Nouveau lumpenprolétariat et jeunes casseurs

Mille-feuilles à tendance séditieuse.

Nouveau lumpenprolétariat et jeunes casseurs

Messagepar lucien » Jeudi 21 Avr 2005 17:43

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Messagepar Léa » Vendredi 22 Avr 2005 18:39

Il y a déjà la polémique sur le site de Bellaciao, il y a quelques temps, suite à l'article paru dans Le Monde (le leur) :
http://www.bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=13528
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-633784@45-0,0.html
Attention, l'article du "Monde" est sur 2 pages..
Je crois même que Libé a aussi fait quelques articles à ce propos.

Encore faut-il expliquer le terme de lumpenprolétariat dans la définition marxiste (matérialiste scientifique) des classes sociales :
Le prolétariat

Ce terme a une origine latine et désignait à Rome sous l’antiquité : la plus basse classe, celle qui était privée de tout. C’est le terme scientifique pour définir la classe ouvrière puisqu’il signifie : privé des moyens de production. Mais sous l’influence des médias, ce terme a pris une connotation, une signification péjorative signifiant les « pauvres ». Les réformistes et les révisionnistes (ceux qui révisent et abandonnent la théorie de MARX et LÉNINE) au lieu de promouvoir ces termes et concepts, l’ont abandonné – cf. Georges MARCHAIS et Georges SÉGUY. Cela dit, objectivement, que ces derniers le veuillent ou non, le prolétariat existe.

ENGELS, l’ami et compagnon de lutte de MARX définit ainsi le prolétariat :

« La classe des travailleurs modernes salariés qui ne possède aucun moyen de production et est réduite à vendre sa force de travail pour vivre ». (ENGELS : préface à l’édition du "Manifeste communiste").

De plus, « c’est la classe de la société qui vit exclusivement de la vente de sa force de travail et ne tire aucun profit d’un quelconque capital … le prolétariat ou classe des prolétaires est en un mot la classe ouvrière ». (ENGELS « les principes du communisme » page 5 – œuvres choisies).

MARX parle aussi du « lumpenprolétariat » terme qui vient de l’allemand « prolétariat en guenilles » qu’il convient de différencier du prolétariat industriel.

« Le lumpenprolétariat forme une masse strictement différenciée du prolétariat industriel recruté dans les bas fonds, voleurs et criminels de toutes sortes, vivant en marge de la société, des gens sans travail défini, sans foi ni loi ». (K. MARX – « Les luttes de classes en France – 1848/1850 » page 216 – tome 1 œuvres complètes – édition anglaise).

Quelques mots sur l’origine de ce « lumpenprolétariat ». Au moyen âge, déjà il y avait des gens à la ville qui vivaient de la rapine, du meurtre, du vol. A Paris, ils vivaient dans un quartier difficilement accessible à la police : « la cour des miracles » décrit un peu romantiquement par Victor HUGO dans « Notre Dame de Paris ».

Avec l’apparition et le développement du capitalisme, ce sont des millions de paysans sans terre (les serfs) qui n’ont d’autres ressources que d’aller à la ville pour subsister. Or le capitalisme fondé sur la concurrence de main d’œuvres pour assurer son profit est indissociable du chômage, c’est-à-dire, de la tendance du capital à écarter de l’emploi de nombreux travailleurs « l’armée industrielle de réserve » selon K. MARX. Sans ressources, les divers secours et allocations n’existaient pas, ces hommes et femmes n’eurent d’autres recours que la délinquance organisée, la mendicité.

Au stade impérialiste du capitalisme avec la formation de monopoles, la corruption, la spéculation financière, l’existence de divers trafics, sévit une économie parallèle (drogue, armes, prostitution etc.). Le lumpenprolétariat vit de cette économie parallèle.

MARX intègre le lumpenprolétariat dans la classe ouvrière à l’origine mais par son mode de vie, son niveau d’existence social, cette catégorie qui vise à l’appropriation privée au détriment d’autrui relève de la petite-bourgeoisie.

Les membres du "lumpen", toujours à court d’argent, sont des proies rêvées pour les partis fascistes et leurs groupes paramilitaires, pour la police (indicateurs et mouchards) pour briser les grèves par la force comme aux États-Unis.

Dans la société capitaliste, le prolétariat est la seule classe révolutionnaire jusqu’au bout car les prolétaires n’ont que leurs chaînes à perdre dans la lutte et la révolution. Ainsi la bourgeoisie en vivant de la vente de la force de travail des salariés forge ses « propres fossoyeurs ». (K. MARX).

Le prolétariat est donc porteur d’un nouveau mode de production économique : le socialisme où la propriété sociale des moyens de production et d’échange devient la règle supprimant par conséquent l’exploitation de l’homme par l’homme, l’oppression nationale, le racisme, le sexisme. La classe ouvrière au pouvoir devient la classe dominante orientant la société. Le prolétariat regroupe alors autour de lui la majorité laborieuse de la nation.

« Les travailleurs industriels de la ville sont capables de diriger toute la masse des travailleurs et les exploités dans la lutte pour le renversement du joug du capital ». (Lénine : « La grande initiative » – tome 3 – Œuvres choisies).

Au fur et à mesure de ses progrès de conscience, sous le capitalisme, le prolétariat s’organise en courants politiques, syndicats, partis, reflet du niveau de leur conscience de classe.

La conscience première consiste à mesurer que son patron a ses propres intérêts de classe, qu’il faut revendiquer par la lutte pour satisfaire ses objectifs. MARX et ENGELS baptisent cette forme de conscience : la conscience en soi.

A un degré supérieur de conscience, le prolétaire, le travailleur mesurent que l’ennemi n’est pas seulement « son » patron mais l’ensemble de la classe bourgeoise et son État au service de l’exploitation capitaliste. MARX et ENGELS parlent alors de « conscience pour soi » puisque les prolétaires reconnaissent la nécessité de la lutte de classes jusqu’au renversement du capitalisme.

Le syndicalisme révolutionnaire, les partis révolutionnaires prolétariens (réellement communistes) relèvent de la conscience pour soi.

Les syndicats réformistes, de collaboration de classe, les partis sociaux-démocrates relèvent de la conscience en soi (à la base). Les dirigeants sont des traîtres au mouvement ouvrier.
Heu.. Par contre là, j'ai paumé le lien, désolé
Mais il y a aussi cela (sur Wikipedia anglais) :
http://en.wikipedia.org/wiki/Lumpenproletariat

Quoiqu'il en soit, le texte actuel sur ce sujet vient de passer sur certainne liste, et il est le suivant :
La médiatisation des « violences raciales »
Instrument communautaire et sécuritaire de la décomposition sociale - par Manuel BOUCHER

Ce texte a pour principal objet de revenir à chaud sur la frénésie médiatique récente déclenchée à propos des violences commises par des jeunes venus des quartiers populaires à l’encontre de lycéens issus des classes moyennes lors des manifestations estudiantines organisées durant l’hiver 2005. En effet, les médias ont été le théâtre du remplacement d’une analyse sociale et politique de la « question sociale » par une « racialisation » des rapports sociaux ainsi que d’une exploitation partisane de ces évènements renforçant paradoxalement les processus de fragmentation sociale, culturelle et raciste par ailleurs dénoncés par les plupart des journalistes et des protagonistes « communautaristes ». Notre ambition est donc de participer modestement à l’analyse de ces événements en optant pour une posture dépassionnée, décommunautarisée mais politisée.
.../...
http://www.groupeclaris.com/article.php3?id_article=120
Mais c'est qui le goupe Claris ?
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Messagepar Léa » Mercredi 04 Mai 2005 13:47

Après le JT du Soir 3, l'émission de "philo-sociale" Culture et Dépendances en compagnie de Franz Olivier Giesbert et ses chroniqueurs (notez la particularité du singulier et du pluriel sur le mot et les maux correspondents :wink: ) nous offre ce soir, Mercredi 05 mai 2005 à 23:20, le thème suivant : Y a-t-il un racisme anti-Blanc ?
Avec comme invité-e-s pour le débat :
Chroniqueurs: Aude Lancelin, Elisabeth Lévy

Alain Finkielkraut
:
Une voix vient de l'autre rive aux éd. Gallimard / Folio
L'imparfait du présent aux éd. Gallimard / Folio
Au nom de l'autre aux éd. Gallimard
Les battements du monde aux éd. Pauvert

Tariq Ramadan :
Islam, le face à face des civilisations aux éd. Tawhid
Etre musulman européen aux éd. Tawhid
De L'islam aux éd. Tawhid
Ce que je crois aux éd. Favre

Aziz Zemouri :
Faut-il faire taire Tariq Ramadan ? aux éd. Archipel

Calixthe Beyala :
La plantation aux éd. Albin Michel

Paul-François Paoli :
Je suis corse et je n'en suis plus fier aux éd. Max Milo

Didier Peyrat :
En manque de civilité aux éd. Textuel

Olivier Le Cour Grandmaison :
Coloniser - Exterminer. Sur la guerre et l'Etat colonial aux éd. Fayard


*Livres présentés au cours du débat ou en fin d'émission :
- Comité de soutien à Florence Aubenas et Hussein Hanoun : Cent jours sans
- Nelly Schmidt : L'abolition de l'esclavage aux éd. Fayard
- Olivier Pétré-Grenouilleau : Les traites négrières aux éd. Gallimard, collection NRF
- Jacques Lacarrière : Sourates aux éd. Fayard
- Philippe Muray : Festivus, festivus. Conversation avec Elisabeth Lévy aux éd. Fayard

Je pense qu'il y en a qui vont se régaler :roll:
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Messagepar Paul Anton » Mercredi 04 Mai 2005 17:14

Euh...euh… ça fait très longtemps que je n’ai pas allumé le poste de TV… :lol:
"Salut Carmela, je suis chez FIAT ! Je vais bien... Si, si, nous pouvons parler tranquillement, c'est Agnelli qui paye !"
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Messagepar lucien » Mercredi 04 Mai 2005 17:55

Paul Anton a écrit:Euh...euh… ça fait très longtemps que je n’ai pas allumé le poste de TV… :lol:
Idem...
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Messagepar Léa » Mercredi 04 Mai 2005 20:34

lucien a écrit:
Paul Anton a écrit:Euh...euh… ça fait très longtemps que je n’ai pas allumé le poste de TV… :lol:
Idem...
:oops: Mouais OK, mais d'un autre côté, je ne vous dit pas de payer une redevance, non plus :twisted:. En plus comme excuse, j'invoque.... :roll: ... Rien, c'est pas l'objet du débat de ce sujet. :wink:
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Messagepar Paul Anton » Lundi 09 Mai 2005 21:41

Bobby Seale (né le 22 octobre 1936) est le co-fondateur du "Black Panther Party" pour l’autodéfense.

Eldridge Cleaver (1935-1998) est devenu l’un des "Panthers" les plus connus.

Little Bobby Hutton (1950-1968) fut le premier à rejoindre le parti nouvellement crée. Il mourut en 1968 dans le cadre du "Cointelpro" (il était âgé de 17 ans).

Stokely Carmichael (1941-1998) fut celui qui inventa le terme "Black Power".

David Hilliard fut impliqué dans toutes les activités majeures en tant que responsable du staff du Black Panther Party.

Fred Hampton fonda la section "Black Panthers" de la ville de Chicago en 1968 à 20 ans. Charismatique et dévoué à la communauté noire de Chicago, il mis en place des actions sociales telles que les petits déjeuners et les soins médicaux gratuits pour les enfants défavorisés de la ville de Chicago. Exécuté dans son sommeil par le FBI dans le cadre du "Cointelpro" au cours de l'année 1969.


Le "Black Panther Party" pour l’autodéfense est crée en octobre 1966 par Huey Newton et Bobby Seale.

S’inspirant de Malcolm "X", se réclamant également du marxisme et du maoïsme, les "Panthers" croient à l’existence d’une classe de travailleurs dont l’unité dépasse les barrières de la couleur et s’allient avec d’autres groupes ou organisations représentant les minorités et les organisations révolutionnaires blanches. Leur programme en 10 points comporte une série de revendications politiques et sociale et réclame le droit à l’autodéfense.

Le 25 avril 1967, le premier exemplaire de "The Black Panthers", le journal du parti est distribué. Le mois suivant, les Panthers défilent dans les rues de Los Angeles afin de protester contre la tentative d’interdiction par l’Etat du port d’armes en public. Bobby Seale lit une déclaration de protestation. La police réagit aussitôt en l’arrêtant ainsi que 30 autres "Panthers".

En octobre 1967, Huey P Newton est arrêté pour avoir tué un policier d’Oakland. Eldridge Cleaver et les autres "Panthers" entament le mouvement "free Huey" qui leur demandera beaucoup d’énergie au cours des années suivantes, alors que le parti s’enracine en s’alliant avec divers groupes révolutionnaires.

C’est au cours de cette politique d’alliance que Stokely Carmichael est recruté par les "Panthers". Partisan du "black power", Carmichael est contre le fait que des blancs participent au "mouvement de libération des noirs" car ils "n’ont pas le même vécu que les noirs et ont un effet intimidant sur ceux-ci". Sa prise de position suscite des dissensions au sein des "Panthers". Au début de l’année 1968, après avoir vendu le livre rouge de "Mao" à des étudiants d’université afin d’acheter des armes, les "Panthers" rendent sa lecture obligatoire au sein du parti.

Pendant ce temps, le FBI sous la direction de J Edgar Hoover prépare un programme appelé Cointelpro (Counter Intelligence Program) qui a pour but de briser l’unité qui se répand entre les groupes révolutionnaires qui prennent exemple sur les "Panthers". Le FBI commencera un programme d’assassinats, suivi d’arrestations de masse et d’une guerre psychologique destinée à saper les "Panthers" et à les diviser.

Hoover (1895-1972) & le FBI. Hoover déclara que les "Panthers" représentaient "la plus grande menace existante pour la sécurité intérieure des Etats-Unis" ; Hoover fut l’un des hommes les plus puissants des Etats-Unis et fut président du FBI pendant 48 ans de mai 1924 jusqu’à sa mort le 2 mai 1972. Il fut craint de tous les présidents qui se succédèrent à la Maison-Blanche pendant son règne.



D’après PBS / Le Monde Diplomatique


Je pense ne pas être hors sujet en incluant un bref historique des Panthers. :)
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Messagepar Léa » Mardi 10 Mai 2005 14:50

Dans une approche globale, je n'aurais pas la prétention de dire que tu es hors-sujet. Cependant je ne suis pas un grand spécialiste de la question, non plus. Mais, doit-on importer le problème de ségrégation raciste des States ici, et mettre tout cela en relation directe et d'une manière simplifié pour définir les contours de l'immigration, de la religion, du racisme, de la colonisation, et de la lutte des classes (qui pour certains s'apparente aussi à une forme de racisme sociale ?), j'en sais rien. L'articulation ne me semble pas tant évidente que cela puisse y paraitre, mais c'est une possibilité à explorer.

Cela dit, lorsque j'entends "Black Panther" ou "Black Power, je pense aussi à Malcom X ("Frère Malcom"), ex-leader de la « Nation of Islam ». j'ai certains passages du film de Spike Lee qui me viennent en mémoire, et je pense aussi à Farrakhan... Le piège s'étant alors refermé dans un "communautarisme religieux" (ouvert et/ou fermé). Un peu, alors, comme la problématique de l'appel des Indigènes de la République ?

On peut alors ouvrir un nouveau sujet, afin d'y voir les liens, les relations, les effets de mirroir socio-économiques et politiques, mais quel en sera le fil conducteur ? C'est à y réfléchir :wink:
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