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Quand Soral traitait d’inculte son colistier Dieudonné

MessagePosté: Samedi 06 Juin 2009 12:03
par Nico37
Analyser la pensée d’Alain Bonnet de Soral, plus connu sous le nom d’Alain Soral, est important dans ce contexte de crise économique propice à la propagation de discours fascistes. Ce genre de discours a d’autant plus de risques de gagner en influence que ladite crise a révélé la lâcheté, la veulerie, la trahison des partis de gauche et d’extrême-gauche. En outre, Soral est suffisamment habile pour saupoudrer ses diatribes de réflexions apparemment progressistes et de critiques relativement pertinentes de divers groupements politiques (le NPA, Bertrand Delanoë et son équipe municipale…) ou phénomènes de société (le communautarisme, le « féminisme » de la bourgeoisie…). Ce faisant, il espère endormir la vigilance de son auditoire et, ainsi, faire passer « en fraude » sa camelote d’extrême-droite.
Nous avons divisé notre analyse visant à démont(r)er l’imposture soralienne en 7 thèmes :
1°) Doubles discours et contradictions ;
2°) Récupération au profit de l’extrême-droite d’auteurs, de pratiques et de combats qui ne sont pas les siens ;
3°) Fascisme et poujadisme ;
4°) Antisémitisme ;
5°) Stalinisme ;
6°) Apologie de régimes répressifs ;
7°) Arrivisme et haine de classe.

Cette division est en partie arbitraire puisque certaines déclarations d’Alain Soral peuvent avoir leur place dans plusieurs des thèmes ci-dessous développés.

1°) Doubles discours et contradictions

Soral a compris que, s’il veut « ratisser large », il doit avoir un discours flou et changeant, et savoir « s’adapter à son public ». Cette faculté d’adaptation lui permet, certes, d’espérer rencontrer du succès au-delà des seuls nostalgiques du IIIè Reich… mais c’est au prix de ridicules pirouettes théoriques et pratiques.

Soral, qui n’hésite pas à se dire « marxiste », considère pourtant qu’il existe un « intérêt général des citoyens du monde » … Une négation en paroles de l’existence de la lutte des classes… Mais aussi et surtout un propos bien dans l’air du temps qui, n’en doutons pas, plaira aussi bien aux citoyennistes d’ATTAC qu’aux fachos partisans de l’association Capital/Travail !
C’est sans doute en qualité de « marxiste » que Soral qualifie le FN de « mouvement qui évolue vers la vraie gauche, la gauche sérieuse, la gauche économique » . Dans la foulée de cette affirmation hasardeuse, Soral conseille de lire « le programme économique » du Front National. Merci du conseil, Alain ! Une petite visite sur le site du FN peut toujours servir, effectivement ! Même si – crise économique oblige – le FN passe désormais sous silence ses propositions les plus ouvertement pro-patronales (sur la Sécurité sociale, notamment), il reste encore largement assez de « matière » sur leur site pour voir que ce parti est à 100% au service de la bourgeoisie. En vrac : « libérer au maximum l’entreprise des contraintes de toute nature qu’elle subit », « libérer le travail et l’entreprise de l’étatisme, du fiscalisme et du réglementarisme », « renégociation de la durée hebdomadaire du temps de travail par branches d’activité. Permettre en particulier de ‘gagner plus à ceux qui travaillent plus’ », « simplification du Code du travail », « créer un cadre favorable à l’entreprise, notamment aux PME », « baisser la pression fiscale » et notamment l’impôt sur la fortune et l’impôt sur les sociétés, développer les « régimes de retraite complémentaire par capitalisation », « assurer un service minimum dans les services publics », « obtenir des économies budgétaires en réorganisant la Fonction publique, par l’introduction du principe de mobilité et le non-remplacement d’une partie des départs en retraite ». Ah ! c’est donc ça la « vraie gauche » ! ‘fallait y penser… Avec une telle conception de la « gauche économique », il n’est pas étonnant que Soral puisse dénoncer la « société d’assistanat » tout en continuant à se prétendre « marxiste »…

Soral affirme, à propos de la police et de l’armée : « il y a très longtemps que ces gens-là n’ont plus aucun pouvoir en France, on peut leur cracher à la gueule tant qu’on veut » et qualifie les flics de « pauvres fonctionnaires qu’ont le plus haut taux de suicide de France » . Mais il affirme par ailleurs « nous sommes dans un régime totalement policier et totalitaire […] on est dans une société intégralement policière et dégueulasse » . La France, « régime totalement policier et totalitaire »… où les flics « n’ont plus aucun pouvoir » depuis « très longtemps » ? La contradiction est évidente, mais Soral espère probablement séduire les jeunes de banlieue et une partie de l’extrême-gauche avec sa rhétorique pseudo-libertaire et anti-keuf, tout en rassurant ses soutiens (et souteneurs) d’extrême-droite avec un discours plus traditionnel sur le thème de l’autorité qui n’est plus respectée. (Au passage, nous ne saurions trop conseiller aux partisans d’Alain Soral de tester la validité des assertions de leur Grand Chef en « crachant à la gueule » de tous les flics qu’ils croisent. Avec un peu de chance, à force de coups de tonfa et de GAV, ils deviendront d’authentiques révolutionnaires.)

Il y a quelques années, Soral évoquait « l’inculte – et désormais pas drôle – Dieudonné » (Alain Soral, Abécédaire de la bêtise ambiante, Jusqu’où va-t-on descendre ? , Pocket, Paris, 2003, p. 112). Il lui reprochait notamment de ne pas oser montrer du doigt cette « ‘communauté invisible’ certes surreprésentée dans le show-biz en termes de quotas, mais à laquelle il doit aussi son doux statut de rigolo » (Ibid., p. 114). « Communauté invisible », comprendre : les Juifs. Soral fait désormais liste commune avec « l’inculte » Dieudonné aux élections européennes de 2009… L’humoriste ( ?) est pourtant au moins aussi con aujourd’hui qu’en 2002, lorsque Soral écrivait ces lignes… en revanche, il est vrai qu’en matière d’antisémitisme, Dieudonné a accompli d’immenses « progrès » ces derniers temps !

Même type de revirement concernant les Arabes et/ou musulmans. Soral affirmait l’année dernière : « Aujourd’hui, on voit très bien que le Système diabolise les maghrébins. […] Vous Français arabo-musulmans et nous Français du Front National sommes diabolisés par le même système […] Toutes les saloperies qu’on raconte aujourd’hui sur les maghrébins de banlieue, sur les ‘kärchérisables’, c’est les mêmes qu’on a racontées sur Le Pen et les gens du Front National… et elles sont aussi fausses ! » … Soral souffre sans doute d’amnésie, il nous faut donc lui rappeler ses positions antérieures sur le sujet : « Leur seul espoir [aux Algériens], c’est qu’on y retourne [en Algérie]. » (Ibid., p. 15) ou « celui qui se comporte en colon, de plus en plus c’est le Beur » (Ibid., p. 99) ou : la France devient « un pays d’Anglo-Saxons névrosés envahis de Maghrébins hostiles » (Ibid., p. 124) ou encore, à propos de la situation en banlieue populaire dans les années 60 : « Les seuls qui posaient problème, déjà, c’étaient les Algériens qui se tenaient à l’écart dans la solitude, la peur, l’islam et la Sonacotra, et dont les jeunes, peu nombreux encore, foutaient déjà la merde » (Ibid., p. 40). Soral est démasqué par ses propres écrits : il fait partie de ce Système qui « diabolise les maghrébins », qui « raconte des saloperies sur eux » ! …Il est vrai qu’il a, depuis, changé radicalement de stratégie à leur égard : il espère même les incorporer à l’ « avant-garde » des bataillons d’extrême-droite : « Les premiers qui devraient se battre pour la préférence nationale, ça devrait être les Français d’origine immigrée, parce que c’est eux que [l’immigration] met le plus en danger. » Soral se plaît à répéter que le Système « divise pour mieux régner » : c’est indéniable… Tout aussi indéniable que le fait que lui-même divise pour mieux régner ! Après avoir fait des maghrébins des boucs-émissaires, il leur conseille de se retourner contre les nouveaux arrivants en France et, au passage, il se dédouane de ses propres responsabilités en accusant un « Système » (impersonnel) d’être à l’origine de leur stigmatisation.

Dans cette même optique, lors d’une conférence à Fréjus en 2008, Soral a affirmé à propos des exactions commises aux Invalides lors d’une manifestation le 23 mars 2006 : « Moi j’étais très content de voir, effectivement, le ‘bolossage’ des petits cons du CPE… Tout ça est quelque part bon signe. » Le plus amusant est que les fafs présents dans la salle ont applaudi ces propos d’Alain Soral! Les mêmes qui, en d’autres circonstances, mettent en avant l’existence d’un racisme anti-blanc pour convaincre les électeurs d’accorder leurs suffrages à l’extrême-droite… Bonjour l’hypocrisie…

Ultime contradiction, à propos de ses opposants, Soral affirme : « ces gens-là ne vous sortent que des références des années 30 » … Or, lui-même ne se gêne pas pour « sortir des références des années 30 », en se réclamant notamment des pacifistes de cette période qui, se plaint-il, ont eu de gros problèmes après la guerre. De deux choses l’une. Ou bien les connaissances historiques de Soral sont très limitées (ce qui, après tout, n’est pas à exclure)... Ou bien il n’ose pas se réclamer trop explicitement de Jacques Doriot, Marcel Déat, Fernand de Brinon et autres « pacifistes des années 30 » qui ont été inquiétés à la Libération, non pas pour pacifisme mais… pour collaboration avec les nazis ! Soral fait parfois preuve d’un peu plus de discrétion et brouille les cartes en se faisant passer pour un « homme de progrès »…

2°) Récupération au profit de l’extrême-droite d’auteurs, de pratiques et de combats qui ne sont pas les siens

Les diatribes de Soral sont truffées de références, parfois explicites, à des auteurs qui ne sont pas d’extrême-droite. C’est bien connu : la culture, c’est comme la confiture, moins on en a, plus on l’étale. Soral tient donc à nous faire savoir qu’il a lu Guy Debord (tout en affirmant par ailleurs qu’il est « la partie de l’œuvre de Marx accessible aux publicitaires » , Ibid., p. 96 ), Jean-Claude Michéa, Michel Clouscard (référence à « l’idéologie du désir » ou dénonciation de la récupération de Nietzsche par des intellectuels de gauche), Pier Paolo Pasolini ( « codes intégralement fascistes de la mode » ), Pierre Clastres…
De là où ils sont, Debord, Pasolini et Clastres ne risquent pas de protester… Concernant Michéa : les thèses qu’il développe dans ses essais sont contestables, mais il n’en reste pas moins évident que c’est de manière abusive que Soral se sert d’elles comme caution à sa prose d’extrême-droite. Nous ne pouvons que vous inviter à vous faire votre propre opinion en lisant L’enseignement de l’ignorance et ses conditions modernes, Impasse Adam Smith, L’empire du moindre mal, etcetera.
Quant à Michel Clouscard (dont les thèses sont, là aussi, contestables – mais, présentement, là n’est pas la question), dans une tribune libre dans L’Humanité (30 mars 2007), il a tenu à préciser qu’ « associer […] d’une manière quelconque nos deux noms [le sien et celui de Soral] s’apparente à un détournement de fonds. Il s’avère qu’Alain Soral croit bon de dériver vers l’extrême droite (campagne pour le FN). Il veut y associer ma personne, y compris en utilisant mes photos à ma totale stupéfaction. Je n’ai en aucun cas autorisé Alain Soral à se prévaloir de mon soutien dans ses menées prolepénistes. Le Pen est aux antipodes de ma pensée. » Clouscard étant décédé le 21 février 2009, gageons que le fossoyeur Soral va pouvoir reprendre tranquillement son « détournement de fonds »…

Soral se plaît également à affirmer que « Marx voterait aujourd’hui Le Pen. » Sans doute conscient que cet « argument » est trop visiblement spécieux, il prétend aussi que votent pour le FN « des branchés, des marginaux, […] des anciens d’Action Directe » … A défaut de correspondre à une quelconque réalité, cette façon de présenter l’électorat FN est bien plus sympatoche que celle qui dépeindrait les partisans de Le Pen sous les traits de bourges de la région PACA, de vieilles rentières, de boneheads alcooliques (ah ouais mais nan… eux, ‘faudrait déjà qu’ils trouvent le bureau de veaute) ou encore de petits patrons/commerçants/artisans (qui ont eu l’occasion de montrer, tout au long du XXe siècle, qu’ils constituaient le terreau de toutes les réactions).
Dans la même veine, Soral reprend à son compte le concept de décroissance, se dit « assez proche de certains écologistes » . Il évoque aussi « un processus de domination par l’intégration du flic » . Ce qui est juste, seulement voilà : ça sonne très « Mai 68 » (cf. les slogans du style « Tue le flic qui est dans ta tête. ») dont Soral est, comme chacun sait, un contempteur ! Plus fort encore, il s’imagine même rejoindre un jour « les anti-système radicaux qui vivent uniquement de récup’ dans les poubelles, et dans des endroits squattés » et il n’hésite pas à prendre la défense de Julien Coupat. Et puis quoi, ensuite ? Une apologie des black-block ? A un tel stade d’opportunisme et de démagogie, tout est possible…

Démagogie toujours, lorsque Soral justifie son soutien aux PME en disant que des « économistes marxistes » prônaient un tel soutien dès les années 90. « Économistes marxistes » que, bien sûr, il ne cite pas… Et pour cause puisque soit ils n’existent pas, soit ils ne sont pas marxistes !

Alain Soral se réclame abusivement de la « dialectique. » En fait, il ne s’agit que d’un artifice rhétorique bien commode dont il use à chaque fois que son arrivisme ou sa médiocrité intellectuelle menacent d’éclater au grand jour. Ainsi, à ceux qui s’étonnent de sa trajectoire politique, Soral répond qu’elle est « dialectique ». Et sa fâcheuse tendance à faire de Karl Marx un apôtre de l’extrême-droite est – devinez quoi ? – « dialectique » !

Notons que cette tendance à la récupération de tout et n’importe quoi va au-delà du seul Alain Soral : c’est une véritable mode à l’extrême-droite depuis quelques temps. Presque tous se disent maintenant « révolutionnaires » (en période de crise économique, ça passe mieux que « contre-révolutionnaires » ou « royalistes »… mais il s’agit de « révolutionnaires » bien particuliers : des « révolutionnaires » qui sont anticommunistes primaires, qui soutiennent les contre-réformes du gouvernement et qui agressent les grévistes). Et pendant que certains fachos se réclament de Che Guevara, d’autres découvrent les situationnistes… Des identitaires se prétendent même « enfants de la Commune et du 6 février 1934 ». Comme s’il était possible d’établir une filiation entre le premier gouvernement prolétarien de l’Histoire et une tentative de coup d’Etat fasciste ! Cela étant dit, le 6 février 34, on leur le laisse et on confirme : ils en sont bien les héritiers !

3°) Fascisme et poujadisme

Dans sa préface à Jusqu’où va-t-on descendre ?, Soral supposait que le « libéral libertaire bourgeois bohème » trouverait ses écrits « poujadistes » ou encore « fascistes » (Ibid., p.12). Eh bien, si tel a vraiment été le cas en 2002 lorsque cet essai est sorti, force est de constater que le « li-li bo-bo » – que pourtant nous n’apprécions pas – aura cette fois-là eu raison. Puisque, quelques années plus tard, Soral se vantera d’avoir écrit certains discours de Jean-Marie Le Pen. Rien d’étonnant quand on voit à quel point les thématiques fascistes et poujadistes sont au cœur de la « pensée » soralienne.

Dans une conférence de mars 2009, entre une référence à la propagandiste du IIIe Reich Leni Riefenstahl et une dénonciation de l’ « idéologie maçonnique » , Soral trouve quand même le temps de se montrer choqué par le tribunal de Nuremberg ( « On tue tous les nazis, parce que c’était le Mal donc on les raye de la planète terre.» ) et par l’épuration à la Libération… Cette conférence se déroulait pourtant à l’initiative du Parti Populiste (extrême-droite), dont le programme mentionne le rétablissement de la peine de mort pour les auteurs de « crimes de guerre, […] assassinats, actes de barbarie, tortures d’innocents », donc on ne voit pas trop pourquoi Soral s’indigne des exécutions de nazis et de collabos (à moins qu’il ne considère pas les Juifs, les Tsiganes et autres communistes qui ont été massacrés comme de « vrais » innocents ?). Soral estime aussi que « de toute façon, le métissage c’est la violence » … Assertion guère compatible avec celle-ci, également de son « cru » : « On [le peuple français ?] est un métissage réussi puisque cohérent, lent, accepté, etcetera. » Alors, le métissage c’est la violence, oui ou non ? Comme nous l’avons vu précédemment, Soral se fiche pas mal de s’empêtrer dans ses contradictions puisqu’elles sont « dialectiques ».
Soral nous offre encore un magnifique exemple de « dialectique » quand il déclare : « quand on est marxiste, on doit fonctionner sur des concepts marxistes, quand on abandonne tout ces concepts pour se fonder sur des concepts petits-bourgeois, on se casse la gueule » avant d’affirmer que « pour faire quoi que ce soit de subversif en politique » , il a plus confiance dans les « patrons de bistrot, les chauffeurs de taxi et ce qu’on appelle la petite-bourgeoisie » que dans les profs et les étudiants. Karl Marx voyait-il dans ces catégories de population une force révolutionnaire ? A-t-il prôné la dictature des patrons de bistrot ? Ou bien écrit « petits-bourgeois de tous les pays, unissez-vous » ? Soit Alain Soral a accès à des textes cachés de Marx, soit – c’est plus probable – il se sert, pour appuyer ses théories bancales, de ces mêmes « concepts petits-bourgeois » qu’il reproche à d’autres d’utiliser.

Typiquement poujadiste est la défense soralienne du « petit patron », prétendue victime de la « persécution fiscale » et de la « méchanceté des prudhommes » . Soral se livre à cet exercice en se réclamant notamment de « Michéa » … On le comprend : pour réussir la prouesse de défendre ouvertement une fraction du patronat tout en restant « marxiste-compatible », il fallait au moins la caution d’un intellectuel qui se réclame du Socialisme (et pas de la « gauche » : dans l’esprit de Michéa, ce n’est pas la même chose… c’est même antinomique)… Au passage, Soral se livre à des reproches (malheureusement !!) infondés concernant Arlette Laguiller : selon lui, dans ses discours, elle ne ferait pas de différence entre petit patronat et grand patronat… En réalité, dans ses interventions, cette réformiste patentée de Laguiller flétrit presque uniquement le « grand patronat » … comme si les autres patrons étaient plus respectables !

Soral ressort également une ruse habituelle du fascisme pour servir de « paratonnerre » à la bourgeoisie en temps de crise économique : il dénonce régulièrement et avec insistance le « capitalisme financier spéculatif » et la « finance mondiale spéculative » , espérant que les exploités ne s’apercevront pas que le problème est plus global et que c’est toute la société de classe (Alain Soral compris) dont ils doivent se débarrasser. Dans « Qu’est-ce que le national-socialisme ? », texte daté de juin 1933, Trotsky remarquait déjà que « tout en se prosternant devant le capitalisme dans son entier, le petit bourgeois déclare la guerre à l'esprit mauvais de lucre. »
Cette autre sentence soralienne participe de la même logique du « paratonnerre » : « Ce monde [du marché] est porté par les élites blanches occidentales judéo-protestantes » Il s’agit ici, en réduisant le capitalisme à ses seuls partisans juifs ou protestants, d’épargner le catholicisme (dont Soral se réclame – entre mille autres « étiquettes », il est vrai !) ainsi que les Arabes et/ou musulmans dont Soral veut se faire de nouveaux alliés, convaincu qu’il est que « dans l’imaginaire politique africain ou maghrébin, c’est un type de gauche Le Pen, hein… et même d’extrême-gauche parce que c’est pas des régimes très cools là-bas. »

Au cas où vous en auriez douté, Soral manie fort bien la théorie du complot et a des talents certains en matière de réécriture de l’Histoire : « [Les Noirs] étaient issus de l’empire colonial qu’ils ne détestaient pas particulièrement d’ailleurs, en dehors de certaines élites financées souvent on sait pas trop par qui… » Comme dirait un chanteur sarkozyste : « Ah ! Le temps béni des colonies… » Eh oui, Soral, c’est bien connu : les colonisés ne détestaient pas particulièrement la puissance coloniale, cette dernière a décidé d’elle-même, spontanément et sans pression d’aucune sorte, de quitter le continent africain et, d’ailleurs, depuis la décolonisation, la France a totalement cessé de s’immiscer dans les affaires intérieures du Gabon, de la Côte d’Ivoire, du Tchad ou du Togo…

Enfin, dans la rubrique « comment, par la calomnie, l’extrême-droite assassine Jaurès une seconde fois », cette citation : « La position de Le Pen est très respectable et très cohérente, même sur le plan de l’immigration, du racisme, etcetera, elle est très saine, c’est une position de patriote français de gauche du début du siècle, c’est la position… il serait même à la gauche de Jaurès aujourd’hui ! » … Sûrement, oui !! Le Pen est à peu près autant à la gauche de Jaurès que l’était l’homme qui l’a abattu, Raoul Villain, qui fut membre du mouvement catholique du Sillon et du groupe d’étudiants « nationalistes » de la « Ligue des jeunes amis de l’Alsace-Lorraine ».

4°) Antisémitisme

L’antisémitisme, ce socialisme des imbéciles, est très apprécié d’Alain Soral. Il s’agit, là encore, de détourner la colère populaire vers des boucs-émissaires. Mais ce brave Soral, décidemment très prévoyant, n’a pas attendu la crise économique pour distiller son poison. En 2004, déjà, il déclarait : « Quand avec un Français, Juif sioniste, tu commences à dire ‘y a peut être des problèmes qui viennent de chez vous. Vous avez peut-être fait quelques erreurs. Ce n'est pas systématiquement la faute de l'autre, totalement, si personne ne peut vous blairer partout où vous mettez les pieds.’ Parce qu'en gros c'est à peu près ça leur histoire, tu vois. Ça fait quand même 2500 ans, où chaque fois où ils mettent les pieds quelque part, au bout de cinquante ans ils se font dérouiller. Il faut se dire, c'est bizarre ! C'est que tout le monde a toujours tort, sauf eux. Le mec, il se met à aboyer, à hurler, à devenir dingue, tu vois. Tu ne peux pas dialoguer. C'est à dire, je pense, c'est qu'il y a une psychopathologie, tu vois, du judaïsme sionisme (sic !) qui confine à la maladie mentale. » …Puis, cette année : «Il y a quand même un milliard de chrétiens qui s’excusent face à 15 millions de Juifs… C’est quand même bizarre, il a dû se passer quelque chose pour qu’on soit obligés de s’humilier à ce point là, que notre pape soit obligé de demander pardon parce qu’il y a un évêque ultra-marginal qui a dit trois conneries » Les « conneries » de Richard Williamson étant « juste », pour rappel, ses déclarations selon lesquelles « 200 000 à 300 000 Juifs ont péri dans les camps de concentration, mais pas un seul dans les chambres à gaz. »

Intéressante également, cette déclaration de Soral qui reprend le stéréotype, popularisé par le Protocole des Sages de Sion, du Juif fauteur de guerre : « M. Finkielkraut était pro-croate, M. Bernard Kouchner… euh… M. Cohn-Bendit… euh nan pas Cohn-Bendit… C’était Bernard-Henri Lévy, il était pro-bosniaque, ils ont chacun choisi leur camp afin d’attiser la haine et la violence. On ne sait pas trop pourquoi, ils ont dû tirer ça à pile ou face... » Au risque de décevoir Soral et ses groupies, il est important de souligner que l’anéantissement de la République fédérale socialiste de Yougoslavie a des causes multiples et complexes, n’ayant rien à voir ni avec Finkielkraut ni avec BHL. Pire encore : Finkielkraut et BHL n’auraient jamais existé que cela n’aurait strictement rien changé au sort des peuples des Balkans.

Courageux mais pas téméraire, Soral, peut-être lassé des agressions physiques et des décisions de justice défavorables, se replie la plupart du temps sur des propos plus allusifs visant « l’autre d’une telle communauté que je ne nommerai pas » , stigmatisant Daniel Cohn-Bendit en tant que « parasite de la société française… qu’il insulte ! » ou affirmant : « La France [que les mecs de banlieue] n’aiment pas, je ne l’aime pas non plus… C’est la France de Bernard-Henri Lévy, je ne l’aime pas non plus. » Que l’on soit bien clairs : les personnalités auxquelles Soral s’en prend sont souvent méprisables. Seulement, bien d’autres le sont tout autant et dont Soral ne pipe pourtant pas un mot. Et il n’est pas compliqué de comprendre quel est sans doute le but – et quel sera assurément le résultat – des envolées soraliennes visant Bernard Kouchner, Alexandre Adler, BHL, Jacques Attali, Laurent Fabius, Alain Finkielkraut, Élisabeth Lévy, etcetera. Ces diatribes permettent à Soral de passer pour un type qui ose s’en prendre aux « puissants » alors qu’elles ont pour fonction objective, en ne visant que des personnalités à l’origine ethnico-religieuse (supposée !) commune, d’épargner la bourgeoisie dans son ensemble en détournant le prolétariat des approches strictement classistes.

5°) Stalinisme

Soral a gardé de graves séquelles de son passage par le Parti dit « Communiste ». Il n’hésite pas à qualifier la CGT de « réseau de résistance ou d’opposition traditionnelle » alors que cela fait au moins sept bonnes décennies que la Confédération Générale de la Trahison est un obstacle aux tentatives d’émancipation des prolétaires. Pour Soral, « tout ce qui est de l’ordre de la violence […] et de la guerre civile, c’est forcément un truc qui affaiblit la France. » Ce Soral qui s’oppose à la violence et à la guerre civile au nom du salut de la France n’a, contrairement à ses prétentions, rien d’un marxiste… mais c’est un parfait stalinien ! C’est avec ce même type d’arguments, avec cette même dévotion envers l’unité nationale que le P « C » F a, à trois reprises, saboté des situations révolutionnaires : en 1936 (Maurice Thorez, secrétaire général du P « C » F : « il faut savoir terminer une grève » ), à la Libération (Thorez, toujours : « produire, produire, encore produire, faire du charbon c’est aujourd’hui la forme la plus élevée de votre devoir de classe, de votre devoir de Français » et « La grève, c’est l’arme des trusts. » ), en Mai 68 (Georges Séguy, secrétaire général de la CGT : « …ce mouvement lancé à grand renfort de publicité qui, à nos yeux, n'a pas d'autre objectif que d'entraîner la classe ouvrière dans des aventures en s'appuyant sur le mouvement des étudiants. » ).

Il arrive aussi à Soral de s’attaquer au « Capital apatride » et au « Capital nomade » . C’est cette même idée qu’il développe lorsqu’il affirme dans une interview que « tous les internationalistes aujourd’hui sont des gens de droite, par essence, tu vois… » Notons en passant que, trois minutes plus tôt, dans cette même interview, il affirmait : « Je ne crois pas à l’essentialisme, les gauchistes essentialistes m’emmerdent, ce sont des crétins et des petits cons ». Pour en venir à ce que révèle, sur le fond, cette citation, Soral – ce « crétin » et ce « petit con » d’essentialiste (ce sont ses termes) – reprend à son compte la vieille antienne stalinienne qui affirme que, par opposition au Capital qui n’a pas de frontières, qui est « cosmopolite », les travailleurs se doivent d’être nationalistes. C’est ballot : Soral le stal’ a oublié que le Manifeste du parti communiste se termine par un appel à l’union des prolétaires de tous les pays…

6°) Apologie de régimes répressifs

Il n’y a pas besoin de creuser bien longtemps pour s’apercevoir que Soral est contre-révolutionnaire : il suffit de regarder quels régimes et quels chefs d’Etat il admire ! Saddam Hussein (entre autres) est rangé par ses soins dans la catégorie des « chefs d’Etat locaux de puissances alternatives » . Alternatives à quoi ? Sûrement pas au capitalisme, en tout cas ! Le premier fait d’armes de Saddam Hussein est la participation à une tentative d’assassinat, en 1959, du général et Premier ministre marxisant Abdul Karim Qasim qui, l’année précédente, avec d’autres militaires, avait renversé la monarchie iraquienne. Une fois arrivé au pouvoir (avec le soutien des Etats-Unis), à la tête du parti Baas, Saddam Hussein a réprimé férocement ses opposants, notamment les membres du Parti Communiste Irakien (ce qui n’a pas empêché Moscou de continuer à soutenir le régime baasiste… ça en dit long sur la teneur en socialisme de la bureaucratie stalinienne).

Soral fait également l’apologie de Poutine, ex-membre du KGB et bourreau du peuple tchétchène qui, en fait d’« alternative », a surtout parachevé le rétablissement du capitalisme privé en Russie (ouverture à la concurrence du fret ferroviaire, baisse du taux d’imposition sur les sociétés…) et restreint les déjà peu nombreuses libertés démocratiques dont bénéficiaient les Russes ( journalistes assassinés, opposants emprisonnés, désignation par le Président et non plus élection des gouverneurs des sujets de la Fédération de Russie, grande impunité accordée aux membres des groupes fascistes/néonazis qui commettent de nombreuses exactions).

Autre objet d’admiration de Soral : la République islamique d’Iran, régime théocratique où les militants des organisations de gauche ont été exécutés par milliers suite à la contre-révolution islamique et où les minorités (kurdes, arabes) sont soumises à de multiples brimades. Ce régime qui tente de fédérer sa population autour de discours hostiles à l’Occident, aux Etats-Unis, à Israël, sait pourtant miser sur plusieurs lièvres à la fois : dans les années 80, il n’a pas hésité à acheter des armes aux Etats-Unis (qui se sont servis de l’argent récolté grâce à ces ventes pour financer une guérilla d’extrême-droite au Nicaragua : c’est la fameuse affaire Iran-Contra) et à Israël. Les dirigeants iraniens sont également ravis de la décision des Etats-Unis et de la dictature européiste de classer comme organisation terroriste l’Organisation des Moudjahiddines du Peuple Iranien (OMPI), et ils ont sûrement vu d’un bon œil les perquisitions visant l’OMPI opérées en France en 2003. La « lutte contre le terrorisme » (c’est-à-dire, en réalité : le terrorisme d’État) est décidemment sans frontières…

7°) Arrivisme et haine de classe

Soral qui reproche à BHL, Finkielkraut, Cohn-Bendit, etcetera (voir 4°)) leur capacité à retourner leur veste n’a peut-être pas tort sur le fond… Mais il est très mal placé pour parler, sa propre trajectoire politique étant marquée par de nombreux retournements de veste. Après avoir adhéré au mouvement punk, il rejoint le P « C » F. Il finit par quitter ce parti dans les années 90, une fois que l’Union Soviétique s’est cassé la gueule et qu’il s’est rendu compte – soixante ans après tout le monde, mais mieux vaut tard que jamais – que le P « C » F n’est pas révolutionnaire. Il qualifie son Abécédaire de la bêtise ambiante, paru en 2002, de « national-républicain » et paraît alors proche de Jean-Pierre Chevènement. Passade de courte durée puisqu’il se rapproche ensuite à grandes enjambées de l’extrême-droite, jusqu’à rejoindre l’équipe de campagne de Jean-Marie Le Pen en vue des présidentielles de 2007. Mais il est vrai que, dans l’interview où il annonçait son rapprochement avec le FN, Soral affirmait que, faisant cela, il rejoignait un parti « qui pèsera demain 25% minimum » (forcément, puisque « Le Pen, c’est le plus grand résistant au Système de France » !!). Quelle déception au soir du premier tour des présidentielles quand Le Pen, doublé sur sa droite (extrême) par un Sarkozy vraiment très décomplexé, n’obtient « que » 10,44% des voix. Pas grave, Soral a l’explication : « Le Pen mérite la France, mais je ne suis pas sûr que la France et les Français tels qu’ils sont aujourd’hui méritent Le Pen. » Dit plus clairement : les Français sont des cons. Venant de quelqu’un qui passe son temps à glorifier démagogiquement le « Peuple » et la « Nation », c’est plutôt cocasse… A l’échec du FN aux présidentielles vient s’ajouter l’échec, plus net encore, des municipales en 2008, ce qui fait que Soral doit commencer à se demander s’il a misé sur le bon cheval (blanc).
Soral annonce finalement son départ du FN le 1er février 2009, le parti n’ayant daigné lui proposer, en vue des élections européennes, qu’une place d’honneur sur la liste en Ile-de-France. Une simple place d’honneur à lui, Alain Soral, lui qui est « rebelle depuis l’âge de seize ans » , vous vous rendez compte ?!? Comme l’aurait dit une de ses défuntes icônes staliniennes : c’est un scandÂÂÂÂle ! Mais puisqu’il ne veut surtout pas sombrer dans l’oubli et qu’il tient à faire parler de lui à tout prix, Soral se contente finalement d’une place de numéro 5 sur la liste antisém… pardon… « antisioniste » de Dieudonné. On ne sait jamais, dès fois que… Après tout, « les gens sont tellement cons, ils en redemandent… » et puis « un salarié, c’est comme un enfant » . Alors, qui sait ? Ces ânes-là iront peut-être voter…

Le grandissime Soral qui, lui, n’est ni un con ni un salarié, chie sur la Star Academy, les émissions d’Arthur, celles de Stéphane Bern… Le hic c’est que Soral n’a jamais hésité à aller faire la promo de ses bouquins de merde chez Thierry Ardisson ou Evelyne Thomas ! Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais… Soral semble paniqué à l’idée de retomber dans l’anonymat : « Si vous ne faites pas ce qui faut, vous êtes progressivement marginalisés, c’est-à-dire vous ne passez plus dans les grands médias, vous êtes un peu mal vus […] On voit bien ceux qui peuvent se maintenir et ceux qui sont marginalisés, et pourquoi […] Et cette marginalisation elle est bon… au niveau des médias évidemment, c’est-à-dire on est disqualifiés, on n’est plus invités, etcetera... Moi on voit très bien que j’passais beaucoup dans les émissions mais à un moment donné on n’m’a plus vu […] d’ailleurs les gens ne se posent même pas la question ‘tiens, on ne vous voit plus !’ » C’est qu’il doit également se demander comment il va faire pour écouler ses daubes fascistoïdes si, par malheur, il se voit privé de l’accès aux principaux médias et de la notoriété qui va de pair… Aiguillé par son ambition sans scrupules, Soral saura, s’il le faut, changer une énième fois son fusil d’épaule, trouver de nouveaux compagnons de route et de nouvelles tribunes d’où il pourra dégueuler sa prose pseudo contestataire qui, en fait, nuit exclusivement au prolétariat. A moins que ce dernier ne lui en laisse pas l’occasion…

sources :
- Alain Soral, Abécédaire de la bêtise ambiante, Jusqu’où va-t-on descendre ? , Pocket, Paris, 2003
- interview d’Alain Soral après qu’il ait annoncé qu’il rejoignait l’équipe de campagne de Jean-Marie Le Pen, fin 2006
- interview d’Alain Soral suite au premier tour des dernières présidentielles, 22 avril 2007
- [url=http://www.dailymotion.com/relevance/search/soral+fréjus/video/x5snqq_alain-soral-frejus-partie-1_news]Alain Soral, conférence à Fréjus, 23 mai 2008[/url]
- [url=http://www.dailymotion.com/relevance/search/conférence+gouvernance/video/x8vz58_alain-soral-conference-090309-parti_news]Alain Soral, conférence « Vers la gouvernance globale » à l’invitation du Parti Populiste, 9 mars 2009[/url]

Re: Quand Soral traitait d’inculte son colistier Dieudonné

MessagePosté: Samedi 06 Juin 2009 12:31
par goldfax
On n'en a rien à faire de ces deux cons.

Re: Quand Soral traitait d’inculte son colistier Dieudonné

MessagePosté: Samedi 06 Juin 2009 14:44
par NOSOTROS
vu les

le P « C » F.


qui ponctuent le texte,

il doit venir d'un site mao stalinien ... (à bas les vipères lubriques révisionnistes khroutchéviennes !)

Re: Quand Soral traitait d’inculte son colistier Dieudonné

MessagePosté: Samedi 06 Juin 2009 20:27
par wiecha
Moi, je n'en ai pas rien à faire, je ne sais pas de qui émane ce texte, mais je trouve bien le boulot de référencement des citations.

Qu'une partie de l'extrême droite soit au pouvoir, ça ne rend pas moins dangereux ses concurrents, j'espère me tromper, mais cette liste ne me parait pas anecdotique, pas plus que ne l'était le Front au départ.

Et malheureusement, l'argument " en parler, c'est leur donner de l'importance", n'est plus d'actualité, les médias, font mine de condamner, tout en diffusant leurs idées à grande échelle.

En plus, le cas Dieudonné est vraiment emblématique , au sens où sans le soutien originel de l'extrême gauche, sans la confusion idéologique totale qui a amené à ce soutien , il est fort probable que tout ça n'aurait pas lieu.

Re: Quand Soral traitait d’inculte son colistier Dieudonné

MessagePosté: Samedi 06 Juin 2009 23:09
par trotsky le clown
goldfax a écrit:On n'en a rien à faire de ces deux cons.

et bien, comme wiecha, pas moi !
ces types sont des cauchemards, et ils me font bien plus chier que n'importe quelle curé integriste a pu le faire avant ! ils ont une vitalité exceptionnelle, et sont tres dure a contrer theoriquement ! ce sont les rois de l'embrouille, et ils sont en train de s'acaparer la "revolution", vu qu'ils arrivent a séduire dans des endroits ou c'est nous qui devrions être ! nous, ils nous font passer pour des extraterrestres, et leurs creux théorique se revellent bien plus efficaces que nos pinaillage interne ! on les méprise peut être, mais inutile de sous estimer leurs talents !
ils sont en train de nous gangrener, et c'est triste que vous ne le voyez pas !
arriver a se construire un argumentaire automatique et efficaces, en face de ses detourneurs de révolte, ça urge !

Re: Quand Soral traitait d’inculte son colistier Dieudonné

MessagePosté: Samedi 06 Juin 2009 23:26
par goldfax
Franchement, je trouve que parler de ces types ne rime à rien. Nous savons tous que ces histoires, ça n'est pas sérieux, même s'il y a un danger. Le risque est justement d'entrer dans ce petit spectacle, c'est leur donner de l'importance (inversement à ce que tu dis, Wiecha). Leur donner plus d'importance que les réelles raisons de notre oppression.
S'ils manient bien la rhétorique ? Et alors, n'avons-nous pas des armes théoriques contre leurs inepties antisémites et néo-fascistes ?
Ils parlent de révolution ? De quelle révolution ? Ces types-là n'ont pas élaboré la moindre perspective politique qui permette une révolution comme ils l'entendent eux-mêmes. Comme tous les populistes, ils jouent sur des fantasmes et des peurs. Sur l'irrationnel.

Re: Quand Soral traitait d’inculte son colistier Dieudonné

MessagePosté: Dimanche 07 Juin 2009 0:05
par trotsky le clown
comme si la revolution etait quelque chose de toute a fait rationnelle ! elle echoue tres vite, a cause de ça, mais jusqu'ici, ce n'est jamais la rationalité qui les a fait aboutir !
en meme temps, je suis d'accord que pousser des cris, a chaque provocation d'un bouffon comme dieudonné, lui a servis de tribune, et a fait passer tous ceux qui hurlaient pour des bourgeois scandalisé ! mais là, il se n'est pas le propos de ce texte, dont je n'adhere pas forcement a la forme, mais au moins donne les bases d'un demontage type de leurs théories !
goldfax a écrit:S'ils manient bien la rhétorique ? Et alors, n'avons-nous pas des armes théoriques contre leurs inepties antisémites et néo-fascistes ?

oui, et alors ! on est pas présent dans les endroits ou ces connards font entendre leurs voix ! et quand on les vois debarquer, de plus en plus souvent, on est toujours pris par surprise !

Re: Quand Soral traitait d’inculte son colistier Dieudonné

MessagePosté: Dimanche 07 Juin 2009 8:59
par goldfax
trotsky le clown a écrit:comme si la revolution etait quelque chose de toute a fait rationnelle ! elle echoue tres vite, a cause de ça, mais jusqu'ici, ce n'est jamais la rationalité qui les a fait aboutir !
en meme temps, je suis d'accord que pousser des cris, a chaque provocation d'un bouffon comme dieudonné, lui a servis de tribune, et a fait passer tous ceux qui hurlaient pour des bourgeois scandalisé ! mais là, il se n'est pas le propos de ce texte, dont je n'adhere pas forcement a la forme, mais au moins donne les bases d'un demontage type de leurs théories !


La forme de ce texte est absolument à chier, quoique bien structurée. Mais je n'aurais sûrement pas fait mieux.
Quant au fond, je le trouve bien léger. Les types qui ont écrit ce texte ont laissé des outils dedans pour se faire taper avec par ces cons de fachos.

trotsky le clown a écrit:
goldfax a écrit:S'ils manient bien la rhétorique ? Et alors, n'avons-nous pas des armes théoriques contre leurs inepties antisémites et néo-fascistes ?

oui, et alors ! on est pas présent dans les endroits ou ces connards font entendre leurs voix ! et quand on les vois debarquer, de plus en plus souvent, on est toujours pris par surprise !


C'est sûr qu'on n'est pas toujours là où ils se trouvent. On n'a pas non plus le don d'ubiquité. Sauf que certains copains habitent, par exemple, dans les "banlieues" et qu'ils occupent quand même cette place politiquement parlant. Evidemment qu'on ne peut pas être partout.
Quant à l'effet "surprise", je crois qu'il faut toujours être paré contre des attaques de quelque endroit que ce soit ! Quand tu occupes une fac ou une usine, il faut toujours que tu t'attendes à ce que les CRS déboulent d'un moment à un autre. Avec les fachos, c'est pareil. Putain, mais, je crois qu'il ne suffit pas d'être expérimenté pour savoir cela. Tu le sais très bien toi-même, puisque tu l'as exprimé, ces sales idées antisémites et réactionnaires sont partout. On sait les dénoncer et leur opposer des arguments. Nous vivons dans cet univers nauséabond, nous sommes en plein dedans. Où est la surprise ?

Quant à la question des parts d'irrationnel et de rationnel dans une révolution, je t'avoue que tu me poses une colle. J'ai tellement eu l'habitude de rationnaliser les choses, que je me trouve un peu désemparé. Même si, déjà, dans certaines manifs, j'ai déjà observé la chose. J'avoue n'y avoir jamais réfléchi.

Re: Quand Soral traitait d’inculte son colistier Dieudonné

MessagePosté: Dimanche 07 Juin 2009 11:48
par wiecha
Franchement, je trouve que parler de ces types ne rime à rien. Nous savons tous que ces histoires, ça n'est pas sérieux, même s'il y a un danger. Le risque est justement d'entrer dans ce petit spectacle, c'est leur donner de l'importance (inversement à ce que tu dis, Wiecha). Leur donner plus d'importance que les réelles raisons de notre oppression.


Je ne sais pas ce qui permet de dire que ces histoires, ce n'est pas sérieux. Ces derniers temps, les attaques directes des fascistes contre les luttes, les squats, se sont multipliés partout en Europe, c'est un vrai problème.

Je trouve qu'ils ont parfaitement réussi à exploiter la confusion sur la guerre menée par Israel, et beaucoup de gens ne traitent pas ces massacres là comme les autres, mais leur donnent une signification toute différente, très symbolique. De fait cela a toujours été le cas, mais autrefois, la dimension symbolique, d'identification globale portait sur les victimes, sur une lutte qui était riche d'enseignements. Aujourd'hui, le positionnement est différent, on opère surtout une identification globalisante dans l'autre sens, avec cette histoire de "sionistes".

Je trouve aussi que Trotsky le Clown résume très bien la situation, à propos de l'irrationnel que ces gens là exploitent à merveille et sur la manière d'y répondre: effectivement, il n'y a pas de raison d'être surpris, ou de pousser les hauts cris à chaque provocation, mais c'est important d'analyser, de décortiquer ce mouvement, sa pensée réelle, sa pratique effective, son utilisation objective par le pouvoir pour diviser les luttes.

Et pas seulement par rapport à l'antisémitisme, mais par rapport au colonialisme et au racisme. Le jeu de l'"essentialisation" déjà joué par les Indigènes doit être combattu. Je veux dire, ce truc sur " c'est un Noir qui parle , donc..."

Il est vraiment temps de revoir nos copies là dessus, de se détourner des deux voies de garage que sont d'un côté l'universalisme abstrait , qui a prévalu chez certains libertaires notamment pendant la guerre d'Algérie, et de l'autre le relativisme essentialiste, des pseudo anticolonialistes .

La droite dite "révolutionnaire" a joué un rôle dans nos défaites dans ce pays, à de nombreuses reprises dans l'Histoire , et pas seulement dans les années trente, mais aussi à la fin du 19ème siècle, mais aussi pendant l'épisode poujadiste. L'enjeu n'est pas tellement une très hypothétique prise officielle du pouvoir, mais plutôt le rapport de forces sur le terrain dans les luttes, qui peut-être très minoré par le développement de ces réseaux.

Donc, à ce niveau là et justement parce que nous ne pouvons pas être partout, je trouve important que des gens fassent tourner analyses et réflexions, ça donne des outils à tous, et ce n'est pas inutile quand sur le terrain, tu tombes face à face avec eux

Re: Quand Soral traitait d’inculte son colistier Dieudonné

MessagePosté: Dimanche 07 Juin 2009 16:24
par goldfax
En fait, je suis d'accord avec ce que tu dis Wiecha. La seule chose sur laquelle que je veux insister, c'est qu'on n'en vienne pas, comme les gauchistes, à crier au loup dans la bergerie. Je trouve qu'il n'y a aucune raison d'en faire tout un plat et de traiter l'affaire comme une hantise. Le loup est dans la bergerie. Pour ma part, je traite ces minables à niveau égal avec les capitalistes assumés (je dis cela pour que ça soit clair que Dieudonné et Soral sont bel et bien des armes du capitalisme). Nous sommes entourés par nos ennemis politiques, ils ne se cachent pas. Je conçois que certaines personnes écrivent là-dessus pour décortiquer le contenu de leur discours. Ensuite, il ne faut pas que cela tourne à l'obsession, au risque de ne plus voir quels sont nos principaux adversaires.

Re: Quand Soral traitait d’inculte son colistier Dieudonné

MessagePosté: Dimanche 07 Juin 2009 16:53
par wiecha
Entièrement d'accord sur le côté "obsession", pour moi c'est exactement la même problématique que sur la répression antiterroriste, il s'agit toujours d'avoir une appréhension globale des phénomènes, de ne pas "isoler" telle ou telle de ses manifestations et de focaliser sur le symptôme.

Comme toujours, le piège tendu c'est mettre de côté tes pratiques habituelles, tes manière de construire tes alliances face au péril ceci ou au péril cela. C'est rapide à dire, c'est vrai que c'est beaucoup moins simple à faire, notamment si tu combats uniquement au coup par coup, tu retombes vite dans l'antifascisme classique

Re: Quand Soral traitait d’inculte son colistier Dieudonné

MessagePosté: Dimanche 07 Juin 2009 17:15
par douddu
En plus, le cas Dieudonné est vraiment emblématique , au sens où sans le soutien originel de l'extrême gauche, sans la confusion idéologique totale qui a amené à ce soutien , il est fort probable que tout ça n'aurait pas lieu.

ce sont les rois de l'embrouille, et ils sont en train de s'acaparer la "revolution", vu qu'ils arrivent a séduire dans des endroits ou c'est nous qui devrions être ! nous, ils nous font passer pour des extraterrestres, et leurs creux théorique se revellent bien plus efficaces que nos pinaillage

. Comme tous les populistes, ils jouent sur des fantasmes et des peurs. Sur l'irrationnel.

Je trouve qu'ils ont parfaitement réussi à exploiter la confusion sur la guerre menée par Israel

Soyons plus précis,

Nous sommes ici en présence d' une suite ( épiphénoméne ? ) de la logique politicienne , qui a Gauche et a l Extreme gauche , ne sort pas du cadre de l'idéologie dominante . .

N'oublions pas que la finalité " culturelle ", plurielle ou non , de cette idéologie dominante c'est l'abrutissement des individus et leur soumission a des MYTHES qui légitiment un pouvoir coercitif défendant une économie de profit et l 'exploitation de l'homme par l'homme .

La culture dominante c'est la non- culture .

Et la voila qu'elle nous a pondu avec l'aide de nos gauchistes des "cultures plurielles ". Quoi d'étonnant ? ils sont fidéles en cela a Lénine avec ses nationalitées et a staline qui a soutenu la création d'israel .
Mais dans toutes ces tripotées de cultures , qu'on nous a exhumées au son des bignous , combien y en a t-il qui remettent en cause les bases politiques , sociales et économiques du sytéme : strictement aucune ! Hasard ? Non , puisqu'elles sont les filles de la non-culture dominante
Pour ma part c'est sur la remise en cause de ces bases (culturelle, économique, politique et sociale )que je parle d'universalité
a la non culture qui abrutit j'oppose la culture qui épanouit
a l'économie de profit j 'oppose celle qui distribue
a la coercition étatique j'oppose la liberté
a l'exploitation du travail j'oppose la fin du salariat

Et tout est lié : une culture qui abrutit ne permet pas une économie intelligente sur des bases libres . Dans un économie de profit il y aura toujours des salariés et des prisons pour les voleurs

Alors opposer la non- culture de Dieudonné a la non culture de la non- démocratie , come le font les "antifascistes" ? Mais la non - culture de dieudonné est un produit de la non- démocratie et de la non - culture sur laquelle elle repose . C'est un jeu où a tout les coups on perd !
Pour en finir avec le discours d'un abruti il faut en finir avec le discours qui le rend abruti . Et le jour où vous me direz que vous avez frappé un con et que cela l'a rendu intelligent je réviserai ma position concernant la prédominance de la conquete des esprits sur celle de la rue ; La deuxiéme suit l'autre et non l'inverse .

A mes yeux le fait le plus significatif de la période est la progression , lente mais sûre , de pratiques réactionnaires vis a vis des femmes , sous couvert de respect des cultures, véritable recul par rapport aux années 70 . Cette résurgence est a mes yeux plus significative et dangeureuse que celle de fascistes attaquant des squatts car elle révele un état d'esprit déplorable .....Le degré de libération de la femme est corrélé aux possibilitées de libération de l'humanité .


En ce qui concerne les "non-cultures" nous en avons donc souvent dénoncé le risque différentialiste , identitaire , nationaliste . Mais j'ai insité récemment sur la notion induite de leur "respect" qui est de facto une INTERDICTION de leur remise en cause . Bref c'est une interdiction de remise en cause du mythe qui est posée de maniére perverse et c'est un véritable barrage psychologique a tout mouvemnt d'émancipation par rapport a des" non-culture" dont le point commun (juif musulman ou autre ) est justement leur capacité d'abrutissement des masses


Ce n'est donc pas de confusion qu'il s'agit ici , du moins en ce qui concerne les "chefs" politiques , mais bien d' ADHESION a l'iodéologie dominante et de leur collaboration dans la défense de ses mythes , et ce de la part des gens qui prétendent combattre ce systéme .

Cette inversion de sens contenu dans cette "culture" /en réalité non culture, dans cette "opposition"/en réalité adhésion a un système "démocratique"/en réalité non démocratique , produit une situation qui peut sembler irrationnelle mais qui en réalité ne l'est pas :
L'inversion du sens produit une ambiance insensé .

Et a tous les niveaux , tous les policiens ont participé a cette réaction contre les libertées, contre l'émergence d'un mouvement émancipateur

La droite dite "révolutionnaire" a joué un rôle dans nos défaites dans ce pays


Et donc pas que la droite dite " révolutionnaire" .....

Re: Quand Soral traitait d’inculte son colistier Dieudonné

MessagePosté: Dimanche 07 Juin 2009 18:02
par wiecha
Je suis d'accord avec cette analyse , avec ce concept de "non-culture".

Mais la difficulté pratique, c'est que , dans la réalité, dans les luttes, il n'y a pas de frontière claire : au sens , ou dans n'importe quel individu, la "non-cuture" coexiste avec la construction d'une nouvelle qui se fait chaque fois qu'il participe à une lutte. En ce moment, l'"être" est en perpétuel changement, le combat est bien là, c'est une guerre psychologique avant tout.

Vu de haut, les choses peuvent paraître d'une simplicité presque enfantine: l'islam est une oppression de la femme comme toutes les religions, nous devons la combattre, et peu nous importe qu'une non-culture fasse la guerre à une autre.

Mais dans la réalité, comment appliquer cela , tout en restant fidèle à la forme de rapport social nouveau que tu cherches à développer, la solidarité ?

Quand des camaradEs de lutte en sont encore à considérer que l'islam n'est pas une oppression, qu'elles l'ont "librement "choisie, quand l'oppression sexiste se manifeste pour elles dans la porte de l'école ou du boulot qui se ferme, quelle est la réponse juste ?

Personnellement, j'appelle un chat un chat. Même si je le fais sur la base de la solidarité face à une oppression que j'estime juste de combattre, même si j'ai dans ce combat un discours très clair, malgré tout, je me retrouve contrainte dans l'état actuel du rapport de forces, à défendre le droit à une "non-culture".

Mais je pense que ne pas le faire serait encore plus grave pour ce que je défends, et que cela me mettrait encore plus en contradiction avec moi même.

C'est pour ça que j'évoque la nécessité de combattre l'"essentialisation " à la base des discours de Dieudonné, comme de ceux des "communautaristes " de gauche. Celle qui ramène l'individu à une identité figée qui ne lui laisserait pas le choix de son camp. Image d'une société figée, ou les cultures sont données une fois pour toutes, alors qu'elles sont en perpétuel devenir, et que les luttes les transforment constamment, les parsèment d'innombrables contradictions, par rapport à ce qu'elles étaient originellement.

Re: Quand Soral traitait d’inculte son colistier Dieudonné

MessagePosté: Dimanche 07 Juin 2009 18:25
par trotsky le clown
Je suis bien sure d’accord avec vous sur ne pas en faire une obsession, mais je dirais que cela fait partie d’une problématique plus traditionnelle propre a la lutte contre le fascisme en général : comment insérer cette lutte dans celle plus vaste contre le système, sous peine, et de s’éparpiller, et d’accréditer l’idée que le fascisme n’est pas partie prenante du système !
aprés, ce texte est critiquable sur bien des points de vue, je pense part contre qu'il n'est pas utile de le rejetter en block, et il pointe de manier précise des incoherences, qui peuvent être piller !
ce n'est malheusement pas 2 connards, ils sont plus nombreux !
je ne vois pas ou tu veut en venir douddu ? que la lutte doit etre porté en amont ? oui, je suis bien d'accord, mais je ne vois pas pourquoi ce serait incompatible avec les contrer plus directement ! parce que eux ils s'invitent partout, difficile de les ignorer !
et ils y a une vrais nouveauté avec eux, c’est qu’ils présentent un discours radicalement différend dans sa structure ! Les fafa on toujours cultiver le mélange des genres, mais ce qui est efficace avec eux, c’est que par exemple sur le colonialisme, l’immigration, tu ne les affronteras jamais sur ce qui est le vrai fond de leurs discours, le racialisme ! Celui-ci est mis a l’arrière plan systématiquement, et ils préfèrent développer sur des fait historiques et géopolitiques(en oubliant bien sure ceux qui ne les arrangent pas), alors que le vrais message qui est porter par ce discours, et a peine évoquer, et ne se fait voir que comme « un bon sens » ! Il n’en prend que plus de force !
même chose avec tout les autres volets de leurs programmes réactionnaires, qui sont noyer dans une critique radicale du capitalisme, critique qu'ils ont pillé a plein d'endroit differend, n'omettant que de "petit détail", qui hélas ne sont pas des détails du tout ! mais comme ils ont une tribune bien plus large que la notre, et qu'ils passent les premier(tout en gémissant, comme l'a souligner wiecha d'une diabolisation) ! et la critique de l'état policier, évoqué plus haut, je l'avais entendus déjà avec stupéfaction !
bon, ce n'est pas la bande a soral qui m'oppresse en ce moment, c'est clair !
par contre je trouve que l'on est pas du tout efficace face a eux ! c'est que personne n'est au point, et que ce nouveau fafs ont reussi a se premunir contre nos arguments, et les rendre inopérants !
ça ne devrait pas non plus trop demander d'energie a inverser cette situation !

Re: Quand Soral traitait d’inculte son colistier Dieudonné

MessagePosté: Dimanche 07 Juin 2009 20:46
par wiecha
http://www.collectif-rto.org/spip.php?article787

Argenteuil , RSA : la machine à précariser s’accélère, l’extrême droite de Dieudonné tente de faire diverSion

dimanche 7 juin 2009 par Réseau Solidaire d’Allocataires


Premier vendredi du mois CAF d’Argenteuil, juste en face du marché du boulevard Héloise.

C’est, comme d’habitude, la permanence du Reseau Solidaire d’Allocataires.

Enfin pas exactement comme d’habitude, puisque c’est la première semaine du Revenu de Solidarité Active.

Depuis plus d’un an, l’expérimentation de la fameuse réforme a donné lieu à un chaos sans nom et bien organisé à Argenteuil : retards de plusieurs mois dans les dossiers, fermetures jusqu’à deux semaines par mois, fausses erreurs et vraies surprises quand il s’avère qu’on aura finalement droit à cinquante euros de complément par mois, après des semaines sans rien et cinq visites pour faire et refaire des calculs hyper compliqués.

Bref, à Argenteuil, le RSA expérimental, non seulement n’a pas rempli les frigos des salariés allocataires, il les a vidés.

Une fois que c’est fait, c’est fait ? Et bien non.

Car, le RSA qui vient d’entrer en vigueur n’est pas le même que celui de l’expérimentation ! Les modes de calcul ne sont pas les mêmes, le pourcentage change…

En résumé, dans le Val d’Oise, les salariéEs de la CAF vont donc devoir simultanément

appliquer les règles pré RSA expérimental à certains salariées, par exemple ceux en contrat aidé qui ont commencé leur emploi avant les expérimentations
appliquer le RSA expérimental pour ceux qui en « bénéficiaient » avant le 1er juin
appliquer le RSA version finale, mais provisoire car ajustable par le président du Conseil Général, pour tous ceux qui arrivent à partir de maintenant.

Mais, cerise sur le gâteau, si le RSA version finale s’avère plus avantageux pour tel ou tel salarié, alors il devra s’appliquer….

Autant dire, que l’allocataire, dans ce labyrinthe de prétendus droits, se retrouve surtout avec celui de ne pas pouvoir les faire valoir.

Donc, on bosse dur en attendant son tour, entre allocataires. On compare ce qu’on a compris ou pas : on fait le compte de ce qui a disparu à coup sûr, le cumul intégral de l’allocation avec le salaire pour les contrats de moins de trois mois, la prime de retour à l’emploi de mille euros, la CMU qui allait automatiquement avec le statut de Rmiste et qui sera conditionnée désormais à un plafonds de ressources.

On fait le compte des emmerdes supplémentaires, aussi : les contrôles de plus en plus intrusifs, par exemple. Un allocataire nous raconte comment il s’est réveillé , un matin, sur le canapé de l’amie chez qui il était hébergé, avec un type très guindé en face de lui, et sa liste de pièces justificatives à fournir. C’était un contrôleur CAF, il a décidé qu’il y avait vie commune et a coupé le RMI.

Une salariée voit rouge : courrier de convocation dans les services de l’insertion du Conseil Général. Mère de deux enfants, elle bosse à temps partiel, un boulot qu’elle a trouvé seule mais perçoit la somme mirobolante de cent euros de RSA. Le Conseil Général a décidé de lui imposer un suivi mensuel, « tant qu’elle ne serait pas autonome ». On parle de choses concrètes, terre à terre, comme les problèmes de dents : un monsieur a trouvé un dentiste génial, qui prend la CMU, peut le recevoir très fréquemment, et réduire l’étalement des soins dans le temps. Mais la Sécu lui a imposé plusieurs devis et considère qu’il doit en choisir un autre, plus près de son domicile mais surchargé.

Malgré la queue bien longue, debout, dehors, les gens ne s’embrouillent pas, bien au contraire, mais chacun se demande, jusqu’à quand tout cela va continuer, la dégradation perpétuelle de la survie, le « reste à vivre » , comme ils disent qui s’amenuise toujours un peu plus.

De tout cela, les journaux ne parlent pas, ou presque jamais.

Pas de journalistes, pas d’avalanches d’articles pour évoquer les conséquences concrètes, sur le terrain, d’une réforme de plus et de son cortège de suppressions de droits.

Mais ce vendredi là n’est pas un vendredi comme les autres, pour une fois, il se pourrait qu’on parle d’Argenteuil. Pas du RSA, non, mais des stars médiatiques du moment, les membres de la « liste antisioniste », puisque le "Dieudobus" est annoncé sur le marché.

La haine a bonne presse, bien plus que la solidarité, on en sait quelque chose.

Nous sommes inquiets et écœurés d’avance.

Inquiets, parce que nous savons bien que la cible de l’extrême droite, c’est nous, depuis toujours.

Cible au sens large, au sens électoral, car le désespoir, la pauvreté, attirent ces gens là comme des mouches, eux qui s’imaginent toujours que les précaires sont de pauvres hères déboussolés, qu’on peut flatter dans le sens du poil en leur jetant l’os de la haine contre telle ou telle communauté construite de toutes pièces. Eux qui nous prennent tellement pour de pauvres cons, qu’ils n’ont même pas fait l’effort de construire un nouveau bouc émissaire , puisqu’ils ils ont pris le même que celui utilisé par leurs prédécesseurs pendant la grande crise capitaliste des années 30 en Europe, ben oui le Juif tiens, les pauvres ça ne sait rien, ça ne se rappelle rien, on va pas se faire chier...

Cible au sens restreint, on est habitués avec les fachos de base qu’on croise parfois sur nos diffusions de tracts : les collectifs de précaires qui défendent l’égalité des droits pour tous, qui mélangent allègrement, les soi disant communautés qui doivent rester entre elles, ça les énerve.

On a pas tort de s’inquiéter, manifestement : dès le début du Café de la Colère, nous avons le droit à des observateurs inhabituels, qui ne nous approchent pas de trop près, mais restent postés au bas des escaliers de la CAF et nous suivent ostensiblement dès qu’on part en balade sur le marché diffuser nos tracts.

On tombe alors sur le NPA, le Nouveau Parti Anticapitaliste. On ne les avait jamais vu avant, mais ils paraît qu’ils nous cherchaient depuis longtemps, justement.

« C’est vraiment super-ultra –génial qu’on soit là », nous dit la tête de liste Ile de France en nous serrant la main comme un forcené. C’est quand même un peu bizarre qu’ils ne nous aient pas trouvés, depuis le temps qu’on fait les Cafés à la CAF d’Argenteuil et qu’on l’annonce sur le site et sur les tracts. Mais bon, c’est la règle du jeu, les partis politiques ont brusquement des poussées de perspicacité, pendant les campagnes électorales.

On leur demande s’ils ont des infos sur l’arrivée de la « liste antisioniste » et ce qui est prévu. Alors, justement c’est super ultra génial qu’on soit là, parce que toute la gauche est prévenue, et il y a la sénatrice des Verts qui doit venir,Alima Boumediene Thierry et le Front de Gauche , et Lutte Ouvrière, et tout et tout.

Pour l’instant personne, que le NPA en campagne ( « Si vous en avez marre, votez NPA, le parti d’Olivier Besancenot » hurle la sono).

Nous, on en a marre, mais sur le bout de papier à mettre dans la boite, on n’a pas d’idée précise, et en tout cas, tous ceux qui ont été mis et de toutes les couleurs n’ont pas fait avancer le schmilblick à notre connaissance.

Donc, on s’éloigne un peu, et on continue à diffuser nos tracts, de plus en plus inquiets quand même, parce que les individus en poste ici et là sont de plus en plus nombreux.

Une dame prend le journal.
« Ah oui le RSA, j’ai pas compris ce que c’était exactement, encore un coup du LOBBY SIONISTE ».

Les majuscules, c’est parce qu’elle braille brusquement en prononçant les deux derniers mots.

Ah bon. C’est pratique, cette vision de la vie, plus besoin de faire marcher son cerveau, tu comprends rien, va pas chercher, va pas lutter, c’est la faute du lobby sioniste.

Et elle a des preuves, des noms. Bernard Kouchner, Sarkozy, Bernard Henry Levy…, mais pas Martin Hirsch, tiens...Elle n’en démord pas, les responsables, ce ne sont pas tous les gouvernements,et pas tous les politiques au pouvoir,mais seulement ceux qui sont "sionistes".

On lui demande alors, si le président « antisioniste » de l’Iran garantit aux chômeurs et aux ouvriers des boulots bien payés, et de quoi vivre bien si on n’en a pas, et si au Pôle Emploi iranien, les radiations sont interdites par la loi.

Alors là d’un coup c’est l’explosion. Elle s’éloigne de nous d’un bon mètre et commence à hurler que avons le cerveau acheté par les médias sionistes, que la liberté d’expression est interdite en France, le président iranien est un pauvre homme, puis une avalanche de bénédictions rituelles, en arabe, histoire d’en appeler au public du marché , dont de nombreuses femmes voilées,… Hé, les filles qui se ressemble s’assemble, non ?

Ben non. Contrairement à ce que croient les fachos de tous bords, le voile ne fait pas le moine.

Les gens ignorent cette dame, et continuent à prendre le journal, l’opération « Pestiférés » a échoué. Comme des naïfs, on croit encore avoir eu affaire à quelqu’un qui passait par là, en rentrant, on verra qu’il s’agit d’une fidèle militante du parti antisioniste, présente sur toutes les vidéos.

Et dix minutes après, c’est le grand débarquement. Ils sont plusieurs dizaines, et pour des gens qui répètent que « La banlieue est avec eux », manifestement pas très convaincus, parce qu’ils se déplacent en groupe, protégé par des types au blouson bien gonflé, lunettes noires, talkies, et tout le tralala.

Et nous ? Ben nous, on est en infériorité numérique manifeste, mais alors vraiment manifeste, exactement comme à chaque fois qu’on se met à parler fort dans la CAF d’Argenteuil, et que la sécurité et la police déboulent.

Donc on fait pareil. « Antisémites, racistes, allez vendre vos salades ailleurs ».

Et eux se révèlent l’exacte copie des agents ordinaires de la répression.

Immédiatement, une partie d’entre eux se poste devant et autour de nous, dans la position classique du Robocop anti pauvres en colère, jambes écartées pour qu’on voie bien qu’ils ont une très grosse quenelle, posture ambiguë et rapprochée « Je te tape pas encore, mais ça pourrait venir ». Deux autres nous mitraillent brusquement de photos.

Fichage et affichage de leur supériorité physique donc, décidément les candidats « anti système » ressemblent comme deux gouttes d’eau à ceux qui font tourner la machine à précariser.

Manifestement, ces Résistants autoproclamés doivent avoir des revenus qui les mettent à l’abri des discriminations, de la pression et de l’intimidation quotidienne que doivent affronter tous les pauvres qui se mettent en lutte, car ils ont l’impression de nous faire subir quelque chose de nouveau

Nous faire taire avec ça ? Mais des fichiers on en a déjà mille, et on n’est pas totalement inconscients, on le sait bien qu’on n’ est pas des Rambo et qu’à chaque fois, qu’on se fait évacuer d’une CAF, à chaque fois qu’on intervient collectivement pour faire annuler une radiation ou un contrôle, on peut en ressortir avec des bleus. Bien sûr qu’on à peur, tout le temps, en fait, on n’est pas des héros, on préférerait ne pas, mais on n’a pas le choix.

Mais si on s’en sort, sans bleus ni arrestations à chaque fois que le directeur de la Caf d’Argenteuil fait appel à la police et à la sécurité, ce n’est pas parce qu’on fait de la boxe française, mais parce qu’Argenteuil est une ville où les pauvres cherchent à résister, et se mobilisent ensemble, quelles que soient leurs origines, leur religion, à chaque fois qu’ils en ont l’occasion.

Et manifestement, les « antisionistes » le savent aussi bien que leurs collègues de répression, parce qu’aucun ne se risque à faire usage de sa supériorité physique, parce que les gens autour regardent et ne prennent pas les tracts qu’ils leur tendent, dès lors qu’ils comprennent de quoi il s’agit.

Ils tentent bien la diversion, en nous ramenant la Palestine sur le tapis. On regarde avec un étonnement consterné, certains des militants du NPA entrer dans leur jeu nauséabond, et répondre qu’ils ont le soutien d’EuroPalestine, qui a le soutien du Hezbollah et du Hamas.

Nous sommes obligés de le reconnaître, c’est officiel, le Reseau Solidaire d’Allocataires n’a pas le soutien du Hamas et du Hezbollah, ni du pape, ni du Dalai Lama. Le gouvernement israelien ne s’est pas manifesté non plus.

Mais les militants « antisionistes » sont formels, nous sommes des « sionistes » , membres du grand complot des puissances d’argent.

Lesquelles ne sont manifestement pas au courant, forts de cette info, nous sommes allés vérifier ce matin, nous n’avons pas eu plus que les 400 euros mensuels du RSA, si quelqu’un a les coordonnées du Comité des Sages de Sion, pour avoir une attestation de droits, à la Poste, ils n’ont pas voulu nous croire.

Voilà. C’était un vendredi pas comme les autres, à la permanence d’Argenteuil du Reseau Solidaires d’Allocataires.

L’entrée en vigueur du RSA, accélère la précarisation et le contrôle à une vitesse inédite, et la solidarité active va effectivement être nécessaire, plus que jamais, pour accéder ne serait ce qu’à la possibilité de survivre. Les médias n’en parleront pas.

Comme ils ne parleront pas de l’accueil glacial réservé à la liste de Dieudonné, ce jour là au marché. Ils préfèreront sans doute, parler du « soutien de certaines banlieues » à leurs idées de haine, en exhibant des images de gens qui prennent les tracts et discutent deux minutes, sans savoir au départ de quoi il s’agit, ou tout simplement parce que les gros malabars alentour ne donnent pas trop envie de leur rentrer dans le lard. Ou alors, des interviews d’ « habitants lambdas » qui passaient par là, accessoirement militants de la « Liste antisioniste » arrivés en avance. Mais les médias ont aussi accepté de montrer les « Rsastes heureux » soigneusement sélectionnés par les services d’insertion comme la preuve que les pauvres étaient des fans de Martin Hirsch, alors…. La stratégie est toujours la même, répéter mille fois les mêmes mensonges pour qu’ils deviennent réalité, pour que chacun se conforme à l’image de lui même qu’on veut lui imposer.

Nous, on vous donne rendez-vous comme tous les premier vendredis du mois, le 4 juillet devant la CAF d’Argenteuil , de 10h à midi. Ce sera un vendredi ordinaire, venez avec vos avis de radiation, vos trop perçus, votre dossier en retard, et comme d’habitude, on affrontera ça ensemble, on échangera les infos, on se battra collectivement pour permettre à chacun de maintenir la tête hors de l’eau. On ne passera pas à la télé, les pauvres, les médias les aiment en guerre les uns contre les autres, mais on continuera à construire les réseaux de lutte et de solidarité qui nous permettront, à tous, de nous en sortir ensemble.

Re: Quand Soral traitait d’inculte son colistier Dieudonné

MessagePosté: Dimanche 07 Juin 2009 23:55
par lucien
On ressent les choses différemment selon les "forces politiques" en présence dans nos villes et il m'est arrivé de ressentir, peut-être à l'instar de goldfax, une certain distance à la lecture de discussions (1) qui me semblaient bien loin de notre réalité locale (2) et j'en arrivai à me dire que certains débatteurs avaient tendance à exagérer la situation. Bref... On aurait tendance à penser que la probabilité de croiser Soral et consorts est plus importante en RP que sur Caen... C'est peut-être en partie vrai mais nous commençons néanmoins à subir les effets du délire politique de leurs partisans, qui nous traitent également de sionistes ! L'explication se trouve sur ce lien (on a parlé de non-culture...) : Soral, Seba, la CNT, "monsieur le policier sioniste"... Qu'il y ait confusion entre organisations utilisant le même sigle n'est pas le problème (on en a connu d'autres !). C'est effectivement la réponse à apporter pour contrer ces délires (j'insiste sur ce terme). De là à ressortir Psychologie de masse du fascisme... L'entreprise est pour le moins conséquente et c'est là que réside l'intérêt d'en partager l'expérience (le texte du RTO est - encore - des plus enrichissants) et dans discuter ici...
Sur ce : bonne nuit !

(1) je ne sais plus s'il s'agissait ou non du sujet traité ici
(2) réalité locale qui est en fait un point de vue pour le moins subjectif car il existe plutôt des réalités par quartier et la fréquentation d'un quartier ne permet pas nécessairement d'en connaître les forces en présence ou du moins l'influence de certaines idées

Re: Quand Soral traitait d’inculte son colistier Dieudonné

MessagePosté: Lundi 08 Juin 2009 15:00
par douddu
Le combat idéologique contre ce dont parle wiecha ci dessous est primordial

qui ramène l'individu à une identité figée qui ne lui laisserait pas le choix de son camp. Image d'une société figée, ou les cultures sont données une fois pour toutes, alors qu'elles sont en perpétuel devenir, et que les luttes les transforment constamment, les parsèment d'innombrables contradictions, par rapport à ce qu'elles étaient originellement


Et la culture est justement cet outil critique qui permet toute remise en cause, sans tabous ni " respect" .
La culture permet un processus de destruction _reconstruction vital , elle libére les capacitées de chacun que nous voyons en ouevre dans le compte rendu d 'argenteuil

Mais si on s’en sort, sans bleus ni arrestations à chaque fois que le directeur de la Caf d’Argenteuil fait appel à la police et à la sécurité, ce n’est pas parce qu’on fait de la boxe française, mais parce qu’Argenteuil est une ville où les pauvres cherchent à résister, et se mobilisent ensemble, quelles que soient leurs origines, leur religion, à chaque fois qu’ils en ont l’occasion.

Et manifestement, les « antisionistes » le savent aussi bien que leurs collègues de répression, parce qu’aucun ne se risque à faire usage de sa supériorité physique, parce que les gens autour regardent et ne prennent pas les tracts qu’ils leur tendent, dès lors qu’ils comprennent de quoi il s’agit.


Car malgré le bombardement médiatique en conneries en tout genre les "pauvres " ont ces capacitées :
Historiquement nous l'observons dans chaque phase révolutionnaire quand les masses aprés des siécles de non culture , d'étouffement , d'abrutissement étatico-religieux, se soulévent et de suite mettent en ouevre des réalisatissn sociales concrétes .

Il faut favoriser ,comme on peut , ces capacitées

que la lutte doit etre porté en amont ? oui, je suis bien d'accord, mais je ne vois pas pourquoi ce serait incompatible avec les contrer plus directement ! parce que eux ils s'invitent partout, difficile de les ignorer
!

Oui la lutte doit être porté en amont . Car a partir du moment où nous procédons ainsi nous controns mieux que le fascisme , nous controns toute les formes de réactions autoritaires .
Le but de cette lutte doit être que les esprits soient convaincus de leurs propres capacitées a décider et a faire par eux mêmes ce qui reviens a rendre inefficace tout discours réactionnaire .
Il y a donc nécéssité de clarification avec l'antifascisme qui a trop tendance a s'affirmer comme une force politique spécifique avec toutes les dérives que cela peut comporter .

Re: Quand Soral traitait d’inculte son colistier Dieudonné

MessagePosté: Lundi 08 Juin 2009 19:00
par wiecha
En même temps, l'intérêt pour un "antifacsisme" spécifique est aussi lié au ressenti d'un manque. Tiens, moi, pour la première fois depuis des années, ces derniers temps j'ai éprouvé le besoin d'aller voir ce que faisaient et produisaient les "antifas", parce que j'éprouvais deux choses, un le risque d'une confrontation directe avec les antisémites, deux, l'impression que la pénétration de leurs idées dans nos mouvements était très avancée , et ne rencontrait pas de résistance particulière, et était même minorée.

Je suis anarchiste, donc le score assez minable de Dieudonné ne me rassure pas particulièrement, il y a une volonté claire du pouvoir de propager le discours antisémite et conspirationniste à grande échelle, la pub faite à cette liste, alors que celle de De Villiers par exemple a été totalement ignorée, n'a pas d'autre objectif.

Et le non passage à l'acte électoral ne dit pas forcément grand chose sur la pénétration réelle de ces idées, pas plus que les scores de l'extrême gauche ne disent grand chose sur la puissance du mouvement de classe en cours.

Au quotidien, la montée en puissance des discours conspirationnistes est une constante de ces dernières années: dans nos permanences, c'est relativement souvent, que l'on a droit à des amorces sur "la vraie vérité du 11 septembre" , "les lobbys", les "groupes occultes qui manigancent tout".

Et c'est assez frappant devoir que ceux qui éprouvent une fascination morbide pour ces théories , sont aussi en plein dans les réflexes qu'on combat plus globalement: l'idée que des "leaders " charismatiques sont nécessaires, le regret qu'il n'y ait pas "une vraie gauche" qui fasse le poids. Ce sont généralement des personnes qui ont un image très négative de leur propre exploitation, qui n'ont pas du tout envie de rejoindre un mouvement sur la base d'un combat de classe fondé sur leur oppression quotidienne. La plupart adhèrent à ces théories aussi parce qu'elles leur permettent de se sentir Résistants à peu de frais, d'entrer dans la communauté virtuelle de "Ceux qui savent": le simple fait de se sentir "pas dupes" remplace un engagement actif plus difficile à mettre en oeuvre

Re: Quand Soral traitait d’inculte son colistier Dieudonné

MessagePosté: Lundi 08 Juin 2009 20:06
par goldfax
Désolé, je suis un peu largué... Cela me fait une tonne de choses à lire !

Re: Quand Soral traitait d’inculte son colistier Dieudonné

MessagePosté: Lundi 08 Juin 2009 20:55
par lucien
Je rejoins le constat de wiecha et trouve même qu'il appuie celui de l'atonie générale...

Quant au volontarisme de douddu (la culture comme outil critique, libérant les capacités de chacun, capacités qu'il faut favoriser, "comme on peut" - ce qui est un peu court !), il ne dissipe pas ma perplexité quant au manque de dynamisme des "gens" (ce n'est pas faute, avec nos petits moyens, de tenter de favoriser ces capacités !!).

wiecha : lors des permanences ou tractages, n'entendez-vous pas "c'est vachement bien ce que vous faîtes : surtout continuez..." et puis basta ? Ce n'est pas le genre de réaction qu'on attend de ces intiatives cherchant à pousser les gens à se prendre en main collectivement...

Ce n'est pas de l'amertume, ce doit être la pluie !