Education ou Enseignement ?

Mille-feuilles à tendance séditieuse.

Education ou Enseignement ?

Messagepar Léa » Samedi 12 Mar 2005 20:05

Tout d'abord, voici un texte trouvé sur Indy-Paris :
http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=33720
Pour aller vers une école émancipatrice

Bonjour les lycéens

Tout d'abord bravo pour votre grand courage et votre persevérance, même si vous ne vous en rendez-pas forcement compte, tout ce que vous faites maintenant change les choses et rien ne sera plus comme avant. Toute action a des conséquences et la façon dont vous donnez une visibilité à votre colère et votre frustration ne peut que déboucher vers du positif à court ou moyen terme.

Deja pour vous en tant qu'individus, je pense que cela vous donne l'occasion de vous poser les bonnes questions et de chercher les bonnes réponses ce qui est la bonne voie à mon avis. Cela vous prépare également à affronter le système avec plus de lucidité, de combativité et moins de résignation.

Pour les rapports entre générations, cela permet, à mon avis, à la jeunesse de s'affirmer et de sortir de cette situation de soumission pour aller vers une meilleure compréhension intergénérationnelle. Cela vous permet d'exiger plus de respect, de compassion et d'aide de la part des génerations précedentes dont le rôle est de vous épauler, de vous aider à devenir des adultes autonomes pensant par vous-mêmes et non de vous maintenir dans une mentalité de soumission et de résignation face à l'ordre établi et d'acceptation de la "réalité' néo-libérale que le gouvernement tente de vérouiller dans la loi et dans les esprits.

Je pense aussi que cela permet à la société d'ouvrir les yeux sur sa jeunesse, ses problèmes, ses doutes, ses angoisses légitimes et de ne plus faire la sourde oreille, sachant que face à une sourde oreille il faut crier fort !

Enfin, c'est une chance pour la démocratie car une jeunesse plus consciente, plus impliquée produira des citoyens de demain plus lucides et moins manipulables, ce qui est à mon sens la condition sine-qua-non pour changer la société.

Tout cela, quel que soit l'issue de votre lutte aura un impact sur demain, un impact positif, ce sera une voie de plus ouverte vers un autre monde possible, une brêche dans laquelle on pourra s'engouffrer pour inventer d'autres avenirs.

Si je puis me permettre, ce qui manque à votre lutte c'est la conscience plus aigue qu'une autre école est possible et qu'elle est à réinventer, entre autres par vous et maintenant. C'est le moment de rêver et d'imaginer cette autre école, d'en débattre encore et toujours entre vous, avec vos parents, vos professeurs, sans avoir peur des blocages et des objections que vous pourrez rencontrer, chaque problème a sa solution elle met plus ou moins de temps à émerger. Ecoutez-vous les uns les autres, respectez la parole de chacun, organisez des débats ou chaque opinion est respectée, discutez, argumentez, et vous verrez que très vite des tas de perspectives se dessinerons et ce qont ces perspectives, ce pas de côté gigantesque qui fera basculer la lutte et l'espoir de votre côté.

J'ai reçu ce mail ce matin de l'association Copernic qui apparemment vient de sortir un livre donnant des pistes pour une autre école, le vous en fait un copier-collé. Je ne l'ai pas encore lu, mais cela peut constituer une piste de reflexion entre toutes les autres.

"Bonjour,

Comment transformer le collège pour le rendre vraiment démocratique ? Quel bilan tirer du « collège unique » et quel regard porter sur les projets qui visent à le « réformer » ? Des rapports de l'OCDE aux recommandations de l'Union européenne, la pensée libérale sur l'école avance, comme le montrent le rapport Thélot et le projet de loi d'orientation du ministre de l'Éducation nationale. L'objectif est de réduire le rôle de l'État dans un contexte d'économies budgétaires, d'adapter étroitement le système éducatif aux impératifs économiques et d'instaurer une école à deux vitesses sous couvert d'un « socle commun » qui n'est en fait qu'un minimum éducationnel pour les élèves destinés à occuper les emplois les moins qualifiés. Sous le prétexte des différences de « talents » (c'est un retour de la théorie des dons du 19e siècle !), le gouvernement souhaite revenir sur le principe du collège unique en réintroduisant des modes de sélection précoce des élèves. Quel projet alternatif peut-on opposer à cette dangereuse « réforme » ? Réaffirmer l'ambition d'une scolarité commune pour tous les élèves jusqu'à 16 ans tout en proposant des pistes de transformation du collège pour qu'il soit plus égalitaire et émancipateur, tel est le projet des auteurs de cette note.

La dernière note de la Fondation Copernic (Collège : peut mieux faire ! - Editions Syllepse) vient de sortir. Elle permet une analyse critique du rapport Thélot et du projet Fillon et esquisse un projet alternatif aux réformes actuelles contre lesquelles luttent enseignants, lycéens et parents d'élèves. Disponible au prix de 7 euros dans toutes les librairies ou directement auprès de la Fondation Copernic.

Nous vous rappelons, par ailleurs, que la prochaine séance du séminaire Copernic au Collège International de Philosophie (Risque et néolibéralisme : analyse d'une déconstruction sociale) aura lieu le Mercredi 16 mars (de 20h30 à 22h30) en compagnie de Willy pelletier (sociologue, université de Picardie, coordinateur général de la Fondation Copernic).

Lieu : Amphi Stourdzé, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris.

Bien cordialement,

SG"

Voilà pour la petite pub.

Un dernier conseil : N'hésitez pas à allez voir toutes les associations, fédérations de parents d'élèves qui travaillent sur le sujet ou qui sont touchées de près ou de loin par les problèmes d'éducation, allez leur parler leur faire part de vos préoccupations, de vos reflexions, de vos utopies, faites les rêver avec vous, écoutez les, répondez-leur, et ensemble construisez le grand débat sur l'éducation dont on a vraiment besoin non pas celui qui fut organisé par le gouvernement dans le seul but d'instrumentaliser ses conclusions pour les faire aller dans le sens qu'il avait deja cautionné, mais un débat comme un ras-de-marée qui ébranle les resignations, ouvre les esprits vers la créativité présente en chacun de nous afin de dégager les possibles et les faire devenir réalité.

Pour aller vers une éducation épanouissante, émancipatrice pour chacun, remplacant la compétition par l'émulation et la coopération. Je vous invite à lire les écrits d'Albert Jacquard à ce sujet.

Ce ras-de-marée, seuls vous pouvez le provoquer car vous êtes la jeunesse, vous êtes l'avenir, l'energie vitale de la société.

Une dernière reflexion que je vous livre : Pour le sculpteur, la statue est deja dans la pierre, il ne suffit que d'enlever ce qu'il y a autour.

Cette autre école possible existe deja, il faut degager les esprits pour qu'elle puisse emerger à la conscience collective.

J'espere que ces quelques mots vous donneront de l'espoir et vous aideront.

Mes amitiés

Un jeune a peine plus vieux que vous (à peine une dizaine d'années de plus !) à qui votre lutte à redonné de l'espoir

François


Sur ce, je rebondi (inconsciemment) aux liens suivants:
le site de l'école émancipée
L'école Démocratique

Et là, je me souviens de ceci:
LES ENFANTS D'ABORD
Le Guide des Ecoles Différentes

Effectivement, cela pose un légé conflit (d'intérets peut être) entre le site de l'Education Nationale que je ne listerais point... :twisted:

En apparté, mise à part le "fameux" pôle universitaire Léonard-de-Vinci (dans le département du 92) plus connu sous le nom de la "FAC Pasqua" dont voici quelques petits articles :
http://www.lexpansion.com/art/6.0.116462.3.html
http://www.lexpansion.com/art/0.0.121326.0.html
http://www.humanite.presse.fr/journal/2004-11-13/2004-11-13-449843

Charles, essayait il, alors, de vouloir rivaliser avec l'INSEAD de Fontainebleau ? :twisted:
INSEAD
Et oui, l'INSEAD est le fief de fabriquation d'une élite de managers internationaux pour les très grandes entreprises; un peu l'équivalent de la Havard Business School sous un fond d'exception française :? :shock:
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Messagepar Léa » Dimanche 13 Mar 2005 0:46

Ah !..... Au faite, j'y pense qui sort d'une école de management comme l'INSEAD et profite d'opportunités de carière profilée ?

Bon, dans la même série, je ne vais pas m'acharner exclusivement sur l'INSEAD, alors que la CCIP (Chambre de Commerce & de l'Industrie de Paris) est en très étroite collaboration avec d'autres grandes écoles... :twisted:

On en connais tous, au moins quelques unes, générallement. Non pas pour les avoir fréquenté, mais pour en avoir simplement entendue parler ou "vue à la Télé" (comme le dirait la pub). Certainnes G.E.S (Grandes Ecoles Supérieures) passent même dans des émissions spectacles, type "Question pour un Champoing - Spéciale Grandes Ecoles" (c)2005 :twisted:

Je met pas les liens, pour ne pas faire de publicité gratuite, mais ces écoles (SA ou SARL) sont trouvables sur le woueb'. Donc je lance sur un même plan que la précédente : l'ESCP-EAP (dont Raffi est issue et diplomé). Et l'ESSEC qui bosse conjointement avec SUPELEC et l'ESAG :twisted:

Hummmm....... :shock:

Pourquoi balancer des noms de "grandes" et couteuses écoles de commerce et/ou de management inconnues du grand public, alors que les étudiants font la grève et des appels à manif :?:

:roll: Encore un monologue qui sait ?......
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Messagepar Paul Anton » Dimanche 13 Mar 2005 13:18

NON À CETTE ÉDUCATION !

Il suffit de regarder l’expression sur le visage des lycéen(ne)s un lundi matin pour comprendre que tout n’est pas rose au pays des tableaux noirs… L’école, nous devrions y arriver souriants, enchantés par la perspective d’apprendre, d’acquérir des connaissances, et au lieu de cela, une seule réflexion nous vient à l’esprit… « Je voudrais être ailleurs ! ». Pourquoi tant de lassitude ? Pourquoi les salles de classe sentent à ce point la morosité et l’ennui ?
La réponse est simple : le lycée c’est chiant.

Il est si facile pour les enseignants ou l’administration de nous gueuler dessus parce qu’on se fout pas mal de ce qu’ils racontent ou d’annoter nos bulletins d’un « Attitude désinvolte » et autres « Doit faire des efforts » !
Seulement, ce que semblent oublier les autorités qui gèrent nos vies et veulent faire de nous de bons petits élèves travailleurs et obéissants, c’est qu’on nous force à travailler dans des conditions pourries… pardon « Médiocres » !

- Emplois du temps surchargés : Alors quoi ?! ; les lycéen(ne)s n’auraient pas le droit d’avoir une vie privée ? Si l’on écoutait les conseils avisés des profs, après nos huit heures de labeur quotidien nous devrions encore travailler au moins deux heures ! Et le temps libre dans tout ça ? Va-t-on laisser le travail s’emparer de nos vies, tout ça pour décrocher le Bac, un diplôme quasi inutile qui ne nous empêchera pas de finir exploités… Sauf pour les plus méritants, qui encadreront les exploités, considérés comme des « sans-cervelle ».


- Captivité : Il nous semble normal d’assister à tous les cours… Mais pourquoi serait-ce si normal ?! En quoi est-ce un crime de sécher si on pense en savoir suffisamment, si l’on a déjà acquis les « connaissances » qui vont être livrées dans un cours, ou tout simplement si celui-ci ne nous intéresse pas ! On nous prend tellement pour des abrutis que l’on ne nous accorde même pas le droit de gérer nous même notre rythme, notre savoir, en bref on nous refuse le droit d’organiser notre scolarité ! Le système scolaire s’arroge le droit de décider à notre place de ce qui est bon pour nous !

- Désinformation et encouragement à l’abrutissement : Le lycée est là pour nous apprendre SA vérité. On nous enseigne donc l’histoire officielle, avec une analyse toute aussi officielle et contester le contenu des programmes, c’est se taper un zéro. On nous parle de la révolution de 1789, qui aurait fait de la France une « belle démocratie » où règnent liberté, égalité et fraternité, tout en passant sous silence tous les faits qui démontrent que notre système économique, le capitalisme, n’est pas basé sur « liberté, égalité, fraternité » mais sur « répression, exploitation, concurrence ». On nous raconte en éducation civique que la France a pour but de répandre la paix dans le monde en se gardant bien de nous exposer la réalité : notre belle démocratie est l’une des puissances qui exporte le plus d’armes aux pays du Tiers-Monde… Dans quel programme scolaire nous parle-t-on du commerce de technologies nucléaires entre la France et des pays comme l'Iran ? En gros, les programmes scolaires sont un écho aux discours mensongers de l’État. Les contrôles et autres dissertations n’ont pas pour but de nous faire réfléchir par nous même mais de nous faire recracher tel quel le contenu des cours. Même les dissertations de philo, puisqu’il faut immanquablement caser des citations de philosophes célèbres pour avoir une bonne note… Bref il ne faut surtout pas essayer de penser par nous-mêmes mais nous contenter d’avaler en bloc le discours des profs pour mieux le reproduire…

- Absence de liberté d’expression : Sous prétexte de neutralité idéologique (la laïcité), on nous empêche d’éditer librement un journal ou des affiches qui parleraient de politique. C’est inscrit dans le règlement intérieur : toute publication passera sous le contrôle du chef de l’établissement avant d’être éditée. En gros, si on veut parler de l’éducation, soit on félicite notre brave ministre de l’éducation, soit on ferme sa gueule. Car si les journaux des élèves sont contrôlés par le grand manitou, ce n’est pas pour corriger les fautes d’orthographe, mais bien pour s’assurer qu’on ne remet pas en cause l’ordre établi.

- Effectifs surchargés : 30 élèves, souvent plus, dans une même salle de classe ! Il est évident qu'aucun dialogue de qualité, donc aucun échange réel, ne peut avoir lieu dans ces conditions. 30 élèves, c'est 30 individus, 30 personnalités différentes. Alors évidemment, le prof ne peut pas prendre le temps de ré-expliquer pour un élève qui n'aurait pas compris, ou qui aurait des questions précises à poser. En plus, il doit respecter un programme surchargé, et donc, faire un cours qui s'adresse à ceux qui ont le plus de facilités ou qui sont le moins critiques. Tant pis pour ceux qui restent à la traîne... De cours en cours, les lacunes des élèves en difficulté s'accumulent, et ils finissent par décrocher, et logiquement, par se désintéresser complètement du cours. Marche ou crève !

- Absence totale de démocratie : Avons nous notre mot à dire ? Non : la règle au lycée c'est " Ferme ta gueule et travaille ! ". Les délégués, qui sont sensés donner aux lycéen(ne)s un pouvoir de décision, n'ont en réalité aucune influence sur la vie du lycée, alors que nous sommes les premiers concernés par l'organisation de notre établissement, puisque c'est pour nous qu’il est censé exister. De toute façon, même s’ils avaient du poid, le fonctionnement ne serait toujours pas démocratique, puisque les délégués ne sont pas désignés sur des mandats précis ; c’est à dire que ce n’est pas la classe qui prend des décisions et charge ensuite un délégué de les faire appliquer, ou de les défendre dans les réunions avec le personnel de l’établissement. Le délégué de classe, comme le député, est libre de faire ce que bon lui semble !

On nous éduque de manière archaïque, par le bon vieux système de la carotte et du bâton, sans prendre en compte nos désirs, en nous désinformant et en nous noyant de travail, privilégiant la quantité à la qualité, en nous habituant à travailler sans discuter. En triant les élèves dans des filières plus ou moins valorisées, le système prépare les inégalités sociales pour le monde du travail.
Et alors que ces conditions de travail sont le meilleur moyen de nous dégoûter d'apprendre, l'administration, les profs, notre famille, exigent de nous encore et toujours plus de résultats !

Si nos conditions de travail sont telles, c’est parce que le seul but du lycée est de faire de nous de la main d’œuvre docile pour les patrons en brimant toute pensée personnelle et toute critique de la société. Son objectif est de faire entrer chacun de nous dans la logique du système actuel et de nous soumettre à ses lois en nous faisant intégrer la pensée dominante (travaille, consomme et tais-toi). Le but est de former des robots, prêts à obéir aux ordres en silence. L’école n’est ainsi qu’un médiateur chargé de transmettre les principes d’une société capitaliste basée sur le profit et l’exploitation.

N’attendons pas que les choses s’améliorent toutes seules (on peut toujours espérer !). À nous d’imposer notre droit à gérer collectivement notre éducation, au lieu de laisser les hiérarchies décider à notre place. N'hésitons pas à créer un rapport de force quand un conflit éclate avec l'administration ou un professeur. Un prof exige de nous un travail absurde ou trop important ? Refusons collectivement de le faire. L'administration ne veut pas nous écouter si nous exigeons telle ou telle amélioration de nos conditions de vie au lycée ? Envahissons un conseil d'administration ou un conseil de classe pour protester !
Si nous nous montrons unis et organisés, que nous ne laissons pas faire ceux qui nous "éduquent" ( ou plutôt nous dressent ! ), nos conditions de vie au lycée ou ailleurs changeront

Voici un texte de la cnt-ait de tours légèrement modifié
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Messagepar Léa » Lundi 14 Mar 2005 22:46

NON À CETTE ÉDUCATION ! :lol:

A l'heure actuelle, j'hésite entre les deux images suivantes... Le doute l'ayant emporté; je poste les deux...

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