anarced a écrit:D'une part, Proudhon n'a jamais publié de tels propos antisémites,
Pierre Joseph Proudhon 1847
On the Jews
Source: Carnets de P.J. Proudhon. Paris, M. Rivière, 1960;
Translated: for marxists.org by Mitchell Abidor.
Translator’s note: Though some twentieth century writers have maintained that Proudhon was not an anti-Semite, we find in his notebooks proof of the contrary. In this selection from his notebooks Proudhon’s anti-Semitism goes far beyond that of Marx at approximately the same time, calling not for the end of what Jews represent, i.e., capitalism, but of the Jews as a people. Proudhon’s privately expressed thoughts were elaborated on in the same year as this entry by his follower Alphonse Toussenel in his “Les Juifs, Rois de l’Epoque,” The Jews, Kings of the Era. After reading the passage translated here it can come as no surprise that the founder of the royalist group Action Française, the Jew-hater Charles Maurras, drew inspiration from Proudhon.
December 26, 1847: Jews. Write an article against this race that poisons everything by sticking its nose into everything without ever mixing with any other people. Demand its expulsion from France with the exception of those individuals married to French women. Abolish synagogues and not admit them to any employment. Finally, pursue the abolition of this religion. It’s not without cause that the Christians called them deicide. The Jew is the enemy of humankind. They must be sent back to Asia or be exterminated. By steel or by fire or by expulsion the Jew must disappear.
Pierre Joseph Proudhon Archive
anarced a écrit: cette formulation "de chacun..., à chacun ..." contient bien les germes du totalitarisme
Ce qu'il y a de plus triste, c'est qu'ils ont rendu, par toute l'Europe, la bourgeoisie, haute et basse, semblable à eux, et qu'il ne servirait absolument de rien aujourd'hui de les expulser.
P-J Proudhon - De la Justice dans la Révolution et dans l'Eglise Notes et Eclaircissements - 1870
anarced a écrit: Cependant, cet antisémitisme se distingue nettement de celui des nazis, car il n'est ni pour leur expulsion, ni pour leur extermination, ce qui m'amène à douter de l'authenticité de la citation reportée ici un certain nombre de fois:
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Pierre-Joseph Proudhon, Carnets, 1847[modifier]
Juifs. Faire un article contre cette race qui envenime tout, en se fourrant partout, sans jamais se fondre avec aucun peuple. Demander son expulsion de France, à l'exception des individus mariés avec des Françaises ; abolir les synagogues, ne les admettre à aucun emploi, poursuivre enfin l'abolition de ce culte. Ce n'est pas pour rien que les chrétiens les ont appelés déicides. Le juif est l'ennemi du genre humain. Il faut renvoyer cette race en Asie, ou l’exterminer. H. Heine, A. Weil, et autres ne sont que des espions secrets; Rothschild, Crémieux, Marx, Fould, êtres méchants, bilieux, envieux, âcres, etc. etc. qui nous haïssent...
On ne retrouve rien de semblable ni dans les œuvres ni dans les articles de presse de Proudhon. Marx vient de publier Misère de la philosophie en réponse à Philosophie de la Misère de Proudhon. D'autre part, ce dernier semble penser que Marx est à l'origine de l'expulsion de France de son ami Karl Grün - A ce jour aucune preuve n'a été apportée.
« Carnets », Pierre-Joseph Proudhon (24 décembre 1847), dans Carnets de Proudhon, Marcel Rivière, éd. Pierre Haubtmann, 1961, t. II, 6, p. 337
La misogynie de Proudhon est visible dans une lettre que Proudhon fit en réponse à Mme d’Héricourt, lettre qui sera diffusée dans quelques journaux francophones, mais qui ne sera jamais diffusée en tant qu'œuvre, si ce n'est en tant qu'élément bibliographique posthume :
« Non, Madame, vous ne connaissez rien à votre sexe ; vous ne savez pas le premier mot de la question que vous et vos honorables ligueuses agitez avec tant de bruit et si peu de succès. Et si vous ne la comprenez point, cette question ; si, dans les huit pages de réponses que vous avez faites à ma lettre, il y a quarante paralogismes, cela tient précisément, comme je vous l'ai dit, à votre infirmité sexuelle. J'entends par ce mot, dont l'exactitude n'est peut-être pas irréprochable, la qualité de votre entendement, qui ne vous permet de saisir le rapport des choses qu'autant que nous hommes vous le faisons toucher du doigt. Il y a chez vous, au cerveau comme dans le ventre, certain organe incapable par lui-même de vaincre son inertie native, et que l'esprit mâle est seul capable de faire fonctionner, ce à quoi il ne réussit même pas toujours. Tel est, madame, le résultat de mes observations directes et positives : je le livre à votre sagacité obstétricale et vous laisse à en calculer, pour votre thèse, les conséquences incalculables. »[21]
NB Cette lettre est du 20 décembre 1856. Jenny d'Héricourt la fera imprimer, sans l'autorisation de Proudhon, dans la Revue philosophique et religieuse de janvier 1857. Elle la recopiera (toujours sans autorisation) en intégralité (3 pages imprimées) dans son livre La femme affranchie (1860). Vous la retrouverez dans l'édition TOPS P. 115. Elle ne se trouve pas dans la Pornocratie.
Cette position de Proudhon sera critiquée et incendiée par l'anarchiste Joseph Déjacque dans sa lettre De l’Être-Humain mâle et femelle (notamment les propos méprisants de Proudhon), et traitant Proudhon d'« Anarchiste juste-milieu, libéral et non LIBERTAIRE ».
Le plus hardi novateur n'a pas encore osé demander le suffrage pour les femmes, les enfants, les domestiques, les repris de justice. Ce sont environ les quatre cinquièmes du Peuple qui ne sont pas représentés, qui sont retranchés de la communion du Peuple. Pourquoi ?
Vous fixez la capacité électorale à 21 ans ; pourquoi pas 20 ? pourquoi pas à 19, à 18, à l7 ?... Quoi ! c'est une année, un jour, qui fait la raison de l'électeur ? Les Barra, les Viala sont incapables de voter avec discernement ; les Fouché, les Hébert voteront pour eux !
Vous éliminez les femmes. Vous avez donc résolu le grand problème de l'infériorité du sexe. Quoi ! pas d'exception pour Lucrèce, Cornélie, Jeanne d'Arc ou Charlotte Corday ! une Roland, une Staël, une George Sand, ne trouveront pas grâce devant votre virilité ! Les Jacobins recevaient des tricoteuses a leurs séances ; on n'a jamais dit que la présence des citoyennes eût énervé le courage des citoyens !
PJ Proudhon - Solution du problème social - 22 mars 1848
anarced a écrit:Il n'est pas question de "mérite" chez Proudhon mais de réciprocité, de contrats synallagmatiques, entre égaux donc, ce que ne sont pas les contrats de travail aujourd'hui.
Il y a, je ne le nie pas, ici et là dans l'œuvre de Proudhon, des propos antisémites, dans le sens où il ne voit que la bourgeoisie juive, les de Rothschild notamment, et assimile tous les juifs à cette bourgeoisie, il semble ne pas concevoir qu'il puisse y avoir des tra
vailleurs parmi eux. Pour lui, les juifs sont donc des contre-révolutionnaires. Cependant, cet antisémitisme se distingue nettement de celui des nazis. D'une part, parce qu'il n'est pas obnubilé par eux, ils sont selon lui des contre-révolutionnaires mais des contre-révolutionnaires parmi beaucoup d'autres, comme Louis Blanc par exemple. D'autre part, il n'est ni pour leur expulsion, ni pour leur extermination, ce qui m'amène à douter de l'authenticité de la citation reportée ici un certain nombre de fois:Ce qu'il y a de plus triste, c'est qu'ils ont rendu, par toute l'Europe, la bourgeoisie, haute et basse, semblable à eux, et qu'il ne servirait absolument de rien aujourd'hui de les expulser.
P-J Proudhon - De la Justice dans la Révolution et dans l'Eglise Notes et Eclaircissements - 1870
D'autre part, réduire le texte des 66 qui donne, comme je l'ai dit, toute sa place à la liberté, à une petite formule liberticide, cela s'appelle faire un contre-sens.
anarced a écrit: non cette odieuse dictature qui déciderait des capacités et des besoin de chacun.