Je refuse complètement l'affirmation : Qui est ici est d'ici.
Simplement parce que être d'ici ça veut dire quelque chose :
être DU lieu, c'est-à-dire appartenir au territoire.
Et que être ici ça veut dire autre chose :
être SUR le lieu, c'est-à-dire être sur le lieu
douddu a écrit:Comme depuis quelques temps maintenant le nomadisme n'est plus le mode vie dominant on trouve peu de communautés de n'importe où ou de nulle part .....Sauf a faire de la poésie le territoire sur lequel on se regroupe reste une référénce
Donc l'association se situe : Oui mais se situer ne signifie pas posséder ou appartenir a .
Donc l'important a mon sens est de comprendre comment un processus de domination prend le pas sur le pouvoir faire collectif , et comment le sentiment de propriété/appartennance prend le pas sur le fait d'être a un endroit :j'en ai déjà touché quelques mots et c'est important de comprendre ce processus car c'est commencer a savoir s'y opposer .....
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Si l'on veut effectivement s'opposer au développement du sentiment de propriété/appartenance au territoire, il me semble évident qu'on ne doive pas utiliser la sémantique de ceux, les fachos, qui travaillent à son développement.
Dire être ici c'est être d'ici, ça ressemble à une capitulation pernicieuse et qui finirait par être fatale.
En disant cela on a l'impression qu'il faille absolument aller sur leur terrain sémantique nauséabond pour gagner une légitimité nous permettant de les y rembarrer.
Or nous n'avons nul besoin de ce genre d'exercice tordu ,et je le répète très dangereux, pour les ridiculiser, les anéantir dans leurs contradictions, dévoiler leur mauvaises foi raciste et haineuse.
Qui est ici est ici. Point barre et c'est très bien comme ça.
Au nom de l'universalisme et de l'égalitarisme, être ici donne les mêmes droits à tous ceux qui s'y trouvent, ici !
Après je relève des contradictions chez Nosotros et Douddu :
NOSOTROS a écrit:Et c'est là où intervient la notion de territoire : contrairement à ce que tu dis elle ne repose pas sur rien. Elle repose en fait sur des liens sociaux.(d'où le fait qu'il puisse y avoir des territoires virtuels). Et c'estbien ce que je disais au sujet du ici : ce qui le définit ce sont les liens sociaux.
douddu a écrit:
on part d'une réalité topologique que tu ne nies pas("ici existe" ) et on cherche justement a éviter que cette réalité ne serve a une construction idéologique "fermée " telle que le nationalisme ( lequel nie effectivement cette autre réalité ,biologique celle- là , que nous appartenons a l'espèce humaine )
Là j'ai envie de vous dire « mettez-vous d'accord entre vous», mais en fait je préfère quand même rebondir.
Ce que tu essayes d'appeler « territoires virtuels » ou « liens sociaux » Nosotros, ce n'est ni plus ni moins ce que Douddu appelle Nation, et ce que nous sommes tous d'accord pour appeler Association. Je vois là encore un exercice abracadabrantesque pour essayer de réhabiliter un terme d'une sémantique pourtant ennemie : le Territoire. Terme qui justifierait à son tour l'utilisation d'un autre concept ennemi : la Nation.
Restons-en au mot Association et tout le monde pourra avancer.
Quand à la réalité topologique à laquelle fait allusion Douddu, là encore faudra m'expliquer comment dire qu'une femme qui se trouve à l'extrême nord du Sahara se trouve dans le même "ici" qu'une autre qui se trouve à l'extrême sud, soit à plusieurs milliers de kilomètres ? Il s'agit bien là pourtant de la même topologie non ?
Franchement vous pourrez le tourner dans le sens que vous voudrez, mais le ici est une constante universelle,et le d'ici est une constante subjective, irrationnelle, nationaliste et donc graine parmis les graines, de fascisme.
Aussi je dis « graine parmis les graines » car nous avons déjà explicité sur ce forum, comment le fascisme n'était pas l'avatar exclusivement du nationalisme, mais qu'il pouvait l'être aussi de la l'Écologie-profonde, le fascisme vert, de la religion, etc...
Par ailleurs, je reconnais le travail de terrain des « Ouvriers gens d'ici et d'ailleurs », mais quand je les rencontre nous nous opposons justement sur ce problème du terme D'ici. En effet il faut voir comment les sans-papiers qui y luttent, reprennent et défendent dur comme fer, encouragés qu'il le sont, les principes de droit français, des lois, du pays, de la fRance, ses frontières, le pays des droits de l'homme, etc... Qu'est-ce- que ça me fait mal au bide quand je les entends, quelle diversion, quel déviationnisme des idées universelles que nous défendons! Vous n'y voyez pas un danger là ! Le compromis auquel vous faites allusion, et que je ne comprends pas, ne vous semble-t-il pas toxique-là et allant à l'encontre de nos principes « ni patrie, ni frontières »?
Faut m'expliquer svp.
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La liberté des uns se conjugue AVEC celle des autres