Épargner l'épargne, est-ce crédible ?

Mille-feuilles à tendance séditieuse.

Épargner l'épargne, est-ce crédible ?

Messagepar Paul Anton » Mercredi 28 Avr 2010 19:32

Épargner l'épargne, est-ce crédible ?

La lecture de la presse économique aiguise ma curiosité et me renvoie au texte « La crise de 2008 systémique sans aucun doute, mais structurelle ou conjoncturelle ? », publié dans le numéro 110 du journal Anarchosyndicalisme ! de la CNT-AIT. Ce texte ne croit pas, pour l’heure, à la possibilité d'un accord international (se rapporter au paragraphe « Un conflit larvé entre les États »).
Qualifié ironiquement de « G vain », le G20 de Pittsburgh ne fait d'ailleurs qu’illustrer les rivalités inter-impérialistes. Le refus du contrôle des flux financiers via les paradis fiscaux n’est que la conséquence de ce que dit ce paragraphe : « Ce beau monde utilise pour magouiller les paradis fiscaux et l’opacité bancaire tout en faisant l’apologie de la transparence de la finance ». Pour preuve, les avoirs des banques françaises dans les paradis fiscaux représentent 532 milliards de dollars, soit une perte fiscale de 20 milliards de dollars. Soyons audacieux en ajoutant les avoirs bancaires des particuliers et des fonds spéculatifs, puis les avoirs non connus. Combien tout cela représente-t-il de dépôts et d’évasion fiscale ? On conviendra qu’il serait tout à fait possible d'alimenter tous les budgets sociaux.
Le texte signale qu'il s'agit aussi d'une crise du crédit. Pour le sauver, on refait du crédit et l’ardoise, in fine, se payera très chère. A ce jour, la dette publique mondiale se monte à 35 117 milliards de dollars. Pour le G10, la dette publique va passer de 78% du PIB (chiffre de l'année 2007) à 114% du PIB en 2014. Concernant la France, la dette publique atteindrait 80% du PIB en cette année 2010. Ce qui ne gêne pas le gouvernement pour lancer un grand emprunt d'État, semble-t-il à 4,5% d’intérêt annuel. Que penser de ce président de Région, de gauche, qui entend, quant à lui, lancer son emprunt régional ? La fuite en avant est bel et bien l’art de l’illusion pour soutenir l’économie et le crédit qui la stimule : « On enfle la dette ».
Aucun gouvernement, qu’il soit de droite ou de gauche, ne peut échapper à cette réalité. La cure d’austérité va être plus ou moins bien répartie en fonction de l’option du gouvernement. Mais ce sont les plus fragiles et la classe moyenne qui trinqueront. A ceux qui veulent continuer à faire l’autruche en ne voyant dans mes propos que du pessimisme d’anarchosyndicaliste, je cite Pierre Antoine Delhommais dans l'édition du journal Le Monde du 11 et 12 octobre 2009 : «  La deuxième mort du socialisme, plus de place pour des mesures de relance, de cadeaux fiscaux, pour des avancées sociales. Parce que la dette publique n’autorise plus de dépenses mais des restrictions. »
Tout cela agite les cénacles d’économistes, qui connaissent les rapports entre l’épargne et le crédit, les taux de changes et d’intérêts.
Depuis fort longtemps, on conserve sous forme de trésor une partie de la richesse pour gérer les aléas économiques. De nos jours, des organismes récupèrent l’équivalent monétaire des excédents de revenus de certains agents économiques (les particuliers, les entreprises, les entités territoriales et toutes les structures qui possèdent des avoirs), pour les prêter à d’autres afin de financer leur activité. L’épargne et l’emprunt constituent un capital soumis au versement d’un intérêt. Le taux d’intérêt relativement élevé attire l’épargne. C’est plus de crédit à octroyer pour financer l’activité économique dans son ensemble. Néanmoins, c’est aussi du crédit beaucoup plus cher, dont le coût s’incorpore dans la valeur d’échange de la marchandise, qui en majore le prix de manière inflationniste. D’où cette contrainte pour user de moins de crédit. A l’inverse, un taux d’intérêt faible n’incite pas à épargner mais à consommer et à recourir au crédit, devenu moins onéreux pour la valeur d’échange de la marchandise. On comprend que les taux d’intérêts jouent sur l’épargne, le crédit et l’inflation.
La situation optimum étant : forte épargne, crédit contenu, faible inflation, cela initie le cycle vertueux : épargne → crédit → production → chiffre d’affaires → revenu primaire. Ce dernier stimule la consommation, la production, l’épargne et le crédit, le tout soutenant la croissance. Ce qui permet d’honorer le crédit ainsi que de garantir et rembourser l’épargne.
La conjoncture actuelle, qui se caractérise par un endettement colossal et une croissance faible ou nulle, entraîne une diminution du pouvoir d’achat et de l’épargne ; le crédit à la hausse, tant la masse que le taux, fait que les bénéfices, les marges, les excédents, les chiffres d’affaires, les PIB et les PNB ne sont plus suffisants pour rembourser l’ensemble des dettes. C’est par ce mécanisme que l’épargne court à sa perte.
A défaut de moyens pour rembourser le crédit, comment réduire son impact ? Sinon en baissant sur lui-même l’effet de l’épargne, surtout si celle-ci réclame son dû ou ne finance, voire refinance, les emprunteurs acculés à la faillite. Notons qu’il y a une épargne très spéculative possédant de gros moyens financiers et techniques afin d'échapper aux contraintes du cadre national pour s’investir au niveau international, alors que l’épargne dite populaire ou de précaution (revenus modestes et moyens) est tributaire d’organismes nationaux, tels que les banques, les assurances, les mutuelles, etc. A cette épargne directe des particuliers s’ajoute l’épargne salariale qui inclut les retraites, les intéressements aux bénéfices… C’est cette épargne populaire qui est régulièrement spoliée, en bonne logique capitaliste, d'après un scénario proportionnel à l’état de crise :
-1 - Crise mineure liée au défaut de remboursement du crédit de certains secteurs économiques
Moyennant quelques faillites et des rentrées de crédit, les pertes sont limitées. Mais cela n’équilibre pas les comptes des organismes de prêts ; des déficits s’annoncent. Cela provoque un mini krach boursier opérant une décote des valeurs de l’épargne. Cela permet toutefois d'enregistrer un résultat positif des comptes d’exploitation des organismes de prêts. Par exemple, la baisse de 10 % du remboursement dû à la décote de l’épargne compense la baisse de 10 % des recettes du crédit pour la banque ; l’épargnant a perdu de l’argent. Le secteur économique se restructure et on espère que la reprise relance l’épargne et le crédit.
-2 - Crise majeure de type 1929 ou comme celle de 2008
Le remboursement des dettes engendre des faillites en cascade et assèche l’épargne. C’est à la fois un défaut de solvabilité et de liquidité. Les épargnants retirent leurs dépôts. Pour rembourser, les organismes vendent des actifs. Ils récupèrent le maximum de crédit y compris par la saisie et la ruine de leurs débiteurs. S’ensuit un krach boursier majeur et une dévalorisation des actifs, entraînant ceux censés garantir le crédit. Les épargnants, les emprunteurs, les particuliers et les sociétés sont coincés. Les États et leurs gouvernements sont contraints d’agir. En garantissant les dépôts (effet psychologique pour rassurer l’épargnant), ce qui est financièrement impossible vu que l’épargne représente plusieurs fois leur PIB, ils recapitalisent certains organismes en les nationalisant ou en leur prêtant de l’argent pour éviter d’être sur la paille. Les États et gouvernements émettent de la monnaie pour abonder en liquidité les agents économiques. Ils mettent dans une caisse de défaisance les titres de crédit toxique pour éviter de nouvelles faillites. Ils revendront ces titres plus tard, sachant qu'il peuvent être bénéficiaires ou le faire à perte (c’est souvent le cas). Trop atteintes ou moins vitales, d’autres officines sont déclarées en banqueroute. L’épargne déposée est partie en fumée.
-3 - Crise systémique structurelle touchant à la fois la sphère productive (stagnation, récession, faillite, etc.) et financière (spéculation, crédit épargne, crack boursier, insolvabilité, etc.)
Sa déflagration peut entraîner la banqueroute des États : l'Argentine en 2001 et l'Islande en 2008. Des pays comme l’Irlande, l’Espagne, l’Italie, la Hongrie, la Grèce et le Japon sont eux-mêmes menacés de subir le même sort.
On nous dira qu’on ne pouvait pas prévoir et que c’est comme ça ! Une fois la crise terminée, l’activité économique repartira de plus belle. En réalité, les États, les gouvernements, les banques et les traders ont organisé tout ce système. Pour mieux utiliser l’épargne et générer du crédit, ils ont modifié les règles prudentielles (baisse des réserves de sécurité et assouplissement de l’accès au crédit). Afin d’éviter le risque d’insolvabilité et de faillite en découlant, ils ont transféré les risques sur l’épargnant : « credit défaut swap » (CDS), swap de taux d’intérêts, les véhicules financiers (SIV), LBO, hedge funds, sans oublier la titrisation. Possédant peu de fonds propres, toutes ces structures utilisent directement l’emprunt et l’épargne en émettant des obligations à très hauts rendements. Quand la conjoncture se retourne, la décote de leurs actifs et obligations les rend insolvables à cause de leur endettement. Ayant ruiné les souscripteurs, il ne leur reste plus que la faillite.
Pour juguler la crise mais aussi pour que l’économie ne soit pas à l’arrêt, les États ont déversé des liquidités. Cela génère de l'inflation et encore plus de recours au crédit. Ils ont également recapitalisé les banques et pris en charge les pertes des fonds de défaisance. Ils ont continué tout bonnement à s’endetter par l’emprunt et mis en place une baisse de la fiscalité des plus riches. Le résultat est que la dette publique et des particuliers ainsi que le déficit public atteignent désormais des sommets astronomiques.
Cette situation comparée aux précédentes permet dès lors d’énoncer quatre hypothèses :
- 1) La théorie des crises cycliques (Kondratief, Schumpeter et Juglar), chère aux économistes, est pertinente dans la mesure où l’économie repart après la tourmente ou le désastre. Mais quand la crise est beaucoup plus grave, cette théorie s'avère obsolète.
- 2) L’impérialisme va reprendre de la vigueur par l’affrontement de blocs d'États.
- 3) L’antagonisme de classes s'exacerbe et amorce un état conflictuel à l’échelle de la planète qui peut aboutir à des conflits  sociaux et politiques.
- 4) Le capitalisme décroissant et de paupérisation massive semble intégrable pour la bourgeoisie de droite comme de gauche.
En prétextant le caractère naturel et l'indépassabilité du système capitaliste, le sien, la bourgeoisie ordonne de courber l'échine.
En réponse, les anarchosyndicalistes rappellent que c'est la force de travail qui réalise tous les biens économiques ; c'est l'argent de ces biens, avec les actifs d'épargne, qui financent l'économie. Bien entendu, la bourgeoisie ne manquera pas de rétorquer que ces biens et actifs d'épargne n'auront plus de valeur parce que nous produisons peu et sommes beaucoup trop payés.
Cependant, nous ne nous laissons pas illusionner par une pseudo-réalité, nous le savons que trop : la valeur de ces biens et actifs d'épargne ne sont que l'expression monétaire artificielle de la comptabilité capitaliste. Quelle que soit la dépréciation comptable, ces biens (terres, machines, entreprises, stocks, hôpitaux, écoles, logements, etc.) et ces titres d'épargne ne sont pas fictifs.
Nous autres, anarchosyndicalistes, nous qui prenons le parti des exploités, nous avons nos bras et nos cerveaux. Nous les utiliserons afin de satisfaire les besoins de tous.
Il est temps qu’advienne une société réellement juste, égalitaire et fraternelle dans l’intérêt de tous - et non celui des vautours. Le « communisme libre » est le but des anarchosyndicalistes.
Pour finir, ajoutons, non sans ironie, que si ces biens ne valaient que des clous, pourquoi donc la bourgeoisie entamerait-elle la bataille pour les conserver ?
Michel Bakounine clamait avec poigne que : « Tout ce qui, en langage politique, s’appelle le droit n’est rien d’autre que l’illustration du fait créé par la force. » Alors, vae victis (malheurs aux vaincus) ! Telle est cette loi que nous enseigne l'histoire.

Jean Picard, membre CNT-AIT Caen, janvier 2010


En (très) bref :

Comme cela à déjà été écrit dans les colonnes de ce journal, l'économie occidentale, et principalement celle des États-Unis, est affectée par la crise dite fordiste.
Pourquoi les capitalistes et les politiciens ont-ils pratiqué la surenchère de l'endettement ? C'est pour maintenir le pouvoir d'achat et la croissance. En même temps, ils utilisent le crédit, financé par l'épargne mondiale, elle-même attirée par des rendements dus aux artifices des montages financiers.
En 2008, la crise a mis à nu ces derniers, ainsi que le crédit. La gauche et l'extrême-gauche ne dénoncent que le capitalisme libéral et sa finance. Ils ne posent qu'une partie de la problématique au lieu de l'appréhender dans sa totalité. Pourtant, des économistes (dont Karl Marx) ont très bien expliqué que le capitalisme reposait sur une double sphère : productive et financière.
Quelle est l'origine de l'argent de la finance ? Elle est tirée de l'extorsion de la plus-value, issue de l'exploitation de la force de travail.
Pour quelles raisons nombre de capitalistes empruntent-ils jusqu'à la déraison ? Parce qu'ils n'arrivent plus à dégager suffisamment d'investissements pour accumuler.
D'où vient le fait qu'il y a si peu de profits ? Parce que la croissance est faible.
Dans quel but les patrons compriment-ils le capital organique ? Pour augmenter le taux de profit et permettre un bon retour sur investissement.
Pourquoi certains capitalistes acceptent de la finance une pression si forte sur leurs sociétés ? Parce qu'ils placent leurs rentes dans cette finance.
Au final, la finance ruine les petits épargnants et fait payer le contribuable. C'est bien le capitalisme, dans toutes ses variantes et stratégies, qui exploite et qu'il est nécessaire d'abattre.


Petit glossaire économique à l’usage des honnêtes gens qui n’y comprennent rien

Leveraged Buy Out (LBO) : En 2007, ce type de fonds, avec 300 milliards de dollars de fonds propres (le reste par un emprunt à 15% d'intérêt environ), a financé un tiers des acquisitions d'entreprises pour un montant de 1 200 milliards de dollars. 70 à 80% des prêts LBO ont été titrisés. Le LBO soumet l'acquisition à un taux d'endettement de 75 à 90% et exige un ROE (retour sur investissement) de 25%. Lors-que la situation économique ne permet pas de satisfaire ce ROE, le LBO ne rembourse pas son crédit à la banque, qui inscrit cette créance en perte.

Fonds spéculatifs ou « hedge funds » : Ils se-raient 9 799 pour une valeur de 2 400 milliards de dollars et sont, pour la plupart, domiciliés dans les paradis fiscaux. Les hedge funds se financent principalement par l'emprunt à 15%. Celui-ci peut représenter de six à trente fois leurs fonds propres, ce qui implique un ROE de 20% à 25%. Ils spéculent sur les taux d'intérêts et de change, les valeurs boursières, les produits dérivés, les matières premières et alimentaires. Les hedge funds créent le LBO. Ils dévorent les bénéfices des entreprises, les actifs des caisses sociales et les divers fonds de pension. Ils promettent à leurs souscripteurs (États, banques, collectivités territoriales, caisses sociales, particuliers, etc.) des gains importants. Il y a une similitude avec le LBO quand les hedge funds voient leur ROE et ses souscripteurs diminuer. Ceux-ci ne peuvent rembourser leurs emprunts. C'est donc la faillite et les pertes bancaires.

Règles bancaires ou règles prudentielles : Elles faisaient que les mensualités du prêt ne représentaient que 30 à 40% du revenu du particulier et permettaient de conserver des réserves bancaires suffisantes pour éponger les pertes d'insolvabilité. Ces règles prudentielles vont être régulièrement réduites. En 1988, la banque des règlements internationaux a élaboré les accords de « Bâle 1 » : le ratio « Cooke » va n'obliger le prêteur qu'à couvrir ces crédits par 8% de ses fonds propres. Mais en 2008, les accords de « Bâle 2 » ont pondéré ces 8% suivant les agences de notation (ratio « MC Donough »).

Parallèlement, les prêts n'ont plus été garantis par le revenu mais par la valeur des biens hypothéqués de l'emprunteur et cela jusqu'à 85% du prêt. On a atteint, avec les « subprimes », de 110 à 125% du prêt. On a allongé le délai du prêt (de 30 à 40 ans) avec un taux fixe de 7% les deux premières années, puis à un taux variable allant jusqu'à 14%.

Credit default Swap (CDS) : C'est un contrat d'assurance où l'émetteur du prêt s'assure auprès d'une grande institution internationale (de type AIG), qui réglera la défaillance du souscripteur du crédit.

« Swap » de taux d'intérêt et de change : Le swap est un produit dont le garant (hedge funds ou une simple banque d'affaires, voire une grande banque comme UBS, AIG et Fannie Mae) s'engage à indemniser le prêteur sur les risques des taux. Par exemple : le prêt à 7% est financé par des dépôts à 4%. Si ce dernier passe à 5%, le garant paie le coût de 1%. Les montants étaient vers la mi-2008, pour les CDS, de 62 000 milliards de dollars et, pour les swap de taux d'intérêt et de change, de 20 000 milliards de dollars. Ces chiffres démontrent que les prêteurs n'ignoraient rien de la masse du crédit et du risque d'insolvabilité, d'où le recours massif à ces produits dérivés.

Titrisation : On crée au départ un portefeuille de créances (immobilières ou de consommation, etc.), puis ensuite des CDO (« Collateralized Debt Obli-gation ») composés de créances bancaires, prêts hypothécaires, CDS, autres produits dérivés et prêts (États, institutions, collectivités territoriales, entreprises et étudiants). Ces titres de prêts deviennent des obligations vendues à des hedge funds, fonds de pensions, banques, assurances, mutuelles, fonds souverains, États, collectivités territoriales et, également, à des petits épargnants qui l'ignorent (OPCVM et FCP). Aux États-Unis, 70% des prêts sont titrisés. Pour 2007, le marché des titres était aux États-Unis de 2 224 milliards de dollars pour un encours obligataire de 12 600 milliards de dollars et en Europe de 1 145 milliards d'euros contre 2 100 mil-liards d'euros (d'encours obligataire). Le but de la titrisation est de sortir des prêts du bilan des banques pour réduire le risque d'insolvabilité, faire financer ces prêts par d'autres, contourner le ratio « MC Donough » et ainsi augmenter la masse du crédit. Les acheteurs de ces titres espéraient que la croissance de l'économie (accompagnée d'une inflation modérée) allait réduire les risques de non remboursement tout en valorisant les actifs et en engrangeant les bénéfices et commissions.
"Salut Carmela, je suis chez FIAT ! Je vais bien... Si, si, nous pouvons parler tranquillement, c'est Agnelli qui paye !"
Paul Anton
 
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Re: Épargner l'épargne, est-ce crédible ?

Messagepar l autre » Dimanche 27 Jan 2013 14:38

Paul Anton a écrit:Épargner l'épargne, est-ce crédible ?

La lecture de la presse économique aiguise ma curiosité et me renvoie au texte « La crise de 2008 systémique sans aucun doute, mais structurelle ou conjoncturelle ? », publié dans le numéro 110 du journal Anarchosyndicalisme ! de la CNT-AIT. Ce texte ne croit pas, pour l’heure, à la possibilité d'un accord international (se rapporter au paragraphe « Un conflit larvé entre les États »).
Qualifié ironiquement de « G vain », le G20 de Pittsburgh ne fait d'ailleurs qu’illustrer les rivalités inter-impérialistes. Le refus du contrôle des flux financiers via les paradis fiscaux n’est que la conséquence de ce que dit ce paragraphe : « Ce beau monde utilise pour magouiller les paradis fiscaux et l’opacité bancaire tout en faisant l’apologie de la transparence de la finance ». Pour preuve, les avoirs des banques françaises dans les paradis fiscaux représentent 532 milliards de dollars, soit une perte fiscale de 20 milliards de dollars. Soyons audacieux en ajoutant les avoirs bancaires des particuliers et des fonds spéculatifs, puis les avoirs non connus. Combien tout cela représente-t-il de dépôts et d’évasion fiscale ? On conviendra qu’il serait tout à fait possible d'alimenter tous les budgets sociaux.
Le texte signale qu'il s'agit aussi d'une crise du crédit. Pour le sauver, on refait du crédit et l’ardoise, in fine, se payera très chère. A ce jour, la dette publique mondiale se monte à 35 117 milliards de dollars. Pour le G10, la dette publique va passer de 78% du PIB (chiffre de l'année 2007) à 114% du PIB en 2014. Concernant la France, la dette publique atteindrait 80% du PIB en cette année 2010. Ce qui ne gêne pas le gouvernement pour lancer un grand emprunt d'État, semble-t-il à 4,5% d’intérêt annuel. Que penser de ce président de Région, de gauche, qui entend, quant à lui, lancer son emprunt régional ? La fuite en avant est bel et bien l’art de l’illusion pour soutenir l’économie et le crédit qui la stimule : « On enfle la dette ».
Aucun gouvernement, qu’il soit de droite ou de gauche, ne peut échapper à cette réalité. La cure d’austérité va être plus ou moins bien répartie en fonction de l’option du gouvernement. Mais ce sont les plus fragiles et la classe moyenne qui trinqueront. A ceux qui veulent continuer à faire l’autruche en ne voyant dans mes propos que du pessimisme d’anarchosyndicaliste, je cite Pierre Antoine Delhommais dans l'édition du journal Le Monde du 11 et 12 octobre 2009 : «  La deuxième mort du socialisme, plus de place pour des mesures de relance, de cadeaux fiscaux, pour des avancées sociales. Parce que la dette publique n’autorise plus de dépenses mais des restrictions. »
Tout cela agite les cénacles d’économistes, qui connaissent les rapports entre l’épargne et le crédit, les taux de changes et d’intérêts.
Depuis fort longtemps, on conserve sous forme de trésor une partie de la richesse pour gérer les aléas économiques. De nos jours, des organismes récupèrent l’équivalent monétaire des excédents de revenus de certains agents économiques (les particuliers, les entreprises, les entités territoriales et toutes les structures qui possèdent des avoirs), pour les prêter à d’autres afin de financer leur activité. L’épargne et l’emprunt constituent un capital soumis au versement d’un intérêt. Le taux d’intérêt relativement élevé attire l’épargne. C’est plus de crédit à octroyer pour financer l’activité économique dans son ensemble. Néanmoins, c’est aussi du crédit beaucoup plus cher, dont le coût s’incorpore dans la valeur d’échange de la marchandise, qui en majore le prix de manière inflationniste. D’où cette contrainte pour user de moins de crédit. A l’inverse, un taux d’intérêt faible n’incite pas à épargner mais à consommer et à recourir au crédit, devenu moins onéreux pour la valeur d’échange de la marchandise. On comprend que les taux d’intérêts jouent sur l’épargne, le crédit et l’inflation.
La situation optimum étant : forte épargne, crédit contenu, faible inflation, cela initie le cycle vertueux : épargne → crédit → production → chiffre d’affaires → revenu primaire. Ce dernier stimule la consommation, la production, l’épargne et le crédit, le tout soutenant la croissance. Ce qui permet d’honorer le crédit ainsi que de garantir et rembourser l’épargne.
La conjoncture actuelle, qui se caractérise par un endettement colossal et une croissance faible ou nulle, entraîne une diminution du pouvoir d’achat et de l’épargne ; le crédit à la hausse, tant la masse que le taux, fait que les bénéfices, les marges, les excédents, les chiffres d’affaires, les PIB et les PNB ne sont plus suffisants pour rembourser l’ensemble des dettes. C’est par ce mécanisme que l’épargne court à sa perte.
A défaut de moyens pour rembourser le crédit, comment réduire son impact ? Sinon en baissant sur lui-même l’effet de l’épargne, surtout si celle-ci réclame son dû ou ne finance, voire refinance, les emprunteurs acculés à la faillite. Notons qu’il y a une épargne très spéculative possédant de gros moyens financiers et techniques afin d'échapper aux contraintes du cadre national pour s’investir au niveau international, alors que l’épargne dite populaire ou de précaution (revenus modestes et moyens) est tributaire d’organismes nationaux, tels que les banques, les assurances, les mutuelles, etc. A cette épargne directe des particuliers s’ajoute l’épargne salariale qui inclut les retraites, les intéressements aux bénéfices… C’est cette épargne populaire qui est régulièrement spoliée, en bonne logique capitaliste, d'après un scénario proportionnel à l’état de crise :
-1 - Crise mineure liée au défaut de remboursement du crédit de certains secteurs économiques
Moyennant quelques faillites et des rentrées de crédit, les pertes sont limitées. Mais cela n’équilibre pas les comptes des organismes de prêts ; des déficits s’annoncent. Cela provoque un mini krach boursier opérant une décote des valeurs de l’épargne. Cela permet toutefois d'enregistrer un résultat positif des comptes d’exploitation des organismes de prêts. Par exemple, la baisse de 10 % du remboursement dû à la décote de l’épargne compense la baisse de 10 % des recettes du crédit pour la banque ; l’épargnant a perdu de l’argent. Le secteur économique se restructure et on espère que la reprise relance l’épargne et le crédit.
-2 - Crise majeure de type 1929 ou comme celle de 2008
Le remboursement des dettes engendre des faillites en cascade et assèche l’épargne. C’est à la fois un défaut de solvabilité et de liquidité. Les épargnants retirent leurs dépôts. Pour rembourser, les organismes vendent des actifs. Ils récupèrent le maximum de crédit y compris par la saisie et la ruine de leurs débiteurs. S’ensuit un krach boursier majeur et une dévalorisation des actifs, entraînant ceux censés garantir le crédit. Les épargnants, les emprunteurs, les particuliers et les sociétés sont coincés. Les États et leurs gouvernements sont contraints d’agir. En garantissant les dépôts (effet psychologique pour rassurer l’épargnant), ce qui est financièrement impossible vu que l’épargne représente plusieurs fois leur PIB, ils recapitalisent certains organismes en les nationalisant ou en leur prêtant de l’argent pour éviter d’être sur la paille. Les États et gouvernements émettent de la monnaie pour abonder en liquidité les agents économiques. Ils mettent dans une caisse de défaisance les titres de crédit toxique pour éviter de nouvelles faillites. Ils revendront ces titres plus tard, sachant qu'il peuvent être bénéficiaires ou le faire à perte (c’est souvent le cas). Trop atteintes ou moins vitales, d’autres officines sont déclarées en banqueroute. L’épargne déposée est partie en fumée.
-3 - Crise systémique structurelle touchant à la fois la sphère productive (stagnation, récession, faillite, etc.) et financière (spéculation, crédit épargne, crack boursier, insolvabilité, etc.)
Sa déflagration peut entraîner la banqueroute des États : l'Argentine en 2001 et l'Islande en 2008. Des pays comme l’Irlande, l’Espagne, l’Italie, la Hongrie, la Grèce et le Japon sont eux-mêmes menacés de subir le même sort.
On nous dira qu’on ne pouvait pas prévoir et que c’est comme ça ! Une fois la crise terminée, l’activité économique repartira de plus belle. En réalité, les États, les gouvernements, les banques et les traders ont organisé tout ce système. Pour mieux utiliser l’épargne et générer du crédit, ils ont modifié les règles prudentielles (baisse des réserves de sécurité et assouplissement de l’accès au crédit). Afin d’éviter le risque d’insolvabilité et de faillite en découlant, ils ont transféré les risques sur l’épargnant : « credit défaut swap » (CDS), swap de taux d’intérêts, les véhicules financiers (SIV), LBO, hedge funds, sans oublier la titrisation. Possédant peu de fonds propres, toutes ces structures utilisent directement l’emprunt et l’épargne en émettant des obligations à très hauts rendements. Quand la conjoncture se retourne, la décote de leurs actifs et obligations les rend insolvables à cause de leur endettement. Ayant ruiné les souscripteurs, il ne leur reste plus que la faillite.
Pour juguler la crise mais aussi pour que l’économie ne soit pas à l’arrêt, les États ont déversé des liquidités. Cela génère de l'inflation et encore plus de recours au crédit. Ils ont également recapitalisé les banques et pris en charge les pertes des fonds de défaisance. Ils ont continué tout bonnement à s’endetter par l’emprunt et mis en place une baisse de la fiscalité des plus riches. Le résultat est que la dette publique et des particuliers ainsi que le déficit public atteignent désormais des sommets astronomiques.
Cette situation comparée aux précédentes permet dès lors d’énoncer quatre hypothèses :
- 1) La théorie des crises cycliques (Kondratief, Schumpeter et Juglar), chère aux économistes, est pertinente dans la mesure où l’économie repart après la tourmente ou le désastre. Mais quand la crise est beaucoup plus grave, cette théorie s'avère obsolète.
- 2) L’impérialisme va reprendre de la vigueur par l’affrontement de blocs d'États.
- 3) L’antagonisme de classes s'exacerbe et amorce un état conflictuel à l’échelle de la planète qui peut aboutir à des conflits  sociaux et politiques.
- 4) Le capitalisme décroissant et de paupérisation massive semble intégrable pour la bourgeoisie de droite comme de gauche.
En prétextant le caractère naturel et l'indépassabilité du système capitaliste, le sien, la bourgeoisie ordonne de courber l'échine.
En réponse, les anarchosyndicalistes rappellent que c'est la force de travail qui réalise tous les biens économiques ; c'est l'argent de ces biens, avec les actifs d'épargne, qui financent l'économie. Bien entendu, la bourgeoisie ne manquera pas de rétorquer que ces biens et actifs d'épargne n'auront plus de valeur parce que nous produisons peu et sommes beaucoup trop payés.
Cependant, nous ne nous laissons pas illusionner par une pseudo-réalité, nous le savons que trop : la valeur de ces biens et actifs d'épargne ne sont que l'expression monétaire artificielle de la comptabilité capitaliste. Quelle que soit la dépréciation comptable, ces biens (terres, machines, entreprises, stocks, hôpitaux, écoles, logements, etc.) et ces titres d'épargne ne sont pas fictifs.
Nous autres, anarchosyndicalistes, nous qui prenons le parti des exploités, nous avons nos bras et nos cerveaux. Nous les utiliserons afin de satisfaire les besoins de tous.
Il est temps qu’advienne une société réellement juste, égalitaire et fraternelle dans l’intérêt de tous - et non celui des vautours. Le « communisme libre » est le but des anarchosyndicalistes.
Pour finir, ajoutons, non sans ironie, que si ces biens ne valaient que des clous, pourquoi donc la bourgeoisie entamerait-elle la bataille pour les conserver ?
Michel Bakounine clamait avec poigne que : « Tout ce qui, en langage politique, s’appelle le droit n’est rien d’autre que l’illustration du fait créé par la force. » Alors, vae victis (malheurs aux vaincus) ! Telle est cette loi que nous enseigne l'histoire.

Jean Picard, membre CNT-AIT Caen, janvier 2010


En (très) bref :

Comme cela à déjà été écrit dans les colonnes de ce journal, l'économie occidentale, et principalement celle des États-Unis, est affectée par la crise dite fordiste.
Pourquoi les capitalistes et les politiciens ont-ils pratiqué la surenchère de l'endettement ? C'est pour maintenir le pouvoir d'achat et la croissance. En même temps, ils utilisent le crédit, financé par l'épargne mondiale, elle-même attirée par des rendements dus aux artifices des montages financiers.
En 2008, la crise a mis à nu ces derniers, ainsi que le crédit. La gauche et l'extrême-gauche ne dénoncent que le capitalisme libéral et sa finance. Ils ne posent qu'une partie de la problématique au lieu de l'appréhender dans sa totalité. Pourtant, des économistes (dont Karl Marx) ont très bien expliqué que le capitalisme reposait sur une double sphère : productive et financière.
Quelle est l'origine de l'argent de la finance ? Elle est tirée de l'extorsion de la plus-value, issue de l'exploitation de la force de travail.
Pour quelles raisons nombre de capitalistes empruntent-ils jusqu'à la déraison ? Parce qu'ils n'arrivent plus à dégager suffisamment d'investissements pour accumuler.
D'où vient le fait qu'il y a si peu de profits ? Parce que la croissance est faible.
Dans quel but les patrons compriment-ils le capital organique ? Pour augmenter le taux de profit et permettre un bon retour sur investissement.
Pourquoi certains capitalistes acceptent de la finance une pression si forte sur leurs sociétés ? Parce qu'ils placent leurs rentes dans cette finance.
Au final, la finance ruine les petits épargnants et fait payer le contribuable. C'est bien le capitalisme, dans toutes ses variantes et stratégies, qui exploite et qu'il est nécessaire d'abattre.


Petit glossaire économique à l’usage des honnêtes gens qui n’y comprennent rien

Leveraged Buy Out (LBO) : En 2007, ce type de fonds, avec 300 milliards de dollars de fonds propres (le reste par un emprunt à 15% d'intérêt environ), a financé un tiers des acquisitions d'entreprises pour un montant de 1 200 milliards de dollars. 70 à 80% des prêts LBO ont été titrisés. Le LBO soumet l'acquisition à un taux d'endettement de 75 à 90% et exige un ROE (retour sur investissement) de 25%. Lors-que la situation économique ne permet pas de satisfaire ce ROE, le LBO ne rembourse pas son crédit à la banque, qui inscrit cette créance en perte.

Fonds spéculatifs ou « hedge funds » : Ils se-raient 9 799 pour une valeur de 2 400 milliards de dollars et sont, pour la plupart, domiciliés dans les paradis fiscaux. Les hedge funds se financent principalement par l'emprunt à 15%. Celui-ci peut représenter de six à trente fois leurs fonds propres, ce qui implique un ROE de 20% à 25%. Ils spéculent sur les taux d'intérêts et de change, les valeurs boursières, les produits dérivés, les matières premières et alimentaires. Les hedge funds créent le LBO. Ils dévorent les bénéfices des entreprises, les actifs des caisses sociales et les divers fonds de pension. Ils promettent à leurs souscripteurs (États, banques, collectivités territoriales, caisses sociales, particuliers, etc.) des gains importants. Il y a une similitude avec le LBO quand les hedge funds voient leur ROE et ses souscripteurs diminuer. Ceux-ci ne peuvent rembourser leurs emprunts. C'est donc la faillite et les pertes bancaires.

Règles bancaires ou règles prudentielles : Elles faisaient que les mensualités du prêt ne représentaient que 30 à 40% du revenu du particulier et permettaient de conserver des réserves bancaires suffisantes pour éponger les pertes d'insolvabilité. Ces règles prudentielles vont être régulièrement réduites. En 1988, la banque des règlements internationaux a élaboré les accords de « Bâle 1 » : le ratio « Cooke » va n'obliger le prêteur qu'à couvrir ces crédits par 8% de ses fonds propres. Mais en 2008, les accords de « Bâle 2 » ont pondéré ces 8% suivant les agences de notation (ratio « MC Donough »).

Parallèlement, les prêts n'ont plus été garantis par le revenu mais par la valeur des biens hypothéqués de l'emprunteur et cela jusqu'à 85% du prêt. On a atteint, avec les « subprimes », de 110 à 125% du prêt. On a allongé le délai du prêt (de 30 à 40 ans) avec un taux fixe de 7% les deux premières années, puis à un taux variable allant jusqu'à 14%.

Credit default Swap (CDS) : C'est un contrat d'assurance où l'émetteur du prêt s'assure auprès d'une grande institution internationale (de type AIG), qui réglera la défaillance du souscripteur du crédit.

« Swap » de taux d'intérêt et de change : Le swap est un produit dont le garant (hedge funds ou une simple banque d'affaires, voire une grande banque comme UBS, AIG et Fannie Mae) s'engage à indemniser le prêteur sur les risques des taux. Par exemple : le prêt à 7% est financé par des dépôts à 4%. Si ce dernier passe à 5%, le garant paie le coût de 1%. Les montants étaient vers la mi-2008, pour les CDS, de 62 000 milliards de dollars et, pour les swap de taux d'intérêt et de change, de 20 000 milliards de dollars. Ces chiffres démontrent que les prêteurs n'ignoraient rien de la masse du crédit et du risque d'insolvabilité, d'où le recours massif à ces produits dérivés.

Titrisation : On crée au départ un portefeuille de créances (immobilières ou de consommation, etc.), puis ensuite des CDO (« Collateralized Debt Obli-gation ») composés de créances bancaires, prêts hypothécaires, CDS, autres produits dérivés et prêts (États, institutions, collectivités territoriales, entreprises et étudiants). Ces titres de prêts deviennent des obligations vendues à des hedge funds, fonds de pensions, banques, assurances, mutuelles, fonds souverains, États, collectivités territoriales et, également, à des petits épargnants qui l'ignorent (OPCVM et FCP). Aux États-Unis, 70% des prêts sont titrisés. Pour 2007, le marché des titres était aux États-Unis de 2 224 milliards de dollars pour un encours obligataire de 12 600 milliards de dollars et en Europe de 1 145 milliards d'euros contre 2 100 mil-liards d'euros (d'encours obligataire). Le but de la titrisation est de sortir des prêts du bilan des banques pour réduire le risque d'insolvabilité, faire financer ces prêts par d'autres, contourner le ratio « MC Donough » et ainsi augmenter la masse du crédit. Les acheteurs de ces titres espéraient que la croissance de l'économie (accompagnée d'une inflation modérée) allait réduire les risques de non remboursement tout en valorisant les actifs et en engrangeant les bénéfices et commissions.
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