Faut-il donner raison au réseau ?

Mille-feuilles à tendance séditieuse.

clarifier à la base "anarchosyndicalisme"

Messagepar libertad » Mercredi 18 Fév 2009 15:35

il serait peut être bon de clarifier ce que chacun entend par anarchosyndicalisme, et ce que ça exclut, parce qu'effectivement ça revient régulièrement sur le tapis, c'est pas clair et ça vient obscurcir une gueguerre réseau pas réseau pourquoi combien où, qui fait chier tout le monde.
La signification de A est elle la même que B, pour reprendre la manière de wiecha...J ai un sérieux doute:?...
La notion même d'anarchosyndicalisme est censée au grand public englober tout une orga alors que ça divise.
Après, le rythme et les moyens de chacun...ça c'est une autre paire de manche.
Personnellement je crois profondément que différentes manières d'aborder la lutte peuvent exister, à condition que les notions et objectifs clés soient clarissimes.
J'attends des réactions qui me donneront de quoi évoluer /cogiter positivement à ce sujet, et pas perdre confiance en la capacité de l'humain à se remettre en question, et à adapter sa/ses manières de lutter à un système qui lui s'adapte et nous chie de plus en plus dessus, jusqu 'à ce qu'on en crève si on le laisse faire.


errare humanum est(c est comme ça qu'on dit?)
libertad
 
Messages: 48
Inscription: Jeudi 11 Sep 2008 14:50

Messagepar NOSOTROS » Mercredi 18 Fév 2009 18:20

Pour alimenter la réflexion, quelques propositions de lectures :

- ORGANISATION ET SPONTANEITE (Paul Mattick, 1949. Ce n'est pas un anarchosyndicaliste à proprement parler, mais ça ouvre l'esprit à des réflexions intéressantes)

http://cnt-ait.info/article.php3?id_article=493

- Un texte qui est en fait la synthèse de différents textes écrits par différents syndicats depuis 10 ans pour justement essayer de faire le point :

L’ANARCHOSYNDICALISME QUESTIONNE
http://www.cntaittoulouse.lautre.net/ar ... 88&lang=fr

- Voter, est-ce agir ?, p1
- La violence des masses est-elle contre-révolutionnaire ?, p2
- Le syndicalisme doit-il être non-idéologique ?, p3
- Les syndicats réformistes sont-ils un "mal nécessaire" ?, p4
- L’unité, avec qui ?, p5
- Comment de telles structures doivent-elles fonctionner ?, p6
- Qui a besoin de la représentativité ?, p7
- Que représentent les revendications immédiates ?, p8
- Quel mode d’organisation construisons-nous ?, p9

- ANARCHOSYNDICALISME ET AUTONOMIE POPULAIRE
Un texte clair qui fait le point

http://cnt-ait.info/article.php3?id_article=12

- si tu lis l'anglais, un texte du syndicat de Brighton de la section anglaise de l'AIT. On remarque une convergence dans l'analyse, même si tout n'est pas strictement identique :

Strategy and struggle - anarcho-syndicalism in the 21st century
http://libcom.org/library/strategy-stru ... st-century

- si tu lis l'espagnol, cet extrait de la déclaration dela FORA au congrès fondateur de l'AIT en 1923 :

http://fora-ait.com.ar/ait/index.php?te ... onFORA1923

SISTEMA DE ORGANIZACIÓN Y METODOS DE LUCHA

De espíritu esencialmente anárquico, la Federación Obrera Regional Argentina no puede concebir otro sistema de organización que no sea aquel que aconseja el más amplio federalismo, o sea la organización de abajo a arriba. Se organizan los gremios y, con éstos, partiendo siempre de lo simple a lo compuesto se forman las federaciones de localidad, comarca o provincia, para luego entre todas constituir la regional.

Este sistema, según el cual todos los individuos, gremios y federaciones gozan de su amplia libertad, además de evitar un centralismo odioso y generador de un funcionalismo burocrático, tiene la virtud de poner en movimiento una infinidad de cuerpos federales, que inteligentemente relacionados entre si, dan como resultado que las cosas de la organización se encuentren en manos del mayor números posible de militantes.

En lo que respecta a los métodos de lucha, la Federación Obrera Regional Argentina no acepta otros que no sean aquellos que fluyen de la acción directa de trabajador a capitalista, rechazando toda intromisión de elementos extraños y afrontando las contingencias de la lucha desde el terreno de la acción francamente revolucionaria.

[il y a aussi des textes en portugais de la section brésilienne et de la section portugiase mais je dois remettre la main dessus ...]

Sinon voir aussi ce que disais Edo, militant "historique" de la CNT espagnole qui vient de mourrir, lors d'un interview donné il ya un an : http://cnt.ait.caen.free.fr/forum/viewtopic.php?t=4643
Capitalismo delenda est
NOSOTROS
 
Messages: 3774
Inscription: Jeudi 18 Oct 2007 1:15

Messagepar libertad » Lundi 23 Fév 2009 12:18

merci pour les références, je commence à lire tout ça.
Paul Mattick, très interessant son analyse. ça éclaircit le pourquoi réformard ou pas, ça va m'être utile dans des discussions à venir( :twisted: ).(En tous cas, moi toujours pas réformiste!!!).
Quant à l anarchosyndicalisme questionné, je voulais le lire justement.Merci
pour qui supporte le poids de la curiosité, le monde est un champ d'expériences qui s'accroit sans cesse. (?)
libertad
 
Messages: 48
Inscription: Jeudi 11 Sep 2008 14:50

Re: Faut-il donner raison au réseau ?

Messagepar soleilnoir » Mardi 24 Fév 2009 18:29

Anarchosyndicalisme is not trade-union ... :wink:
No future? Future is now!
Avatar de l’utilisateur
soleilnoir
 
Messages: 433
Inscription: Dimanche 14 Mai 2006 9:08
Localisation: Dans le Human District....

Re: Faut-il donner raison au réseau ?

Messagepar NOSOTROS » Lundi 05 Juil 2010 18:01

la question sur le mode d'organisation n'est pas cantonnée à la CNT AIT. Chez nos frères (ennemis) des Vignoles, on retrouve exactement les mêmes problématiques et les mêmes reflexes centralistes comme en témoigne cet extrait d'un article de Colson (décidément !) paru dans Réflexion n°20 (sur le théme anarchistes et post modernes):


Une anecdote personnelle

J’ai participé (il y a quelque temps), en marge d’un congrès de la CNT éducation, à une réunion de militants des universités. Un des points de discussion, dérisoire selon moi, mais caractéristique de ce à quoi les congrès perdent leur temps (et avec lui toute inspiration libertaire) était de savoir si des sections étudiantes avaient ou non le droit de s’appeler FAU et de signer des tracts de ce sigle.

Pour nous, à Saint-Etienne, pour qui les tracts (CNT ou non) sont à géométrie et intitulé variables, mais justement à condition de toujours indiquer quels collectifs précis en est l’auteur (collectif de site le plus souvent, mais qui pourrait aussi bien être un collectif de catégories d’usagers de l’université, voir d’années de telle ou telle discipline, « les filles de seconde année de licence d’anglais » par exemple), ce problème semblait absurde et typiquement bureaucratique.

La moitié des présents (une vingtaine de militants et de militantes) partageait notre point de vue, et le ton a monté assez vite, les tenants de la discipline organisationnelle s’accrochant vivement à leur position d’autorité (les décisions de ces sortes de conciles que sont les congrès)3.

Brusquement j’ai compris comment la CNT espagnole avait pu se bureaucratiser aussi vite à l’automne 1936, et devenir en quelques jours un appareil d’État, cet État que le mouvement anarchiste espagnol dénonçait quelques jours auparavant, alors qu’il le portait déjà en lui-même (comme beaucoup d’autres choses).

Soixante-dix ans plus tard une organisation aussi minuscule que la CNT française produisait à son tour des comportements bureaucratiques comparables, se trouvait en affinité avec des tempéraments individuels capables, dans un verre d’eau et une minuscule réunion, de fabriquer de nouveau, en toute bonne foi, cette logique d’État qu’ils prétendent combattre.

Entre le sectarisme idéologique et impuissant des uns et l’insertion dans un syndicalisme bureaucratisé des autres, les pratiques et les prises de position des anarcho- autonomes n’ont pas seulement raison d’un point de vue libertaire. Faute de toucher son cerveau, elles devraient tout du moins faire vibrer ou émouvoir le cœur de l’anarchisme le plus formaliste. Je ne suis pas sûr que ce soit le cas.
Capitalismo delenda est
NOSOTROS
 
Messages: 3774
Inscription: Jeudi 18 Oct 2007 1:15

Re: Faut-il donner raison au réseau ?

Messagepar La Bonne Fée » Jeudi 03 Fév 2011 14:00

Il n'y a "que" 3 pages de "débat", mais les textes sont assez longs... certainement très intéressants :mrgreen: mais longs tout de même. Et je n'ai pas (encore) eu le courage de tout lire. :oops:

Mais ce débat m'intéresse beaucoup. Vous serait-il possible de me "résumer", dans les grandes largeurs quoi, les avantages et inconvénients du "réseau" ?
(parce que le mot "réseau" recouvre tout un tas de concepts et réalités différentes, et je voudrais être bien sûre de savoir de quoi on parle précisément)

Genre le réseau, c'est chacun fait ce qu'il veut dans son coin en parfaite autonomie (quitte à signer ou organiser des trucs avec des Jaunes comme les Vignoles, NPA, SUD, CGT...) ?
Ou c'est juste proposer que la confédération marche "en réseau", en s'informant/organisant de manière librement horizontale (c'est pas déjà ce qu'on fait, très imparfaitement pour l'instant je vous l'accorde ^^' mais on essayeeeu !)

J'ai pas compris ce que Toulouse propose exactement, et quels seraient les avantages et les risques. :?:
Hé ! Pssst ! Y'a eu un Congrès en janvier, là. Si ! Même qu'il était vachement bien ! Image
Avatar de l’utilisateur
La Bonne Fée
 
Messages: 104
Inscription: Vendredi 28 Jan 2011 2:09
Localisation: La Taverne Magique

Re: Faut-il donner raison au réseau ?

Messagepar NOSOTROS » Jeudi 03 Fév 2011 15:40

Genre le réseau, c'est chacun fait ce qu'il veut dans son coin en parfaite autonomie (quitte à signer ou organiser des trucs avec des Jaunes comme les Vignoles, NPA, SUD, CGT...) ?


certainement pas ! Ca c'est ce que veulent faire croire ceux qui y sont opposés et réclemant le centralisme. Tu confonds l'autonomie et l'indépendance !

Un réseau c'est simple : c'est une organisation en filet (rets en vieux français d'où vient le mot réseau). Un filet est composé de deux types d'éléments : les noeuds et les liens.

Les noeuds ce sont les anarchosyndicat. Les liens, ce qui relie les noeuds les uns aux autres et leur assure leur cohésion, c'est l'idéologie.

l'idéologie doit être assez souple pour permettre aux anarchosyndicats d'avoir une certaine autonomie de mouvement les uns par rapport aux autres, mais suffisament cohérente pour relier les anarchosyndicats les uns aux autres. Dans un filet, tu peux mobiliser un noeud sans nécessairement affecter le noeud d'à côté, tant que tu reste dans la limite du degré de liberté conféré par le lien. Mais tu ne peux pas aller plus loin que la résistance du lien sinon tu casses le lien. Si deux anarchosyndicats ne partagent plus le même point de vue, le lien idéologique qui les unis se défait, et il n'y a plus de réseau. Dans un filet les liens sont donc bien autonomes les uns des autres mais pas indépendants : si ils sont indépendant, ce sont des noeuds isolés et donc il n'y a pas de filet ... par ailleurs l'autonomie implique bien la solidarité : dans un filet, si tu tires sur un noeud, de par les liens qui le relie aux autres noueds du filet, tu vas donc aussi tirer sur l'ensemble du filet. Ce qui affecte l'un -de par les liens idéologiques - va donc affecter aussi les autres. C'est pour cela qu'il n'est pas possible par exemple qu'un anarcosyndicat signe avec la CGT par exemple sans que cela n'affecte les autres.

L'avantage de ce mode d'organisation c'est qu'il permet de s'adapter à la configuration du terrain (si tu jettes un filet sur une surface, quelque soit sa configuration, le filet va adopter la forme de la surface). C'est à dire que c'est l'inverse des modes d'organisation mécanistes ou pyramidaux qui exigent à la réalité de s'adapter à l'organisation et non à l'organisation de s'adapter à la réalité.

En fait, ce qu'on appelel aujourd'hui réseau n'est rien d'autre que ce qu'on appelait fédéralisme dans le passé. Le problème c'est qu'aujourd'hui ce qui est appelé fédéralisme est en fait de la déconcentration, c'est à dire un système centralisé souple, mais qui n'a rien à voir avec le fédéralisme au sens propre.

Tu trouveras plein de textes sur le sujet ici :

http://cnt-ait.info/rubrique.php3?id_rubrique=3

ET notamment :

Fédéréseau : http://cnt-ait.info/article.php3?id_article=1838
Capitalismo delenda est
NOSOTROS
 
Messages: 3774
Inscription: Jeudi 18 Oct 2007 1:15

Re: Faut-il donner raison au réseau ?

Messagepar La Bonne Fée » Dimanche 06 Fév 2011 18:40

NOSOTROS a écrit:
Genre le réseau, c'est chacun fait ce qu'il veut dans son coin en parfaite autonomie (quitte à signer ou organiser des trucs avec des Jaunes comme les Vignoles, NPA, SUD, CGT...) ?

certainement pas ! Ca c'est ce que veulent faire croire ceux qui y sont opposés et réclemant le centralisme. Tu confonds l'autonomie et l'indépendance !


Pardon je me suis mal exprimée, je voulais parler des critiques faites contre le fonctionnement en réseau ou de ses dérives possibles, pas du fonctionnement en réseau lui-même :wink:

NOSOTROS a écrit:Les noeuds ce sont les anarchosyndicat. Les liens, ce qui relie les noeuds les uns aux autres et leur assure leur cohésion, c'est l'idéologie.
l'idéologie doit être assez souple pour permettre aux anarchosyndicats d'avoir une certaine autonomie

Oh la la, "souplesse idéologique" c'est pas mon fort hein ^^
Heu... oui mais souple comment ?! jusqu'à quel point ?
En fait je comprends pas trop ce que ça représente "sur le terrain" d'être souple... et d'ailleurs, on parle de souplesse de fonctionnement en interne, ou de "souplesse idéologique" sur le terrain ?

NOSOTROS a écrit:Dans un filet, tu peux mobiliser un noeud sans nécessairement affecter le noeud d'à côté, tant que tu reste dans la limite du degré de liberté conféré par le lien.

Ok. Il vaut donc mieux bien délimiter ce "degré de liberté" ^^

NOSOTROS a écrit:Mais tu ne peux pas aller plus loin que la résistance du lien sinon tu casses le lien. Si deux anarchosyndicats ne partagent plus le même point de vue, le lien idéologique qui les unis se défait, et il n'y a plus de réseau.

Ok.
Question subsidiaire ^^ pas sur le fonctionnement en réseau, mais en règle générale : comment pourrait-on s'assurer que personne (ou aucun anarchosyndicat) ne brise ce lien idéologique ?
En renforçant ces points dans les statuts par exemple ?
Et si quelqu'un (ou un anarchosyndicat) brise ce lien, qu'est-ce qu'on fait ?
(perso, j'aime le coup du goudron et des plumes ^^ mais c'est un peu old school c'est vrai)
Parce que bon... c'est pas comme si ça n'était jamais arrivé :roll: et j'ai cru remarquer qu'on galère un peu (beaucoup) à gérer la situation.
Certains trouvent que ça manque de souplesse, à d'autres niveaux je trouve qu'on manque de fermeté au contraire.

NOSOTROS a écrit:par ailleurs l'autonomie implique bien la solidarité : dans un filet, si tu tires sur un noeud, de par les liens qui le relie aux autres noueds du filet, tu vas donc aussi tirer sur l'ensemble du filet. Ce qui affecte l'un -de par les liens idéologiques - va donc affecter aussi les autres. C'est pour cela qu'il n'est pas possible par exemple qu'un anarcosyndicat signe avec la CGT par exemple sans que cela n'affecte les autres.

Bien d'accord là-dessus :wink:

NOSOTROS a écrit:L'avantage de ce mode d'organisation c'est qu'il permet de s'adapter à la configuration du terrain (si tu jettes un filet sur une surface, quelque soit sa configuration, le filet va adopter la forme de la surface). C'est à dire que c'est l'inverse des modes d'organisation mécanistes ou pyramidaux qui exigent à la réalité de s'adapter à l'organisation et non à l'organisation de s'adapter à la réalité.

L'adaptation à la réalité c'est un concept qui me fait peur :mrgreen:
Je vois ce que tu veux dire, mais j'ai peur que des personnes mal intentionnées n'utilisent ce terme pour faire des cochoncetés syndicales ^^ :P

NOSOTROS a écrit:En fait, ce qu'on appelel aujourd'hui réseau n'est rien d'autre que ce qu'on appelait fédéralisme dans le passé. Le problème c'est qu'aujourd'hui ce qui est appelé fédéralisme est en fait de la déconcentration, c'est à dire un système centralisé souple, mais qui n'a rien à voir avec le fédéralisme au sens propre.

Ah merci pour ces éclaircissements ! C'est bien ce qu'il me semblait (que ça s'apparentait au fédéralisme "à l'ancienne") mais j'arrivais pas à le formuler :wink:

NOSOTROS a écrit:Tu trouveras plein de textes sur le sujet ici :
http://cnt-ait.info/rubrique.php3?id_rubrique=3
ET notamment :
Fédéréseau : http://cnt-ait.info/article.php3?id_article=1838

Merci pour les liens :)

(mais là tout de suite je peux pas les lire, j'ai une rage de dents de ouf ! :cry: Je peux me concentrer sur des textes pas trop longs, mais si ça devient trop complexe ou long mon cerveau ne suit plus :| )
Hé ! Pssst ! Y'a eu un Congrès en janvier, là. Si ! Même qu'il était vachement bien ! Image
Avatar de l’utilisateur
La Bonne Fée
 
Messages: 104
Inscription: Vendredi 28 Jan 2011 2:09
Localisation: La Taverne Magique

Re: Faut-il donner raison au réseau ?

Messagepar NOSOTROS » Lundi 07 Fév 2011 0:46

Oh la la, "souplesse idéologique" c'est pas mon fort hein ^^ Heu... oui mais souple comment ?! jusqu'à quel point ?


Justement c'est là que c'est subtil. En fait, pour prendre en image on pourrait dire que la structure doit être comme le roseau : souplesse comme une forme d'adpatation aux contraintes latérales, mais par rigidité par rapport aux contraintes en tensions/pressions. C'est exactement le contraire d'un pilier de béton qui résiste bien aux forces de pressions ou contraction en longueur, mais qui dès le moindre mouvement latéral va se fissurer et s'écrouler.

(sinon relire le chêne et le roseau de Lafontaine).

En fait je comprends pas trop ce que ça représente "sur le terrain" d'être souple...


Très simple. Cela veut dire par exemple ne pas déterminer dès le départ le programme avec un cahier de revendications en dix points. Au contraire, ne pas avoir de revendication immédiate, pour se laisser la possibilité qu'elles émergent d'elles mêmes dans la lutte, par les gens en lutte. Etre près à rien pour être près à tous. (relire Sun Tzu et l'art de la guerre). Ou encore laisser l'organisation de la lutte à l'assemblée générale, ce qui nous permet de garder notre liberté de parole et d'action aussi (notamment si émerge un désaccord).

Bref, la souplesse c'est la liberté de mouvement (laquelle, combinée avec l'économie des forces est un des deux grands principes stratégiques de Foch).

Mais attention, la souplesse est pratique et non idéologique.

Question subsidiaire ^^ pas sur le fonctionnement en réseau, mais en règle générale : comment pourrait-on s'assurer que personne (ou aucun anarchosyndicat) ne brise ce lien idéologique ?


En fait tu poses mal la question. Le problème n'est pas de s'assurer que personne ne brise le lien. La question c'est plutot de s'assurer que nous sommes tous bien reliés et avec le même lien.

Cela passe donc par une interaction réciproque continue, des échanges sans cesse et tout azimut, horizontaux, pour avoir des feed back notamment. C'est un processus d'ajustemetn mutuel. Ca renverse complètement la perspective de l'organisation classique.

En renforçant ces points dans les statuts par exemple ?


au contraire ! en faisant ça tu ne fais que bloquer le système d'échange !

Il faut être à l'image des neurones (ou d'internet) : le meilleur circuit de l'information n'est pas la ligne droite. C'est la multipolication des échanges et des connexions qui fait que l'info va finir par se frayer son passage vers sa destination.

Donc comment faire pour s'assurer que les liens sont perennes ? Multiplier les outils et les occasions d'échanges et de discussion 9contacts directs entre militants, forums de discussion, camping, réunions, etc etc etc ...)

Et si quelqu'un (ou un anarchosyndicat) brise ce lien, qu'est-ce qu'on fait ?


Rien. C'est son droit. Ca s'appelle la liberté.

On peut éventuellement mettre publiquement au clair les raisons de cette séparation, pour permettre à tous de comprendre. Mais normalement comme dans le réseau il n'y a pas de place de "pouvoir sur", il n'y a donc pas d'enjeux de pouvoirs et les séparations devraient essentiellement être motivées pour des raisons politiques. Ca devrait donc diminuer la charge affective de ce genre de processus, et donc favoriser des séparations plus sereines.

Après si il déclenche la guerre, c'est autre chose ...

à d'autres niveaux je trouve qu'on manque de fermeté au contraire.


Le processus que nous souhaitons privilégier est celui du dialogue permanent. On a essayé de l'appliquer mais il a bien fallu se rendre à l'évidence que tu ne peux pas dialoguer avec des gens qui ne veulent pas.

Je vois ce que tu veux dire, mais j'ai peur que des personnes mal intentionnées n'utilisent ce terme pour faire des cochoncetés syndicales ^^


il n'y a pas de mode d'organisation parfait. Pour prendre une autre métaphore, le réseau est comme le système osseux, constamment en "dialogue" entre construction / destruction, de façon à toujours essayer de s'adapter à sa réalité et notamment à ses contraintes subies. La peur n'évite pas le danger et il peux y avoir des plantages ou des dérives. D'où l'importance du dialogue permanent tout azimut, pour permettre que ceux qui s'en aperçoivent émettent des signaux d'alerte précoce et ainsi déterminer si c'est un erreur de vigilance ou d'appréciation ou bien une politique délibérée et assumée (et enc e cas chacun en tire les conséquences).
Capitalismo delenda est
NOSOTROS
 
Messages: 3774
Inscription: Jeudi 18 Oct 2007 1:15

Précédente

Retourner vers Discussions diverses

cron