Repenser l’anarcho-syndicalisme par la FA...

Sommier théorique et affinités idéologiques !

Repenser l’anarcho-syndicalisme par la FA...

Messagepar Lambros » Lundi 29 Aoû 2011 17:59

Article du ML... je vous laisse deviner dans quel syndicat est l'auteur de cet admirable texte (de toute façon, commencer un texte là dessus par une citation de la CGTe...)


Repenser l’anarcho-syndicalisme : de la nécessité d’un constant renouvellement
« Si ce renouvellement indispensable [de la pensée anarcho-syndicaliste] se produit de manière effective, alors, mais seulement alors, nous aurons, compagnes et compagnons, de bonnes raisons d'être confiants que l'anarcho-syndicalisme demeurera, comme il l'a fait dans le passé, un défi de premier ordre et un problème très sérieux pour les pouvoirs économiques et politiques. » Tomás Ibáñez 1

L’impasse de l’« anti-syndicalisme libertaire »
Il est plus ou moins de coutume, dans nos milieux, de vilipender les syndicats à la moindre défaite sociale. Régulièrement présentés comme des « traîtres », on en vient rapidement à contester la structure dans son ensemble plutôt que de concentrer ses critiques sur les directions bureaucratiques. On appelle alors à « dépasser les syndicats » ou, plus souvent encore, à les « déserter ». Plongé dans une sorte de mystique révolutionnaire, on harangue les travailleurs à la « guerre sociale », à la « grève générale », à l’« expropriation », à l’« autogestion », et patati et patata. On prône les vertus d’une auto-organisation de la classe laborieuse, auto-organisation qu’on se refuse de définir clairement, par peur de se rendre compte qu’il pourrait bien s’agir, au final et avec un peu de boulot, d’un syndicat, cet organisme tant honni, détesté, voué à toutes les gémonies de l’anarchiste pur et dur, maximaliste, jusqu’au-boutiste.
Si tout cela est bien joli, ça ne va guère plus loin car, au fond, ce n’est que du Spectacle. Ce ne sont que des mots et des expressions qu’on ne précise et ne définit plus depuis bien longtemps. On ressasse et répète les mêmes rengaines, pensant qu’il suffit de quelques collages d’affiches « grève générale expropriatrice et autogestionnaire » et distributions de tracts pour que les travailleurs, dans un élan sublime, illuminés par la divine lumière de la sainte anarchie, se décident enfin à faire le grand soir. Mais, voilà, nombre de ces travailleurs ne sont absolument pas réceptifs à ce genre de sermons politiques, nombre d’entre eux n’ont pas non plus envie d’une grève générale, et si les appareils syndicaux sont aujourd’hui bien peu offensifs, voire, pour certains, englués dans le réformisme et la cogestion, c’est bien parce que les bases ne sont pas aussi radicales que ce qu’on essaie de se faire croire à chaque mouvement social. Or c’est bien là que se trouve la première tâche qui nous incombe, à nous autres révolutionnaires porteurs d’un anarchisme social : conscientiser et radicaliser les luttes du monde du travail.

Réinvestir les organisations syndicales et repenser l’anarcho-syndicalisme
Alors, quitter les syndicats ? Bien sûr que non. Cet appel est une parfaite absurdité, doublée d’inconscience. C’est le meilleur moyen pour livrer le monde du travail aux mains du patronat, de dépouiller les travailleurs des rares outils de défense dont ils disposent pour faire face aux attaques quotidiennes du Capital. Chacun en pensera ce qu’il veut, mais personne ne peut nier que, globalement, les organisations syndicales (et je ne parle pas de celles noyautées par les jaunes) forment un rempart contre les ambitions du patronat. Un rempart certes tout à fait relatif, qui n’a souvent rien d’offensif, mais un rempart tout de même, et étant donné la situation dans laquelle se trouve aujourd’hui le monde du travail, il serait suicidaire de les éliminer en appelant les travailleurs à les déserter.
En outre, pour que les luttes du monde du travail se radicalisent, il est évidemment absolument nécessaire que les travailleurs soient préalablement conscients de l’impérieuse nécessité d’aller au-delà de la simple défense ou obtention – au demeurant absolument indispensables – d’acquis sociaux. Sans une base radicale, même une direction révolutionnaire – que nous ne souhaitons pas, il va de soi – serait inefficace, aussi « éclairée » soit-elle. Il ne sert donc profondément à rien de se contenter systématiquement de proposer la grève générale à des gens qui ne savent même pas de quoi il en retourne et qui, le moment venu, seraient incapables – car non sensibilisés à ces problématiques – de transformer un simple blocage en une réorganisation révolutionnaire du tissu économique d’une région, voire – rêvons un peu ! – d’un pays. La révolution espagnole de 1936 – encore elle ! – a été le résultat d’un travail incessant de sensibilisation et d’éducation mené pendant plus de 70 ans. Aujourd’hui, ce travail est encore à faire, et ce n’est pas en brassant des expressions et des concepts tout faits qu’on y parviendra… Je reviendrais sur ce point en fin d’article.
En limitant notre action militante à tenter de se faire une place (identitaire) en tant qu’anarchiste dans le mouvement social, en prônant un discours délibérément maximaliste, nous mettons la charrue avant les bœufs. Non que cela soit futile, mais qu’il y a des tâches autrement plus importantes – mais aussi plus ardues – à remplir pour les travailleurs libertaires. Politiquement, l’heure n’est plus à approcher le monde du travail par des tracts, des affiches et des banderoles aux abords des manifestations, mais àl’intégrer pour y faire pénétrer nos idées et nos pratiques. Et, pour cela, le meilleur moyen est d’entrer dans les organisations de travailleurs – à savoir les syndicats –, en rejoignant celles en place ou, si celles-ci sont dès le départ fermement noyautées par des jaunes – ce qui est fréquent dans le privé –, en créant une nouvelle section affiliée à une autre centrale. à mon sens, il n’est absolument pas impératif pour les militants libertaires d’intégrer une organisation ouvertement anarcho-syndicaliste, sauf si elle est déjà bien implantée – ou qu’elle a de réelles possibilités de le faire – au sein de l’entreprise ou du secteur professionnel. Il est certes bien évidemment préférable d’évoluer dans une structure fonctionnant statutairement sur des principes antiautoritaires, mais si celle-ci ne parvient pas à regrouper, au sein de la boîte, de nombreux travailleurs, elle n’aura aucun poids, ne saura être en mesure de défendre correctement et concrètement les employés et, de fait, n’aura que peu de perspectives d’évolution. Or, l’objectif principal du syndicat est, avant tout, de rassembler l’ensemble des travailleurs – du moins le plus possible –, et c’est pourquoi il n’y a aucun intérêt pour les libertaires à s’isoler dans des organisations minuscules qui peinent à développer et expérimenter une vraie pratique syndicaliste. Autant aller là où les travailleurs sont, plutôt que de s’enfermer dans un purisme idéologique qui ne mène pas à grand-chose.
Cette idée – qui n’est pas nouvelle – en fera peut-être sauter certains au plafond, mais elle me semble pourtant primordiale. L’anarcho-syndicalisme, qui s’est forgé dans les luttes sociales, ne peut exister qu’en évoluant avec son temps, et notamment avec les changements qui peuvent subvenir – et qui subviennent – dans le monde du travail. Les formes de lutte d’hier ne sont plus forcément viables aujourd’hui, et c’est pourquoi, entre autre chose, une organisation ouvertement anarcho-syndicaliste ne me semble pas, à l’heure qu’il est, le meilleur moyen pour les militants anarcho-syndicalistes de faire valoir leurs idées. Le « terreau » culturel et politique du monde du travail n’est plus celui de la fin du XIXe et du début du XXe siècle ; au contraire, il a profondément évolué et nombre de références du discours anarcho-syndicaliste ne parlent plus autant qu’avant à bon nombre de travailleurs. Ce qui, au fond, n’est pas un frein au développement de l’anarcho-syndicalisme – considéré comme théorie et pratique (antiautoritarisme, action directe, indépendance et lutte contre les partis, élaboration permanente d’un projet de société) – qui peut se construire et agir dans d’autres organisations syndicales, sans pour autant se désigner comme tel à tous prix. Il ne fait aucun doute que les libertaires ainsi impliqués dans les grandes centrales syndicales (genre CGT) sont systématiquement en butte à bien des problèmes. Bien des compagnes et compagnons auraient des témoignages édifiants à apporter quant à leurs combats contre les différentes magouilles, à tous les niveaux, des « staliniens », des jaunes et de la direction. Mais si ce choix comporte certaines difficultés, il peut aussi permettre, à terme, de toucher beaucoup plus de travailleurs.
Si cette modernité peut changer certaines pratiques et formes de lutte, elle peut aussi susciter la nécessité d’en élaborer de nouvelles. Ainsi, par exemple, aujourd’hui en 2011, il faudrait enfin parvenir à mettre en place une vraie pratique syndicaliste, efficace, pour les intérimaires, les vacataires et les pigistes dont le nombre ne cesse d’augmenter. Pour ces travailleurs qui ne restent pas longtemps dans l’entreprise et/ou qui n’ont d’autres lieux de travail que leur maison ou appartement, certaines pratiques du syndicalisme – et encore plus de l’anarcho-syndicalisme – « traditionnel » ne sont pas praticables. Sans doute y en a-t-il à créer, mais la réflexion est à entamer (ou à poursuivre), et les anarcho-syndicalistes du xxie siècle ne peuvent s’en faire l’économie. S’il ne parvient à dépasser certains postulats d’une autre époque, l’anarcho-syndicalisme est voué à la stagnation et n’existera bientôt plus que comme une relique que quelques irréductibles entretiennent de temps à autre en souvenir de l’ancien temps. Et c’est pourquoi nous devons penser et repenser sans cesse sa théorie et sa pratique, à la lumière de l’actualité et des bouleversements qui surgissent dans la société et, en particulier, dans le monde du travail.

Coordonner l’action des libertaires syndiqués
Certes, il y a déjà un certain nombre de militants libertaires impliqués dans des syndicats mais, la plupart du temps isolés, ils ne parviennent pas souvent à faire entendre leur voix et à faire valoir leurs idées et pratiques. C’est pourquoi il est nécessaire que les militants libertaires syndiqués se regroupent, non pas dans une nouvelle centrale syndicale – cela n’a aucun sens de créer un syndicat exclusivement composé d’anarchistes –, mais dans une organisation leur permettant de développer collectivement – tous secteurs professionnels et cartes syndicales confondues – des axes de travail et des stratégies pour faire valoir significativement dans le monde du travail et dans les syndicats leurs analyses, leurs principes et leurs pratiques. Là encore rien n’est à inventer et notre histoire politique comporte un certain nombre de tentatives similaires. Je pense notamment à l’Alliance syndicaliste révolutionnaire et anarcho-syndicaliste (Asras) des années soixante-dix 2.
Sans cette démarche unitaire, sans cette volonté d’organiser la présence et l’action des anarchistes syndiqués, nous resterons au stade d’une présence réelle mais insignifiante sans vraiment d’autres perspectives de développement. L’heure n’est pas, pour le moment, à la création d’organisations ouvertement anarcho-syndicalistes qui, de part un discours trop ancré dans une culture politique aujourd’hui minoritaire, n’attirent pas ou peu les travailleurs. à mon sens, l’avenir de l’anarcho-syndicalisme réside actuellement dans la construction de ce rassemblement de nos forces, à la coordination de leur action et à au développement d’activités collectives, parallèlement à l’engagement de chacun dans le syndicat de sa profession.

Dépasser le seul cadre du lieu de travail
Le 12 décembre 1899, Fernand Pelloutier, dans sa Lettre aux anarchistes, écrivait que « pour hâter la révolution sociale et faire que le prolétariat soit en état d’en tirer tout le profit désirable, nous devons, non seulement prêcher aux quatre coins de l’horizon le gouvernement de soi par soi-même, mais encore prouver expérimentalement à la foule ouvrière, au sein de ses propres institutions, qu’un tel gouvernement est possible, et aussi l’armer, en l’instruisant de la nécessité de la révolution, contre les suggestions énervantes du capitalisme ». Je n’apprendrais rien à personne en disant qu’aujourd’hui les syndicats se contentent généralement de simplement défendre ou obtenir quelques acquis sociaux, et que cela fait bien longtemps que la plupart d’entre eux ont perdu et oublié leur tradition éducative et culturelle, indispensable à l’émancipation individuelle et collective des travailleurs. Beaucoup de choses seraient donc à créer ou à réactiver par les organisations syndicales pour conscientiser le monde du travail en dehors du strict cadre de l’entreprise, et l’histoire du mouvement ouvrier international est riche en expériences qu’il serait bon de faire ressurgir, réactualisées si nécessaire. Il paraît primordial, par exemple, que les syndicats se réapproprient désormais davantage les Bourses du travail et les locaux des Unions locales pour y organiser régulièrement des activités éducatives et culturelles à destination des travailleurs, des espaces de discussions et de partages des savoirs, voire y mettre en place des structures d’entraide basées sur des principes de gestion collective (coopératives de production, amaps, sel, crèches collectives, etc.). Ce travail parallèle permettrait non seulement d’enrichir et de renforcer les liens entre travailleurs de différentes professions, mais aussi – et surtout – de construire et de penser collectivement une radicalisation des luttes. C’est dans ces espaces et ces expériences de discussions, d’apprentissage et d’entraide que la grève générale deviendra autre chose qu’un simple slogan. Et si les syndicats ne les développent pas ou peu, il est fort probable qu’ils ne puissent jamais réveiller le puissant potentiel révolutionnaire qui existe – sommeille – dans le monde du travail.

Guillaume Goutte
Groupe Salvador-Segui de la Fédération anarchiste
Publié dans Le Monde libertaire, hors-série n°41

1. « Apuntes sobre el pensamiento anarcosindicalista » in Rojo y Negro, n° 242, janvier 2011.
2. Voir l’article de Thierry Porré dans Le Monde libertaire n°1611 ou encore la brochure de René Berthier : À propos de l’Alliance syndicaliste, 1970-1980, No Pasaran, 48 pages.
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Messagepar goldfax » Mardi 30 Aoû 2011 8:20

Le texte en soi ne propose pas grand-chose de nouveau. Je pense, cependant, qu'il pose de bonnes questions.
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Re: Repenser l’anarcho-syndicalisme par la FA...

Messagepar douddu » Mardi 30 Aoû 2011 9:52

Dans l'anarchosyndicalisme il existe ce principe de base de base qui est l'action directe , c'est dire l'action collective des travailleurs sans intermédiaires .

J'observe qu'ici l'auteur évoque des pratiques "anarchistes" sans rien en dire de concret concernant les stratégies et tactiques de lutte des travailleurs , rester dans les généralités lui permet d'aller au but de son article qui est la défense d'un syndicalisme antagonique avec les fondamentaux de l AS : La culture des élections du personnel ce n'est pas celle de l'action directe , et prétendre le contraire c'est mal démarrer le travail de sensibilisation qu'il évoque ici !

.
La révolution espagnole de 1936 – encore elle ! – a été le résultat d’un travail incessant de sensibilisation et d’éducation mené pendant plus de 70 ans. Aujourd’hui, ce travail est encore à faire, et ce n’est pas en brassant des expressions et des concepts tout faits qu’on y parviendra…


C'est pourquoi précisément on "oublie "souvent de dire que dans ce " travail incessant de sensibilisation et d’éducation " il y a eu un affrontement sévére , quelquefois armes aux poings , entre l'anarchosyndicalime et les syndicalisme de cogestion , entre ceux qui défendaient des groupes de résistance efficaces et le syndicalime paraétatique . Entre la CNT qui pronait l'action directe et l 'UGT .
Cet affrontement atteignit son paroxysme quand le dirigeant de l'UGT Largo Caballero devint ministre du travail sous le dictature de Primo de Rivera et créa les "jurados- mixtos " pour tenter d'enrayer les stratégies déterminées d'action directe et de solidarité, que développaient les masses exploitées ......
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Re: Repenser l’anarcho-syndicalisme par la FA...

Messagepar Lambros » Mardi 30 Aoû 2011 16:01

De plus l'auteur est à SUD...

Et il précise que créer une orga purement anarchosyndicaliste est voué à l'échec, alors que pour lire le ML de temps en temps, il semble spécialiste de la CNT es...

Les questions sont bonnes, certes, mais les réponses c'est comme d'hab... Aller là où sont les travailleurs-euses (CGT, SUD, FSU, FO mais pas la CFDT bizarre!). Et ça fait 50 ans que les anarchistes ont cette stratégie ici. On peut pas dire qu'elle soit payante au contraire...
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Messagepar goldfax » Mardi 30 Aoû 2011 16:08

Lambros a écrit:Les questions sont bonnes, certes, mais les réponses c'est comme d'hab...


Je ne crois pas avoir parlé des réponses... en fait ! :roll:
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Messagepar Bobcatshom » Mardi 30 Aoû 2011 18:32

Lambros a écrit:De plus l'auteur est à SUD...

Et il précise que créer une orga purement anarchosyndicaliste est voué à l'échec, alors que pour lire le ML de temps en temps, il semble spécialiste de la CNT es...

Les questions sont bonnes, certes, mais les réponses c'est comme d'hab... Aller là où sont les travailleurs-euses (CGT, SUD, FSU, FO mais pas la CFDT bizarre!). Et ça fait 50 ans que les anarchistes ont cette stratégie ici. On peut pas dire qu'elle soit payante au contraire...


Le problème, et c'est là que le bas blesse, c'est que la stratégie anarcho-syndicaliste pure n'est malheureusement pas plus efficace. Comme le dit goldfax, pas grand chose de nouveau dans ce texte mais surtout un rappel de ce qui se faisait dans le passé et qui manque au mouvement ouvrier aujourd'hui. (investir des locaux, proposer des activités, des organismes basés sur l'entraide et l'autogestion, etc.)

Pour ma part je préfère me dire a-syndicaliste quand à ma conception de la lutte. Peu m'importe de savoir si une lutte est impulsée par un syndicat quelconque/un anarchosyndicat/autre chose. L'important est qu'il y ait auto-organisation, le reste n'est que détail.

D'ailleurs à ce propos je pense que la CNT-AIT aurait tout intérêt à impulser avec SUD et/où la CNT-f des AGs interpros un peu partout lors des mouvements sociaux à venir. Dès lors que le but est l'auto-organisation des travailleurs - "l'autonomie ouvrière") - je ne vois pas le problème. (et je ne parle pas de co-signer des tracts ou quoi que ce soit mais de travailler ensemble sur la logistique - lieu à trouver, sono, etc.) Mais c'est un autre sujet.
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Messagepar goldfax » Mardi 30 Aoû 2011 20:25

Bobcatshom a écrit:Pour ma part je préfère me dire a-syndicaliste quand à ma conception de la lutte. Peu m'importe de savoir si une lutte est impulsée par un syndicat quelconque/un anarchosyndicat/autre chose. L'important est qu'il y ait auto-organisation, le reste n'est que détail.


Entièrement d'accord.
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Re: Repenser l’anarcho-syndicalisme par la FA...

Messagepar Lambros » Mardi 30 Aoû 2011 23:57

Pourquoi pas... Mais tu remarqueras que les luttes impulsées par les syndicats mènent systématiquement à la défaite ou à la "victoire partielle" (en tout cas depuis que je milite j'ai jamais connu autre chose que ça...)

Mais des lors, comment expliquer que les syndicats (Vignoles et SUD compris) cherchent à tout pris à apparaître ??? Je n'ai aucun souci à bosser avec des syndicalistes sur une lutte si elle est autonome (sans étiquette) mais malheureusement j'ai jamais vu ça...
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Re: Repenser l’anarcho-syndicalisme par la FA...

Messagepar Bobcatshom » Mercredi 31 Aoû 2011 0:10

Lambros a écrit:Pourquoi pas... Mais tu remarqueras que les luttes impulsées par les syndicats mènent systématiquement à la défaite ou à la "victoire partielle" (en tout cas depuis que je milite j'ai jamais connu autre chose que ça...)

Mais des lors, comment expliquer que les syndicats (Vignoles et SUD compris) cherchent à tout pris à apparaître ??? Je n'ai aucun souci à bosser avec des syndicalistes sur une lutte si elle est autonome (sans étiquette) mais malheureusement j'ai jamais vu ça...


Pour la première partie tu parles des grandes luttes sociales (qui concernent l'ensemble des salarié-e-s et pas juste une entreprise) je suppose ? Effectivement il ne faut pas compter sur les hautes sphères syndicales. Par contre on a pu voir l'initiative intéressante de certaines URs (ou ULs ?) de SUD qui ont impulsé des AGs interpros dans certaines régions. C'est là quelque chose de très intéressant à mon avis.

L'apparition des étiquettes n'est pas un problème dès lors que l'assemblée est souveraine. Je dirais même plus : que les militant-e-s montrent leur-s étiquette-s me semble même potentiellement positif. En effet, il est bien plus compliqué de détecter une stratégie de noyautage lorsque les coupables se montrent comme sans étiquettes. Si 5 personnes d'une même orga monopolisent la parole, la personne en lutte lambda (non militant-e) ne s'en rendra pas compte alors qu'avec les étiquettes visibles ça se remarque de suite. Pour les militant-e-s je pense même que ça ne change strictement rien puisque, étiquettes visibles ou non, illes savent très bien qui est où.

D'ailleurs j'ai lu quelque part qu'un des groupes de la CNT-AIT a lancé une Assemblée populaire autonome dans je ne sais plus quelle ville et que, malgré que ce groupe se soit caché derrière l'absence d'étiquette,le tract pondu par l'APA aurait pu être au mot près un tract de la CNT-AIT. Pourquoi ? Parce que les militant-e-s de la CNT-AIT étaient en nombre dans cette assemblée et en ont joué.

C'est la lutte qui doit être autonome et détachée de tout parti/syndicat/groupe/etc., pas les individu-e-s qui participent à la lutte. Masquer ses étiquettes me semble plus dangereux pour l'autonomie de la lutte qu'autre chose. Elles existent qu'on les exhibe ou pas.
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Messagepar Lambros » Mercredi 31 Aoû 2011 12:44

Je disais, sur les défaites, que même au niveau local j'ai jamais vu de victoire sur la totalité d'une revendication, seulement des "victoires partielles"... suite aux négociations des syndicats (SUD compris) qui enlèvent ce qu'ils n'ont pas choisi.

SUD a surtout essayé de détruire les AGs interpro autonomes. C'est à dire que SUD proposait des intersyndicales dans chaque secteur, pas d'AG autonomes (dont le but est de déborder les syndicats, tant leurs revendications interclassistes et réformistes que leurs pratiques). De plus, pour avoir passé quelques années à SUD, le but est de suivre la CGT quoiqu'il arrive, car c'est le 1e syndicat et que tout seul bla bla (ouais parce que les syndicats c'est 8% des gens d'abord.....). On ne peut taper sur la CGT (et par extension la CFDT) qu'en interne.

Ensuite, le rôle des anarchosyndicalistes n'est pas de faire les beaux sur les tracts, mais d'impulser des AGs de grévistes (non pas de syndicalistes). Le rôle d'un syndicat pour moi, est de s'effacer lors d'une lutte pour la soutenir matériellement (avec les millions en caisse par exemple...). Ce que les syndicats ne font jamais: la CGT aide ses affiliés, SUD (malgré les beaux discours) ne s'efface JAMAIS (dans aucun secteur).

Enfin, je pense qu'en tant qu'anarchiste Bobcatshom, tu sais reconnaître un bureaucrate à 100m :D .Il est facile de le voir dans les pratiques et de le dénoncer ensuite. Lors des APs dans mon coin, c'est ce qui a été fait (et illes sont pas revenu-e-s^^), et un de nos slogans c'était: "des syndicalistes, pas de syndicat" (d'ailleurs y'avait, outre nous mais on est anarchosyndicalistes, deux mecs de SUD qui ont toujours tu leur appartenance).

Sur l'AP lancée par la CNT-AIT, c'est que l'appel avait donné des bases...
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Re: Repenser l’anarcho-syndicalisme par la FA...

Messagepar Lambros » Mercredi 31 Aoû 2011 12:47

Ah et j'y pense.

Il y a une différence énorme (désormais) entre :

anarcho-syndicalisme d'une part : c'est être anarchiste dans un syndicat (FA/AL/CGA et FO, SUD, CGT, Vignoles)
anarchosyndicalisme d'autre part : être militant anarchosyndicaliste, globaliste (et du coup bin l'AIT)

C'est con mais on en connait certain-e-s qui n'utilisent pas ces termes innocemment...
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Messagepar goldfax » Mercredi 31 Aoû 2011 13:53

Les idées, parfois, ne tiennent qu'à une ponctuation... :D

Pitoyable !
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Messagepar douddu » Mercredi 31 Aoû 2011 15:41

D'ailleurs j'ai lu quelque part qu'un des groupes de la CNT-AIT a lancé une Assemblée populaire autonome dans je ne sais plus quelle ville et que, malgré que ce groupe se soit caché derrière l'absence d'étiquette,le tract pondu par l'APA aurait pu être au mot près un tract de la CNT-AIT. Pourquoi ? Parce que les militant-e-s de la CNT-AIT étaient en nombre dans cette assemblée et en ont joué.



Où as tu lu quoi ? C'était quand ? Où ? Qui ? Comment ?


En france et ailleurs et de toutes provenances ( et plus seulement de la CNT- AIT qui effectivement fut la premiére organsisation a vouloir les mettre en oeuvre sérieusement dés septembre 2010 ) il existe un tas de textes accessibles concernant les APA, des compte- rendus analyses et des critiques , tu devrais les lire .
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Messagepar Lambros » Mercredi 31 Aoû 2011 18:33

Bin Goldfax le pire c'est que c'est la réalité (c'est bien malheureux je te l'accorde...)
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Re: Repenser l’anarcho-syndicalisme par la FA...

Messagepar Bobcatshom » Mercredi 31 Aoû 2011 18:56

douddu a écrit:
D'ailleurs j'ai lu quelque part qu'un des groupes de la CNT-AIT a lancé une Assemblée populaire autonome dans je ne sais plus quelle ville et que, malgré que ce groupe se soit caché derrière l'absence d'étiquette,le tract pondu par l'APA aurait pu être au mot près un tract de la CNT-AIT. Pourquoi ? Parce que les militant-e-s de la CNT-AIT étaient en nombre dans cette assemblée et en ont joué.



Où as tu lu quoi ? C'était quand ? Où ? Qui ? Comment ?


En france et ailleurs et de toutes provenances ( et plus seulement de la CNT- AIT qui effectivement fut la premiére organsisation a vouloir les mettre en oeuvre sérieusement dés septembre 2010 ) il existe un tas de textes accessibles concernant les APA, des compte- rendus analyses et des critiques , tu devrais les lire .


J'ai lu le tract sur le net et une réaction de quelqu'un qui affirmait que les cénétistes de l'AIT cachés derrière "l'absence d'étiquette" ont bien joué le jeu pour que le contenu du tract reflète leurs idées.

Lambros, tu confirmes ce que j'ai dit, ça ne change strictement rien que les étiquettes soient sorties ou pas. C'est un simple prétexte pour ne pas dire que l'on a pas envie de bosser avec x ou y.

Sur les luttes locales je n'ai pas d'exemple concret mais que jamais une section syndicale n'ait mené les employé-e-s à la victoire totale m'étonnerait beaucoup ^^ Ce n'est probablement pas tous les jours que l'on voit ça mais ça doit exister.

Sur SUD et les intersyndicales en opposition aux AGs interpros c'est faux, ou plutôt il faut voir le contexte local. Dans le 37, (enfin dans la région de Tours, je ne suis pas sûr du numéro) SUD est allé jusqu'à quitter l'intersyndicale et était à l'origine des AGs interpros. Dans le 67, bien que participant à l'intersyndicale, SUD a aussi cherché à impulser des AGs interpros si je me souviens bien. (mais je crois que ça a été proche du fiasco) Que dans certaines régions ça n'a jamais été à l'ordre du jour ne m'étonne pas, mais dans ce cas précis on ne pouvait pas généraliser un cas particulier.
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Messagepar Lambros » Mercredi 31 Aoû 2011 19:55

Ok Bobcatshom, moi je dirais plutôt que tes exemples c'est l'arbre qui cache la forêt ! Parce que Tours et une autre ville sur toute la France, et vu le nombre d'affilié-e-s à Solidaires ça fait pas grand chose !! En plus des APs qui demanderaient de taxer le capital moi ça me branche moyen...

Pour nous l'unité c'est pas celle des cartels mais des exploité-e-s ! En plus pour nous, dans une perspective de classe, aucun syndicat n'est une organisation de classe : entre celles qui syndiquent flics, matons etc et les permanent-e-s (qui sont des privilégié-e-s...).

Sincèrement, tout le monde (les orgas plutôt) est pour l'unité, l'unité,l'unité... mais de quoi ? pour quoi ?

Tu connais ce petit texte qui répond aux attaques qu'on subit là dessus :


Non a l'unité, oui à la solidarité

Face à la violence du capitalisme, devant la répression tous azimuts organisée par le pouvoir, mais aussi pour soutenir des luttes qui seront inéluctablement de plus en plus dures et qui connaîtront tous les moments difficiles que l’on peut imaginer, la "question de l’unité" va se trouver posée, y compris dans nos propres rangs. Or, la soulever dans ces termes, c’est évidemment orienter la réponse, c’est l’enfermer dans une fausse évidence.

Une opposition possible et raisonnable.

Déjà, sous la bannière de l’antisarkozysme, commencent à paraître des appels à l’unité. Même ceux qui sont issus d’un syndicalisme qui se voudrait apolitique ont un goût de déjà vu politicien et, en cela, ces textes sont les précurseurs des manoeuvres à venir. Ainsi, dans l’appel du Comité national de "Solidaires" en date du 7 février 2008 (que nous reprosuisons en annexe, au verso) peut-on lire qu’"Il s’agit de construire au niveau national un mouvement d’ampleur contre la politique de Sarkozy et Fillon".

Elaborées par des états-majors proches de l’opposition politicienne, ces déclarations, malgré leur dureté de ton, sonnent comme une invitation à rejoindre une opposition possible et raisonnable. En suggérant, comme une autre fausse évidence, que d’abord et avant tout il faut en finir avec ce gouvernement et qu’ensuite et ensuite seulement on verra bien, ils participent finalement à la mystification générale qui depuis 2002 nous a conduit là où nous en sommes. Historiquement d’ailleurs, ce genre de discours a toujours été la voie royale de processus qui, constitués en réaction à une situation, font rentrer dans un moule toutes les volontés de contestation.

"Vous faites le jeu du pouvoir"

Refuser de s’inscrire dans un manichéisme aussi simplet, refuser de se situer uniquement "pour" ou "contre" Sarko, refuser ce "tous ensemble" présenté comme "la" solution, c’est s’exposer à un rejet violent : "Vous faites le jeu du pouvoir", nous crache-t-on déjà à la figure. Vraiment ? Voyons ça de plus près.

Tout d’abord, Sarkozy n’est pas "le pouvoir", tout le pouvoir ; c’est simplement le quidam qui, en ce moment, dans un petit pays du monde, est l’incarnation du pouvoir politique. Que son agitation soit franchement nuisible et exécrable, point de doute. Mais que le véritable pouvoir soit ailleurs, point de doute non plus. Au fond, et tout le monde le sait, il est entre les mains de ceux qui détiennent, ici et ailleurs, le capital. Il est prêt à remplacer un petit président par un autre, plus respectable ou plus bouffon, selon ses intérêts.

Le prétexte éculé d’urgence

Deuxièmement, si nous revendiquons le débat, la discussion, et bien sûr aussi la critique dans toute sa force, sa permanence et sa vivacité, ce qu’on nous oppose ici est d’un tout autre ordre et a un tout autre sens. Ce rejet injurieux de la différence est l’indice que ces appels à l’unité ne s’inscrivent pas seulement dans une perspective d’action unitaire mais bien dans une pensée unique. Il est l’aveu que toute divergence est conçue comme dangereuse. Or, faut-il rappeler qu’une communauté humaine qui ne tolère aucune différence, ça s’appelle une société autoritaire, quand ce n’est pas purement et simplement une dictature ? Faut-il rappeler que "de-main" se prépare "aujourd’hui" ? Aussi, plutôt que de participer, sous le prétexte éculé "d’urgence", au énième replâtrage de la société actuelle, nous préférons quant à nous poser les prémices de l’humanité libre à laquelle nous aspirons.

Un peu de bio-diversité sociale

Les périodes de tension comme celles que nous vivons sont porteuses de conflits dans les lieux de production, elles sont propices à un renouvellement des formes de lutte et, avec elles, des modes de pensée. Elles ouvrent potentiellement sur un réveil de "l’utopie" dans la classe exploitée, sur l’émergence de nouvelles perspectives.

Cette bio-diversité sociale émergente, les cartels institutionnels qui appellent à l’unité n’aspirent qu’à la stériliser. Ils ne perdent pas de vue que leur véritable fonction sera de ramener tout le monde au bercail de la routine capitaliste une fois les escarmouches finies. Car au fond, ce que les dirigeants de la pensée unitaire craignent sûrement plus que Sarkozy, c’est une révolution.

Or, face à l’oppression générale que nous vivons, tous ceux qui ont besoin de solidarité sont ou peuvent devenir des révolutionnaires, tous ceux qui sont solidaires des victimes de ce système, sont ou peuvent devenir des révolutionnaires. C’est pourquoi si l’unité participe de l’intégration au système, la solidarité appartient au processus révolutionnaire. Elle est en fait la véritable condition d’une démarche collective, un acte basique de l’existence que tout le monde peut pratiquer à son niveau et qui respecte l’autonomie de pensée et d’action de chacun, individu ou entité collective. Elle dépasse les organisations politiques et syndicales, c’est pourquoi celles-ci veulent toujours la scléroser dans des termes d’unité et de frontisme.

En conséquence, nous appelons, en ce qui nous concerne, non à l’unité mais à la solidarité. Nous appelons chacun à garder son autonomie de pensée, d’expression et d’action. Nous appelons à la solidarité avec ceux qui subissent la répression que nous partagions ou pas leur point de vue, que nous pensions ou pas que leur tactique est erronée. Qu’ils soient militants syndicaux passant à l’action directe, qu’ils soient citoyens pris en flagrant délit de protection d’enfants, qu’ils soient présentés par les médias de la mouvance anarcho-autonome comme "détenteurs de fumigènes", ils sont tous, à leur façon, des résistants. Résistants à l’esclavage salarié, résistants aux rafles, résistants à la résignation. En tant que tels, ils ont notre sympathie, c’est certain. Mais ce n’est pas pour autant que nous scellerons des alliances politiques, citoyennes ou syndicales avec leurs mouvements respectifs, ou que nous nous priverons de tirer des bilans critiques de telle ou telle position idéologique ou stratégie. Et cela parce que, bien au-delà de la problématique de la répression, ce qui est posé, de façon concrète, c’est la nécessité d’un autre futur. XYZ
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Re: Repenser l’anarcho-syndicalisme par la FA...

Messagepar Bobcatshom » Mercredi 31 Aoû 2011 20:14

Lambros a écrit:Ok Bobcatshom, moi je dirais plutôt que tes exemples c'est l'arbre qui cache la forêt ! Parce que Tours et une autre ville sur toute la France, et vu le nombre d'affilié-e-s à Solidaires ça fait pas grand chose !! En plus des APs qui demanderaient de taxer le capital moi ça me branche moyen...


Je te donne les exemples que je connais. Je ne suis sûrement pas exhaustif. Le contenu des AGs ce sont ceux qui y participent qui le font, ça ne dépend en aucun cas de qui les a impulsées. S'il s'agit réellement d'une AG tu peux en avoir une issue de la CNT-AIT et qui n'a rien de radical et une AG impulsée par la CFDT (oui bon c'est un exemple hein, la CFDT qui prône les AGs... :lol: ) avec un contenu ultra-radical. Enfin bon, je veux bien qu'un tract qui sorte d'une AG s'oppose résolument à l'Etat et prône la révolution sociale mais dans l'état actuel du mouvement prolétarien il s'agirait d'une AG totalement ratée. Pourquoi ? Parce que cela voudrait dire qu'étaient présents les 10 individu-e-s de la CNT-AIT, 2/3 totos, 2/3 autres anars et 5/6 personnes pas spécialement militantes. Je préfère largement que la classe prolétarienne occupe en nombre cet espace d'auto-organisation quitte à n'avoir que des revendications faibles (de toute façon faut pas rêver, on e fabrique pas des révolutionnaires en claquant des doigts) plutôt qu'une assemblée composée de 15 révolutionnaires de longue date qui dit "révolution immédiate ! wouhouuuuu"

Pour nous l'unité c'est pas celle des cartels mais des exploité-e-s ! En plus pour nous, dans une perspective de classe, aucun syndicat n'est une organisation de classe : entre celles qui syndiquent flics, matons etc et les permanent-e-s (qui sont des privilégié-e-s...).


Mais je m'en fous des syndicats, ce n'est pas les syndicats que je cherche à défendre mais le fait que, même des syndiqués peuvent décider d'impulser une dynamique d'auto-organisation des luttes.

Sinon pour le texte je ne lui trouve pas spécialement d'intérêt. Qui plus est c'est hors-sujet, j'ai jamais parlé d'unité entre toutes les orgas.
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Re: Repenser l’anarcho-syndicalisme par la FA...

Messagepar goldfax » Mercredi 31 Aoû 2011 22:47

Lambros a écrit:Bin Goldfax le pire c'est que c'est la réalité (c'est bien malheureux je te l'accorde...)


La mauvaise foi n'a pas de limite. J'aime ça... :twisted:
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Re: Repenser l’anarcho-syndicalisme par la FA...

Messagepar douddu » Jeudi 01 Sep 2011 10:42

J'ai lu le tract sur le net et une réaction de quelqu'un qui affirmait que les cénétistes de l'AIT cachés derrière "l'absence d'étiquette" ont bien joué le jeu pour que le contenu du tract reflète leurs idées
.

Décidément bobcastmon tu te complais dans le flou artistique , le mieux serait que tu postes ce tract , et qu'on voit ensemble de quoi il s'agit ce serait intéréssant .


Je te donne les exemples que je connais. Je ne suis sûrement pas exhaustif. Le contenu des AGs ce sont ceux qui y participent qui le font, ça ne dépend en aucun cas de qui les a impulsées. S'il s'agit réellement d'une AG tu peux en avoir une issue de la CNT-AIT et qui n'a rien de radical et une AG impulsée par la CFDT (oui bon c'est un exemple hein, la CFDT qui prône les AGs... ) avec un contenu ultra-radical. Enfin bon, je veux bien qu'un tract qui sorte d'une AG s'oppose résolument à l'Etat et prône la révolution sociale mais dans l'état actuel du mouvement prolétarien il s'agirait d'une AG totalement ratée. Pourquoi ? Parce que cela voudrait dire qu'étaient présents les 10 individu-e-s de la CNT-AIT, 2/3 totos, 2/3 autres anars et 5/6 personnes pas spécialement militantes. Je préfère largement que la classe prolétarienne occupe en nombre cet espace d'auto-organisation quitte à n'avoir que des revendications faibles (de toute façon faut pas rêver, on e fabrique pas des révolutionnaires en claquant des doigts) plutôt qu'une assemblée composée de 15 révolutionnaires de longue date qui dit "révolution immédiate ! wouhouuuuu"


Aprés le flou artistique , la caricature :

Donc tu dis connaitre des exemples d'APA où 'étaient présents " 10 individu-e-s de la CNT-AIT, 2/3 totos, 2/3 autres anars et 5/6 personnes pas spécialement militantes. " qui ont produit " 'un tract qui ()s'oppose résolument à l'Etat et prône la révolution sociale " ????????

Quand ? Où?

Et ensuite , ensuite .....On tombe dans le mépris et je suis sûr que tu t'en rends même pas compte , parceque c'est le genre truc que les gauchiste- libertoides répétent en boucle :

mais dans l'état actuel du mouvement prolétarien
.......
Je préfère largement que la classe prolétarienne occupe en nombre cet espace d'auto-organisation quitte à n'avoir que des revendications faibles (de toute façon faut pas rêver,



Mais sur quoi tu te bases pour écrire que du mouvement prolétarien ne peuvent émerger que des "revendications faibles " ?

Sur le mouvement des retraites en france? sur le soulévement populaire tunisien ? sur un agitation sociale qui atteint des proportions jamais connues par les militants de moins de 50 ans en Europe ( agitation certe inattendue , voire inopportune , pour les gens qui semblent t'inspirer ) . ........ Toi, as tu eu l'impression qu' émergeaient là des "revendications faibles "?

Lis les textes produits par les Assemblées Populaires en espagne , en gréce , et tu verras que tu dis être "les idée de la CNT AIT " c'est ce qu'a dit et ce que dira toujours le peuple en lutte . Cela n'a rien a voir avec " 10 militants de la CNT AIT qui ont bien "joué le jeu " " et cela a tout a voir avec une prise de conscience qui sera de plus en plus massive .
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Re: Repenser l’anarcho-syndicalisme par la FA...

Messagepar Bobcatshom » Jeudi 01 Sep 2011 11:51

J'ai dit "quitte à n'avoir que des revendications faibles", je n'ai pas dit qu'elles le seraient forcément.
Mais, et je suis désolé, l'état de la conscience de classe ici est actuellement faible et tu ne pourras pas me faire avaler le contraire. Alors certes les bureaucraties syndicales ne seront jamais révolutionnaires mais les ouvrièr-e-s et employé-e-s ne sont pas par essence révolutionnaires. Et désolé mais concernant le dernier mouvement contre la réforme des retraites, et je pars d'un constat de terrain, les syndicats n'étaient sûrement pas les seuls fautifs dans cet échec. Mais bon, soit, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes et tout le monde pense comme les anarchistes. Oh mais tiens, pourquoi la révolution n'est pas encore faite ? Et pourquoi les orgas anarchistes sont si faibles en effectifs ? :lol:

Et le soulèvement populaire tunisien, tu y vois un caractère de révolution sociale et libertaire ? Je suis loin de mépriser les révoltés qui ont mis à bas un régime qui les brimaient mais le caractère de classe de cette révolte est très parcellaire et désolé mais je ne vois pas le capitalisme abattu dans ce pays.

Je n'ai plus ce document sous la main, excuse-moi de ne pas tout répertorier et garder bien au chaud.

Et le gauchisto-libertoïde t'emmerde. J'essaie de discuter sur un sujet qui me tient à coeur et j'ai à faire à un imbécile sectaire qui tient à tout prix à me montrer que je suis un gros con tandis que lui, le membre de la CNT-AIT, et ses assemblées populaires (sûrement de masse hein, il doit bien y avoir 3000 personnes à ces assemblées - oui je fais de la provoc', c'est ce dont tu m'accusais, autant en profiter) va faire la révolution. Pas un mot bien sûr sur les tentatives d'auto-organisation d'autres individu-e-s, ce serait accepter de ne pas être le seul à détenir la vérité.

Alors bon, je vais te laisser en paix. J'aime beaucoup discuter avec des personnes mais là c'est pas de la discussion. T'es un aigri qui passe son temps à parler sur un ton méprisant en expliquant que les autres ont tort et que tu as raison. D'ailleurs tu ne t'intéresses qu'aux parties de mon post qui te permettent de "me démonter". Pas un argument quant aux tentatives d'auto-organisation qui n'émanent pas de la CNT-AIT.
Tiens d'ailleurs, on pourrait reparler de l'intervention en Libye sur laquelle tu as tenu des propos gratinés non ? Une réussite, pour sûr ! :lol:

(Là je prédis une nouvelle salve de mépris sur le ton du "mais c'est toi qui est méprisant blablabla". Mais bon j'commence à comprendre que pour discuter c'est pas le meilleur endroit)
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