connaissance de sa misogynie stupide, alors mon avis sur lui a été fait.
J'apprends maintenant qu'il vilipendait les dirigeants mais défendait finalement l'élargissement du vote pour les élire et, on parle "de féminisme avant l'heure" à ce propos alors que "les femmes qui pensaient devenaient, pour lui, aussi laides que des guenons."
Proudhon n'était donc qu'une véritable girouette pas à une contradiction prés.
Aujourd'hui ce sont les libertariens et les soraliens qui s'y réfèrent et, je comprends bien pourquoi.
Donc pour moi, Proudhon c'est direct à la poubelle.
Et qu'on ne ne me rétorque pas que " tout le monde était antisémite et sexiste à cette époque " que "Ne pas l'avoir été tenait lieu de l'infirmité ."
Où encore " c'est vrai, il a écrit ces merdes mais a pris le soin de ne pas les publier de son vivant."
Ah oui ? parce qu'en plus il n'avait même pas le courage d'exposer publiquement le fond de sa pensée finalement nauséabonde ?
Au moins Mauras avait le courage de ses idées.
Antisémite , sexiste, obligatoire au 19ème siècle ?
Dejacque, cité plus haut ne l'était pas et, il s'est opposé avec force et raison contre le "libéral" Proudhon comme il le qualifiait.
Kropotkine, à ma connaissance, n'a jamais écrit non plus de pareilles insanités.
Il en est des hommes comme du vin : certains se bonifient en vieillissant et d'autres tournent au vinaigre qui ne sert qu'aux salades.
Et on peut dire que Proudhon c'était de la piquette.
Donc arrêtons le culte de la personnalité et regardons les choses en face.