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Re: Prostitution

MessagePosté: Jeudi 08 Jan 2015 14:29
par elquico
L'art de s'emparer de la parole de l'autre et de la découper en morceaux pour la jeter en pâture,sur un forum,ce n'est plus la parole de l'autre,juste un arrangement personnel

Re: Prostitution

MessagePosté: Jeudi 08 Jan 2015 16:04
par kuhing
Je ne fais que répondre à tes affirmations point par point.
Si mes réponses dérangent tes certitudes, personne n'est pas obligé de continuer.

Je trouve d'ailleurs que ces échanges sont maintenant parfaitement inintéressants et stériles.
J'ai donné une opinion en la développant largement.
Tu as la tienne, nous ne sommes pas d'accord et ça ne changera pas la face du monde.

Re: Prostitution

MessagePosté: Jeudi 08 Jan 2015 20:02
par elquico
En prenant des phrases que tu coupes tu leur ôte tout leur sens,ton jugement moral sur le métier de prostitution,repose sur la négation d'une réalité sociale;je ne pense pas que tes seules affirmations concernant le strass soient dans la réalité,ce syndicat corporatiste qui défend les intérets d'une profession ne t'en déplaise,n'a pas besoin de notre avis ainsi que l'affirme une banderolle "nous voulons des droits pas votre avis",et tu oublies de préciser ce que j'ai dit,comme par hasard,à savoir que l'anarchosyndicalisme reconnait le droit aux gens de mener leur lutte,que tu le veuilles ou non,ce qu'ils revendiquent;je suis anarchosyndicaliste je revendique mon appartenance à ce mouvement en tant qu'individu à part entiére et le droit de soutenir ou non les luttes de ceux qui sont attaqués injustement par l'état,et de plus le droit de me tromper ,de changer d'opinion si je le juge bon ,et quand je dis que tu déformes ma pensée je le maintiens et je trouve cela insupportable,je suis sur un forum anarchosyndicaliste et je sais qu'être ou ne pas être syndiqué ou encarté n'est pas le problème mais oeuvrer à faire converger les luttes dans un but d'émancipation,

Re: Prostitution

MessagePosté: Jeudi 02 Avr 2015 18:36
par dude
http://www.cntaittoulouse.lautre.net/sp ... article601

PENALISATION ou DEPENALISATION ?

Alors que l’agitation contre le mariage gay va fondre comme neige au soleil dans les semaines qui viennent, deux autres questions sociétales commencent à refaire surface : celle du cannabis et celle de la prostitution. Quoi de commun ? Tant de choses ! Prohibitionnisme, morale, répression, focalisation médiatique… tout cela est fort semblable.


UN POINT RAPIDE DE LA SITUATION

En principe, la prostitution est actuellement légale en France alors que pour le cannabis, tout (consommation, transport, culture, possession…) est interdit et passible de lourdes peines*1. La réalité n’est pas si simple, car dans la « vraie vie », la notion de légalité est à géométrie très variable. Depuis la loi abolitionniste de Sarkozy*2, le racolage, même passif, est interdit, ce qui permet de harceler les prostituées*3 alors qu’en ce qui concerne la consommation du cannabis, une certaine tolérance a fini par s’imposer. L’échec de la politique prohibitionniste conduite depuis 1971 est en effet énorme et les consommateurs de cannabis sont devenus tellement nombreux qu’à moins de transformer le pays en prison, il est impossible d’appliquer la loi. Les débats qui s’enclenchent tourneront autour d’évolutions (ou de régressions) législatives. Décryptage. Dans toute société, les idées, les attitudes et les comportements évoluent, plus ou moins vite, parfois sans cohérence. Cette évolution est le résultat des batailles idéologiques qui traversent tout groupe humain. En France, il y a à peine quelques dizaines d’années, une personne pouvait être expédiée directement en psychiatrie ou en prison pour simple fait d ’ h o m o s e x u a l i t é * 4 . Aujourd’hui, il reste de sinistres individus qui affichent ouvertement leur homophobie, mais ils sont devenus une minorité. L’homophobie n’a pas disparu pour autant. Elle a certes régressé mais surtout l’évolution sociétale oblige les homophobes actuels à camoufler leur attitude. Les plus malins d’entre eux en sont venus à dire qu’ils n’avaient rien contre les gays (et même qu’ils les trouvaient sympathiques...) mais qu’ils manifestaient contre l’adoption par les gays ou contre la procréation médicalement assistée… Bien naïf qui s’y laisserait prendre. La vérité, c’est que les manifestants contre le mariage gay sont avant tout des homophobes. Il en va de même pour les prostituphobes. Du fait de l’évolution sociétale, ils sont maintenant dans l’impossibilité d’attaquer de front les prostituées, ce dont ils ne se privaient pas quelques dizaines d’années plus tôt. Ils camouflent donc leur prostituphobie en affirmant qu’ils n’ont rien contre les prostituées. Mais ils réclament la pénalisation des usagers. Bel exemple de perversité intellectuelle et politique. Les anticannabis de leur côté biaisent le débat de façon assez voisine.

Eux que l’on recrute parmi les plus gros consommateurs d’alcool, se présentent comme de vertueux citoyens livrant une guerre sans merci à « la drogue »… Des considérations sanitaires sont mises en avant contre le cannabis, mais la motivation de tous les anti (anti-cannabis, anti-prostituées, anti-gays) repose sur une seule base : la vieille morale judéo-chrétienne, patriarcale, oppressive. Si certains prennent la peine de voiler leurs pensées par un discours sur la « dignité de la femme » ou la « protection de l’enfance et de la jeunesse », d’autres sont plus directs : « Tout ça, c’est sale » disait récemment un de ces sinistres individus sur une radio. A ce niveau, on ne peut même plus parler de réflexion, c’est du réflexe conditionné, un réflexe parfois entretenu par des secteurs d’opinion qui auraient dû s’en débarrasser depuis belle lurette*5.

POURQUOI TANT DE HAINE ?

Pourquoi tant de haine contre le cannabis, les prostituées, les gays ? Cette question mériterait de longs développements. Soulignons simplement que les pires « anti » sont en général des individus qui, lourdement travaillés par ces problématiques, refusent d’admet-tre leurs tendances à cause de leur fameuse morale. Refusant de s’accepter tels qu’ils sont, ils en viennent à transformer en haine l’objet de leur désir, à maudire ceux qui assument, transformant ainsi des pulsions tout à fait normales en violence et en perversion. C’est pourquoi il n’y a pire homophobe qu’un homosexuel refoulé. Il n’y a pire prostituphobe qu’un pervers. Il n’y a pire anticannabis qu’un alcoolique franchouillard. Et, sur le plan législatif, la haine se traduit par un seul mot : interdiction.

DES CONSéQUENCES GRAVISSIMES

L’interdiction, la pénalisation, ont toujours et partout les mêmes conséquences. On le sait depuis au moins la prohibition de l’alcool aux USA.
Interdire, pénaliser, réprimer ne fait qu’amplifier le phénomène. La France, dont la législation contre le cannabis est la plus dure d’Europe, est en tête des pays consommateurs. La Suède qui a adopté une loi pénalisant les clients des prostituées a vu exploser le tourisme sexuel de ses ressortissants (vers d’autres pays, vers des bateaux dans les eaux internationales). C’est devenu une sorte de sport national dont les autorités pudibondes de ce pays très clérical*6 se gardent bien de mesurer l’effet d’entraînement.

Pire : la prohibition est la meilleure alliée de toutes les mafias. C’est une évidence. Elle augmente la rentabilité (les tarifs sont plus élevés), elle impose une organisation sophistiquée. Quoi de mieux pour les maquereaux que la pénalisation du client ? Il faudra qu’ils payent plus cher, il faudra qu’ils aillent sur des bateaux, ou dans des hôtels à l’étranger (ou, si c’est interdit partout, dans des hôtels ultra- clandestins), et qui va posséder ces infrastructures, sinon les pires mafias ? L’interdiction, la pénalisation du client ne conduisent qu’à une chose : le renforcement du pouvoir des maquereaux. Quoi de mieux que l’interdiction du cannabis pour les dealers ? D’où pensez-vous que sorte l’essentiel de l’argent de la corruption ?

Enfin, et ce n’est pas la moindre des choses, l’interdiction permet à l’Etat de prendre un pouvoir grandissant sur les individus, de les harceler, de les opprimer. L’interdiction du cannabis fait peser sur la tête de tout jeune l’humiliation d’un contrôle n’importe où, n’importe quand. Elle permet à la police de le fouiller y compris en pleine rue. C’est un harcèlement insupportable mais légal. La pénalisation du client aura le même type de conséquences. Si elle était adoptée, la police aura un motif pour faire intrusion dans l’intimité de chacun sous prétexte de contrôler avec qui vous couchez. Pour les prostituées, les conséquences seront tragiques : tout homme en relation avec elles (dans une voiture, dans leur maison, dans un cabinet médical, un magasin, voire dans la rue…) pourra être suspecté d’être un client. De ce fait, elles ne pourront qu’être rejetées dans un isolement de plus en plus grand. C’est déjà largement le cas comme le montre le témoignage que vous pouvez lire dans l’encadré (p 18) et que je résume ici : une femme fichée comme prostituée par la police est en voiture avec un homme. Les policiers arrêtent la voiture, l’accusent d’être un client. En fait, c’est un voisin qui accompagne cette prostituée étrangère pour une démarche administrative. Au lieu de pouvoir déposer son dossier avec son voisin, elle est conduite au commissariat pour une garde à vue. Si la loi de pénalisation du client était passée, le voisin serviable se serait retrouvé en prison. La vie des prostituées n’est déjà pas rose. Les prohibitionnistes vont la transformer en enfer.

NOTRE PLACE DANS LE DEBAT

Il est clair que, dans tout débat sociétal, notre place ne peut être que du côté de la liberté. Entendons-nous bien : pour nous, ces questions de société ne sont pas les seules. Nous savons qu’elles peuvent servir à faire diversion. Par ailleurs, dans ce journal - et c’est suffisamment rare en milieu libertaire pour être souligné-, nous avons fait une critique sévère de la drogue (en l’occurrence, l’alcool, mais la critique a une portée générale) et de ses effets contre-productifs en milieu militant* 7. Toujours dans ce journal, nous nous battons, numéro après numéro, contre toute forme d’exploitation. Ce sont justement ces prises de position, ces combats permanents qui nous donnent la force et la légitimité pour écrire ce que nous écrivons : les atteintes portées à la liberté des consommateurs de cannabis, les attaques contre les prostituées (et, encore plus, quand elles ont la perversité d’interdire en pratique ce qu’elles autorisent en principe) sont totalement inacceptables.

notes
_1.- La simple consommation de cannabis (sans seuil : même une simple bouffée) est actuellement passible d’un an de prison et de 3 750 euros d’amende!
_2.- Le racolage, même passif, est puni de 3 750 euros d’amende et de deux mois de prison.
_3.- Voir l’encadré p 18.
_4.- L’OMS n’a « déclassifié » l’homosexualité en la retirant de la liste des maladies mentales pour tous les pays qu’en 1992.
_5.- Ainsi, le groupe « Alternative libertaire » est-il à la tête de la croisade prostituphobe. D’ici à ce que Frigide Barjot fasse un front commun avec eux, il n’y a pas loin, vu le niveau de réflexion...
_6.- La séparation de l’Eglise et de l’Etat n’a commencé en Suède qu’aux débuts des années 2 000 !
_7.- « Boire ou militer, il faut choisir ».


TEMOIGNAGES
Cette série de témoignages vient en complément de l’article publié en pages 20 et 19 « Pénalisation et dépénalisation ».
L’interdiction du racolage se traduit par un harcèlement incessant des travailleuses du sexe. Si la loi prostituphobe qui sera examinée par le parlement cet automne devait passer, du harcèlement on passera à la persécution.
_ Témoignage du 14/06/2012 : « J’étais en voiture avec un ami durant la journée, nous allions nous rendre dans une association pour faire une demande d’aide médicale d’Etat pour moi. Les policiers nous ont arrêtés. J’ai refusé de décliner mon identité car je ne voyais pas pourquoi j’avais été arrêtée, et je n’en peux plus d’être interpellée à tout bout de champ. Mon ami a expliqué les faits, qu’il n’était pas client mais qu’il connaissait mon activité. Le policier a refusé de nous croire, était très agressif et a crié "salope ! salope !" à plusieurs reprises. J’ai été embarquée au poste où j’ai passé plus de douze heures sans me voir notifier de garde à vue. »
_ Témoignage du 14/06/2012, par l’ami en question : « Ils l’ont insultée car ils pensaient qu’elle ne comprenait pas le français. Les policiers m’ont enjoint de "foutre le camp" et ajouté "faut pas traîner avec ces filles, c’est un réseau mafieux" puis, devant mon insistance à rétablir la vérité, ils ont menacé d’appeler ma femme pour la convoquer au commissariat. Je leur ai dit qu’ils pouvaient le faire sans problème, ils ont alors laissé tomber… »
_ Témoignage du 26/06/12 : « J’ai été arrêtée un soir, emmenée au commissariat où j’ai passé toute la nuit en garde à vue, puis envoyée à Cité le matin, où je suis restée toute la journée, avant d’être relâchée en fin d’après-midi. J’ai de nouveau été arrêtée le soir même, et ai subi exactement la même chose, de nouveau. ».
_ Témoignage du 31/07/2012 : Le simple fait d’avoir des préservatifs dans son sac peut aussi conduire à une garde à vue, car la police l’interprète comme du racolage.
_ Témoignage du 28/08/2012 : Madame X raconte qu’elle subit des fouilles à chaque interpellation. Un policier a vérifié son soutien-gorge dans la rue.
_ Témoignage du 14/06/2012 : Madame X explique qu’elle a été menottée à sa chaise au commissariat.
_ D’autres témoignages semblent indiquer que le menottage est systématique durant les transferts vers le dépôt (témoignages 26/06/2012 et 28/08/2012). Les gardes à vue sont longues, entre douze et vingt-quatre heures. Si l’arrestation survient avant 17h, les femmes sont souvent relâchées dans la soirée. Si elle survient plus tard, elles passent la nuit au poste car elles ne sont pas interrogées durant la nuit. Arrivées au commissariat, les femmes subissent une fouille du sac et une fouille au corps (donc « intime »). Elles doivent toujours retirer leur soutiengorge. Celui-ci leur sera rendu à la sortie et elles doivent le remettre dans la rue.
La plupart des témoins ont fait état d’une longue attente pour avoir le droit d’aller uriner. Elles en sont parfois réduites à uriner dans la cellule car les policiers refusent ou ignorent la demande d’accès aux toilettes (Témoignages du 14/06/2012 et du 26/06/2012).
_ Témoignage du 31/07/2012 : « Je suis terrifiée à l’idée de me rendre dans le 12e arrondissement [arrondissement où elle a déjà été arrêtée], même pour voir des amies ou faire des courses.».

Ces témoignages sont tirés du rapport « Mission d’enquête : un harcèlement institutionnalisé. Les prostituées chinoises et le délit de racolage public », réalisé par la Commission citoyen-police-justice de la Ligue des droits de l’homme, du Syndicat de la magistrature et du Syndicat des avocats de France. Il ne porte que sur les prostituées chinoises à Paris. Il serait outrancièrement niais de penser qu’il n’en est pas de même pour des prostituées d’autres origines ou d’autres lieux, même si les femmes chinoises ont été plus spécifiquement ciblées par l’Etat pour être harcelées.