Une hypothèse parmi d'autres...

Mille-feuilles à tendance séditieuse.

Une hypothèse parmi d'autres...

Messagepar Paul Anton » Mercredi 12 Oct 2011 19:20

Une hypothèse parmi d'autres...

Si l'ont en croit les spécialistes de la démographie nous serons a la fin de l'année 2011 sept milliards d'habitants sur notre planète. Il faut savoir qu'actuellement les sept pays les plus peuplés sont :
1. La Chine : 1,33 milliards d'habitants.
2. L’Inde : 1,17 milliards d'habitants.
3. Les États-Unis : 306,8 millions d'habitants.
4. L’Indonésie : 243,3 millions d'habitants.
5. Le Brésil : 191,5 millions d'habitants.
6. Le Pakistan : 180,8 millions d'habitants.
7. Le Nigeria : 162,3 millions d'habitants.

Ces populations réunies représentent un total de 3,59 milliards d'individus, C'est plus de la moitié de la population mondiale. Dans un futur plus ou moins proche - l'avenir nous le dira - l'Inde devrait dépasser la Chine et d'ici 2100, un habitant sur trois serait africain. Ce que nous savons, c'est qu'à l'heure actuelle nous sommes majoritairement citadins, la ruralité recule (néanmoins, chaque zone géographique a son propre contexte). Par voie de conséquence, la révolution viendra d'abord dans les centres urbains et non plus dans les campagnes puisque c'est là que sont rassemblés la majorité des individus. (il peut y avoir des exceptions, tout dépend où on se trouve sur la planète, mais elles deviennent rare). Donc suite à ce phénomène d'urbanisation massive, se pose un problème immédiat : la survie alimentaire d'une population donnée. Car dans nos sociétés capitalistes, l'accès à la nourriture pour un citadin et même pour l'ensemble de la population - on dira presque tout le monde -, se fait par le biais de l'échange commercial et principalement des supermarchés. On pousse tous nôtre « caddy » comme quelque chose qui nous échappe tout en renforçant un sentiment d'impuissance face au monde qui nous entoure : c'est la société de consommation. Ce capitalisme règne partout sur la planète, mais il y a des endroits où pour trouver de quoi se nourrir et boire, on ne va pas aux supermarchés, ils n'existent pas. On peut faire des kilomètres pour trouver à manger, on creuse parfois pour trouver de l'eau et parfois sans succès. La famine existe et l'on retrouve ce même sentiment d'impuissance et toute cette misère existentielle. Pour ne pas tomber dans l'une ou l'autre impasse, il faut pour la révolution s'emparer de tous les moyens de productions, donc y compris agricoles pour assurer la production des besoins de base, et la survie d'une population entrée dans sa phase insurrectionnelle. Dans un processus de lutte en centre urbain, nous pouvons appliquer ce que le mouvement autonome a appelé le « communisme immédiat » ou ce que nous appelons la « réappropriation collective » (qui ne comporte pas que cela). Ce qui consiste à s'emparer des produits de première nécessité ; cela est un bon moyen d'action directe mais un bon moyen temporaire. Il faudra donc penser à « jouer » sur les deux tableaux : ville et campagne. Les villes encercleront les campagnes mais les campagnes assureront les besoins alimentaires vitaux aux villes. Nous aurons donc peut être comme cela la chance de ne pas voir la lutte s'essouffler, car les capitalistes savent très bien jouer là-dessus et comment faire redescendre une lutte, qu'elle soit d'ampleur ou minime. Il faudra aussi que les acteurs de la lutte en ville créent des dépôts de vivre « auto-organisés » collectivement par la population sachant se concerter en Assemblées populaires pour assurer la redistribution de ces richesses de façon équitable et suivant les besoins de chacun, tout en étant lucide sur les moyens immédiats qu'on n'aura. Et c'est toujours avec cet même lucidité que nous aurons à défendre ensemble et à tour de rôle ces dépôts qui pourront être la cible, éventuellement, de pillards (qui peuvent être des forces du camp de la réaction créant stratégiquement des tensions en voulant ramener la légitimité dans leur camp).
Il faut sur ce point tout faire pour limiter la pénurie qui risquerait d'arriver à ce degré de la lutte. N'oublions pas que dans nos centres commerciaux, les vivres même alimentaires sont pour la plupart issus de l'importation liée au phénomène de la mondialisation.
Autres points : La Révolution Communiste Libertaire doit triompher sur tout le globe terrestre et l'idéal serait que le processus s'enclenche partout et au même moment. Ce qui ne me paraît pas crédible (je souhaiterai me tromper) car si l'on regarde les réalités géopolitiques ainsi que les influences idéologiques de chaque continent avec leurs racines culturelles et historiques, où la révolution peut elle être assurée dans l'immédiat ? Je pense qu'une révolution au sens social se produira en Europe, en Russie, en Chine et aux Amériques, puisque ces zones géographiques ont été les plus marquées par nos influences politiques (bien qu'il faut savoir qu'un mouvement révolutionnaire n'est jamais homogène et ne l'a jamais été historiquement). Il reste à se poser la question suivante : Quels choix de société feront les populations d'Afrique ou d'Asie si elles rentrent dans un processus de lutte ? (dont des révoltes qui se manifestent avec toutes leurs complexités). L'avenir nous le dira mais il serait bien entendu souhaitable d'élargir notre International. Cela pour ces individus ainsi que pour nous aussi, pour avoir à ne pas se retrouver dans un éventuel « bloc » politique d'une zone géographique donné et donc dans l'isolement. Quant à l'Amérique du Nord et plus particulièrement à l'empire américain, il a eu son apogée et entérine sa phase de déclin, il n'est qu'un colosse aux pieds d'argile, la suite au prochain numéro. Ceci n'est qu'un éventuel scénario car où que l'on soit sur Terre, il nous reste à gagner la bataille idéologique. Mais une chose est sure, nous ne tolérerons aucun totalitarisme qui soit religieux, libéral ou d'État. Les Temps Modernes s'assombrissent ! La bourgeoisie se durcit (par exemple : plusieurs mois de prison pour un jeune anglais ayant volé un pack d'eau lors des dernières émeutes, plus le gouvernement britannique qui en appelle à dénoncer les anarchistes, viendra ensuite peut être le tour des « ennemis de la Patrie »). Sachons rejeter tous les partis et les centrales syndicales, les alliés des nantis et autres affairistes de tout poil, organisons-nous et luttons !
Liberté, Égalité, Fraternité (en version réappropriée dans le texte) !
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Re: Une hypothèse parmi d'autres...

Messagepar JeanGuy » Dimanche 08 Jan 2012 11:16

Salut,

Je voulais réagir à ton propos sur les points suivants:

Je partage ton point de vue concernant une révolution sociale qui se devra d'être nécessairement internationaliste et s'étendre sur une grande partie, voire sur tout le globe terrestre si elle a lieu, mais comme tu l'as rappelé :
La Révolution Communiste Libertaire doit triompher sur tout le globe terrestre et l'idéal serait que le processus s'enclenche partout et au même moment. Ce qui ne me paraît pas crédible
...
Il apparait ainsi, en terme de probabilité, que la Révolution commencera surement bel et bien en une région plus ou moins étendue du globe. Dans un contexte de capitalisme mondial, il m'apparait évident que cette région subira de très fortes tensions, des tentatives de déstabilisation massives pour la ramener dans le giron du capitalisme : un embargo comme celui qui assomme encore aujourd'hui Cuba ne m'étonnerait pas plus que cela, par exemple. De même que dans un contexte d'économie mondialisée, certains produits viendront peut être à manquer y compris parmi les produits de première nécessité, comme tu l'as rappelé :
N'oublions pas que dans nos centres commerciaux, les vivres même alimentaires sont pour la plupart issus de l'importation liée au phénomène de la mondialisation


J'en viens donc à ma question:

N'est-il pas paradoxal d'affirmer qu'une Révolution Sociale de nature fondamentalement internationaliste semble condamnée à s'exercer de manière quasi-autarcique dans ses débuts ? Je ne le pense pas mais le constat pose quand même un peu problème

Après on pourrait soulever plusieurs hypothèses :
- la propagation des idées révolutionnaires par l'exemple ( si les gens voient que ça marche dans un pays, ils se diront peut être que ça peut marcher chez eux )
- la satisfaction des besoins fondamentaux sera possible même dans la phase quasi-autarcique du début du fait d'une exploitation des ressources qui sera dirigée vers la satisfaction des besoins et non plus vers une logique de profit ( quand on sait ce que jette comme nourriture les supermarchés chaque soir on comprend vite qu'on pourrait nourrir tout le monde ), et d'autant plus que ces ressources et les moyens de les exploiter sont bien présents.

Autre point :

Il faudra aussi que les acteurs de la lutte en ville créent des dépôts de vivre « auto-organisés » collectivement par la population sachant se concerter en Assemblées populaires pour assurer la redistribution de ces richesses de façon équitable et suivant les besoins de chacun, tout en étant lucide sur les moyens immédiats qu'on n'aura. Et c'est toujours avec cet même lucidité que nous aurons à défendre ensemble et à tour de rôle ces dépôts qui pourront être la cible, éventuellement, de pillards (qui peuvent être des forces du camp de la réaction créant stratégiquement des tensions en voulant ramener la légitimité dans leur camp).


Comment pourra-t-on être en mesure de décider qui prend quoi dans le dépôt de vivre ? En fonction de sa famille, du nombre d'enfants à charge ? On instaure des sortes de bons de travail ( il me semble que c'est une idée de Proudhon ) ?
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Re: Une hypothèse parmi d'autres...

Messagepar elquico » Dimanche 08 Jan 2012 20:10

Le pain,"la conquête du pain"kropotkine éd du sextan,est ce le probléme fondamental à surmonter?C'est en tout cas,les aspirations de beaucoup de gens,l'accés à la nourriture est ce qui est à l'origine de flux migratoires,et de ses réponses répressives dans les pays comme le notre,centre de rétentions,voilà comment aujourd'hui s'organise la classe ouvriére,en allant chercher du travail là où leurs bras ont des chances d'être loués à bas prix.Le pain oui,mais comment le gagner sans liberté,proposons nous de recenser tous ses lieux où la classe ouvriére est enfermée et leur nombre,la conquête du pain et celle de la liberté sont indissociables.Peu de gens s'interessent à ces problémes parce qu'ils ne touchent pas à leurs besoins essentiels.Quelles libertés sont en jeu,des libertés humaines toutes simples celle de circuler, de choisir le pays où l'on veut vivre? Cette classe ouvriére et qui subit des conditions inadmissibles jusqu'à quand l'accepteront nous ?Comment pouvons nous concrétement lui venir en aide?
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