Oh la la, "souplesse idéologique" c'est pas mon fort hein ^^ Heu... oui mais souple comment ?! jusqu'à quel point ?
Justement c'est là que c'est subtil. En fait, pour prendre en image on pourrait dire que la structure doit être comme le roseau : souplesse comme une forme d'adpatation aux contraintes latérales, mais par rigidité par rapport aux contraintes en tensions/pressions. C'est exactement le contraire d'un pilier de béton qui résiste bien aux forces de pressions ou contraction en longueur, mais qui dès le moindre mouvement latéral va se fissurer et s'écrouler.
(sinon relire le chêne et le roseau de Lafontaine).
En fait je comprends pas trop ce que ça représente "sur le terrain" d'être souple...
Très simple. Cela veut dire par exemple ne pas déterminer dès le départ le programme avec un cahier de revendications en dix points. Au contraire, ne pas avoir de revendication immédiate, pour se laisser la possibilité qu'elles émergent d'elles mêmes dans la lutte, par les gens en lutte. Etre près à rien pour être près à tous. (relire Sun Tzu et l'art de la guerre). Ou encore laisser l'organisation de la lutte à l'assemblée générale, ce qui nous permet de garder notre liberté de parole et d'action aussi (notamment si émerge un désaccord).
Bref, la souplesse c'est la liberté de mouvement (laquelle, combinée avec l'économie des forces est un des deux grands principes stratégiques de Foch).
Mais attention, la souplesse est pratique et non idéologique.
Question subsidiaire ^^ pas sur le fonctionnement en réseau, mais en règle générale : comment pourrait-on s'assurer que personne (ou aucun anarchosyndicat) ne brise ce lien idéologique ?
En fait tu poses mal la question. Le problème n'est pas de s'assurer que personne ne brise le lien. La question c'est plutot de s'assurer que nous sommes tous bien reliés et avec le même lien.
Cela passe donc par une interaction réciproque continue, des échanges sans cesse et tout azimut, horizontaux, pour avoir des feed back notamment. C'est un processus d'ajustemetn mutuel. Ca renverse complètement la perspective de l'organisation classique.
En renforçant ces points dans les statuts par exemple ?
au contraire ! en faisant ça tu ne fais que bloquer le système d'échange !
Il faut être à l'image des neurones (ou d'internet) : le meilleur circuit de l'information n'est pas la ligne droite. C'est la multipolication des échanges et des connexions qui fait que l'info va finir par se frayer son passage vers sa destination.
Donc comment faire pour s'assurer que les liens sont perennes ? Multiplier les outils et les occasions d'échanges et de discussion 9contacts directs entre militants, forums de discussion, camping, réunions, etc etc etc ...)
Et si quelqu'un (ou un anarchosyndicat) brise ce lien, qu'est-ce qu'on fait ?
Rien. C'est son droit. Ca s'appelle la liberté.
On peut éventuellement mettre publiquement au clair les raisons de cette séparation, pour permettre à tous de comprendre. Mais normalement comme dans le réseau il n'y a pas de place de "pouvoir sur", il n'y a donc pas d'enjeux de pouvoirs et les séparations devraient essentiellement être motivées pour des raisons politiques. Ca devrait donc diminuer la charge affective de ce genre de processus, et donc favoriser des séparations plus sereines.
Après si il déclenche la guerre, c'est autre chose ...
à d'autres niveaux je trouve qu'on manque de fermeté au contraire.
Le processus que nous souhaitons privilégier est celui du dialogue permanent. On a essayé de l'appliquer mais il a bien fallu se rendre à l'évidence que tu ne peux pas dialoguer avec des gens qui ne veulent pas.
Je vois ce que tu veux dire, mais j'ai peur que des personnes mal intentionnées n'utilisent ce terme pour faire des cochoncetés syndicales ^^
il n'y a pas de mode d'organisation parfait. Pour prendre une autre métaphore, le réseau est comme le système osseux, constamment en "dialogue" entre construction / destruction, de façon à toujours essayer de s'adapter à sa réalité et notamment à ses contraintes subies. La peur n'évite pas le danger et il peux y avoir des plantages ou des dérives. D'où l'importance du dialogue permanent tout azimut, pour permettre que ceux qui s'en aperçoivent émettent des signaux d'alerte précoce et ainsi déterminer si c'est un erreur de vigilance ou d'appréciation ou bien une politique délibérée et assumée (et enc e cas chacun en tire les conséquences).