centrale syndicale ?

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centrale syndicale ?

Messagepar bakou » Vendredi 16 Sep 2005 21:25

Salut,

Je crée un nouveau sujet et je crois dans la bonne rubrique car je viens de tomber sur quelque chose qui me déroute un peu :

Le site des Vignoles (que je ne crois plus/pas anarchosyndicalistes - ils rejetent d'ailleurs cette étiquette) est présenté ainsi sur un fameux moteur de recherche :

"Présentation de cette centrale anarchosyndicaliste, de ses syndicats, de leurs activités et actualités, et de son journal "Combat Syndicaliste"."

J'ai cherché sans succès la définition de centrale (syndicale)... mais pour moi il y a antinomie entre "centrale" d'un coté et "anarchosyndicaliste" de l'autre...

Peut-être pourrez-vous éclairer mes lumières ? :idea:
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Messagepar Léa » Samedi 17 Sep 2005 9:24

J'ai le même problème de définition avec : La centrale du particulier :lol:

Mais évidement, ça n'éclaire sans doute pas plus :wink:
Elu par cette crapule
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Messagepar Paul Anton » Lundi 19 Sep 2005 10:34

Par « centrale syndicale », j’entend l’expression qui désigne une organisation syndicale regroupant le plus possible tous les travailleurs. Je précise pour ma part que cela n’est pas mon modèle. De toute façon, la CNT-AIT ne cherche pas à représenter l’ensemble du prolétariat. Ce qui constitue d'ailleurs un profond désaccord avec la cnt-v. D’autant que cette dernière fait allégrement référence à la charte d’Amiens et au syndicalisme révolutionnaire pour escompter peser sur une éventuelle recomposition syndicale. Bref, je conseille de lire ces deux brochures suivantes :

Anarcho-syndicalisme et autonomie populaire

Désobéissance civile et autonomie – retour sur les années 70 – la pratique des autoréductions



:twisted: :wink:
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Messagepar lucien » Mardi 20 Sep 2005 21:49

J'ai moi-aussi du mal avec ce terme de "centrale" : est-ce que cela signifie que l'organisation a un centre, qu'elle centralise ou qu'elle est au centre ?

Et c'est vrai qu'il paraît difficile de l'associer avec l'anarchosyndicalisme, qui se caractérise plutôt par des groupes locaux organisés à différentes échelles (l'union locale>l'union régionale>une confédération "nationale">une association "internationale" des travailleurs - AIT) ; il n'y a donc pas de centre, pas de centralisation et l'organisation ne revendique pas de place centrale, dans les mouvements par exemple.

Finalement, ne pourrait-on pas lui opposer la "globale", sans même rajouter "anarchosyndicaliste" (ça ferait pléonasme !) ? :lol:
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Messagepar Great Ape » Dimanche 16 Oct 2005 2:02

Juste une question toute innocente : la CNT_-AIT ne repose-t-elle pas, elle aussi, sur la charte d'Amiens ? En tant qu'ancien militant de la CNT-AIT, j'ai toujours défendu ce texte car je trouve que c'est un fondamental pour une organisation de lutte des classes. S'il est vrai que les vignolles semblent plutôt allergiques au terme d'anarchosyndicalisme, le CNT-AIT gère elle une certaine contradiction puisque les thèses syndicalistes révolutionnaires n'y sont pas en odeur de sainteté mais y sont pourtantinscrites dans les statuts mêmes ?
Avec les quelques années de recul que j'ai pris vis à vis de la conf, je me demannde sincèrement si les deux CNt ne seraient pas comme les deux hémisphères d'un même cerveau qui ne demanderait qu'à réapprendre à travailler ensemble.... en attendant chaque hémisphère semble amputé de sa moitié logique.

Si certains souhaitent répondre, merci de ne pas s'enflammer :lol:
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Messagepar lucien » Dimanche 16 Oct 2005 2:13

Great Ape a écrit:Juste une question toute innocente : la CNT_-AIT ne repose-t-elle pas, elle aussi, sur la charte d'Amiens ? En tant qu'ancien militant de la CNT-AIT, j'ai toujours défendu ce texte car je trouve que c'est un fondamental pour une organisation de lutte des classes. S'il est vrai que les vignolles semblent plutôt allergiques au terme d'anarchosyndicalisme, le CNT-AIT gère elle une certaine contradiction puisque les thèses syndicalistes révolutionnaires n'y sont pas en odeur de sainteté mais y sont pourtantinscrites dans les statuts mêmes ?
Avec les quelques années de recul que j'ai pris vis à vis de la conf, je me demannde sincèrement si les deux CNt ne seraient pas comme les deux hémisphères d'un même cerveau qui ne demanderait qu'à réapprendre à travailler ensemble.... en attendant chaque hémisphère semble amputé de sa moitié logique.

Si certains souhaitent répondre, merci de ne pas s'enflammer :lol:
Pas de risque d'inflammation ! :wink:
La CNT-AIT fait référence à :arrow: la charte de Paris.
Les statuts sont cependant relativement vieux et mériteraient d'être retouchés.
Et puis je ne crois vraiment pas que les vignoles et la CNT-AIT soit les deux hémisphères d'un même cerveau ; cela mériterait une discussion plus poussée...
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Messagepar Paul Anton » Dimanche 16 Oct 2005 11:30

Salut,

Pour nous, la charte d’Amiens est un illogisme tout comme son rejeton le syndicalisme révolutionnaire. Un nouveau cahier va bientôt sortir sur ce sujet.
Je tiens à préciser que la CNT-AIT défend la constitution systématique de comités de lutte et non d’intersyndicales si chère à la cnt-V ; ce qui nous différencie foncièrement dans la mesure où notre anarcho-syndicalisme se synthétise avec le conseillisme et rejette l’amalgame du syndicalisme-révolutionnaire.
Je pense que tu dois connaître le cahier n°3 (l’idée des soviets) et le n°8 (anarchosyndicalisme et autonomie populaire). Je t’invite à lire le dernier en date (désobéissance civile et autonomie – retour sur les années 70 – la pratique des autoréductions).

A plus :wink:
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Messagepar goldfax » Dimanche 16 Oct 2005 13:23

Paul Anton a écrit:Je t’invite à lire le dernier en date (désobéissance civile et autonomie – retour sur les années 70 – la pratique des autoréductions).

Tu en es fier de ta brochure, hein ? :wink: :D
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Messagepar lucien » Dimanche 16 Oct 2005 13:31

goldfax a écrit:
Paul Anton a écrit:Je t’invite à lire le dernier en date (désobéissance civile et autonomie – retour sur les années 70 – la pratique des autoréductions).

Tu en es fier de ta brochure, hein ? :wink: :D
ah ah ah :lol:
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Messagepar Great Ape » Dimanche 16 Oct 2005 16:34

les brochures que tu cites je crois effectivement les avoir lues mais ça remonte quand même à quelues années pour certaines. Maintenant, sans revenir sur la charte d'Amiens qui peut effectivement être oubliée, elle ne manquera à personne, il n'en reste pas moins que la charte de Paris s'appelle aussi charte du syndicalisme réolutionnaire.... Alors je comprends que l'on puisse être séduit par des modèles comme celui de la FORA par exemple (Juan avait beaucoup étudié la question d'ailleurs) mais n'est-ce pas d'une certaine façon, créer une dichotomie avec l'identité de la conf telle qu'elle est exprimée dans ses textes ? Textes qui prévoient d'ailleurs des possibilités d'intersyndicales sur des bases assez précises dans le chapitre intitulé "Rapport du syndicalisme avec les autres forces révolutionnaires"
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Messagepar Paul Anton » Dimanche 16 Oct 2005 19:34

L’écriture de la charte de Paris s’est inscrite à une période où la CNT-AIT comptait sur un potentiel de 50 000 membres, ce qui n’était pas rien au vu de la prépondérance du couple PCF-CGT. Pour ma part, j’ai lu cette charte en 2003 et je l’ai trouvé un peu obsolète pour la période actuelle (trop économiste).
Dernière édition par Paul Anton le Dimanche 16 Oct 2005 19:57, édité 1 fois.
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Messagepar goldfax » Dimanche 16 Oct 2005 19:42

Paul Anton a écrit:... je l’ai trouvé un peu obsolète pour la période actuelle (trop économiste).


L'économisme... le mal des révolutionnaires... Un mal qui a transformé surtout les ultra-gauches en contre-révolutionnaires : e.g. le CCI... :evil:
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Messagepar lucien » Dimanche 16 Oct 2005 19:43

La charte de l'Union Locale de Caen reflète davantage nos idées... :wink:

Quant à la dichotomie et les "possibilités d'intersyndicales sur des bases assez précises", je suis plutôt sceptique.
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Chartes d'Amiens et Charte de Paris

Messagepar Federica_M » Dimanche 16 Oct 2005 23:59

Salut Great Ape,

[Attention, message un peu long et peut être confus. Je demande l'indulgence, je suis un peu crevée ce soir]

Les histoires des Chartes sont à prendre dans un processus historique de maturation du mouvement anarchosyndicaliste.

LA CHARTE D'AMIENS, UN TEXTE DE COMPROMIS ENTRE ANARCHISTES ET REFORMISTES

Tout d'abord, pour revenir à la Charte d'Amiens, il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'un texte de compromis qui a permis lors du Congrès de la CGT de 1906 de réunir dans une même organisation syndicale les deux tendances qui jusque là se menaient plutôt la "guerre", à savoir les anarchistes d'un côté et les partisans de l'action politique (ceux qui veulent aller aux élections etc ...) de l'autre. On s'en rend compte par exemple à la phrase qui dit que la CGT est indépendante des partis politiques et des sectes, les sectes visant les groupes anarchistes ...

L'idée de base de la Charte d'Amiens est l'apolitisme : la CGT ne s'occupe pas des affaires des partis politiques, dès lors que ceux ci ne s'occupent pas de celles de la CGT. Par contre le rôle positif des partis politiques pour faire évoluer la société est reconnue, puisqu'il est dit dans la charte : les "partis et [l]es sectes ..., en dehors et à côté [du syndicat], peuvent poursuivre en toute liberté la transformation sociale"

LA CGT SR ET LE SAUT QUALITATIF DE L'ANTI POLITISME

A sa création, en 1926, les cruelles leçons de l'histoire avaient montré à la CGT SR que l'apolitisme de la Charte d'Amiens était une erreur tragique (échec des révolutionnaires à empêcher le massacre de la première guerre mondiale et union sacrée, révolution bolchevique et dictature communiste, écrasement dans le sang et avec l'aide des corps francs de la révolution allemande par le social démocrate Noske...).

Si, lors de la première scission de la CGT en 1922, qui a aboutit à la création de la CGT-U regroupant anarchistes, syndicalistes purs et bolcheviks, la Charte d 'Amiens a été repris comme référence par la nouvelle organisation, c'était un leurre des bolcheviks en direction des syndicalistes purs (Monatte and co) pour faire passer la pilule de la condition 21 de l'adhésion à l'Internationale Syndicale Rouge (c'est à dire la subordination du syndicat au parti bolchevique). Les communistes avaient besoin des syndicalistes purs pour mettre les anars en minorité dans la CGT-U et en prendre ainsi le pouvoir. (ce qui n'a pas empêché les bolcheviks par la suite, une fois arrivé à leurs fins, d'éjecter les syndicalistes purs, leur rôle d'idiot utile étant épuisé ...)

C'est ce qui explique qu'ayant analysés leurs erreurs, les fondateurs de la CGT-SR ont doté l'organisation d'une nouvelle Charte en TOTALE opposition avec celle d'Amiens sur cette question. La CGT-SR n'était plus A-politique mais ANTI-politique.

C'est très clair du fait que la phrase suivante apparaît dans les statuts de la CGT-SR - et en italique dans le texte de façon à bien la faire ressortir : "la CGT-SR, Véritable organisme de défense et de lutte de classe, elle est, en dehors de tous les partis et en opposition avec ceux-ci, la force active qui doit permettre à tous les travailleurs de défendre leurs intérêts immédiats et futurs, matériels et moraux.

(LES BUTS ET L’ORGANISATION DU SYNDICALISME REVOLUTIONNAIRE,
Deuxième Edition 1936)

Dans ce même texte de la CGT-SR on peut lire l'analyse suivante :

"Nous n’avons pas toujours su faire la différence entre autonomie et indépendance. J’attire votre attention sur ce point, car c’est quelque chose qui a causé-la défaite du syndicalisme et la nôtre.

... Il est compréhensible que si le syndicalisme affirme qu’il veut être le seul mouvement de la classe des travailleurs, capable de réaliser leur émancipation, il va se trouver, à un moment donné, en opposition avec les autres forces évoluant sur le plan révolutionnaire ;

... pour l’action révolutionnaire, il y a impossibilité d’entente, car les trois C.G.T. ne poursuivent pas le même but. Il faudra, au contraire, que le Syndicalisme bataille incessamment pour faire échec, par tous les moyens, à la conception des C.G.T. et de leurs partis, dont la prise du pouvoir est le but. Il nous faudra, si douloureux que cela puisse être, envisager jusqu’à la lutte armée contre les fractions voulant instaurer le pouvoir à leur profit. Si nous n’allions pas au fond de toutes les éventualités, ce serait la capitulation du Syndicalisme."

La CGT SR se dote donc de la charte dont les anars voulaient pour la CGT en 1906. Elle fait le tri dans la charte d'Amiens de ce qui lui convient (abolition du salariat, caractère exclusif de classe de l'organisation, conception syndicaliste de l'action révolutionnaire), mais elle déclare la guerre aux partis politiques.

Par ailleurs, bien que la CGT-SR se déclare - jusque dans son nom - syndicaliste révolutionnaire, il ne faut pas oublier qu'à l'époque sévissent encore les lois scélérates de 1894 qui interdisent sous peine de prison de faire de la propagande pour l'anarchisme. Mais ceci ne trompe personne, puisque dans le même texte de la CGT SR décrit ci dessus, l'adhésion à l'AIT est approuvée à l'unanimité suite à un discours de Besnard qui proclame en conclusion "je demande au Congrès de prolonger l’action du syndicalisme sur le terrain international en décidant, d’enthousiasme, l’adhésion a l’Association Internationale des Travailleurs, continuation de l’Internationale de 1864, oeuvre de Bakounine, notre maître à tous." Ni Dieu ni maître ... sauf Bakounine ;-) La filiation idéologique est on ne peut plus transparente.

Ceci est encore plus clair dans la brochure "qu'est ce que le syndicalisme révolutionnaire" publié par la CGT-SR en 1937 et qui dit à propos de l'Espagne : "le peuple francais découvrait l'anarcho-syndicalisme [avec la CNT espagnole]. Cette découverte faite, beaucoup alors ont regardé en France et ils ont trouvé la C. G. T. S. R". il est donc clair que la CGT-SR est anarchosyndicaliste.

LA RECREATION DE LA CNT ET LA CHARTE DE PARIS

A la sortie de la guerre, la CGT réunifiée regroupait toutes les tendances politiques. Les anarchosyndicalistes de l'ex CGT-SR se regroupaient au sein de la FSF (fédération syndicale française).

Lorsque la CNT se recrée à Paris en 1946, la Charte de Paris, texte de positionnement idéologique de la CNT est un copié collé presque parfait de la Charte de Lyon de 1926, à peine réactualisée. Je n'ai rien pour étayer cela mais je pense que la situation était plus à l'urgence et à l'action immédiate qu'aux palabres idéologiques. Il fallait être "efficace". (à mon avis les compagnons ne voulaient pas ouvrir une boite de pandore dont le mouvement anar a le secret ... Car si on lit les statuts de la FSF, certains points sont encore plus radicaux que ceux de la Charte de Lyon /Paris sur les questions anti-politiques, et en arrivent à une position qui est moins syndicaliste et plus globaliste ...)

La CNT de 46 se place donc dans la continuité du syndicalisme issu de la Charte d'Amiens puisqu'elle proclame dans la Charte de Paris "Reprenant les termes de cette partie de la résolution d’Amiens qui déclare que le syndicat, aujourd’hui groupement de résistance, sera, dans l’avenir, le groupement de production et de répartition, base de la réorganisation sociale".

ET AUJOURD'HUI ?

Aujourd'hui, alors qu'on assiste à une période de replis et de confusion généralisée, il serait étonnant que l'anarcho-syndicalisme y échappe.

En ce qui concerne les Vignoles, il est évident que la majorité de ses adhérents est aujourd'hui dans la régression la plus totale se retrouvant sur les positions de la Charte d'Amiens de 1906. Il est clair que cette position (qui est en fait une "non position ") permet de travailler avec les organisations politiques, voire d'ouvrir l'organisation aux militants des partis / organisations politiques. Cela permet de créer des proximités (qui a dit des connivences ?) dans l'objectif d'une hypothétique refondation syndicale avec d'autres forces d'extrême gauche voire de gauche ... (cf. l'article sur le réveil des chats noirs de politis où on apprend que les anars sont minoritaires aux Vignoles et où le serpent de mer de la refondation syndicale est clairement assumé http://www.politis.fr/article1293.html) de toute façon, même si il y a des minorités "anar" ou autres aux Vignoles, tous se retrouvent sur un mythe, hérité de la Charte d'Amiens : le syndicat aujourd'hui outil de résistance sera demain l'outil de réorganisation de la société. Bref "la CNT un syndicat de combat". L'objectif affiché est clair là aussi : il s'agit de créer LE syndicat, qui mènera la lutte. (d'où les "syndique toi" et aussi la participation aux élections professionnelles)

En ce qui concerne la CNT AIT, en fait nous ne sommes pas un groupe homogène. Certains sont effectivement encore sur le mythe syndicaliste énoncé ci dessus. D'ailleurs, souvent - et ce n'est pas une critique ni une insulte de ma part mais juste un constat - on ne voit pas trop la différence entre ce qu'ils écrivent (car ils font peu) et ce qu'écrivent les Vignoles. D'où cette proximité apparente. Mais d'un autre côté, les groupes actuellement les plus dynamiques de la CNT AIT sont plutôt dans une optique de dépassement de la Charte de Paris, et donc de dépassement du syndicalisme. Ce qui les a amenés à redécouvrir l'anarchisme ouvrier globaliste de la FORA. Cette conception postule que le syndicalisme étant un mode d'organisation dont la forme est donnée par l'organisation capitaliste de la société (une empreinte en creux), il ne peut abolir le capitalisme sous peine de s'abolir lui-même. Donc s’il venait à gérer la société future, il reproduirait fatalement le capitalisme, les structures ayant tendance à privilégier leur propre survie/reproduction. (cf. à ce propos les textes sur la résistance au travail en Espagne révolutionnaire parus sur le site de échanges et mouvements http://mondialisme.org)

Par ailleurs, le projet du Grand Syndicat (fut il de combat) s'apparente à celui du Parti ... Il s'agit d'une énième avant garde, dont on sait comment cela finit ...

Cette réflexion, mêlée et enrichie avec d'autres apports convergents (communisme de conseil, situationnisme, etc ...) amène ces syndicats CNT AIT à développer le concept d'autonomie populaire (cf. le dossier dans http://www.cnt-ait.info/rubrique.php3?id_rubrique=91)


On est donc ici bien loin de la Charte de Paris et des statuts actuels de la CNT. Certes, on peut décréter le texte obsolète et donc aboli. Mais est ce bien important ? Ce qui compte, c'est le processus d'élaboration d'un nouveau référentiel idéologique et pratique, adapté à la réalité sociale actuelle. Pour ma part, je pense que ce processus doit être ouvert tout en étant cohérent, pour être opérationnel. Il doit se nourrir des réflexions et des expériences pratiques de tous ceux qui souhaitent y participer (la participation n'étant pas fondée sur un label ou l'appartenance - ou non - à une organisation - mais sur une volonté constructive et un minimum de clarté tant sur les objectifs que sur les moyens et sur leur articulation).

Bref, toutes les bonnes volontés sont les bienvenues !

a +
Federica_M
 
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