elquico a écrit:Détruire le système financier quel beau programme ?C'est l'action que tu proposes aux masses inconcientes ,inscrit toi à attac;
elquico a écrit:Je dis n'importe quoi et je l'assume,c'est ma liberté pour voir avancer le loup masqué,qui ne me fera pas taire ni mettre à taire;
anarced a écrit:Louis Blanc était un admirateur et même un disciple de Robespierre, c'était donc un ennemi déclaré de la liberté. Sa théorie qui consiste à soumettre le Travail au Gouvernement ; sa formule inversée : Égalité – Fraternité – Liberté qui remet la Liberté après tout le reste, comme les prêtres promettent le paradis après la mort ; l'opposition qu'il fit, après Février 1848, à la liberté de la presse en rétablissant le cautionnement et le timbre sur les journaux; son panégyrique de Louis Philippe ; enfin son doctrinarisme constitutionnel, particulièrement clair dans sa brochure : "Plus de Girondins !" ont donné la mesure de son antipathie profonde pour la Révolution.
C'est un anachronisme de dire que Louis Blanc était un fasciste, mais que c'était un ennemi de la Révolution, c'est une certitude !
D'ailleurs cette haine de la liberté est toute entière dans sa formule:
"De chacun, suivant sa capacité;
A chacun, selon ses besoins."
Comment évaluer les capacités et les besoins? Qui s'en chargera? Soit personne ne s'en charge mais rien ne garantit que chacun produise selon ses capacités, ni ne satisfasse ses besoins et c'est, à terme, la tyrannie puisque tout étant permis, le droit est celui du plus fort. Nous revoilà aux prémices de la société! Soit l'état s'en charge (c'était l'idée de M. Blanc) et c'est encore la tyrannie car c'est l'exploitation au nom de l'égalité et de la fraternité, qui profite, en réalité, l'histoire l'a montré, à une petite bureaucratie de profiteurs.
Il me semble, pour ma part, indispensable de définir le droit de chacun en société anarchiste et de garantir ce droit par une force constituée qui établira ce droit par la Révolution et le maintiendra. Ce droit doit bien sûr être égal pour tous et en toute chose, ce qui exclut le droit à la propriété.
frigouret a écrit:deux valeurs de nature différentes
la monnaie
La prospérité ,... et la seule méthode pour le savoir c'est le marché avec le mécanisme des prix.
kuhing a écrit:frigouret est lui-même un travailleur manuel de base.
" Les travailleurs " sont aussi au Front national qui est en passe de devenir ou est même devenu le premier parti ouvrier de France ( et ce n'est pas de la propagande pour le FN , c'est la triste réalité )
anarced a écrit:Pour que chacun puisse se loger, il faut que chacun ait droit à un logement et que ce droit soit garanti par une force, sinon il n'est qu'une veine revendication. Le parc existant est suffisant pour loger tout le monde mais je pense qu'il faut aller plus loin que la simple réquisition des logements libres car le parc existant est beaucoup trop inégalitaire. Je pense, par exemple, que ce droit au logement devrait garantir aussi le droit d'occuper des logements trop vastes pour leurs seuls occupants.
Ce droit n'a rien d'irrationnel ou de mystique, il est tourné tout entier vers l'individu mais il n'est, pour le moment, qu'une revendication et ne peut devenir réel que s'il est établi et garanti par la force.
Le pouvoir a besoin d'une mystique, c'est vrai, mais il a, avant tout, besoin de la force, sous peine d'être renversé par plus fort que lui. La mystique est importante mais secondaire et lorsque celle-ci est trop usée, il suffit au pouvoir, le plus souvent, d'en changer: vous ne voulez plus de la droite ? Vous aurez la gauche! Vous n'en voulez plus non plus? Alors, voilà l'extrême-droite et l'extrême-gauche! Et jusqu'ici ça fonctionne...
La Révolution, c'est le renversement de ce pouvoir, le renversement de l'état donc, par la force. Cette force n'existe pas pour le moment mais je n'en appelle pas pour autant à la magie, je dis simplement qu'il faut encore l'inventer et la construire et tout individu qui le souhaite a sa place dans ce processus. Mais un individu seul ne peut pas renverser le pouvoir!
Louis Blanc a toujours défendu l'état et voulait qu'il gère toute la production. A côté de lui, Lénine et Staline passent pour d'affreux libéraux! Ce que je lui reproche, c'est d'être l'ennemi de la Révolution! Et il n'est pas le premier, ni le dernier, des ennemis de la révolution à s'être emparé de la formule "de chacun,... à chacun...", comme la page mise en lien plus haut le montre bien. Ceci devrait éveiller un minimum l'esprit critique de n'importe quel anarchiste, n'en déplaise à Kropotkine.
Le concept de propriété de soi-même me semble totalement creux puisqu'il ne distingue pas l'objet du propriétaire de cet objet. C'est un serpent qui se mord la queue! Pour ma part, je ne suis pas opposé à ce que l'individu s'exploite lui-même et jouisse pleinement des fruits de son auto-exploitation! Un tel concept me parait juste complètement creux.
Et c’est le 19 janvier que les prévenus liront devant le Tribunal correctionnel de Lyon la déclaration suivante, devenue aujourd’hui texte primordial de référence :
« Ce qu’est l’anarchie, ce que sont les anarchistes, nous allons le dire :
les anarchistes, messieurs, sont des citoyens qui, dans un siècle où l’on prêche partout la liberté des opinions, ont cru de leur devoir de se recommander de la liberté illimitée.
Oui, messieurs, nous sommes, de par le monde, quelques milliers, quelques millions peut-être - car nous n’avons d’autre mérite que de dire tout haut ce que la foule pense tout bas - nous sommes quelques millers de travailleurs qui revendiquons la liberté absolue, rien que la liberté, toute la liberté !
Nous voulons la liberté, c’est-à-dire que nous réclamons pour tout être humain le droit et le moyen de faire tout ce qui lui plaît, et ne faire que ce qui lui plaît ; de satisfaire intégralement tous ses besoins, sans autre limite que les impossibilités naturelles et les besoins de ses voisins également respectables.
Nous voulons la liberté, et nous croyons son existence incompatible avec l’existence d’un pouvoir quelconque, quelles que soient son origine et sa forme, qu’il soit élu ou imposé, monarchique ou républicain, qu’il s’inspire du droit divin ou du droit populaire, de la Sainte-Ampoule ou du suffrage universel.
C’est que l’histoire est là pour nous apprendre que tous les gouvernements se ressemblent et se valent. Les meilleurs sont les pires. Plus de cynisme chez les uns, plus d’hypocrisie chez les autres !
Au fond, toujours les mêmes procédés, toujours la même intolérance. Il n’est pas jusqu’aux libéraux en apparence qui n’aient en réserve, sous la poussière des arsenaux législatifs, quelque bonne petite loi sur l’Internationale, à l’usage des oppositions gênantes.
Le mal, en d’autres termes, aux yeux des anarchistes, ne réside pas dans telle forme de gouvernement plutôt que dans telle autre. Il est dans l’idée gouvernementale elle-même ; il est dans le principe d’autorité.
La substitution, en un mot, dans les rapports humains, du libre contrat, perpétuellement révisable et résoluble, à la tutelle administrative et légale, à la discipline imposée ; tel est notre idéal.
Les anarchistes se proposent donc d’apprendre au peuple à se passer du gouvernement comme il commence à apprendre à se passer de Dieu.
Il apprendra également à se passer de propriétaires. Le pire des tyrans, en effet, ce n’est pas celui qui nous embastille, c’est celui qui nous affame ; ce n’est pas celui qui nous prend au collet, c’est celui qui nous prend au ventre.
Pas de liberté sans égalité ! Pas de liberté dans une société où le capital est monopolisé entre les mains d’une minorité qui va se réduisant tous les jours et où rien n’est également réparti, pas même l’éducation publique, payée cependant des deniers de tous.
Nous croyons nous, que le capital, patrimoine commun de l’humanité, puisqu’il est le fruit de la collaboration des générations passées et des générations contemporaines, doit être à la disposition de tous, de telle sorte que nul ne puisse en être exclu ; que personne, en revanche, ne puisse accaparer une part au détriment du reste.
Nous voulons, en un mot, l’égalité ; l’égalité de fait, comme corollaire ou plutôt comme condition primordiale de la liberté. De chacun selon ses facultés, à chacun selon ses besoins ; voilà ce que nous voulons sincèrement, énergiquement ; voilà ce qui sera, car il n’est point de prescription qui puisse prévaloir contre les revendications à la fois légitimes et nécessaires. Voilà pourquoi l’on veut nous vouer à toutes les flétrissures.
Scélérats que nous sommes ! Nous réclamons le pain pour tous, le travail pour tous ; pour tous aussi l’indépendance et la justice. »
anarced a écrit: On est donc a des années-lumière de la pensée de Louis Blanc!
kuhing a écrit:La discussion avec frigouret me semble inutile et, je me demande bien ce qu'il vient faire sur un forum qui se réfère à l'anarchisme, depuis des mois.
frigouret a écrit:La différence entre Proudhon et Blanc, c'est que Proudhon même si il a dit des conneries, faisait ses recherches dans le cadre du projet anarchiste alors que Blanc était un totalitariste , un étatiste , un communiste.
De chacun suivant sa capacité ;
A chacun suivant ses besoins :
Ainsi le veut l'égalité suivant Louis Blanc.
Plaignons les gens dont la capacité révolutionnaire se réduit, je demande grâce pour le calembour, à cette casuistique ! Mais que cela ne nous retienne pas de les réfuter, parce que le royaume des innocents est à eux.
Rappelons encore une fois le principe. L'association est bien telle que la définit Louis Blanc, un contrat qui, en tout ou en partie (Sociétés universelles et sociétés particulières, Code civil, art 1835), met de niveau les contractants, subordonne leur liberté au devoir social, les dépersonalise, les traite à peu près comme M Humann traitait les contribuables, quand il posait cet axiome : Faire rendre à l'impôt tout ce qu'il peut rendre ! Combien peut produire l'homme ? combien coûte-t-il à nourrir ? Telle est la question suprême qui résulte de la formule, comment dirai-je ? déclinatoire, - De chacun..., - A chacun... - par laquelle Louis Blanc résume les droits et les devoirs de l'associé.
Donc qui fera l'évaluation de la capacité ? qui sera juge du besoin ?
Vous dites que ma capacité est 100 ; je soutiens qu'elle n'est que 90. Vous ajoutez que mon besoin est 90 ; j'affirme qu'il est 100. Nous sommes en différence de 20 tant sur le besoin que sur la capacité. C'est, en d'autres termes, le débat si connu de l'offre et de la demande. Qui jugera entre la société et moi ? Si la société veut faire prévaloir, malgré ma protestation, son sentiment, je la quitte, et tout est dit. La société finit faute d'associés.
Si, recourant à la force, elle prétend me contraindre ; si elle m'impose le sacrifice et le dévouement, je lui dis : Hypocrite ! vous avez promis de me délivrer de l'exploitation du capital et du pouvoir, et voici qu'au nom de l'égalité et de la fraternité, à votre tour vous m'exploitez. Autrefois, pour me voler, on surfaisait aussi ma capacité, on atténuait mes besoins. On me disait que le produit me coûtait si peu ! qu'il me fallait pour vivre si peu de chose ! Vous agissez de même. Quelle différence y a-t-il donc entre la fraternité et le salariat ?
De deux choses l'une : ou l'association sera forcée, dans ce cas, c'est l'esclavage ; ou elle sera libre et alors on se demande quelle garantie la société aura que l'associé travaille selon sa capacité, quelle garantie l'associé aura que l'association le rémunère suivant ses besoins ? N'est-il pas évident qu'un tel débat ne peut avoir qu'une solution ? c'est que le produit et le besoin soient considérés comme expressions adéquates, ce qui nous ramène purement et simplement au régime de la liberté.
Proudhon - Idée générale de la Révolution - 1868