Solidarité avec les "indignés" en Espagne !
L'AVENIR EST ENTRE LES MAINS DE LA CLASSE OUVRIERE
Depuis le 15 mai, le mouvement social des "indignés" en Espagne s'est répandu comme une trainée de poudre à toutes les villes du pays grâce aux réseaux sociaux (Facebook, Twitter…) : Barcelone, Valence, Grenade, Séville, Malaga, León… Mais les informations n'ont pas franchi la barrière des Pyrénées. Si les médias bourgeois ont fait un tel black-out sur ces événements, en préférant nous intoxiquer avec la "série américaine" de l'affaire DSK, c'est justement parce que ce mouvement constitue une étape très importante dans le développement des luttes sociales et des combats de la classe ouvrière mondiale face à l'impasse du capitalisme.
Dans les manifestations et sur les places occupées à Madrid, comme à Barcelone, Valence, Malaga, Séville etc., sur les pancartes et banderoles, on pouvait y lire des slogans tels que : "Démocratie sans capital!", "PSOE et PP, la même merde", "Construisons un futur sans capitalisme !", "Si vous ne nous laissez pas rêver, nous ne vous laisserons pas dormir", "Tout le pouvoir aux Assemblées !", "Le problème n'est pas la démocratie, le problème, c'est le capitalisme !", "Sans travail, sans maison, sans peur", "ouvriers, réveillez-vous !" "600 euros par mois, voilà où est la violence !".
Dans les Assemblées en Espagne, les débats ont fait apparaître des questions fondamentales :
- faut-il se limiter à la "régénération démocratique" ? Les problèmes n'ont-ils pas leur origine dans le capitalisme, un système qui ne peut être réformé et doit être renversé ?
- Le mouvement doit-il s'arrêter le 22 mai, après les élections, ou faut-il le poursuivre pour lutter massivement contre les attaques des conditions de vie, le chômage, la précarité, les expulsions ?
- Ne devrait-on pas étendre les assemblées aux lieux de travail, aux quartiers, aux agences pour l'emploi, aux lycées, aux universités ? Doit-on enraciner le mouvement chez les travailleurs qui sont les seuls à avoir la force de mener une lutte généralisée ?
A Malaga, Barcelone et Valence, les assemblées ont posé la question d'organiser une manifestation contre les réductions du salaire social, en proposant une nouvelle grève générale, qui soit "véritable" comme l'a affirmé l'un des orateurs.
A Barcelone, des ouvriers de la Telefónica, des travailleurs des hôpitaux, des pompiers, des étudiants mobilisés contre les coupes sociales, ont rejoint les assemblées. Le 25 mai, l'Assemblée de la place de Catalogne décide de soutenir activement la grève des travailleurs des hôpitaux. A Valence, les manifestations des chauffeurs de bus ont rejoint une manifestation d'habitants contre les coupes budgétaires dans l'enseignement. A Saragosse, les conducteurs de bus se sont joints aux rassemblements avec le même enthousiasme.
Le mouvement des "indignés" a révélé que les jeunes, en grande majorité des travailleurs précaires et chômeurs, ont été capables de s'approprier les armes de combat de la classe ouvrière : les assemblées générales massives et ouvertes, qui leur ont permis de développer la solidarité et de prendre eux-mêmes en main leur propre mouvement en dehors des partis politiques et des syndicats.
Ce mouvement n'est nullement une "Spanish Revolution". Le chômage, la précarité, la vie chère et la dégradation constante des conditions d'existence des masses exploitées ne sont pas une spécificité espagnole ! Le visage sinistre du chômage, notamment le chômage des jeunes, on le voit autant à Madrid qu'au Caire, autant à Londres qu'à Paris, autant à Athènes qu'à Buenos Aires. Nous sommes tous unis dans la même chute dans l'abîme de la décomposition de la société capitaliste. Cet abîme, ce n'est pas seulement celui de la misère et du chômage, mais aussi celui de la multiplication des catastrophes nucléaires, des guerres et d'une dislocation des rapports sociaux accompagnée d'une barbarie morale (comme en témoigne, entre autres, l'augmentation des agressions sexuelles et des violences faites aux femmes dans les pays "civilisés").
Le "séisme espagnol" révèle que les nouvelles générations de la classe ouvrière, qui n'ont rien à perdre, sont d'ores et déjà les acteurs de l'histoire. Elles sont en train de creuser les galeries pour d'autres tremblements de terre sociaux qui finiront par ouvrir la voie vers l'émancipation de l'humanité. Grâce à l'utilisation de réseaux sociaux Internet, de la téléphonie mobile et des moyens modernes de communication, ces jeunes générations ont montré leur capacité à briser le black-out de la bourgeoise et de ses médias pour commencer à développer la solidarité au-delà des frontières.
Le raz de marée de cette nouvelle génération "sans futur" a frappé récemment la Tunisie et l'Égypte, conduisant à une gigantesque révolte sociale qui a provoqué la chute de Ben Ali et de Moubarak. Mais il ne faut pas oublier que l'élément déterminant qui a obligé la bourgeoisie des principaux pays "démocratiques" (et notamment Barak Obama) à lâcher Ben Ali et Moubarak, ce sont les grèves ouvrières et la menace d'une grève générale face à la répression sanglante des manifestants.
Depuis, la place Tarhir est devenue un emblème, un encouragement à la lutte pour les jeunes générations de la classe ouvrière dans de nombreux pays.
Le mouvement des "indignés" est, en réalité, beaucoup plus profond que la révolte spectaculaire qui s'est cristallisée au Caire sur la place Tahrir.
Ce mouvement a explosé dans le principal pays de la péninsule ibérique, et qui constitue le pont entre deux continents. Le fait qu'il se déroule dans un Etat "démocratique" d'Europe occidentale (et, de surcroit, dirigé par un gouvernement "socialiste" !), ne peut que contribuer, à terme, à balayer les mystifications démocratiques déployées par les médias depuis la "révolution de jasmin " en Tunisie.
Le courage, la détermination et le sens profond de la solidarité de la jeune génération "sans futur" révèle qu'un autre monde est possible : le communisme, c'est-à-dire l'unification de la communauté humaine mondiale.
Révolution Internationale (28-05-2011)
(Publication du Courant Communiste International en France)
Venez débattre de ces questions à nos Réunions Publiques
PARIS
Samedi 18 juin à 15 heures
CICP : 21 ter Rue des Boulets
(Métro Rue des Boulets, ligne 9)
NANTES
Samedi 18 juin à 16h
3 rue de l'Amiral Duchaffault
(quartier Mellinet)
LILLE
Samedi 18 juin à 14h30
MRES : 23 rue Gosselet
TOULOUSE
Samedi 25 juin à 15 h
Grande salle Castelbou
22 bis Rue Léonce Castelbou
(Métro Compans Caffarelli)