lucien a écrit:La force et la soumission peuvent être facteurs de l'exploitation mais ce qui est intéressant, c'est de pouvoir qualifier précisément voire quantifier cette dernière, pour ne pas, justement, rester dans le concept fumeux. Or la plus-value constitue bien une version "comptable" de l'exploitation moderne, qui plus est facilement perceptible (comment le patron s'engraisse-t-il ?), et une forme d'application du droit de force en système capitaliste si on veut (d'une part, parce que la "démocratie" a obligé d'user de la force sous d'autres formes, d'autre part parce qu'il n'est plus question de serfs mais de capital).
Je suis d'accord en gros avec ce que tu dis.
J'y ajouterais la précision que la démocratie sous le système capitaliste, est une démocratie représentative, qui plus est tronquée, destinée au maintien du système en place en créant l'illusion que chacun a le pouvoir d'y intervenir, ce qui est, comme nous le savons, faux.
Outre la plus-value qui est effectivement comme tu le dis,
"la version comptable de l'exploitation moderne", et qu'il faut donc supprimer pour en finir avec l'exploitation, je dirais que l'accès à des fonctions qui placent certains au-dessus d'autres peuvent aussi donner un pouvoir qui n'est pas seulement assis sur un capital financier.
C'est pourquoi je suis personnellement opposé à toute forme de délégation ou de mandats "politiques" pour décider au nom des autres.
Concernant le texte que tu envoies tiré du journal
"L' Anarchie", je le trouve un peu dépassé à mon gout.
Sur l'association volontaire des hommes qui permet ( parfois ) d'avancer plus vite dans le bon sens, oui, cela parait être à priori effectivement "du bon sens".
Mais parfois des groupes humains s'associent aussi pour aller dans le mauvais sens.
Donc cette notion ne peut pas s'envisager en dehors d'un contexte global.
Sinon la critique de l'oisiveté en rapport avec la croyance ( encore d'actualité ) que les ressources naturelles sont limitées me parait extrêmement dangereuse.
Elle pose la question de savoir comment et par qui est déterminée cette oisiveté et, de là à passer à la devise du
"Arbeit macht frei "( "Le travail crée la liberté" ) , celle des nationaux-socialistes, le pas me semble court à franchir.
Concernant le concept de "force" lui-même, je crois, aussi qu'il fait partie d'une essence de ce que nous sommes d'une manière générale.
Je suis d'accord avec Nietzsche quand il aborde cette question.
Là où je diverge avec lui c'est dans son manque de précision vis à vis de cette volonté de puissance.
Je crois pour ma part que la puissance vers laquelle nous tendons est celle que nous cherchons, la plupart du temps inconsciemment, sur nous-mêmes ( de façon individuelle ).
C'est cette incapacité à y parvenir, sans doute due à notre insuffisance de niveau de conscience, qui fait que nous la dévions vers la recherche d'un pouvoir obtenu sur les autres. C'est cette fameuse "volonté d'emprise" décrite en psychologie et qui est le signe toujours très présent de la nature primitive de ce que nous sommes encore.
Enfin concernant le dernier texte d'Alain Testart présenté, je ne suis pas sur d'avoir tout bien compris le message qu'il souhaite faire passer. S'il est opposé à l'échange quantifié et y compris au fait de donner dans le seul but de recevoir en échange, alors je suis d'accord avec lui.
Je crois que la façon dont la société peut le mieux fonctionner est quand chacun apporte ce qu'il veut et peut sans retour attendu.
C'est de cette manière justement que le retours sont les plus abondants et de bonne qualité.
Un peu comme cela se passe en amour.