anarced a écrit:Et comment on calcule la valeur équivalente en travail du produit dont on a besoin ?
C'est un accord synallagmatique entre les acteurs de l'échange. L'offre et la demande détermine la valeur.
Et qui s'en charge ?
Les acteurs de l'échange, d'un commun accord.
Et ceux qui ne sont pas en mesure de travailler à cause d'un handicap quelconque où tout simplement parce qu'ils n'en ont pas envie...?
Mais les personnes handicapés ne sont pas incapables de travailler, il ne faut pas être si méprisant. Tout le monde est capable d'amener quelque chose à la société.
De même pour les personnes qui n'ont pas envie de travailler, elles ont encore le temps d'y réfléchir.
J'ai évoqué précédemment le cas des enfants, des malades, des vieux, etc.
Je n'ai jamais nié la difficulté de mettre en place un tel système: le travail libre.
Il faut dans un premier temps, comme je l'ai dit, amener un peu de travail gratuit pour réaliser les travaux nécessaires qui n'auront pas été réalisés par la libre volonté des travailleurs. Ce n'est que petit à petit, en trouvant des réponses satisfaisantes à tous ces problèmes que le travail gratuit disparaîtra pour devenir entièrement libre.
Et si tu en as marre de te faire cirer les chaussures, la prochaine fois, t'y réfléchiras à deux fois avant d'échanger toute ta production contre ce genre de service!
Ton système ne peut pas fonctionner pour plusieurs raisons :
Déjà parce qu'il oblige à avoir des relations de proximité pour évaluer l'échange et il est évident que l'on a besoin de bien plus que ce que son voisin immédiat peut apporter à moins de retourner au moyen-âge et, s'il faut se déplacer pour honorer un contrat de services soit il faut de l'argent soit il faudrait nettoyer le wagon avant de prendre le train et ça risque de le retarder.
Ensuite ça ne peut pas fonctionner parce que les échanges ne peuvent pas se faire juste d'individu à individu pour des travaux importants.
Une équipe est nécessaire par exemple pour construire une maison; ça va plus vite et c'est mieux fait.
D'ailleurs Proudhon ne voyait l'extorsion de la plus value que parce que le patron payait une équipe en multipliant la somme des salaires de chaque individu la constituant sans tenir compte de la synergie d'un groupe qui potentialise le travail; vision réelle certes mais périphérique et extrêmement étriquée et parcellaire.
Dans ce cas, échanger tel service contre tel autre pour la réalisation de grand travaux devient impossible où au mieux de l'ordre du casse-tête chinois.
Concernant les handicaps qui empêchent de travailler, tu me peux pas t'en sortir en disant que je méprise les handicapés .
Il y a vraiment des gens qui non seulement ne peuvent pas travailler mais ont besoin d'assistance sans pouvoir fournir le moindre service en échange.
Et si comme tu le suggères, seul le travail fourni en échange est synonyme de respect, de raison d'être et de vivre alors on tombe dans le "Arbeit macht Frei " avancé par les nazis.
Il y aurait bien d'autres choses à dire sur l'incohérence de ce que tu avances
Je dirai juste que ce n'est motivé que par la peur de ne pas avoir en échange la même valeur de travail que l'on apporte, la peur de se faire flouer, de donner plus que l'on reçoit.
Alors tu cherches des nouvelles formes de troc et, on retombe comme tu le dis d'ailleurs toi-même dans le principe de l'offre et de la demande donc celui du libre marché capitaliste.
Mais cette peur est stupide parce que les gens, s'ils ne sont pas bridés, n'ont pas besoin de carotte ou de bâton pour créer et, si on les laisse le faire, il y en aura assez et bien plus encore pour tous et tout le monde " à chacun ses besoins, et à chacun ses facultés " sans calculs d’apothicaires et retour au capitalisme primitif parce que des bons de services ça s'accumule aussi et ça peut s'échanger en organisant une spéculation ( tout le monde n'a pas besoin des mêmes services et certains peuvent prendre plus de valeur que d'autres selon l'endroit, l'opportunité )
D'ailleurs les SEL, qui sont un peu ce que tu proposes, ne fonctionnent pas ou vraiment très mal et ceci même sur des territoires très restreints.
Nous avons des copains dans l’arrière-pays niçois qui ont tenté cette expérience il y a plusieurs années et ils ont confirmé que c'était un échec même à petite échelle.